Développement économique d’un pays à forte potentialité agricole

Dans le village planétaire global appelé monde, l’île de Madagascar n’est qu’un site ou plus précisément une localité dont l’économie se révèle un cas intéressant à étudier. Le sujet qui nous intéresse étant le développement local, ce sera donc le développement de cette localité appelée Madagascar qui va nous servir de thème pour assurer l’orientation nécessaire aux efforts de recherches dans le cadre des travaux de mémoire pour l’obtention du Diplôme DESS en Economie.

Sur le plan ponctuel, ces dernières années et surtout cette année 2015 ont vu l’économie de Madagascar en difficulté grave, à cause du phénomène climatique qui a frappé l’île. D’un côté, la participation de ce phénomène à la destruction économique a beaucoup freiné le développement, alors que les efforts économiques de tous les acteurs connaissent déjà une stagnation et un marasme sans précédent. Les impacts des catastrophes climatiques sur le développement agricole sont tellement importants qu’il convient d’en toucher un mot pour nous éclairer la lanterne.

Ensuite, le changement brutal des facteurs climatiques a eu des répercussions immédiates à Madagascar : 6339 ha de rizières inondées en 2015, rien qu’à Alaotra Mangoro et Analamanga ! Selon les agriculteurs, plus rien à attendre des prochaines récoltes de riz, à cause de l’extrême gravité des inondations ! Menace de disette, de famine, tel sera le lot de catastrophes attendus tout au long de l’année ! La SADC craint même un grave déficit alimentaire pour l’année 2016 ! Avec plus de 70000 sinistrés (on parle même de 84 000 sinistrés), rien que dans la Capitale, il est légitime de se poser des questions.

LES OUTILS SECTORIELS DE LA VOIE ECONOMIQUE

En parlant du cas de Madagascar, «Contribuant à près du tiers de la Production Intérieure Brute (PIB) et occupant près de 80% de la population active, le secteur de l’agriculture (agriculture, élevage et pêche) constitue le pôle essentiel du développement économique national dans son ensemble. De ce fait, le développement rural en général et le développement de l’agriculture en particulier figurent parmi les priorités du Gouvernement .» .

« Tout le monde est développable », l’économiste et écrivain G. Sorman rapporte dans son ouvrage , une théorie d’Arthur Lewis qui s’annonce comme suit : «L’histoire, la culture, le climat, les traditions, les ressources naturelles, la situation géopolitique jouent bien entendu un rôle déterminant qu’il serait absurde de nier. Les conditions de départ confèrent à chacun atouts et handicaps ; mais sur ces facteurs objectifs, il est à peu près impossible d’agir. Il n’en va pas de même avec les politiques. Les stratégies suivies peuvent aggraver les handicaps ou favoriser les atouts.» A priori, «chaque nation est donc relativement développable si ses institutions s’y prêtent.» .

Le modèle de Lewis, basé sur un contrat entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, a conduit cet auteur à se poser la question suivante : «Si tout le monde est développable et si le modèle à suivre est tellement clair, pourquoi tout le monde n’est-il pas développé ?» . Cette question qui peut paraître simpliste, trouve tout à fait sa pertinence si nous nous penchons sur le cas de Madagascar. En effet, concernant le pays, l’éternelle question du sous-développement – donc du développement – de la Grande Ile est vieille comme l’indépendance . Depuis plus de 40 ans, les dirigeants successifs de ce pays, plus grand que la France et la Belgique réunies s’appliquent à résoudre, chacun avec leurs Plans et Idéologies respectifs, la perpétuelle problématique de la pauvreté, conséquences de quatre décennies de régression quasiment ininterrompue des niveaux de vie .

Alors, dès lors qu’on parle de la voie économique, le premier point essentiel est de tracer le principal objectif qui, en sus de créer des richesses, est la matérialisation de la prospérité économique qu’on veut surtout durable et pérennisé. Alors, c’est un aboutissement d’un long processus d’actions économiques complexes et variées, qui concourent tous, chacun à chaque niveau et à chaque degré de participation, à ce qu’on appelle communément le «développement économique». Celle-ci nous renvoie en fait aux outils sectoriels communément usités pour nous donner les orientations utiles. Nous pouvons ainsi procéder de multiples façons, soit dans l’optique d’une approche horizontale qui fait référence à la multi sectorialité, soit à travers une vision hiérarchique verticale.

L’approche horizontale transversale

Du point de vue économique, les analystes citent au minimum 30 principaux secteurs transversaux d’intervention économique, tels que : l’économie, les finances, le budget, le commerce, l’industrie, l’artisanat, la gouvernance, la sécurité nationale, le tourisme et le secteur des services, les infrastructures et l’habitat, la météorologie et le climat, l’environnement et la forêt, l’agriculture, la santé, la population, la protection sociale, la culture, le développement technologique et informatique, les télécommunications, l’élevage, la pêche et les ressources halieutiques, l’énergie, les mines et le sous-sol, l’eau et la mer, les transports, les sports, l’éducation de base, l’enseignement supérieur, les travaux publics, le travail et l’emploi …

C’est la contribution individuelle de chaque secteur au développement global qui s’assemble et donne le résultat macroéconomique. Malgré les efforts faits dans chaque secteur, les informations nationales télévisées du 28 mars 2015 rapportent le tout dernier rang mondial de Madagascar en 2015, en tant que vraiment le dernier de tous les pays !

La vision verticale 

Cette topique-ci est en fait composée du secteur primaire, du secteur secondaire et du secteur tertiaire, selon la définition proposée par JEAN Fourastié et Colin Clark et cité par un autre auteur qui conçoit l’agriculture comme : «une activité qui consiste à produire des denrées alimentaires et certaines matières premières» ; tandis que d’autres la définissent comme : «ensemble des travaux qui permettent la production des végétaux utiles à l’homme» .

Le secteur primaire

Le secteur primaire touche l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture . Le secteur agricole aurait été le moins touché directement par la crise. Ceci s’explique sans doute par le fait que la crise a été postérieure à la saison culturale des paysans. Néanmoins, le monde rural a été touché au niveau de la commercialisation et de l’écoulement des produits. En effet, les troubles de la circulation causés par les ponts et routes dynamités, par les barrages antiéconomiques combinés avec la pénurie de carburants permettent péniblement aux collecteurs de venir auprès des producteurs. Pour compenser la hausse des coûts de collecte, les collecteurs diminuent forcément les prix aux producteurs. Ces derniers n’ont pas vraiment le choix dans ce cas car soit, ils imposaient leur prix au risque de ne pas écouler et de perdre ainsi leurs produits (fruits, légumes…), soit ils étaient obligés de vendre à des prix très bas voire à perte. L’impact indirect de la crise se ressent également surtout au niveau du pouvoir d’achat des paysans car parallèlement à la baisse des prix à la production , les prix à la consommation des produits de première nécessité (huile alimentaire, savon, sucre, sel, pétrole lampant…) ont tendance à augmenter. Face à ces situations, le revenu des paysans se dégrade  aggravant davantage la pauvreté rurale.

Le secteur secondaire

Le secteur secondaire est le secteur des industries qui regroupe entre autres l’agroindustrie, l’industrie du tabac, l’industrie de corps gras, l’industrie extractive, l’industrie textile, l’industrie métallique, l’industrie du papier etc. Une distinction peut être aussi faite entre Zones Franches Industrielles et secteur secondaire hors Zones Franches Industrielles.

Toujours selon la même étude, de la Banque Mondiale citée ci-dessus, le secteur secondaire a été le plus touché (pm : environ -25% de baisse d’activité). Le secteur industriel en général a été profondément affecté mais il convient d’accorder une attention particulière au secteur de la zone franche. Les entreprises franches ont été plus sensibles à la crise du fait que c’est au cours du premier trimestre que se déroulent les livraisons de la saison de production et les négociations des commandes de l’année suivante. A ce problème de calendrier s’ajoutent les problèmes de libre circulation aussi bien en amont qu’en aval . Face à ces situations, de nombreuses entreprises ont dû fermer leurs portes et certains opérateurs ont ainsi pris la décision de quitter Madagascar du fait de l’accumulation de difficultés irrésolues depuis la crise. Une perte significative d’emplois s’en est suivie : pour l’ensemble des industries manufacturières locales, environ 50.000 emplois ont été supprimés . Concernant les entreprises franches, sur les 156 entreprises répertoriées, 50 ont été en chômage technique . En terme d’emplois, sur les 100 000 emplois référencés, 40 000 auraient été supprimés, et 40 000 seraient en chômage technique conduisant à une baisse de la valeur ajoutée et des exportations de -30 % .

Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est celui des services. Il englobe le transport, les télécommunications, les banques, l’assurance, le commerce etc. Ce secteur n’a pas non plus été épargné et certaines activités ont même subi des pertes massives. Vu le contexte dans lequel a évolué la crise, le secteur transport a été le plus sévèrement touché. Concernant le transport routier, la hausse du prix des carburants à laquelle s’est greffée la destruction de ponts et la dégradation des réseaux routiers a réduit le trafic routier à 10% de sa capacité. Par ailleurs, l’annulation de vols intérieurs et internationaux a baissé l’activité aérienne et partante, a entraîné une baisse de 60% du nombre de touristes enregistrés jusqu’au mois de juillet 2002 par rapport à la même période de l’année précédente. Le transport et le tourisme ont été les plus fortement atteints dans le secteur tertiaire avec une diminution des chiffres d’affaires atteignant 82% dans le tourisme. Néanmoins, une baisse généralisée du taux d’activité a été enregistrée dans les banques (40% ) et dans les BTP et les télécommunications (75%). Concernant le secteur bancaire, les banques ont vu leurs portefeuilles se détériorer puisque les entreprises qui ont subi les débâcles financières de la crise n’ont pas pu honorer leurs échéances bancaires. La fermeture du MID ainsi que le gel des avoirs extérieurs ont ralenti les activités d’exportation de l’ensemble du secteur (-63%).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : les outils sectoriels de la voie économique
Section I : l’approche horizontale transversale
Section II : l’approche Verticale
CHAPITRE II : les outils théoriques proposés par les éminents théoriciens
Section I : L’importance du développement agricole dans le développement économique
Section II : Relation entre le développement agricole et le développement économique
Section III : Exemple de l’agriculture économique rentable en Chine
CHAPITRE III : les problématiques essentielles de l’économie de Madagascar
Section I : les principaux jalons de l’économie Malgache
Section II : Un décollage économique rendu impossible
CHAPITRE IV : Les questions de progression économique, croissance et développement
Section I : Le développement régional
Section II : Le développement harmonisé
Section III : Le développement égalitaire
Section IV : Les forces et les atouts du développement économique Malgache
Section V : Des potentiels régionaux variés et très diversifiés
Section VI : Une volonté populaire assez bien sentie
Section VII : La question des investissements privés
CHAPITRE V : Les déclarations d’intérêts économiques internationaux
Section I : Les concurrences internationales sur le sol Malgache
Section II : les investissements directs étrangers (IDE)
CHAPITRE VI : Les faiblesses et les lacunes de ce développement économique
Section I : Le cout économique de richesses inexploitées
Section II : Le cout économique colossal des investissements à mettre sur pied
Section III : Manque de volonté par rapport à l’immensité des défis
Section IV : Le cout des APD et IDE en termes de rentabilité et de ré amortissement
CHAPITRE VII : Opportunités et créneaux porteurs
Section I : Les créneaux porteurs
Section II : Les actions économiques locales et régionales
CHAPITRE VIII : Quelques constats
Section I : Les explications possibles
Section II : les issues de ce triste état de situation
Sections III : La pauvreté accentuée et les menaces au quotidien
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTICS DES INCOHERENCES AGRICOLES MALGACHES
CHAPITRE I : Les modèles théoriques agricoles mondiales
Section I : Notions théoriques de développement et de l’agriculture
Section II : La place de l’agriculture dans le développement d’un pays
CHAPITRE II : les créneaux porteurs et faiseurs d’opportunité
CHAPITRE III : le capitalisme agricole
CHAPITRE IV: Cause des échecs des économies des terroirs et de l’économie agricole nationale
Section I : Les différents problèmes au niveau de l’agriculture à Madagascar
Section II : Les études explicatives faites sur le cas malgache
Section III : Les limites physiques naturelles
Section IV : Les aléas majeurs
Section V : La politique foncière
Section VI : La politique du laisser aller et du laisser faire
CHAPITRE V: Constats et faits témoins
Section I: La cartographie de la pauvreté nationale et des terroirs basée sur l’agriculture
Section II : Les entreprises non agricoles des ménages
Section III : Les transferts
Section IV : La vulnérabilité
Section V : La Politique Générale de l’Etat (PGE) et la problématique de la gouvernance en 2015
CHAPITRE VI : LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE DEPUIS 1960
Section I : Les politiques agricoles depuis l’indépendance a Madagascar
Section II : Les stratégies agricoles appliquées pendant la 1ère république à Madagascar
Section III: les politiques agricoles mises en œuvre pendant la 2ème république
Section IV: Plan de développement agricole pendant la 3ème république
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES ET SOLUTIONS
CHAPITRE I: Une rétrospective des problèmes
Section I : Le problème d’accès à la terre
Section II : Le problème de financement du monde rural
Section III : Les questions de transformation des produits agricoles
Section IV : Les questions d’orientation et de stratégie politique 1992
Section V : La facilitation de l’accès au crédit
CHAPITRE II : Les perspectives agricoles à partir de 2015 et la politique des moyens
CHAPITRE III : Essai de réorientations sectorielles des solutions
CHAPITRE IV : Quid de la planification agricole globale
CHAPITRE V : Enjeux et perspectives économiques
CHAPITRE VI : facilités d’actions économiques et de création d’opportunités économiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

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