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Equilibre acido-basique
Lโhomme vit dans des conditions physiologiques prรฉcises de tempรฉrature et de pH (7,4 ยฑ 0,02). La stabilitรฉ du pH paraรฎt dโautant plus surprenante que lโorganisme est continuellement soumis ร une agression acide trรจs importante.
Les ions H+ provenant de la dissociation des acides continuellement gรฉnรฉrรฉs doivent รชtre pris en charge par des tampons dรจs leur formation et transportรฉs sous forme liรฉe vers le lieu dโรฉlimination.
ยพ Production des ions H+
Le seul acide volatil est le gaz carbonique, en รฉquilibre au niveau des poumons avec le gaz carbonique de lโair alvรฉolaire. Chaque jour, 15 ร 25 moles dโacide carbonique sont produites par lโorganisme ร partir du mรฉtabolisme glucidique.
Les autres acides, ne peuvent se volatiliser et sont appelรฉs acides fixes. Ils peuvent sโรฉchapper en solution de lโorganisme (รฉlimination rรฉnale).
Chaque jour, 50 ร 80 mmol dโions H+ proviennent de la dissociation des acides fixes (catabolisme des lipides et des protรฉines).
ยพ Transport des ions H+
On appelle systรจme tampon, le mรฉlange en solution dโun acide faible et de sa base conjuguรฉe.
9 Le tampon bicarbonate HCO3โ/CO2 dissout est dit ยซouvertยป Car il peut sโรฉchapper de lโorganisme (รฉlimination pulmonaire de lโacide CO2, รฉlimination rรฉnale de base HC03โ).Ce caractรจre ouvert lui confรจre une plus grande efficacitรฉ.
9 Le second groupe comprend les tampons ยซfermรฉsยป (phosphates et protรฉines), ils ne peuvent sโรฉchapper de la solution qui les contient. Le caractรจre fermรฉ de ces tampons se traduit par la relation : acide faible + sa base conjuguรฉe = constante.
ยพ Lโรฉlimination des ions H+
Deux organes sont capables dโรฉliminer la charge acide et de prรฉserver le pouvoir tampon de lโorganisme :
9 Le poumon capable dโรฉliminer un ion H+selon la rรฉaction :
H+ + HCO3โ โ CO2 + H20, au prix de la perte simultanรฉe dโun ion bicarbonate.
9 Le rein dโune part รฉlimine une partie de la charge acide, dโautre part rรฉabsorbe le bicarbonate filtrรฉ ce qui permet de rรฉgรฉnรฉrer le bicarbonate consommรฉ.
Ceci nous permet ainsi de comprendre les mรฉcanismes de lโacidose mรฉtabolique. Trois mรฉcanismes principaux sont incriminรฉs : pertes de bases dโorigine digestive (diarrhรฉes) ou urines ; un apport exogรจne de protons ou substances toxiques ; lโaugmentation de la production dโions H+.
Au cours de la cรฉtoacidose
Deux principales anomalies sont responsables de la cรฉtoacidose :
Anomalies du mรฉtabolisme glucidique
ยพ Dรฉsรฉquilibre hormonal
Les anomalies du mรฉtabolisme glucidique rรฉsultent le plus souvent dโun dรฉsรฉquilibre entre les systรจmes hypoglycรฉmiant et hyperglycรฉmiant. Il sโagit plus prรฉcisรฉment du rapport insuline /glucagon.
La diminution de ce rapport, par carence insulinique et/ou augmentation du glucagon รฉmis est ร lโorigine dโune altรฉration du mรฉtabolisme des hydrates de carbones [19]. En effet au cours de la CAD, la diminution du rapport insuline/glucagon entraรฎne un blocage de la glycolyse et une activation de la nรฉoglucogenรจse hรฉpatique par effondrement du taux intrahรฉpatocytaire de fructose 2,6 diphosphate (2,6 FDP), ce qui explique en partie lโhyperproduction hรฉpatique de glucose [27].
ยพ Autres causes
Lโhyperosmolaritรฉ extracellulaire qui dรฉcoule de lโhyperglycรฉmie suscitรฉe par le dรฉsรฉquilibre hormonal sโaccompagne dโune dรฉshydrations intracellulaire, dโune hypervolรฉmie et donc dโune augmentation du flux sanguin rรฉnal et du filtrat glomรฉrulaire, avec polyurie osmotique. Cela entraรฎne une dรฉshydratation avec fuite potassique, avec comme corollaire, une hyperaldosthรฉronisme secondaire aggravant la perte de potassium et une insuffisance rรฉnale fonctionnelle favorisant lโhyperglycรฉmie.
Anomalies sur le mรฉtabolisme lipidique
En lโabsence de substrat รฉnergรฉtique glucosรฉ, la cellule se tourne vers le mรฉtabolisme des acides gras.
Le mรฉtabolisme hรฉpatique de ces acides gras produits lโacรฉtyle coenzyme A qui ne peut rentrer dans le cycle de Krebs.
Lโacรฉtyle COA sera donc oxydรฉ en corps cรฉtonique : acide ฮฒ-hydroxybutirique (BOHB) et acide acรฉtoacรฉtique (AcAc). Ceux- ci, libรฉrรฉs dans la circulation auront deux destinations propres :
โ filtration par le rein et รฉlimination partielle dans les urines (รฉlimination plus importante de lโacide ฮฒ-hydoxybutirique) ;
โ dรฉcarboxylation non enzymatique de lโacide acรฉtoacรฉtique (AcAc) en acรฉtone รฉliminรฉe par voie respiratoire confรฉrant ainsi ร lโhaleine une odeur caractรฉristique [30].
Consรฉquences
Dรฉsรฉquilibre glycรฉmique
Lโhyperglycรฉmie entraรฎne des effets dรฉlรฉtรจres propres :
โ une dรฉshydratation intracellulaire par รฉlรฉvation de la tonicitรฉ plasmatique qui se traduit par une soif intense avec une sรจcheresse de la muqueuse buccale et une hypotonie des globes oculaires.
โ une dรฉshydratation extracellulaire liรฉe ร la diurรจse osmotique induite par la glucosurie massive (polyurie).
Dรฉsรฉquilibre acido-basique
La rรฉtention de cรฉtoacide conduit ร une acidose mรฉtabolique franche de type organique.
Aux pH plasmatique habituels, les cรฉtoacides sont complรจtement dissociรฉs, ce qui explique ร priori que la baisse des bicarbonates mesurรฉe soit รฉgale ร lโรฉlรฉvation du trou anionique (bicar = TA).
Le trou anionique rend compte de lโasymรฉtrie entre les colonnes cationiques et anioniques. Son calcul, ร partir des รฉlectrolytes, repose sur les principes de lโรฉlรฉctroneutralitรฉ du plasma qui veut que la somme des charges positives soit รฉgale ร la somme des charges nรฉgatives. Il est calculรฉ par la formule suivante : TA = (Na+ โ [Clโ + HCO3โ]) = 12 ยฑ 2 mmol/l [21]
Par ailleurs, la fuite urinaire des corps cรฉtoniques est responsable dโune perte non nรฉgligeable de ยซ bicarbonates potentielsยป, ce qui peut expliquer en dehors de toute alcalinisation exogรจne, la persistance dโune acidose mรฉtabolique lors de la disparition de la cรฉtonรฉmie [18, 44].
La persistance de cette acidose mรฉtabolique malgrรฉ la disparition des acides organiques est accompagnรฉe dโune hyperchlorรฉmie (acidose minรฉrale) [44]. Proportionnellement ร lโabaissement du taux de bicarbonates plasmatiques, lโacidose stimule la ventilation et lโabaissement de la PaCO2 tรฉmoigne de la compensation qui se traduit par :
โ une polypnรฉe superficielle de type Kussmaul ;
โ une alcalose respiratoire compensatrice.
Lโodeur de haleine est caractรฉristique due ร lโรฉlimination dโacรฉtone dans lโair alvรฉolaire (odeur ยซ pomme de reinette ยป).
Toutefois, lorsque lโAM devient extrรชme, la rรฉponse ventilatoire ne suit plus aprรจs avoir marquรฉ un plateau minimal (entre 10et 14 mmHg), la Pa CO2 tend ร remonter en raison dโun รฉpuisement respiratoire [50].
Dรฉsรฉquilibre hydro-รฉlectrolytique
ยพ Lโosmolaritรฉ
Lโosmolaritรฉ constitue le nombre de particules dissoutes par litre de plasma.
Il existe constamment une hyperosmolaritรฉ, mais elle est modรฉrรฉe, ne dรฉpassant gรฉnรฉralement pas 320 mosm/l [49]. Elle est due ร lโhyperglycรฉmie et explique la dรฉshydratation du secteur intracellulaire. Elle est le plus souvent calculรฉe ร partir de lโionogramme sanguin. La formule usuelle tient compte de la natrรฉmie, de la glycรฉmie et de lโazotรฉmie :
Osmolaritรฉ calculรฉe = ([natrรฉmie (mmol/l) + 13] ร 2) + glycรฉmie (mmol/l) [21].
La valeur normale de cette osmolaritรฉ calculรฉe varie entre 300 et 310 mosm/l.
ยพ La natrรฉmie :
La natrรฉmie mesurรฉe est souvent normale, voire basse. Il est cependant important de noter que la natrรฉmie doit รชtre interprรฉtรฉe en fonction de lโhyperglycรฉmie qui induit une fausse hyponatrรฉmie. En effet, lโhyperglycรฉmie est responsable dโun appel dโeau, ร partir du secteur intracellulaire trรจs pauvre en Na+, vers le secteur extracellelaire abaissant la natrรฉmie de 1,6 mmol/l pour Chaque รฉlรฉvation de 5,5 mmol/l de la glycรฉmie [23].
La formule de Katz permet dโapprรฉcier le taux plasmatique rรฉel du sodium en fonction de la glycรฉmie [30]. Elle permet donc de calculer la natrรฉmie corrigรฉe
Nac = Nam (mmol/l) + (glycรฉmie ( mmol/l) ร 0, 3)
Nac : natrรฉmie corrigรฉe
Nam : natrรฉmie mesurรฉe
La kaliรฉmie :
Il existe une profonde dette en potassium qui est estimรฉe selon les auteurs entre 3 et 12 mmol/kg de poids corporel [17, 57]. Les causes sont multiples :
โ Pertes urinaires par diurรจse osmotique excrรฉtion dโanions cรฉtoniques ; sous formes de sel de K+, hyperaldostรฉronisme secondaire ร lโhypovolรฉmie ;
โ Pertes gastro-intestinales par vomissements ;
La kaliรฉmie initiale peut รชtre basse, normale ou haute et dans la majoritรฉ des sรฉries on retrouve un taux de potassium sรฉrique ร la limite supรฉrieure de la normale [17].
ยพ La phosphorรฉmie [33]
Il existe constamment une dรฉplรฉtion phosphatรฉe sรฉvรจre pouvant parfois atteindre plus de 300 mmol.
Ce dรฉficit phosphorรฉ peut avoir des consรฉquences nรฉfastes : mauvaise oxygรฉnation tissulaire, fragilitรฉ musculaire, voire rhabdomyolyse, encรฉphalopathie de type mรฉtabolique, immunodรฉpression par inhibition du pouvoir phagocytaire des cellules compรฉtentes.
DIAGNOSTIC DE LA CETOACIDOSE DIABETIQUE
Diagnostic positif
Interrogatoire
Un interrogatoire rapide (du sujet sโil peut rรฉpondre aux questions ou de lโentourage) peut amener des renseignements capitaux :
ยพ Sโagit-il dโun diabรฉtique connu : lโon prรฉcisera quelques points indispensables :
โ lโanciennetรฉ du diabรจte et lโexistence ou non de coma antรฉrieur.
โ le mode de traitement (prรฉciser si possible la dose et le type dโinsuline).
โ la notion dโune erreur thรฉrapeutique : erreur de rรฉgime, insuline non faite, demander le carnet de diabรฉtique que les malades doivent obligatoirement possรฉder et porter sur eux.
โ la notion dโune maladie les jours ou semaines prรฉcรฉdents.
Tous ces points sont dโautant plus essentiels quโun diabรฉtique comateux nโest pas forcรฉment en coma cรฉtoacidosique.
ยพ Sโil ne sโagit pas dโun diabรฉtique connu ; la dรฉmarche diagnostique repose sur les รฉlรฉments tirรฉs de lโexamen clinique et des signes biologiques.
Forme classique
Le coma acidocรฉtosique sโinstalle habituellement en deux phases :
Au stade de prรฉ coma, on note lโapparition progressive dโune polyurie avec soif.
La vitesse dโinstallation des troubles dรฉpend de lโinsulinosรฉcrรฉtion rรฉsiduelle.
Une fatigue et des troubles digestifs peuvent รชtre notรฉs et รฉgarer le diagnostic, ร type de vomissements et douleurs abdominales. A ce stade, les examens biologiques simples, facilement obtenus sur les bandelettes urinaires confirment lโhyperglycรฉmie et lโhypercรฉtonemie.
Le coma diabรฉtique est le stade ultime de la dรฉcompensation mรฉtabolique du diabรจte sucrรฉ en rapport avec une carence insulinique grave. Cโest un coma calme sans signes de localisation neurologiques, mais comporte tous les risques des troubles de la conscience : inhalation, surinfection, accidents de dรฉcubitus.
La dyspnรฉe est adaptรฉe ร lโacidose, vรฉritable ยซ soufflet de forge ยป. Lโintensitรฉ de cette dyspnรฉe reflรจte la profondeur de lโacidose.
Il existe une dรฉshydratation globale, extra et intra cellulaire, pouvant se compliquer dโun collapsus cardiovasculaire.
Lโodeur acรฉtonique de lโhaleine est typique et confirme souvent lโimpression clinique.
Formes symptomatiques
ยพ Formes avec insuffisance rรฉnale associรฉe
Elles sont responsables dโune hyperosmolaritรฉ รฉlevรฉe avec dรฉshydratation intracellulaire intense, associรฉe ร une acidose grave avec hyperkaliรฉmie.
ยพ Formes avec hypokaliรฉmie dโemblรฉe
Elles rรฉsultent dโune dรฉplรฉtion potassique profonde soit par pertes digestives (vomissements, diarrhรฉe) avec parfois existence dโune alcalose mรฉtabolique, soit en cas dโassociation avec les thรฉrapeutiques diurรฉtiques et corticoรฏdes.
Signes biologiques
ยพ Lโexamen des urines : la mise en place dโune sonde ร demeure permet de retirer un รฉchantillon dโurine. On y recherche :
โ La prรฉsence de sucre au ClinTestยฎ (ou ร la liqueur de Fehling) elle est gรฉnรฉralement โฅ +++
โ La prรฉsence de corps cรฉtoniques ร lโAce test ; en gรฉnรฉral โฅ +++
Ces deux รฉlรฉments coexistants sont nรฉcessaires mais insuffisants pour affirmer le coma cรฉtoacidosique.
Lโexamen du sang
9 Au lit du malade :
On peut rechercher lโhyperglycรฉmie > 3 g/l par le dosage de la glycรฉmie capillaire.
De mรชme, la prรฉsence de corps cรฉtoniques en mettant une goutte de plasma (diluรฉ ou non) sur un comprimรฉ dโAcetest.
En fait, cโest surtout au laboratoire que seront envoyรฉs les prรฉlรจvements. Mais on nโen attendra pas les rรฉsultats pour traiter.
9 Au laboratoire :
Les examens biologiques confirment le diagnostic de cรฉtoacidose en objectivant :
ยพ Lโhyperglycรฉmie est comprise entre 16 mmol/l (3g/l) et 37 mmol/l (7g/l).
ยพ Les gaz du sang artรฉriel retrouvent une acidose mรฉtabolique avec pH < 7,25 et rรฉserve alcaline (RA) < 15 mmol/l. le calcul du trou anionique : TA = (Na+ + K+) โ (HCO3โ + Clโ) est > 20 mmol/l
ยพ La cรฉtonรฉmie est รฉlevรฉe supรฉrieure ร 0,5 mmol/l.
ยพ La natrรฉmie corrigรฉe est normale ou basse infรฉrieure ร 145 mmol/l.
ยพ Lโosmolaritรฉ : elle est lรฉgรจrement รฉlevรฉe < 320 mosmol/l.
ยพ On peut avoir une fausse hyperkaliรฉmie au dรฉbut qui va se transformer en hypokaliรฉmie sรฉvรจre dรจs les premiรจres heures du traitement.
ยพ Il existe une insuffisance rรฉnale fonctionnelle avec augmentation du taux dโurรฉe et de crรฉatinine.
ยพ La phosphorรฉmie est initialement รฉlevรฉe en raison de lโinsulinopรฉnie, de lโacidose, de lโhyperosmolalitรฉ et dโune part de lโinsuffisance rรฉnale fonctionnelle ; elle tend ร diminuer lors de la mise en route du traitement entraรฎnant une entrรฉe de phosphore dans la cellule.
ยพ La protidรฉmie et lโhรฉmatocrite รฉlevรฉes reflรจtent lโintensitรฉ de la dรฉshydratation extracellulaire.
ยพ Leurs taux des crรฉatinines phosphokinase (CPK) sont frรฉquemment augmentรฉs mais ils ne possรจdent aucune valeur diagnostique.
ยพ Lโamylasรฉmie et la lipasรฉmie sont parfois ร des taux supรฉrieurs ร trois fois la normale en dehors de tout contexte de pathologie pancrรฉatique. Elles rendent le diagnostic de pancrรฉatite particuliรจrement difficile et nโont dโintรฉrรชt quโen prรฉsence dโune forte suspicion clinique de pancrรฉatite. En dehors dโune imagerie pancrรฉatique รฉvocatrice, la rรฉgression de la symptomatologie abdominale lors de la correction de lโacidocรฉtose est le seul moyen de rassurer le clinicien sur lโabsence de pancrรฉatite associรฉe.
ยพ Il existe souvent une hypertriglycรฉridรฉmie consรฉquence dโun dรฉfaut de clairance des lipoprotรฉines riches en triglycรฉrides (VLDL et chylomicrons) en rรฉponse ร lโinactivation de la lipoprotรฉine lipase ou dโune augmentation de la synthรจse hรฉpatique de VLDL.
Diagnostic diffรฉrentiel
Coma hypoglycรฉmique
Cette complication se caractรฉrise par une glycรฉmie basse en lโabsence dโacidose et de cรฉtose. Ce coma apparaรฎt gรฉnรฉralement agitรฉ et lโexamen clinique peut mettre en รฉvidence des signes neurologiques. La rรฉalisation dโune glycรฉmie capillaire confirme le diagnostic et impose un traitement. Ce coma est rapidement rรฉsolutif dรจs lโadministration en intraveineuse lente de sรฉrum glucosรฉ hypertonique.
Etat hyperosmolaire
Il sโagit dโune complication aiguรซ du diabรจte caractรฉrisรฉe par des troubles de la conscience, une dรฉshydratation sรฉvรจre, une hyperglycรฉmie, une hyperosmolaritรฉ et lโabsence de corps cรฉtoniques.
Le coma hyperosmolaire survient spontanรฉment ou secondairement ร un facteur intercurrent (infection dans 30 ร 60 % des cas) [30].
Le tableau clinique peut รชtre rรฉvรฉlateur de la maladie ou survenir au dรฉcours dโune infection, dโun accident vasculaire, dโun stress, dโun traumatisme ou dโun traitement par diurรฉtiques, bรชta -bloquants ou corticoรฏdes.
โ Lโinstallation est progressive sur plusieurs jours (>7 jours) chez des patients le plus souvent dรฉbilitรฉs.
โ Les signes annonciateurs sont : une polyurie, une adynamie, des modifications du faciรจs et une glucosurie majeure ;
โ Les signes neurologiques dominent le tableau avec troubles de la conscience pouvant aller jusquโau coma avec parfois SLN ร type dโhรฉmiplรฉgie de convulsions. Ces signes rรฉgressent le plus souvent sous traitement et leur persistance doit faire rechercher une affection neurologique, cause ou complication du coma.
โ Il existe une dรฉshydratation majeure globale ร prรฉdominance intracellulaire, systรฉmatique associรฉ ร une hypovolรฉmie avec oligo-anurie :
โ Une hyperthermie frรฉquente, mais une tempรฉrature > 38ยฐ5c doit faire rechercher une infection.
โ Il existe un signe nรฉgatif important : absence de dyspnรฉe de Kussmaul.
La diffรฉrence avec la CAD se fera surtout sur le plan biologique, avec :
โ Lโhyperglycรฉmie est toujours รฉlevรฉe supรฉrieure ร 33 mmol/l (6g/l) ;
โ Il existe une hyperosmolaritรฉ plasmatique > 295 mosmol/l
โ Une glucosurie sans cรฉtonurie ou ร +.
โ Une pseudohyponatrรฉmie secondaire ร lโhyperglycรฉmie avec natrรฉmie corrigรฉe>155 mmol/l
โ Lโacidose mรฉtabolique si elle existe est modรฉrรฉe avec pH > 7,25 et des bicarbonates plasmatiques entre 15 et 20 mmol/l.
Avec les autres types dโacidose
ยพ Acidose lactique [30]
Lโacide lactique doit รชtre รฉvoquรฉe chez un patient diabรฉtique connu sous biguanides avec une notion dโinsuffisance rรฉnale et ou hรฉpatique.
Au plan biologique, on observe une acidose (pH>7,3) associรฉe ร des taux artรฉriels รฉlevรฉs de lactates.
ยพ Acidose survenant au cours dโintoxications
Certains toxiques sont responsables dโune acidose ร trou anionique รฉlevรฉ. Il sโagit des salicylรฉs, du mรฉthanol ou de lโรฉthylรจne glycol [16] Aucune cรฉtose nโest associรฉe.
ยพ Acidocรฉtose alcoolique
Cette complication mรฉtabolique aiguรซ survient dans un contexte dโalcoolisme chronique et ou dโantรฉcรฉdent de pancrรฉatite aigue ou chronique. Elle se caractรฉrise par une glycรฉmie infรฉrieure ร celle observรฉe dans la cรฉtoacidose diabรฉtique et peut, dans certaines situations, รชtre normale voire basse. Les corps cรฉtoniques constituรฉs en grande majoritรฉ dโacide ฮฒ-hydroxybutirique, et sont responsables dโune cรฉtose plus ou moins importante.
ยพ Cรฉtose de jeรปne
Le jeun peut รชtre responsable dโune discrรจte cรฉtose, mais elle ne sโaccompagne pas dโacidose.
Il est toutefois possible dโobserver une cรฉtoacidose chez un patient non diabรฉtique, suivant un rรฉgime pauvre en hydrates de carbone (< 20g/j).
La baisse de lโinsulinรฉmie et lโaugmentation du glucagon sont responsables dโune lipolyse qui conduit ร la mise en place dโune cรฉtose. Celle-ci peut รฉvoluer vers un vรฉritable รฉtat dโacidocรฉtose (hyperglycรฉmie, cรฉtonurie et acidose), notamment lorsque le rรฉgime hypoglucidique se prolonge [30].
Diagnostic รฉtiologique
Les circonstances รฉtiologiques doivent รชtre parfaitement connues, car en dehors de la CAD inaugurale, la quasi-totalitรฉ des facteurs dรฉclenchants relรจvent dโun traitement mรฉdical ou chirurgical afin dโenrayer rapidement la cรฉtose.
ยพ Les รฉtats infectieux (78 % chez les DT2 et 56 % chez les DT1) Lโinfection urinaire vient en tรชte, plus frรฉquente chez la femme (84 %), suivi par le pied diabรฉtique surinfectรฉ en particulier chez lโhomme (65 %), ensuite les candidoses digestives.
ยพ Lโarrรชt ou la diminution du traitement hypoglycรฉmiant (31 %).
Cโest une cause encore frรฉquente notamment chez les DT1 avec un profil psychique particulier ou une รฉducation insuffisante.
ยพ La CAD inaugurale (18%)
Chez un diabรฉtique mรฉconnu, elle est trรจs souvent prรฉcรฉdรฉe des signes cliniques de diabรจte : polyurie, polydipsie, amaigrissement, prurit remplacรฉs par une anorexie et de nausรฉes avant que ne sโinstalle la cรฉtose.
Elle est rarement de survenue brutale sauf chez les enfants. Lโexistence dโun coma inaugural, justifie lโexamen systรฉmatique des urines (sucre et corps cรฉtoniques).
ยพ Les lรฉsions organiques (11%)
Les accidents vasculaires cรฉrรฉbraux, les infarctus du myocarde, une pancrรฉatite ou une intoxication peuvent dรฉclencher une CAD.
ยพ Grossesse non ou mal surveillรฉe
Toute grossesse chez une diabรฉtique connue implique lโinsulinothรฉrapie obligatoire, la surveillance mensuelle du cycle glycรฉmique permettant de surveiller les doses suivant les besoins. Ces derniers sont en gรฉnรฉral augmentรฉs ร partir de 2รจme trimestre.
ยพ Associations mรฉdicamenteuses
Les corticoรฏdes et les diurรฉtiques augmentent les besoins en hypoglycรฉmiants lโabsence de surveillance peut conduire ร une CAD grave.
ยพ En milieu chirurgical
De nombreux facteurs sont rรฉunis pour favoriser la CAD :
โ le stress physique et ou psychique
โ lโinfection รฉventuelle,
โ la modification du rรฉgime alimentaire habituel
โ lโaugmentation des besoins mรฉtaboliques ;
โ la mรฉconnaissance possible des traitements hypoglycรฉmiants auparavant suivis ; la surveillance insuffisante de la glucosurie et de la cรฉtonurie.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PHYSIOPATHOLOGIE
III.1. A lโรฉtat physiologique
III.1.1 Equilibre glycรฉmique
III.1.2. Equilibre acido-basique
III.2. Au cours de la cรฉtoacidose
III.2.1. Anomalies du mรฉtabolisme glucidique
III.2.2. Anomalies sur le mรฉtabolisme lipidique
III.3. Consรฉquences
III.3.1. Dรฉsรฉquilibre glycรฉmique
III.3.2. Dรฉsรฉquilibre acido-basique
III.3.3. Dรฉsรฉquilibre hydroรฉlectrolytique
IV.DIAGNOSTIC DE LA CETOACIDOSE DIABETIQUE
IV.1. Diagnostic positif
IV.1.1. Interrogatoire
IV.1.2. Forme classique
IV.1.3. Formes symptomatiques
IV.1.4. Signes biologiques
IV.2. Diagnostic diffรฉrentiel
IV.2.1. Coma hypoglycรฉmique
IV.2.2. Etat hyperosmolaire
IV.2.3. Avec les autres types dโacidose
IV.3. Diagnostic รฉtiologique
V. TRAITEMENT
V.1. Buts
V.2. Moyens
V.2.1. Restauration de la volรฉmie
V.2.2. Lโinsulinothรฉrapie
V.2.4. Lโalcalinisation
V.3. En pratique
V.3.1. Mise en condition initiale
V.3.2. Orientation รฉtiologique
V.4. Surveillance du traitement
VI. EVOLUTION
VI.1. Favorable
VI.2. Complications
VI.2.1. Complication liรฉes au traitement
VI.2.2. Les autres complications
VII. PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE :ย METHODOLOGIE
I. CADRE DE LโETUDE
II. PATIENTS ET METHODE
II.1. Type de lโรฉtude
II.2. Critรจres dโinclusion
II.3. Critรจres de non inclusion
II.4. Recueil des donnรฉes รฉtudiรฉes
II.4.1. Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques
II.4.2. Terrain
II.4.3. Donnรฉes cliniques
II.4.4. Donnรฉes paracliniques
II.4.5. Les modalitรฉs thรฉrapeutiques
II.4.6. Les modalitรฉs รฉvolutives
II.5. Analyses statistiques
RESULTATS
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
I.1. Incidence
I.2. Rรฉpartition selon le sexe
I.3. Rรฉpartition selon lโรขge
I.4. Rรฉpartition selon lโorigine gรฉographique
I.5. Rรฉpartition selon les dรฉlais dโadmission
I.6. Durรฉe dโhospitalisation
II. LE TERRAIN
III. ASPECTS CLINIQUES
III.1. Mode dโinstallation
III.2. Donnรฉes de lโexamen physique ร lโadmission
IV. ELEMENTS PARACLINIQUES
IV.1. Aspects biologiques
IV.2. Autres examens ร visรฉe รฉtiologique
V. ASPECTS THERAPEUTIQUES
V.1. Mise en condition
V.2. Rรฉanimation hydroรฉlectrolytique
V.2.1. Les solutรฉs
V.2.2. Les รฉlectrolytes
V.3. Lโinsulinothรฉrapie
V.4. Autres mesures thรฉrapeutiques
VI. ASPECTS EVOLUTIFS
VI.1. Evolution favorable
VI.3. Dรฉcรจs
VI.4. Mode de sortie des patients
VI.5. Corrรฉlation entre les paramรจtres
VI.5.1. Evolution selon le sexe
VI.5.2. Evolution selon lโรขge
VI.5.3. Evolution selon lโorigine gรฉographique 0
VI.5.4. Evolution selon les dรฉlais dโadmission
VI.5.5. Evolution selon le type de diabรจte
VI.5.6. Corrรฉlation entre lโรฉvolution et les signes cliniques prรฉsentรฉs ร lโadmission
VI.5.7. Corrรฉlation entre les dรฉsordres biologiques ร lโadmission et lโรฉvolution
DISCUSSION
I. EPIDEMIOLOGIE
I.1. Lโincidence
I.2. Le sexe
I.3. Lโรขge
I.4. Origine gรฉographique
II. DONNEES CLINIQUES
II.1. Le terrain
II.2. Mode dโinstallation
II.3. Donnรฉes de lโexamen physique
III. DONNEES PARACLINIQUES
III.1. Biologie
III.2. Autres examens
V. EVOLUTION ET PRONOSTIC
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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