L’agriculture joue un rôle central dans le développement économique des pays en développement parce que la majorité des habitants des pays pauvres tirent leur subsistance du sol. Si dans les Pays industrialisés, la régionalisation de la politique économique se fait selon les zones industrielles, dans les pays du tiers monde, elle suit les lignes de la géographie rurale. Le seul moyen dont disposent les dirigeants, réellement soucieux du bien-être de leurs citoyens, pour améliorer la situation du plus grand nombre d’entre eux, est de les aider d’abord à accroître la productivité de leurs cultures et commerciales ensuite, élever les prix payés aux agriculteurs ; d’où, une certaine idée de mécanisation de la production, en vue d’une meilleure productivité. Aussi peut-on dire que le développement rural est un moyen pour le pays pour réduire la pauvreté et qu’elle peut s’adapter sans aucun problème avec certaines stratégies de développement. Toutefois la réalité constatée presque dans les pays en développement y compris Madagascar montre que la pratique en matière de développement rural est encore contrainte par différents facteurs et même si elle existe déjà, son application ne fonctionne pas correctement.
APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET AQUACULTURE D’EAU DOUCE
LE DÉVELOPPEMENT RURAL
Le développement rural représente l’un des volets de la politique agricole. Il est une approche globale et coordonnée des territoires ruraux dans leurs diverses composantes: sociale, démographie, service… L’agriculture et le développement rural sont d’une importance cruciale si l’on veut réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de la faim. Dans les pays en développement, 3 pauvres sur 4 vivent à la campagne. La plupart d’entre eux dépendent directement ou indirectement de l’agriculture pour leur survie. Les femmes jouent, elles aussi, un rôle significatif sur le plan de la production alimentaire, du traitement et de la vente de denrées alimentaires. En conséquence, le développement de l’agriculture peut marquer une différence dans la vie d’un milliard de pauvres, des femmes majoritairement, et contribuer tant à la croissance économique qu’à la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire.
ÉCONOMIE AGRICOLE
L’économie agricole est définie comme le secteur d’activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l’animal de ferme (élevage) et de l’animal sauvage (chasse). Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l’environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l’économie politique dans un environnement global.
Développement de l’agriculture et de l’élevage
Le développement de l’agriculture est l’un des leviers les plus puissants sur lequel agir pour mettre fin à l’extrême pauvreté, renforcer le partage de la prospérité et nourrir 9 milliards de personnes en 2050. Par rapport à d’autres secteurs, sa croissance a des effets deux à quatre fois plus efficaces sur l’augmentation du revenu des populations les plus démunies. C’est une source capitale d’amélioration des moyens de subsistance de 78 % des pauvres qui vivent dans les régions rurales de la planète et dont la plupart dépendent d’une activité agricole pour vivre.
L’agriculture est aussi un facteur essentiel de croissance économique. Ainsi, elle représente un tiers du produit intérieur brut (PIB) et les trois quarts de l’emploi en Afrique subsaharienne. Or, cette capacité de l’agriculture à tirer la croissance et à réduire la pauvreté est aujourd’hui mise en péril, ce qui compromet aussi la sécurité alimentaire. Le réchauffement de la température pourrait en effet abaisser les rendements agricoles de plus de 25 %. Par ailleurs, l’activité agricole et le changement d’affectation des terres contribuent aussi au changement climatique puisqu’ils sont à l’origine d’environ 19 à 29 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C’est pourquoi l’atténuation des émissions de GES dans le secteur agricole contribuera à endiguer le changement climatique. En l’an 2025, 83 % de la population mondiale qui, selon les prévisions, atteindra 8,5 milliards d’habitants, vivront dans les pays en développement. Or, l’incertitude demeure quant à la capacité des ressources et des techniques disponibles de satisfaire les besoins de cette population croissante en denrées alimentaires et autres produits agricoles. L’agriculture devra relever ces défis, principalement en augmentant la production sur les terres déjà exploitées et en évitant d’empiéter encore sur des terres qui ne sont que marginalement aptes à la culture. Pour créer les conditions propres à un développement rural et agricole durable, il faudra procéder à des ajustements majeurs dans la politique agricole, environnementale et macro économique, aux niveaux national et international, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. L’objectif essentiel d’un développement agricole et rural durable est d’assurer un accroissement soutenu de la production alimentaire et d’améliorer la sécurité alimentaire. Pour ce faire, il faudra organiser des activités d’éducation, adopter des mesures d’incitation économiques et promouvoir des technologies nouvelles appropriées de manière à garantir une offre stable de denrées alimentaires d’une valeur nutritive adéquate, auxquelles les groupes vulnérables auront accès et permettant une production commerciale; créer des emplois et des revenus pour réduire la pauvreté; gérer les ressources naturelles et protéger l’environnement. La priorité doit être accordée au maintien et à l’amélioration de la capacité des terres agricoles à fort potentiel de subvenir aux besoins d’une population croissante. Toutefois, pour maintenir des ratios terre/hommes viables, il sera également nécessaire de conserver et de restaurer les ressources naturelles des terres à faible potentiel. Les principaux instruments d’un développement agricole et rural durable sont la politique générale et la réforme agraire, la participation, la diversification des revenus, la conservation des terres et la gestion améliorée des intrants. Le succès d’un développement agricole et rural durable dépendra largement de l’appui et de la participation des populations rurales, des pouvoirs publics et du secteur privé ainsi que de la coopération internationale, y compris aux niveaux technique et scientifique.
Les domaines d’activité énumérés ci-après sont traités dans le présent chapitre:
◆ Examen, planification et programmation intégrée des politiques agricoles, compte tenu du caractère multifonctionnel de l’agriculture et, en particulier, de son importance pour la sécurité alimentaire et un développement durable;
◆ Participation de la population et mise en valeur des ressources humaines pour une agriculture viable;
◆ Amélioration de la production et des systèmes d’exploitation agricoles par la diversification de l’emploi agricole et non agricole et le développement de l’infrastructure;
◆ Utilisation des terres en agriculture : planification, information et éducation;
◆ Conservation et régénération des terres;
◆ Utilisation de l’eau pour une production vivrière et un développement rural durables;
◆ Conservation et utilisation rationnelle des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et pour une agriculture viable;
◆ Conservation et utilisation rationnelle des ressources zoo génétiques pour une agriculture viable;
◆ Gestion des ravageurs et lutte phytosanitaire intégrées en agriculture;
◆ Promotion de systèmes durables de phytotrophie pour accroître la production vivrière;
◆ Diversification de l’énergie rurale pour améliorer la productivité;
◆ Evaluation des effets sur les plantes et les animaux du rayonnement ultraviolet dû à l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique.
Changement climatique et développement rural
Le changement climatique aura un impact très prononcé sur l’agriculture en frappant essentiellement les pauvres. Des mesures appropriées destinées à réduire l’impact sur la production alimentaire s’avèrent dès lors de toute urgence nécessaires. D’autre part, l’agriculture offre également un grand potentiel de réduction des émissions de gaz à effets de serre, pour autant toutefois que soient mises en œuvre les bonnes pratiques agricoles pour arriver au développement rural durable.
LE DEVELOPPEMENT DURABLE
En 1987 le « Brundtland Report » de l’ONU, publié par un groupe international de politiciens, de fonctionnaires et d’experts en environnement et développement rurale, a alerté le monde de l’urgence d’un développement économique qui pourrait être soutenu sans épuiser les ressources naturelles ou nuire à l’environnement. Ce rapport a fourni une déclaration clé sur le développement durable, le définissant comme: le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures générations à subvenir à leurs propres besoins. Le rapport a mis en valeur trois composants fondamentaux au développement durable : la protection de l’environnement, la croissance économique et l’équité sociale.
Il s’agit d’une prise de conscience de l’être humain face aux conséquences néfastes de la course au développement. Le développement durable cherche à concilier l’accumulation des richesses et l’harmonie sociale, parfois aussi appelé développement « soutenable ». Né au milieu des années 80 au sein des organisations Internationales, ce modèle de développement prend en compte les contraintes économiques, sociales et environnementales. L’homme peut survivre dans son environnement sans ébranler son équilibre ni sa pérennité. Selon la commission mondiale de l’environnement et de développement, « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de besoin, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ».
Le développement durable cherche à mettre en cohérence trois équations difficilement conciliables :
– La prise en compte des intérêts des générations actuelles et celle des générations futures. Dans leur état actuel, personne n’est en mesure de connaître les intérêts manifestes des futures générations. Par contre, il est évident qu’ils auront des éléments incompressibles pour leur physiologique;
– L’équilibre entre les intérêts des pays industrialisés et pays en développement.
Il s’agit d’identifier un système de production permettant de maintenir le niveau de vie « acceptable » des pays riches et de relever le niveau de vie des pays pauvres, sans l’élever au même niveau que celui des pays riches.
– La conciliation entre les besoins des êtres humains et la préservation de l’environnement. Devant une croissance galopante de population, notamment dans les pays en développement, cette conception nécessite une attention particulière.
Pour les opposants du concept, le développement durable n’est qu’une manière de contourner les problèmes au bénéfice des pays développés. Il implique une usurpation du concept à d’autres fins commerciales sans rapport ou presque avec la notion (par exemple : « tourisme durable » qui est réservé aux plus riches). Le développement durable permet aux pays riches d’imposer un modèle qui aboutit de ce fait à une répartition plus injuste des savoirs et, par conséquent, des ressources naturelles: eau, nourriture, éducation, santé, emploi, qualité de vie, libertés de la personne, énergies renouvelables. Tout cela signifie développement local.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie: APPROCHE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET AQUACULTURE D’EAU DOUCE
CHAPITRE 1: LE DÉVELOPPEMENT RURAL
CHAPITRE 2: SITUATION ET TENDANCES DE L’AQUACULTURE AU NIVEAU MONDIAL
CHAPITRE 3: RELATION ENTRE DEVELOPPEMENT RURAL ET AQUACULTURE
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE: LA PRATIQUE DE L’AQUACULTURE D’EAU DOUCE AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE D’ALAKAMISY FENOARIVO
Chapitre IV : LES POINTS FORTS DE L’AQUACULTURE AU SEIN DE LA COMMUNE
Chapitre V : LES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE AU NIVEAU DE LA COMMUNE
Chapitre VI : LES RECOMMANDATIONS PROPOSEES POUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES