DEFINITION
Les définitions de l’épidémiologie sont nombreuses : Lilienfild D. E. en a récemment analysé 23, encore se référait-il uniquement à des définitions publiées en langue anglaise au cours des 50 dernières années(2). La plus largement admise est sous toute celle de Mac MahonB, Pugh T. F et Ipsen J. en 1960(3) « Epidemiology is the study of the distribution and determinants of disease prevalence in man » qu’une libre traduction donne « l’épidémiologie est l’étude de la distribution de la fréquence des maladies chez l’homme et de leurs déterminants »(4) Cette multiplication des définitions témoigne vraisemblablement du dynamisme de l’épidémiologie. C’est en rapport avec cette caractéristique que les objectifs de l’épidémiologie s’orientent d’abord vers la description, puis vers la recherche étiologique. En 1968, le rapport sur un symposium de l’OMS (5) notait que les études épidémiologiques auraient généralement trois objectifs spécifiques :
i) Orienter le développement des services de santé en définissant l’ampleur et la distribution des phénomènes morbides dans la collectivité.
ii) Dégager les facteurs étiologiques de façon à permettre d’enrayer ou de modifier la maladie.
iii) Fournir une méthode de mesure de l’efficacité des services mis en œuvre pour lutter contre la maladie, et améliorer l’état de santé de la collectivité.
Aide à la planification
La planification est la gestion des programmes de santé nécessitent un nombre élevé d’information de type épidémiologique. Certains peuvent faire partie de données enregistrées dans le cadre de la surveillance, mais beaucoup sont spécifiques d’un programme particulier. C’est pourquoi il s’avère souvent nécessaire de mettre en place des enquêtes ad hoc, destinées à évaluer les priorités, les besoins de la population, et les moyens à mettre en œuvre pour les satisfaire. Ces enquêtes, qui peuvent être menées à l’évaluation nationale et locale, doivent s’intégrer dans un système général d’information, afin d’éviter les répétitions.
Modalités épidémiologiques
On opposait classiquement deux modalités de développement épidémique du choléra, l’une très lente, et l’autre explosive « les données recueillies en 1970-71 permettent de distinguer l’état épidémique observé peut avant et longtemps après une flambée épidémique, et la poussée paroxystique elle-même ».(14)
i) En zone humide, côtière, lagunaire ou fluviale et en saison de pluie et hautes eaux, 1 pour cent de la population peut être atteint au cours de poussées épidémiques durant environ 2 mois, atteignant leur acmé en 20 jours et laissant après elles une endémie faible ; la densité bactérienne est irrégulière, le contage inter humain partage avec le milieu hydrique la responsabilité de la diffusion. C’est le mobile classique extrême-oriental retrouvé sur le littoral Ouest-Africain.
ii) En zone sèche ou en pays sahéliens, les poussées épidémiques sont au contraire explosives, avec acmé presque immédiate et décroissance rapide. Les focus sont rapidement disséminés de façon irrégulière et la population peut être atteinte à 30% et même 75%. Le milieu ne joue plus aucun rôle et la contagion est directement inter humaine : après une montée progressive de la densité bactérienne, l’apparition des premiers malades et des premiers cadavre entraîne l’explosion brutale. Ce mode épidémique direct où le facteur diluant du milieu n’intervient plus et beaucoup plus meurtrier, imprévisible et difficile à contrôler. Mais entre les poussées épidémiques, l’endémisation est nulle
AUGMENTATION DU NOMBRE DE CENTRES DE TRAITEMENT
– La question ne se pose plus tellement pour la ville de Manakara mais pour les autres communes du District de Santé
– Il faut remarquer que parmi les victimes du choléra de 2000 et 2001, beaucoup sont décédées en dehors des formations sanitaires
– Le lieux serait de doter les autres sentinelles du minimum de ressources leur permettant de réagir efficacement (équipement, personnel). Autrement dit, les centres sentinelles serviraient aussi de centres de traitement.
INFORMATION EDUCATION ET COMMUNICATION DE LA POPULATION
La population devrait être informée et éduquée pour mieux lutter contre les maladies. La Communication pour le Changement de Comportement ou CCC est très utile pour aider à développer le système de lutte contre le choléra et les autres maladies.
AUTRES MESURES
– Construction des latrines
– Hygiène et assainissement.
– La lutte contre le choléra est une entreprise difficile dans le pays en développement. L’environnement et les conditions de vie favorisent souvent le développement de la maladie. L’insuffisance de l’infrastructure et la pauvreté de la population aggravent la situation.
L’étude que nous avons menée sur le « Développement épidémique du choléra à Manakara » a permis de montrer à quel point la lutte contre le choléra est compliquée. Le choléra frappe pratiquement au niveau de toutes les tranches d’âge. Le sexe féminin semble légèrement atteint que le sexe masculin. Les quartiers pauvres de la ville de Manakara abritent la majorité des malades. Le taux d’attaque du choléra est particulièrement élevé par rapport à ceux observés à Toamasina et à Antsirabe : 1 p 1000 environ dans ces deux dernières villes contre 6,67 p 1000 habitants à Manakara. La mortalité est également plus importante : 2,87% à Toamasina et 14,38% à Manakara en 2000. Face à cette situation, nos propositions stratégiques s’orientent vers la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique du choléra et la mise en place de centres de traitement avec le maximum d’équipements dans le District Sanitaire de Manakara. Ces systèmes ne peuvent être vraiment efficaces si une formation du personnel responsable n’est pas effectuée. L’Information et l’Education de la population sont également importantes pour l’efficacité des mesures proposées.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie :GENERALITES SUR L’EPIDEMIOLOGIE ET LE CHOLERA
1- L’EPIDEMIOLOGIE
1-1- DEFINITION
1-2- DES EPIDEMIOLOGIES
2- LE CHOLERA
2-1- HISTORIQUE DU CHOLERA
2-2- EPIDEMIOLOGIE
2-2-1- Le vibrion cholérique
2-2-2- Sources de contamination
2-2-3- Modalités épidémiologiques
2-2-4- Facteurs épidémiologiques favorisants
2-3- SYMPTOMATOLOGIE
2-4- DIAGNOSTIC
2-5- TRAITEMENT
Deuxième partie : ETUDE DU DEVELOPPEMENT EPIDEMIQUE DU CHOLERA A MANAKARA
1- CADRE D’ETUDE
1-1- LE BUREAU DE SANTE DE DISTRICT (BSD)
1-2- LE CHD2 DE MANAKARA
1-3- LA VILLE DE MANAKARA
2- METHODOLOGIE
2-1- METHODE D’ETUDE
2-2- LES PARAMETRES D’ETUDE
3- RESULTATS
3-1- EPIDEMIE DE CHOLERA A MANAKARA EN 2000
3-2- LE NOMBRE DE CAS DE CHOLERA
3-2-1- Nombre de cas de choléra dans la ville de Manakara
3-2-2- Le sexe
3-2-3- Quartiers habités par les malades
3-3- EPIDEMIE DE CHOLERA A MANAKARA EN 2001
3-4- MORTALITE
3-5- DEVELOPPEMENT EPIDEMIQUE
Troisième partie : COMMENTAIRES DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
2- SUGGESTIONS
CONCLUSION
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