Développement urbain et développement touristique

Développement urbain et développement touristique 

Mbour est une ville sénégalaise située sur la Petite Côte, au Sud de Thiès, sa capitale régionale et à environ 3 km de la station balnéaire de Saly Portudal. Par sa situation en latitude (14°25 Nord) et en longitude (16°58 Ouest), la commune de Mbour bénéficie d’un climat agréable. En effet, elle est soumise à la quasi permanence de l’alizé maritime humide qui rafraîchit les températures moyennes et diminue l’humidité de l’air. Durant la haute saison touristique, de novembre à mai, les températures moyennes varient entre 17,7°C et 35,3°C , l’amplitude thermique tournant au tour de 17,6°C entraîne une fraîcheur nocturne et une chaleur diurne. La commune de Mbour couvre une superficie de 37 km², et est limitée à l’Ouest par l’Océan Atlantique, au Nord par la commune de Saly, à l’Est et au Sud par la communauté rurale de Malicounda . Ville en croissance continue depuis sa création à l’époque coloniale, Mbour connait une augmentation spectaculaire de sa population et de son espace urbain dans les années 1970 avec le renforcement des nouvelles fonctions de la ville dont le tourisme qui ont contribué à la dynamique spatiale de Mbour. En effet, cette forte croissance spatiale s’est opérée en grande partie sur la commune de Saly Portudal et aussi sur les terres de la communauté rurale de Malicounda . Dans cette partie, nous étudions d’abord les étapes du développement de la commune de Mbour, ensuite nous verrons dans un second temps les caractéristiques du paysage urbain et les principales activités qui participent à la dynamique spatiale de la ville de Mbour.

Mbour : De la période coloniale au développement touristique 

L’essor démographique et spatial de la commune de Mbour découle des facteurs politiques, économiques, sociales et historiques. Son peuplement remonte vers les années 1700 par des vagues successives de populations venues de différentes localités du Sénégal. La proximité de la mer est le principal attrait de la ville de Mbour qui est un lieu favorable au développement de l’agriculture et de la pêche.

Les différentes étapes du développement urbain de Mbour

Les premiers occupants de Mbour sont les sérère venus du Sine et du Cayor et les Mandingue de la Casamance et de l’actuelle Guinée Bissau. « La politique de regroupement des villages le long des voies de communication entreprise par l’administration coloniale dans les années 1920 » a permis la création de la ville de Mbour qui devient le Chef-lieu administratif de la Petite Côte. Selon (Gerad, 2000), l’évolution spatiale de Mbour s’est faite en quatre grandes phases.

L’administration coloniale et la mise en place des premiers quartiers de la ville

La première étape d’évolution spatiale de Mbour va des premières installations des populations à l’arrivée des colons en 1922. Durant cette période, l’occupation du site se limitait essentiellement au littoral avec les localités d’implantation des immigrants sérère et mandingue qui se sont groupés par ethnies avec un faible taux d’occupation de l’espace. La deuxième phase correspondant à la période 1922-1945 est marquée par des opérations de déguerpissements pour faire place aux succursales de Maurel et Prom, F.A.O., NOSOCO et Vézia. En réalité, pour s’implanter les autorités coloniales ont choisi les sites situés au bord de la mer et où les populations autochtones se sont déjà installées. Ces déguerpissements bouleversent la structure de Mbour et permettent la création des premiers quartiers de la ville dont les noms reflètent la diversité du peuplement (Carte 2). En 1922, les colons forment les quartiers Escale et Onze Novembre suite aux déplacements d’une partie des Sérère et des Mandingue qui vont fonder respectivement la même année le quartier Mbour Sérère II à environ 2 km plus à l’Est du site originel et les quartiers Thiocé-Ouest et Santessou.

Erigée en Commune le 4 décembre 1926 par le pouvoir colonial, Mbour devient ainsi un comptoir commercial et sert de point de rupture de charge pour le stockage et la commercialisation des marchandises. Des populations peules et lébous attirées par les potentialités économiques de la ville créent les quartiers Mbour Toucouleur en 1943 et Téfess en 1945.

Le dynamisme de la traite arachidière et la crise des années 1970 

La troisième étape de l’évolution démographique de Mbour (1946-1966) coïncide à la création des quartiers Darou Salam et Mbour Maure qui voient le jour respectivement en 1946 et 1949 avec l’importance des cultures de la traite arachidière qui a suscité un fort courant migratoire en direction de Mbour devenu un lieu d’échange commercial. La population de Mbour a accru de manière exponentielle durant cette phase, elle a été multipliée par dix en quarante ans, car de 1 700 habitants en 1926 elle est passée à 18 600 habitants en 1966 avec une densité de 78 habitants à l’hectare . C’est aussi durant cette époque que Mbour « a connu une extension rapide et aréolaire à partir du noyau originel formé autour de l’Escale ». La quatrième phase d’évolution allant de 1967 à nos jours correspond avec la sécheresse des années 1970, pendant cette période, les migrations vers les villes étaient l’une des stratégies de réponse aux crises qui ont affectées le monde rural. Ces crises se manifestaient par des baisses de la pluviométrie, des revenus agricoles très faibles, la baisse de la production, etc. et avaient poussé des populations à émigrer vers les zones où les occasions d’emplois étaient beaucoup plus favorables. Du coup, la ville de Mbour connait au cours de cette phase une augmentation spectaculaire de sa population et de son espace urbain surtout avec le renforcement des nouvelles fonctions de la ville telles que le tourisme, le transport en accueillant des populations affectées par la crise en milieu rural. Des quartiers comme Thiocé-Extension actuel Diamaguène qui étaient de simples terrains vagues occupés anarchiquement se sont densifiés.

Les surfaces occupées ne suffisant plus à résorber les besoins en habitat de la ville avec l’arrivée d’un flot de migrants venus de l’intérieur du Sénégal, les quartiers Diamaguène 1 et Château d’Eau Sud sont créés en 1976, Château d’Eau Nord et Diamaguène 2 voient le jour en 1982, Grand-Mbour et Médine en 1985, Santhie en 1986. La démographie de Mbour passe de ce fait de 37 000 habitants en 1976 à 76 751 habitants en 1988. En 1999, les quartiers Liberté et Oncad sont restructurés. Au recensement de 2002, Mbour enregistre une population de 170 436 habitants composés de 85 941 hommes et de 84 495 femmes .

La ville de Mbour, située au sein du bassin arachidier, est construite sur un site littoral à forts potentiels économiques. En plus de sa proximité avec la capitale sénégalaise qui est à environ 82 Km, la commune de Mbour jouit également d’une position de carrefour qui fait d’elle une «ville de passage obligé pour les échanges entre Dakar et la partie Sud du pays » , et captent en outre, les flux internationaux venus du Mali, de la Gambie, de la guinée Bissau et de la Guinée Conakry.

Les facteurs de la croissance rapide de la population mbouroise

L’évolution démographique des villes en Afrique de l’Ouest est marquée par des flux migratoires et de forts taux de croissance.

Une ville attractive peuplée en majorité par les migrants 

La colonisation a fait des zones côtières au Sénégal des pôles d’accueil de migrants. La majeure partie de ces flux migratoires sont orientés vers Dakar et aussi vers le bassin arachidier . En fait, le bassin arachidier couvre l’ouest et le centre du Sénégal et abrite environ la moitié de la population sur un tiers de la superficie du pays. Les migrants internes sont estimés en 2013 à 14,6% de la population alors qu’en 2002, 15,3% des Sénégalais vivaient hors de leur lieu de naissance. Ce sont les régions de Dakar, Diourbel et Thiès qui ont accueilli plus de 70% de ces migrants internes, soit respectivement 43,2%, 15,5% et 12,7%.

Par ailleurs, dans la région de Thiès, Mbour constitue une des villes les plus attractives dont la croissance urbaine s’explique en partie par la qualité de ses apports migratoires. En effet, Mbour attire une population importante de l’arrière-pays qui généralement se fixe, et constitue également un relai vers Dakar. L’analyse du tableau de répartition de la population de Mbour selon le lieu d’origine montre que la commune de Mbour concentre une forte proportion de migrants à cause des activités de production qu’elle entraine et des nombreux services qu’elle rend, constituent des facteurs favorables à sa croissance démographique. En fait, plus de la moitié de la population est composée de migrants qui viennent surtout des régions de Thiès, Dakar, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Diourbel. Seuls 44,8% des chefs de ménages sont des natifs de Mbour.

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Table des matières

Introduction
Partie 1: Développement urbain et développement touristique
Chapitre 1: Mbour : De la période coloniale au développement touristique
Chapitre 2 : une ville en perpétuelle croissance urbaine et spatiale
Partie 2 : Structure urbaine et organisation des systèmes de transport
Chapitre 3 : un système de transport inéquitable : la conséquence d’une organisation inégalitaire des activités
Chapitre 4 : Une offre de transport urbain multimodal
Partie 3 : Développement touristique et mobilité urbaine
Chapitre 5: La mobilité urbaine
Chapitre 6: Influence de l’activité touristique sur la mobilité urbaine
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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