DEVELOPPEMENT FOETAL CHEZ LE LAPIN
Comparaison des mesures échographiques avec celles réalisées après abattage
Les mesures réalisées par échographie sont globalement inférieures aux mesures réalisées après abattage. Cette différence peut être expliquée par deux hypothèses :
– L’échographe mesure au 1/10ième de millimètre près. Les mesures réalisées sont donc beaucoup plus précises que celles réalisées après abattage à l’aide d’un pied à coulisse, précis au millimètre près.
– Lors des échographies, la compression qu’exerce les tissus et les liquides environnants sur la vésicule et l’embryon dans l’abdomen de la lapine disparaît lorsque les mesures sont réalisées après abattage.
Différences entre groupes selon le nombre d’embryons transférés et le nombre foetus nés:
Influence des facteurs extérieurs:
Pour pouvoir réaliser une comparaison entre ces différents groupes, il faut évaluer les facteurs extérieurs pouvant influencer les résultats.Les lapines utilisées pour notre étude sont de même race (Néo-Zélandaise) et toutes nullipares.Elles sont toutes nées à l’élevage de l’INRA et élevées dans le même bâtiment, avec la même luminosité (16 heures sur 24), dans des cages identiques. L’eau est servie à volonté et l’alimentation, distribuée sous forme des granulés complets, est identique pour toutes les lapines.Le seul facteur pouvant être modifié en fonction du climat est la température interne du bâtiment. Même si les fortes variations sont limitées, un décalage de quelques degrés est inévitable entre l’hiver et l’été.
Les facteurs extérieurs sont donc négligeables.
Comparaison entre groupes
L’étude de comparaison peut être menée sur deux points : d’une part, la différence entre groupes selon le nombre de foetus transplantés (G1, G2, G3) et d’autre part, selon le nombre foetus nés (N1…N6).Aux stades précoces de gestation, il n’existe que peu de différences entre groupes
L’étude graphique et statistique des mesures montre que les différences entre groupes sont faibles voir nulles avant 15 jours de gestation.Prenons l’exemple de la longueur moyenne de la vésicule pour laquelle les mesures ont été effectuées du 7ième jour au 15ième jour de gestation. Quelque soit le nombre de foetus nés (Nx), aucune différence significative entre les embryons n’est remarquable. De même, quelque soit le nombre d’embryons transférés initialement (Gy), la longueur des vésicules embryonnaires est proche, à l’exception du 13ième jour de gestation. En effet, une différence significative entre les groupes G1, G2 et G3 est notée à J13. Les embryons issus du transfert de 2 embryons (G1) sont de taille supérieure aux embryons issus du transfert de 4 embryons (G2), eux-mêmes de taille supérieure aux embryons issus du transfert de 6 embryons (G3). Ceci est vérifiable aussi bien pour la longueur, la largeur, la surface et le périmètre de la vésicule.L’étude statistique des dimensions de l’embryon entier au 13ième jour de gestation montre des résultats similaires : aucune différence entre embryons selon le nombre de foetus nés (Nx) mais une différence significative entre les groupes (Gy).Enfin, l’étude des dimensions du placenta ne montre aucune différence entre les embryons quelque soit le nombre de foetus nés (Nx) ou le nombre d’embryons transférés (Gy).En début de gestation, les différences entre les mesures échographiques des embryons sont minimes. Ceci peut être expliqué par différentes hypothèses :
– les embryons ont suffisamment de place pour se développer correctement dans l’abdomen de la lapine sans qu’aucune compétition entre eux n’intervienne
– les besoins nutritionnels minimes à ces stades de gestation permettent un développement placentaire similaire et une croissance équivalente des embryons
– les dimensions très petites des structures à mesurer ne permettent pas encore de mettre en évidence des différences peut-être déjà existantes
· Les différences entre groupes s’accentuent en fin de gestation
Prenons l’exemple des dimensions de la tête (longueur, largeur, périmètre et surface). L’étude statistique, qui montre une différence significative entre les groupes (Gy) selon le nombre
d’embryons transférés, est confirmée par l’étude graphique de l’évolution de la taille de la tête. Les foetus issus du transfert de 2 embryons sont significativement plus grands que les foetus issus du transfert de 4 embryons, eux-mêmes plus grands que les foetus issus du transfert de 6 embryons :
G1>G2>G3. Cette différence s’accentue de façon significative avec le stade de gestation. Au 15ième jour, la différence entre les groupes (Gy) est faible, alors qu’au 29ième jour de gestation, elle est statistiquement et graphiquement beaucoup plus marquée.
Cette évolution se remarque pour d’autres mesures telles que le corps et le coeur du foetus. A J15, la taille du coeur d’un foetus issus du transfert de 2 embryons est statistiquement équivalente à celle d’un foetus issus du transfert de 4 ou 6 embryons. C’est à partir du 21ième jour de gestation que la différence est statistiquement significative.
Les résultats obtenus ne sont pas surprenants. Chez la plupart des espèces, plus le nombre de foetus est élevé, plus leur taille et leur poids à la naissance vont être faible. Lorsqu’une chienne donne naissance à un seul chiot, celui-ci est souvent bien plus gros qu’un chiot issus d’une grande portée.De même, une gestation gémellaire chez une vache (Mercier et al., 1991), voire triple chez une brebis (Chevalier, 1988) donne naissance à des nouveaux-nés plus petits que la normale et souvent des conséquences post-natales irréversibles (diminution de la fertilité, densité musculaire plus faible…).Différentes hypothèses peuvent tenter d’expliquer ces différences entre groupes en fin de gestation :
– le faible encombrement utérin peut être à l’origine d’une augmentation de la taille foetale.
Lorsque les nombre de foetus est élevé, leur développement est limité par la capacité utérine de la lapine.
– une compétition entre les foetus peut s’établir pour les besoins nutritionnels. Une hypotrophie foetale pourrait modifier de façon durable les différents stades du développement (hypothèse de Barker).
Pére (2003) montre l’importance des apports nutritionnels au foetus de lapin durant le dernier quart de gestation. Les échanges materno-foetaux sont conditionnés par le flux sanguin de l’artère utérine et ombilicale, mais aussi par la concentration en substrat du sang maternel et foetal, ainsi que par le développement et la perméabilité placentaire.
De même, l’importance de l’alimentation des femelles gestantes est mise en évidence par Chevalier (1988) qui établit un diagnostic précoce de gestation chez les brebis pour pouvoir adapter l’alimentation.
– l’emplacement des foetus dans les cornes utérines pourrait influencer leur développement.
Lebas (2002) met en évidence l’écart de poids (15 à 20%) existant entre les foetus suivant leur position dans les cornes utérines. Le premier foetus côté ovarien est toujours plus gros que les suivants car l’irrigation sanguine est meilleure. L’amplitude des variations s’accroît avec le nombre de foetus.
Parallèlement à la croissance foetale, la fréquence cardiaque est aussi différente en fonction du groupe. Le rythme cardiaque est de plus en plus élevé dans le temps quelque soit le nombre de foetus. Mais, ce rythme est plus faible lorsqu’il y a un grand nombre de foetus quelque soit le stade de gestation.
Cette différence de rythme cardiaque suivant le nombre de foetus suggère l’importance de l’irrigation sanguine par l’artère utérine et ombilicale (Lebas, 2002). La diminution des battements cardiaques lors de la présence d’un grand nombre de foetus peut être une adaptation à la diminution du flux sanguin apporté à chaque foetus.
De plus, la malnutrition foetal accentuée lors d’un nombre important de foetus est peut-être à l’origine d’une diminution du rythme cardiaque afin d’assurer les apports nutritionnels minimums acceptables pour la survie des différents foetus.
Une étude plus approfondie grâce à un suivi Doppler ainsi que l’étude de l’influence de l’alimentation maternelle sur le développement (travail en cours à l’INRA) permettraient peut-être d’apporter des informations complémentaires sur le développement placentaire et foetal du lapin.
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Médecine Vétérinaire |
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
CARACTERISATION DE LA CROISSANCE FOETALE
IN UTERO PAR ECHOGRAPHIE
CHEZ LA LAPINE
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
IN UTERO CHARACTERISATION OF FOETAL GROWTH
BY ULTRASOUND SCANNING IN THE RABBIT
Ainsi que le personnel de la lapinerie et de l’UMR Biologie du Développement et reproduction
d e l’INRA
Toutes les personnes qui m’ont soutenue
I. DEVELOPPEMENT FOETAL CHEZ LE LAPIN
A. ANATOMIE DE L’APPAREIL REPRODUCTEUR DE LA LAPINE
B. ACCOUPLEMENT ET OVULATION
C. FECONDATION, DEVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE ET FOETAL
D. LA MISE BAS .
I I. LES ECHOGRAPHIES DE GESTATION
A. PRINCIPES GENERAUX
B. ECHOGRAPHIES AU COURS DE LA GESTATION DANS DIFFERENTES ESPECES
1 ) Techniques échographiques
C. ECHOGRAPHIE DE GESTATION CHEZ LA LAPINE
I . ANIMAUX, MATERIEL ET METHODES
MOIS
1IÈRE SÉRIE
(3 LAPINES PAR GROUPE)
2IÈME SÉRIE
(3 LAPINES PAR GROUPE)
TOTAL
FIGURE 36 : INCISION DES DIFFÉRENTS PLANS AU NIVEAU DE LA LIGNE BLANCHE
FIGURE 40 : SONDE ÉCHOGRAPHIQUE LINÉAIRE DE 7,5 MHZ
C . METHODES
FIGURE 40 : LES DIFFÉRENTES ÉTAPES POUR LA CONTENTION DE LA LAPINE
FIGURE 4 1 : PLANNING MENSUEL POUR LES ÉCHOGRAPHIES DE LAPINES
FIGURE 42 : MESURES RÉALISÉES SYSTÉMATIQUEMENT SUR CHAQUE FOETUS
EN FONCTION DU TEMPS
I I. JOURS DE GESTATION
Tableau 1 3 : Pourcentage de réussite après transfert
(nombre de naissances dans une portée par rapport au nombre d’embryons transférés)
FIGURE 52 : LARGEUR MOYENNE (MM) DES VÉSICULES
FIGURE 53 : LONGUEUR MOYENNE (MM) DES VÉSICULES
FIGURE 58 : MESURE DE LA LONGUEUR (MM), LARGEUR (MM), PÉRIMÈTRE (CM) ET
S URFACE (CM2)
I II. DU PLACENTA À J15 CHEZ UNE LAPINE PORTANT 6 FOETUS
B. RESULTATS DES ECHOGRAPHIES
1. LA FIABILITÉ DU MATÉRIEL ET DE LA TECHNIQUE UTILISÉE
Figure 77 : Echo-Doppler de l’aorte à J29
Figure 78 : Lapine dormant dans la boite de contention
2. COMPARAISON DES OBSERVATIONS ÉCHOGRAPHIQUES AVEC LES DONNÉES PUBLIÉES DANS LA LITTÉRATURE
Figure 7 9 : Comparaison des tailles des vésicules embryonnaires
rapportées dans la littérature et dans notre étude
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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