AGENTS PATHOGENES
TUBERCULOSE
Germes
Microscopie
Appartenant au genre Mycobacterium et au complexe tuberculosis, le bacille de Koch est un BAAR (baille acido-alcoolo-rรฉsistant), sous forme de bรขtonnets de 3 ร 5 micromรจtres de long sur 0,2 ร 0,3 micromรจtre de large. Cโest un bacille ร coloration Gram positive, immobile, sans capsule et sans spore. Aprรจs coloration de ZiehlNeelsen (fuchsine phรฉniquรฉe ร chaud, dรฉcoloration par acide alcool, recoloration par le bleu de mรฉthylรจne), il apparait comme un bacille rouge lรฉgรจrement incurvรฉ, ร extrรฉmitรฉ arrondie.
Culture
Mycobacterium tuberculosis ne pousse pas sur les milieux usuels, il nรฉcessite des milieux trรจs enrichis. Les bacilles tuberculeux sont identifiรฉs aprรจs mise en culture sur milieu spรฉcifique comme celui de Lowenstein-Jensen ou par identification gรฉnรฉtique.
Sur le milieu Lowenstein-Jensen qui est un milieu ร lโลuf, il donne des colonies de teinte crรจme-beige, ร surface rugueuse, en chou-fleur, tout ร fait caractรฉristique.
Deux autres mรฉthodes beaucoup plus dรฉlicates et plus couteuses sont utilisรฉes dans certains laboratoires pour palier ร la lenteur de croissance du BK :
๏ผ La culture sur milieu gรฉlose (milieu de Middle brook) ; les cultures sont examinรฉes ร la loupe binoculaire aprรจs 3 ร 4 semaines (au lieu de 4 ร 6 semaines par la mรฉthode classique) ;
๏ผ La culture sur milieu liquide : les cultures sur milieu liquide sont soit radioactives (systรจme Bactec), soit non radioactives (MGIT) permettent de dรฉtecter les bacilles en 8 ร 14 jours.
Dans les formes dissรฉminรฉes, Mycobacterium tuberculosis peut รชtre recherchรฉ par hรฉmoculture. Cette recherche est rรฉalisรฉe soit par centrifugation, lyse et รฉtalement sur milieu solide, soit par mรฉthode radiomรฉtrique.
Mode de transmission
La transmission est interhumaine. La tuberculose est transmise par voie aรฉrienne par exposition aux germes prรฉsents dans la salive et les expectorations pulmonaires des personnes infectรฉes. Le tuberculeux va รฉmettre lors de la toux un aรฉrosol de particules contenant des bacilles tuberculeux (gouttelettes de Pflugge).
Aprรจs avoir รฉtรฉ inhalรฉs, les germes transitent dans les voies aรฉriennes supรฉrieures, la trachรฉe, les bronches, et pรฉnรจtrent dans les poumons.
La rรฉponse immunitaire adaptative qui sโen suit et lโaccumulation de lymphocytes aux points dโinfection dans des structures typiques appelรฉes ยซ granulome ยป.
La contamination cutanรฉe, muqueuse ou digestive est possible mais rare. On distingue les tuberculoses pulmonaires, celles qui sont transmissibles, des tuberculoses extra pulmonaires suite ร une dissรฉmination du bacille.
Le terrain
La tuberculose peut survenir ร tout รขge mais avec une prรฉdominance aux รขges extrรชmes et chez lโimmunodรฉprimรฉ. Le risque de contagion est dโautant plus important que le contact est รฉtroit.
VIRUS DE LโIMMUNODEFICIENCE ACQUISE
Aspects virologiques
Le VIH appartient ร la famille des Retroviridae et au genre lentivirus. Il se prรฉsente sous la forme de particules sphรฉriques avec un diamรจtre variant de 90 ร 120 nanomรจtres. Il dispose dโune enveloppe qui est recouverte de deux types de glycoprotรฉines : la Gp 41 et la Gp 120 qui interviennent dans la fixation et lโentrรฉe du virus ร lโintรฉrieur des cellules.
Cette enveloppe, tapissรฉe ร lโintรฉrieur de la particule virale par la matrice (protรฉines p17), entoure la capside (protรฉines p24).
Le gรฉnome viral, contenu dans la capside, est constituรฉ dโun simple brin dโARN en double exemplaire, accompagnรฉ dโenzymes qui :
๏ transcrivent lโARN viral en ADN viral : transcriptase inverse
๏ intรจgrent lโADN viral ร lโADN cellulaire : lโintรฉgrase
๏ participent ร lโassemblage du virus : protรฉase
Ces trois enzymes sont les principales cibles des traitements antirรฉtroviraux, car elles sont spรฉcifiques aux rรฉtrovirus.
ASPECTS CLINIQUES
Les aspects cliniques sont fortement liรฉs au degrรฉ dโimmunodรฉpression du sujet infectรฉ par le VIH. Au fur et ร mesure que le taux des lymphocytes T CD4+ baisse avec le temps, les aspects cliniques de la tuberculose changent et on observe des formes extra pulmonaires et dissรฉminรฉes. Chez les patients co-infectรฉs, les signes gรฉnรฉraux tels que lโamaigrissement et la fiรจvre sont en gรฉnรฉral sรฉvรจres et inversement la toux et lโhรฉmoptysie sont moins courantes chez les sรฉropositifs. En fonction du degrรฉ de lโimmunodรฉpression on note :
– A un stade prรฉcoce (lymphocytes T CD4+ >200/mm 3 ), les signes de tuberculose pulmonaire commune sont les mรชmes que ceux observรฉs chez les sujets sรฉronรฉgatifs- A un stade avancรฉ dโimmunodรฉpression (lymphocytes T CD4+<200/mm 3), la tuberculose se manifeste souvent comme une tuberculose pulmonaire primaire et les localisations extra-pulmonaires sont plus frรฉquentes.
Ces formes posent des problรจmes diagnostiques dans les pays ร moyens limitรฉs en raison de la faiblesse du plateau technique.
A lโexception de la tuberculose ganglionnaire, qui peut habituellement รชtre confirmรฉe par ponction ou biopsie des ganglions, la plupart des patients prรฉsentant une tuberculose extra-pulmonaire sont pris en charge sans confirmationbactรฉriologique ou histologique.
ASPECTS PARACLINIQUES
Intradermorรฉaction ร la tuberculine (IDR t)
Les rรฉactions cutanรฉes tuberculiniques sont le plus souvent nรฉgatives chez les patients sรฉropositifs, en raison de lโimmunodรฉpression.
Chez les patients infectรฉs par le VIH, une rรฉaction โฅ 5mm est considรฉrรฉe comme positive.
Aspects radiologiques
Aucune image ร la radiographie thoracique nโest caractรฉristique de la tuberculose pulmonaire, en particulier en cas dโinfection sous-jacente par le VIH. Lesaspects radiologiques sont รฉgalement fonction du degrรฉ dโimmunodรฉpression : – Lorsque le taux de lymphocytes T CD4 >200/mm 3 , les aspects radiologiques sont comparables ร ceux observรฉs chez les sรฉronรฉgatifs : infiltrats dans les lobes supรฉrieurs et cavernes. – En cas de dรฉficit immunitaire sรฉvรจre (taux de CD4 de lymphocytes <200/mm 3 ), la tuberculose pulmonaire prend des aspects atypiques : images interstitielles siรฉgeant volontiers dans les zones infรฉrieures ou miliaires sans caverne associรฉes ร des adรฉnopathies mรฉdiastinales et/ou ร une pleurรฉsie.
Bactรฉriologie
La mise en รฉvidence de Mycobacterium tuberculosis dans les produits pathologiques constitue le diagnostic de certitude. Chez les patients infectรฉs par le VIH, la nรฉgativitรฉ de la bacilloscopie est retrouvรฉe dans prรฉs de 60% des cas [8].
Bacilloscopie
Elle sera effectuรฉe sur trois รฉchantillons dโexpectoration. Les produits seront ensuite mis en culture pour identification et pratique dโun antibiogramme.
Prรฉlรจvement
La recherche dโun BK se fait au moins sur trois รฉchantillons dans les expectorations chez lโadulte et le grand enfant. Elle peut se faire au niveau du liquide gastrique chez le jeune nourrisson le matin ร jeun.
Examen microscopique
Il est effectuรฉ aprรจs coloration de Ziehl-Neelsen (ou coloration ร lโauramine rhodamine) et apporte une rรฉponse ร 24heures.
Culture
Elle prรฉcise la nature des mycobactรฉries. Elle est faite aprรจs dรฉcontamination, fluidification, homogรฉnรฉisation puis ensemencement sur milieu Lowenstein-Jensen.
Antibiogramme
Il se fera avec des antibiotiques majeurs : Isoniazide, Rifampicine, Pyrazinamide, Streptomycine.
Histologie
Lโexamen anatomo-pathologique du prรฉlรจvement pathologique ne retrouve pas toujours le granulome tuberculoรฏde avec nรฉcrose casรฉeuse, en raison de lโimmunodรฉpression
PRISE EN CHARGE DE LA COINFECTION TB/VIH
TRAITEMENT CURATIF
๏ผ Buts
– Guรฉrir le malade de la tuberculose et รฉviter les complications
– Eviter lโรฉmergence de souches rรฉsistantes aux antibiotiques
– Interrompre la chaine de transmission
– Rรฉduire la charge virale
๏ผ Principes
Les principes du traitement antituberculeux sont :
– Polychimiothรฉrapie : association appropriรฉe des mรฉdicaments
– Prescription ร des doses adรฉquates
– Administration rรฉguliรจre au patient : prise quotidienne ร jeun
– Durรฉe suffisante afin de prรฉvenir les rechutes
– Gestion des effets secondaires
PATIENTS ET METHODE
TYPE ET PERIODE DโETUDE
Il sโagit dโune รฉtude rรฉtrospective, descriptive, ร visรฉe analytique portant sur les dossiers de malades hospitalisรฉs ร la clinique des maladies infectieuses Ibrahima Diop MAR du CHNU de FANN de janvier 1998 ร dรฉcembre 2009.
POPULATION DโETUDE
Critรจres dโinclusion
Ont รฉtรฉ inclus dans cette รฉtude, tous les patients infectรฉs par le VIH prรฉsentant une tuberculose pulmonaire isolรฉe, hospitalisรฉs ร la clinique des maladies infectieuses durant la pรฉriode dโรฉtude.
Le diagnostic de tuberculose a รฉtรฉ retenu devant la prรฉsence dโarguments :
๏ท Epidรฉmiologiques : contage tuberculeux, antรฉcรฉdents de tuberculose,
๏ท Clinique : fiรจvre vespรฉro-nocturne, toux chronique, altรฉration de lโรฉtat gรฉnรฉral, dyspnรฉe, hรฉmoptysie
๏ท Paraclinique : prรฉsence des BAAR dans les produits pathologiques ร lโexamen microscopique direct aprรจs coloration de Zielh-Neelsen, images radiologiques รฉvocatrices de tuberculose pulmonaire.
Le traitement de la tuberculose a รฉtรฉ administrรฉ selon les directives du programme national de lutte contre la tuberculose au Sรฉnรฉgal.
Le diagnostic de lโinfection ร VIH a รฉtรฉ fait conformรฉment ร lโalgorithme en vigueur au Sรฉnรฉgal, c’est-ร -dire la stratรฉgie de type II de lโOMS utilisant deux Bispots et un dรฉtermine, ceci aprรจs consentement libre et รฉclairรฉ des patients.
๏ผ Critรจres dโexclusion
o Tous les patients tuberculeux prรฉsentant des signes dโimmunodรฉpression clinique mais chez qui la sรฉrologie HIV nโa pas รฉtรฉ rรฉalisรฉe.
o Les patients tuberculeux ayant refusรฉ de faire le test de dรฉpistage VIH
o Les patients tuberculeux ayant une sรฉrologie HIV nรฉgative
o Les patients prรฉsentant une tuberculose extrapulmonaire
RECUEIL DES DONNEES
Les donnรฉes ont รฉtรฉ recueillies ร lโaide dโune fiche dโenquรชte standard, comportant :
– les aspects รฉpidรฉmiologiques : รขge, sexe, profession, notion de contage tuberculeux, antรฉcรฉdents pathologiques, statut vaccinal au BCG, lโexistence ou non dโune rรฉcidive
– Les aspects cliniques : motifs dโhospitalisation : signes gรฉnรฉraux et fonctionnels de la tuberculose pulmonaire.
– Les aspects biologiques : NFS, taux de CD4, crachats BAAR, lโIDRt, la vitesse de sรฉdimentation.
– Les aspects รฉvolutifs : รฉvolution.
SAISIE ET EXPLOITATION DES DONNEES
La saisie et lโanalyse des donnรฉes ont รฉtรฉ faites ร lโaide du logiciel EPIINFO/EPIDATA/ version 6.04. (CCDC-OMS).
Les moyennes et les pourcentages ont รฉtรฉ comparรฉs ร lโaide du test du chi2 et du test exact de Fischer suivant leurs conditions dโapplicabilitรฉ. Toute diffรฉrence infรฉrieure ร 0,05 a รฉtรฉ considรฉrรฉe comme statistiquement significative.
RESULTATS
Durant la pรฉriode dโรฉtude allant de 1998 ร 2009, un total de 1191 patients, atteints de tuberculose maladie, ont รฉtรฉ hospitalisรฉs ร la Clinique des Maladies Infectieuses du CHNU de Fann, dont 413 prรฉsentant une tuberculose pulmonaire et infectรฉs par le VIH soit une sรฉroprรฉvalence de 34,7%.
DISCUSSION
La co-infection TB/VIH est responsable dโune morbi-mortalitรฉ รฉlevรฉe malgrรฉ lโexistence de mรฉdicaments efficaces et lโรฉlaboration de programmes nationaux de lutte contre ces deux maladies.
Au Sรฉnรฉgal, la tuberculose sรฉvit de maniรจre endรฉmique et elle constitue la plus frรฉquente des affections opportunistes au cours de lโinfection ร VIH [66].
Notre รฉtude rรฉtrospective a portรฉ sur 413 patients co-infectรฉs TB/VIH hospitalisรฉs au service des maladies infectieuses du C.H.N.U. de Fann de Janvier 1998 ร Dรฉcembre 2009.
SEROPREVALENCE DU VIH CHEZ LES TUBERCULEUX
Lโรฉpidรฉmie du VIH a entrainรฉ en partie lโaugmentation du nombre de cas de tuberculose dans le monde en gรฉnรฉral et dans les pays en voie de dรฉveloppement en particulier.
Ainsi durant la pรฉriode dโรฉtude nous avons enregistrรฉ 1191 patients tuberculeux dont 413 atteints de tuberculose pulmonaire et infectรฉs par le VIH soit une sรฉroprรฉvalence de 34,7%.
Cette prรฉvalence de lโinfection par le VIH chez les tuberculeux est trรจs รฉlevรฉe par rapport au taux national qui est de 7%. Elle est รฉgalement importante comparรฉe aux รฉtudes menรฉes au Burkina Faso (32,9%) [62], au Zimbabwe ร Harare (21%) [15] et au Togo (Dagnra) (23,7%) [17]. Mais elle reste basse par rapport ร dโautres รฉtudes :
Fall au Sรฉnรฉgal avait trouvรฉ une prรฉvalence de 55,7% [27], au Rwanda, Umubyeyi avait notรฉ une prรฉvalence de 51,7% et en Cote dโIvoire une prรฉvalence de 44,5%.
Dโautres travaux de recherche menรฉs dans plusieurs pays africains mettent en รฉvidence une sรฉroprรฉvalence du VIH chez les tuberculeux qui varie de 20 ร 60% [82].
Cependant breton a trouvรฉ dans une รฉtude menรฉe ร Bangui, Rรฉpublique
Centrafricaine, une forte prรฉvalence ร 82% [7], et celle de Odhiambo ร Niarobi au Kenya une prรฉvalence de 61% [59].
Cette prรฉvalence plus ou moins รฉlevรฉe dans notre sรฉrie sโexplique par le fait que lโรฉtude a รฉtรฉ menรฉe dans un centre de rรฉfรฉrence en matiรจre de prise en charge de lโinfection ร VIH/SIDA.
ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
Dans notre รฉtude la distribution de la co-infection รฉtait en faveur des hommes qui reprรฉsentaient 55% des cas avec un sex-ratio de 1,2. Cette frรฉquence des hommes dans cette co-infection a รฉtรฉ retrouvรฉe par Oumar ร Bamako (55%) [63] et dans de nombreuses รฉtudes oรน le sex-ratio est supรฉrieur ร 1 [2, 10, 45, 46, 55,83]. Dans lโรฉtude de Lougue Sorgho au Burkina Faso, le sexe masculin รฉtait le plus reprรฉsentรฉ (64,8%) avec un sex ratio de 2 [51] et au Sรฉnรฉgal, fall avait retrouvรฉ une prรฉdominance masculine ร 57,4% avec un sex-ratio de 1,3 [27].
Notre population dโรฉtude รฉtait relativement jeune avec une moyenne dโรขge de 39,9 ans et la tranche dโรขge la plus reprรฉsentรฉe รฉtait comprise entre 32 et 40 ans (31,31%).
Ces donnรฉes sont รฉgalement retrouvรฉes dans de nombreuses รฉtudes et dans la littรฉrature qui situent la majoritรฉ des patients co-infectรฉs entre 15 et 50 ans [12, 38, 54, 74, 76]. Denis avait retrouvรฉ une moyenne dโรขge de 41 ans chez les patients coinfectรฉs TB/VIH.
Ces rรฉsultats montrent comment ce couple appelรฉ ยซ duo diabolique ยป [55] atteint surtout les sujets jeunes รฉconomiquement actifs. De ce fait, cette co-infection constitue un obstacle majeur au dรฉveloppement dans nos pays. Ceci doit inciter ร intensifier la lutte contre la tuberculose en vue de ralentir sa progression ou lโรฉradiquer dans nos rรฉgions.
La notion de contage tuberculeux a รฉtรฉ retrouvรฉe chez 7% de nos patients et 74 patients รฉtaient vaccinรฉs au BCG soit 21,64%. Ces deux paramรจtres sont connus pour รชtre des facteurs de risque de la tuberculose. Cependant chez les patients infectรฉs par le VIH, la tuberculose peut se dรฉvelopper mรชme en lโabsence de contage tuberculeux par rรฉactivation dโune infection tuberculeuse latente. On sait que la vaccination au BCG nโempรชche pas de dรฉvelopper une tuberculose surtout chez les PvVIH [49]. Mais cette vaccination est connue pour protรฉger contre les formes graves de la tuberculose (la miliaire et les mรฉningites tuberculeuses).
Sur 405 patients co-infectรฉs par TB/VIH, 230 รฉtaient sans profession soit 56,79%. La pauvretรฉ รฉtant un facteur de risque de tuberculose bien documentรฉ. En effet elle est ร lโorigine de la promiscuitรฉ, de lโinaccessibilitรฉ aux soins, du manque dโรฉducation, autant de facteurs dรฉterminants dans la genรจse de la tuberculose et du VIH/ sida. Cette prรฉdominance de la co-infection TB/VIH chez les ยซ sans profession ยป a รฉtรฉ retrouvรฉe par Fall au Sรฉnรฉgal avec 40,3%[27]et par Ngono Amougou ร Yaoundรฉau Camรฉroune avec 42,4% [57].36 patients co-infectรฉs TB/VIH soit 8,72% avaient au moins une tare associรฉe.
ASPECTS CLINIQUES
Chez les patients co-infectรฉs, les manifestations cliniques de la tuberculose peuvent รชtre trompeuses et variables en fonction du stade dโimmunodรฉpression [51].
Mais, dans notre รฉtude, les signes classiques de la tuberculose que sont la toux chronique, lโaltรฉration de lโรฉtat gรฉnรฉral et la fiรจvre ont รฉtรฉ retrouvรฉs chez plus de 90% des patients. Ce constat a รฉtรฉ fait par Fall ร Dakar, au Sรฉnรฉgal, qui avait trouvรฉ ces trois signes chez plus de 80% des patients[27].
La dyspnรฉe a รฉtรฉ retrouvรฉe chez un peu plus de 40% des patients co-infectรฉs alors que Fall avait retrouvรฉ ce signe chez 53,8% de ses patients.
Le coma et lโhรฉmoptysie รฉtaient rarement prรฉsents avec respectivement 8,47% et 7,99%. Ce taux faible du coma a รฉtรฉ retrouvรฉ par Fall (11%) [27]. Peu de nos patients co-infectรฉs prรฉsentaient une hรฉmoptysie et cette faible frรฉquence a รฉtรฉ retrouvรฉe par Faye (9%) [28], Ndiaye (10,8%) [55], Senghor (10,2%) [70]. Ces signes sont en rapport avec la tuberculose mais sont รฉgalement liรฉs ร lโinfection ร VIH car rentrant dans le cadre du syndrome constitutionnel.
ASPECTS PARACLINIQUES
Lโhyperleucocytose รฉtait prรฉsente chez 233 patients soit 56,42% et la lymphocytose รฉtait prรฉsente chez 226 soit 54,72%. Cette hyperleucocytose a รฉtรฉ notรฉe par Diallo M.B. [23], et Faye [28]dans leur sรฉrie.
Dans notre รฉtude, lโIDRt รฉtait nรฉgative pour 241 sur 267 patients ayant bรฉnรฉficiรฉ de ce test soit une prรฉvalence de 90,26%.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. HISTOIRE DE LA CO-INFECTION TB/VIH
2. EPIDEMIOLOGIE DE LA CO-INFECTION TB/HIV
2.1. MORBIDITE
2.2. MORTALITE
3. INTERACTION ENTRE LA TB/HIV
3.1. IMPACT DE LA TUBERCULOSE SUR LE VIH
3.2. IMPACT DU VIH SUR LA TUBERCULOSE
4. AGENTS PATHOGENES
4.1. TUBERCULOSE
4.1.1. Germes
4.1.2. Mode de transmission
4.1.3. Le terrain
4.2. VIRUS DE LโIMMUNODEFICIENCE ACQUISE
4.2.1. Aspects virologiques
4.2.2. Diagnostic virologique
4.2.3. Mode de transmission
5. DIAGNOSTIC DE LATUBERCULOSE CHEZ LES PATIENTS VIVANTS AVEC LE VIH
5.1. CIRCONSTANCES DU DIAGNOSTIC
5.2. ASPECTS CLINIQUES
5.3. ASPECTS PARACLINIQUES
5.3.1. Intradermorรฉaction ร la tuberculine (IDRt)
5.3.2. Aspects radiologiques
5.3.3. Bactรฉriologie
5.3.4. Histologie
6. PRISE EN CHARGE DE LA CO-INFECTION TB/HIV
6.1. TRAITEMENT CURATIF
6.2. TRAITEMENT PREVENTIF
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE DโรTUDE
2. PATIENTS ET MรTHODE
2.1. TYPE ET PรRIODE DโรTUDE
2.2. POPULATION DโรTUDE
2.3. RECUEIL DES DONNรES
2.4. SAISIE ET EXPLOITATION DES DONNรES
2.5. CONTRAINTES ET LIMITES DE LโรTUDE
3. RESULTATS
3.1. รTUDE DESCRIPTIVE
3.1.1. Aspects รฉpidรฉmiologiques
3.1.1.1. Rรฉpartition annuelle des cas de tuberculose et de co-infection TB/VIH
3.1.1.2. Rรฉpartition des patients selon le sexe
3.1.1.3. Rรฉpartition des patients selon la tranche dโรขge
3.1.1.4. Rรฉpartition des patients selon la notion de contage tuberculeux
3.1.1.5. Rรฉpartition des patients selon la vaccination au BCG
3.1.1.6. Rรฉpartition des patients selon la profession
3.1.1.7. Rรฉpartition des patients selon la genรจse de la tuberculose
3.1.1.8. Rรฉpartition des patients selon lโexistence de tare associรฉeโฆ
3.1.2. Aspects cliniques : Rรฉpartition des cas selon les signes cliniques
3.1.3. Aspects paracliniques
3.1.3.1. Rรฉpartition des patients selon lโhรฉmogramme
3.1.3.2. Rรฉpartition des patients selon le rรฉsultat de lโIDRt
3.1.3.3. Rรฉpartition des patients selon le taux de lymphocytes T CD4+
3.1.3.4. Rรฉpartition des patients selon le rรฉsultat de la bacilloscopie
3.1.4. Aspects รฉvolutifs : Rรฉpartition des patients selon leur รฉvolution
3.2. ETUDE ANALYTIQUE
3.2.1. Analyse des facteurs รฉpidรฉmiologiques associรฉs au dรฉcรจs chez les patients co-infectรฉs TB/VIH3.2.2. Analyse des facteurs cliniques associรฉs au dรฉcรจs chez les patients co- infectรฉs TB/VIH
3.2.3. Analyse des facteurs paracliniques associรฉs au dรฉcรจs chez les patients
co-infectรฉs TB/VIH
4. DISCUSSION
4.1. SรROPRรVALENCE DU VIH CHEZ LES TUBERCULEUX
4.2. ASPECTS รPIDEMIOLOGIQUES
4.3. ASPECTS CLINIQUES
4.4. ASPECTS PARACLINIQUES
4.5. ASPECTS EVOLUTIFS DE LA CO-INFECTION TB/VIH
4.5.1. Les facteurs รฉpidรฉmiologiques
4.5.2. Les facteurs cliniques
4.5.3. Les facteurs paracliniques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE