L’AGRICULTURE
Puisque la majorité de la population malgache sont des ruraux, le secteur primaire dont l’agriculture fait partie domine dans le monde rural. Les zones de culture dans la commune sont très variées et offrent des possibilités pour la diversification de cultures. La population pratique alors la tradition culturale pour survivre.
• Les cultures vivrières : En réalité, ces cultures garantissent la sécurité alimentaire de la population. Dans la région, il existe quelques types de cultures comme le riz, le manioc, la patate douce, le maïs et le taro. On va voir dans un tableau les cultures dominantes dans la commune avec leur production. Dans la commune ainsi que dans toutes les autres zones du district, le manioc et la patate douce constituent un aliment d’appoint important pour la grande période de soudure et comblent le manque de riz de la population locale. Comme nous voyons dans le tableau, la commune produit près de 98 tonnes par an de paddy. Cependant, la production ne répond pas aux besoins de la population car la demande est satisfaite seulement pour 2 mois et demi. Selon les responsables communaux, si les plaines existantes dans la commune sont rationnellement exploitées, Rantabe sera en sécurité alimentaire et il produira quelques surplus en matière de riz. Mais la mauvaise gestion de la production ou le manque de grenier familial et communautaire provoque la vente de toute la production des riziculteurs.
• Les cultures fruitières : Les bananes et le fruit à pain restent des sources d’alimentation non négligeables pour l’ensemble de la population. Malgré la production de ces fruits suivant le tableau ci après qui montre que la commune satisfait tout simplement les besoins des habitants du fait que l’évacuation des produits reste encore un énorme problème. Avec une production de 162 tonnes par an, la banane reste disponible toute l’année dans la Commune. Concernant les litchis avec 185 tonnes par an et très demandés sur le marché international, ils périssent sur place faute de débouchés. En un mot, les cultures fruitières satisfont uniquement la demande de consommation locale sans procurer un revenu important aux arboriculteurs.
ACTIVITES DES MEMBRES
L’étude démographique a indiqué que les activités principales de la population sont basées sur l’agriculture. Le tableau ci-dessus a montré que la majorité des populations et des membres vivent du secteur agricole car plus de 90% de la population sont des paysans. Mais, comme en milieu rural malgache, les paysans ne pratiquent pas une seule activité. A Rantabe, en plus des activités agricoles et d’élevage, les paysans pratiquent aussi la pêche, mais ceci dépend du climat. Une minorité de la population est alors riche. C’est la raison pour laquelle, au cours de la saison de récolte des cultures de rentes, 20% des paysans deviennent des opérateurs économiques. Ainsi, c’est surtout pendant la période de production que la population a le plus besoin de l’OTIV. Ces personnes sont aussi des collecteurs dans les divers fokontany. D’après ce tableau, Rantabe est une zone de production de culture de rente mais, l’accès difficile de la commune est un facteur de blocage de ces produits. Nous constatons aussi que les prix sont élevés l’année dernière. Il n’existe pas de prix unique dans la région mais plusieurs prix sont pratiqués selon l’enclavement de la zone de production et le niveau de compétition entre les régions de collecte. Les prix mentionnés ci-dessus sont des moyennes au niveau de la région de Maroantsetra ; pour la zone de Rantabe, ces prix diminuent un peu si les paysans vendent leurs produits dans la localité. En général, les collecteurs viennent dans tous les centres ruraux pour collecter, c’est la raison pour laquelle, les prix de production baissent selon l’enclavement de la zone. Par conséquent, toutes les populations profitent de la saison et déploient tous les moyens pour obtenir des crédits ou utiliser leur épargne. Ce sont donc les sources de revenus importantes des habitants à part les autres productions telles que les cultures vivrières, fruitières et la pêche. Par conséquent, quelques personnes peuvent épargner grâce à ces produits ; par contre pour les gens qui ont de faibles revenus, ils rencontrent déjà des problèmes financiers après quelques mois. Ceci nous amène à dégager les revenus monétaires des membres enquêtés avec leurs dépenses et épargne éventuelle.
PROBLEMES D’ADHESION
L’adhésion ne concerne pas seulement l’OTIV mais toutes les autres institutions financières. Pour ceux qui connaissent l’OTIV, les 78% rencontrent un problème d’adhésion par le manque d’épargne tandis que le reste est handicapé par la distance géographique. Pour la deuxième catégorie de personnes, elles préfèrent le moyen traditionnel, c’est-à-dire dans un bas de laine pour épargner leur argent. La distance géographique reste toujours un facteur de blocage pour l’adhésion ainsi que les problèmes de formalité du fait que 60% des enquêtés disposent d’un niveau d’instruction très bas (n’ont pas fini le niveau d’études primaires). Diverses probabilités sont évoquées lors de la perspective d’adhésion, 45% affirment qu’ils ne savent pas encore ; 30% ont une probabilité moyenne d’adhérer et les 25% n’ont aucune probabilité d’être membre de l’OTIV. Ces hésitations peuvent être pour beaucoup dues aux difficultés d’épargne. En effet, ils préfèrent la thésaurisation.
LES OBSTACLES A L’EPARGNE
80% des personnes ont une difficulté d’épargne. Les causes de ces obstacles vont de l’insuffisance de la rentrée d’argent à l’existence des dépenses imprévues comme la maladie et autres dépenses sociales. La majorité des individus pratiquent quand même de petites épargnes pour l’avenir et pour les investissements. Puisqu’ils ne sont pas membres d’une mutuelle d’épargne et de crédit, en cas de besoin de financement, soit ces gens disposent d’une épargne personnelle pour s’autofinancer, soit ils ont recours à l’entourage comme les parents et les amis. Bref, les dimensions sociologiques et psychologiques interviennent au niveau de l’adhésion ou non de la population à une mutuelle de crédit et d’épargne. Ces dimensions sont liées aussi aux notions de connaissance et confiance. L’influence de l’entourage social compte beaucoup, c’est-à-dire les parents, les amis, les autorités locales. En plus, le facteur économique et le niveau de vie du ménage ou de l’individu sont aussi déterminants. Il convient de remarquer que de 2008 à 2011, il y a eu dix neuf (19) membres démissionnaires. Les raisons de cette démission sont variées, l’affectation qui concerne précisément les fonctionnaires, le décès, l’absence de versement et aussi la volonté des membres. Pour cette dernière cause, elle doit être liée à la qualité des services du réseau OTIV. De plus, les motivations à l’égard de l’épargne et de crédit invitent à adhérer et à rester comme membre de l’OTIV. Comment faire en fait pour sensibiliser toute la population à s’inscrire dans les institutions financières et à retenir les membres?
POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT
Une vraie stratégie de développement dans un pays pauvre comme Madagascar s’appuie toujours sur l’amélioration des techniques agricoles avec l’amélioration des infrastructures pour faciliter le marché agricole. La construction et la réhabilitation des routes sont des piliers majeurs pour le développement rural ; pour la région de Maroantsetra qui est remarquable par son enclavement, le déplacement est très limité. Alors, pour l’amélioration des conditions de vie de la population, les infrastructures de base qui sont parmi les plus faibles du pays et constituent un handicap majeur pour le développement socio-économique doivent être améliorées et prioritaires dans le but de réduire la pauvreté. Sur le plan international, trois quart de la population mondiale, à savoir 76%, vivent dans les pays en voie de développement. Dans ces pays, l’économie est essentiellement agricole et la politique du développement vise à la croissance de l’agriculture qui est le seul moyen pouvant contribuer au développement national. En conséquence, les stratégies doivent viser l’accroissement rapide des produits agricoles. Puisque le monde rural rencontre des difficultés financières, le développement d’un pays est basé sur la faculté d’accéder aux crédits pour les paysans. Ainsi, dans une perspective d’améliorer les conditions de vie de la population urbaine ou rurale, l’instauration et la mise en œuvre d’une politique de développement agricole par la prise en compte des mesures socio-économiques doivent être recommandées en engageant tous les acteurs du développement agricole dont font partie les paysans. A Madagascar toujours, le riz constitue l’aliment de base de la population ; pourtant, la production rizicole reste encore insuffisante pour couvrir le besoin au niveau national, malgré les efforts déployés sur l’intensification rizicole dans le cadre de différents projets de développement rural. Le financement de la riziculture permettrait donc d’accroître cette production et devra être indispensable ; en effet, ce financement doit améliorer.
AMPLIFICATION DES ACTIONS DE FORMATION ET DE COMMUNICATION
Ces actions permettent le développement des membres et la considération de leur intérêt commun sur la viabilité et la pérennité de l’OTIV. La connaissance de l’OTIV, sa mission, ses produits financiers et ses objectifs sur le plan de développement dépend de plusieurs actions. Tout d’abord, il faut sensibiliser, informer et former les paysans. La connaissance de la zone d’intervention permet de connaître les facteurs de progrès et les contraintes du lieu. Ensuite, la sensibilisation incite les paysans à prendre conscience que la situation actuelle peut être améliorée et plusieurs problèmes communs pourront être résolus par l’effort collectif d’organisation. Les conseils, les encadrements et la formation sont nécessaires. Avec les encadrements, les crédits accordés peuvent être orientés vers des activités rémunératrices. Ayant des revenus plus élevés, les démunis peuvent assurer leur subsistance et améliorer leur niveau de vie. La formation doit être prioritaire aussi auprès des agriculteurs pour apprendre aux jeunes paysans les innovations dans le cadre de la production afin de permettre d’augmenter la production. Quels sont enfin les résultats attendus de nos suggestions sur la contribution d’une mutuelle au développement rural ?
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Table des matières
Remerciements
Introduction générale
Cadre de l’étude
Méthodologie de recherche
Les méthodes d’approche
Choix du sujet
Choix du terrain
Problématique
Objectifs de l’étude
Hypothèses de travail
Les techniques d’approche
Documentation
Observation
Interview
Enquête
Echantillonnage
Population cible
Annonce du plan
Partie I : Cadre théorique et état des lieux
Chapitre I : Cadre théorique
Section I : La Sociologie rurale
Section II : La Géographie rurale
Chapitre II : Cadre physique et humain
Section I : Localisation de la Commune
Section II : Délimitation de la Commune
Section III : La commune et son peuplement
Section IV : La composition ethnique de la population
Chapitre III : Situation économique de la Commune
Section I : Les principales activités de la population
1-L’agriculture
-Les cultures vivrières
-Les cultures fruitières
2-L’élevage
Section II : Les sources de revenus des ménages
1-Les produits de rente
-Le café
-La vanille
-Le girofle
2-La pêche
3-L’artisanat
4-Les ressources minières
Partie II : Contribution d’une mutuelle d’épargne et de crédit au développement rural
Chapitre I : Approche sur la mutuelle d’épargne et de crédit
Section I : La notion de MEC
1-Définitions
2- Objectifs
3-Exercice de l’activité de MEC ou Microfinance
Section II : La mutuelle d’épargne et de crédit OTIV
1-Missions
2-Buts
Chapitre II : L’OTIV Rantabe
Section I : Présentation
1-Les membres de l’OTIV
2-Origine des membres
3-Répartition des membres
4-Activités des membres
5-Revenus monétaires, dépenses et épargnes des membres
a-Famille riche
b-Famille moyenne
c-Famille pauvre
Section II : Produits et services de l’OTIV
1-Epargne
2-Crédit
a-Crédit ordinaire
b-Prêt à l’habitat
c-Crédit flash
d-Crédit paysan
Chapitre III : Contribution au développement rural
Section I : Impacts au niveau des secteurs d’activités
1-Impacts sur les membres agriculteurs
2-Impacts sur les membres collecteurs
3-Impacts sur les commerçants
4-Impacts sur les fonctionnaires
Section II : Impacts au niveau global
Partie III : Sensibilisation de la population d’adhérer à une MEC et Suggestions
Chapitre I : Analyse sur les non membres de l’OTIV
I-Non connaissance de l’OTIV
II-Problèmes d’adhésion
III-Domination de la thésaurisation
IV-Les obstacles à l’épargne
Chapitre II : Sensibilisation des gens à adhérer à l’OTIV
I-Le taux d’intérêt
II-La Garantie
III-La pérennisation des MEC
IV-L’autonomie financière
V-L’accord des prêts
1-Nombre des prêts accordés
2-Volume des crédits octroyés
3-Objet des crédits pour les membres
4-Problème de remboursement
Chapitre III : Suggestions
Section 1 : Au niveau local
1-Le rôle de l’OTIV au développement rural
2-Lincitation à la production
3-Les enjeux à maîtriser
4-La concrétisation des missions de l’OTIV
Section II : Au niveau global
1-Politique du Développement
2-Amélioration du financement rural
3-Amplification des actions
4-Résultats attendus
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des abréviations
Liste des croquis
Annexes
Résumé
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