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OUTILS ET MESURE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
PIB et dรฉveloppement durable
Initialement destinรฉ ร fournir aux gouvernements un moyen de pilotage des politiques รฉconomiques, le PIB est devenu, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, lโinstrument privilรฉgiรฉ de mesure de lโactivitรฉ, aux รtats-Unis dโabord puis dans le cadre du Systรจme de comptabilitรฉ nationale (SCN) des Nations Unies. Le PIB sโest peu ร peu imposรฉ comme le baromรจtre de rรฉfรฉrence de ยซla richesse des nations ยป (Adam Smith), acquรฉrant le statut de juge suprรชme du succรจs ou de lโรฉchec des politiques publiques. Le PIB est calculรฉ par agrรฉgation de la valeur ajoutรฉe des entreprises, elle-mรชme calculรฉe en comptabilitรฉ nationale en fonction de la production et des consommations intermรฉdiaires. Lโassimilation du progrรจs ร la croissance รฉconomique a rรฉsultรฉ de plusieurs catรฉgories de raisons : des raisons philosophiques dโabord, faisant de la production et de la consommation des actes humains par excellence โฆ des raisons enfin fondรฉes sur lโexistence de corrรฉlations a priori rassurantes entre PIB et indicateurs sociaux, croissance des revenus et satisfaction individuelle, voire mรชme ยซ bonheurยป.
Le PIB fait pourtant, de longue date, lโobjet de nombreuses critiques. Les plus anciennes ne sauraient surprendre dรจs lors quโil est fondรฉ sur des conventions par dรฉfinition sujettes ร discussion et agrรจge un grand nombre de variables hรฉtรฉrogรจnes. Il porte notamment la marque du contexte de la reconstruction qui donnait la prioritรฉ ร la modernisation industrielle et des infrastructures. La montรฉe en puissance dโune conscience ยซ รฉcologique ยป, mettant lโaccent sur la durabilitรฉ des modes de croissance promus par cet indicateur, les a encore renforcรฉes. Ainsi, des nouveaux indices sโavรจrent nรฉcessaire pour mettre en premier plan la pression exercรฉe sur l’environnement (รฉmissions de gaz ร effet de serre, production de dรฉchetsโฆ)
Lโapproche sectorielle
Lโapproche sectorielle se base sur les piliers du dรฉveloppement durable : lโรฉconomique, le social et lโenvironnemental considรฉrรฉs comme des ยซ domaines ยป sรฉparรฉs. Elle est centrรฉe sur la durabilitรฉ comprise comme une forme dโรฉquilibre entre les รฉvolutions de ces fameux piliers.
Il en rรฉsulte gรฉnรฉralement un tableau de bord รฉquilibrรฉ dโindicateurs รฉconomiques, sociaux et environnementaux, quโil ne sera รฉvidemment pas question dโagrรฉger en un quelconque indice synthรฉtique puisque, par dรฉfinition, cโest lโรฉquilibre entre les piliers qui importe.
Les indicateurs de dรฉcouplage portent sur les relations entre lโรฉconomique et lโenvironnemental. Ils sโinspirent de la notion รฉconomique dโรฉlasticitรฉ et expriment le rapport entre deux taux de croissance, celui des dรฉchets domestiques et celui de la consommation des mรฉnages, par exemple. Ils traduisent ainsi lโobjectif qui consiste ร dรฉcoupler la croissance รฉconomique de lโutilisation de ressources environnementales, ร faire en sorte quโร un point de croissance รฉconomique corresponde une croissance moindre des pressions environnementales.
Lโapproche en termes de ressources
Lโapproche en termes de ressources est, elle aussi, muette sur la problรฉmatique du dรฉveloppement. Elle est rรฉsolument tournรฉe vers la durabilitรฉ, comprise soit dans le sens restreint de lโutilisation soutenable des ressources naturelles, soit dans le sens plus large de transmission dโun stock agrรฉgรฉ de capital productif par tรชte suffisant pour permettre aux gรฉnรฉrations futures de produire les biens et services nรฉcessaires ร leur bien-รชtre. La quasitotalitรฉ des indicateurs synthรฉtiques environnementaux peuvent รชtre classรฉs ici : lโempreinte รฉcologique, lโESI (Environmental Sustainability Index), lโEWI (Ecosystem Wellbeing Index), etc. La plupart de ces indices adoptent une perspective dite de soutenabilitรฉ forte, cโest-ร -dire de faible substituabilitรฉ entre capital naturel et capital produit.
Lโapproche en termes de bien-รชtre
Si lโapproche fondรฉe sur les ressources fait lโimpasse sur la dรฉfinition du dรฉveloppement, il nโen va pas de mรชme pour lโapproche centrรฉe sur les รชtres humains, leurs besoins et leur bien-รชtre, le dรฉveloppement รฉtant compris ici comme lโaccroissement du bien-รชtre pour le plus grand nombre possible dโรชtres humains, aujourdโhui et demain.
De mรชme, si lโapproche en termes de ressources a donnรฉ lieu ร de nombreux travaux consacrรฉs essentiellement aux indicateurs dโenvironnement, celle en termes de bien-รชtre a รฉgalement รฉtรฉ fรฉconde en tentatives de construction dโindices synthรฉtiques. Que lโon songe, par exemple, ร lโIDH, ร lโISEW, au GPI, au MDP, ร lโIndex of Economic Welfare Sharpe et Osberg, etc. Remarquons que, ร lโexception de lโISEW, aucun des ces indices ne tente dโintรฉgrer la dimension de la durabilitรฉ.
Lโapproche en termes de normes
Les trois premiรจres approches du dรฉveloppement durable, en termes de piliers, de ressources ou de bien-รชtre, adoptent une dรฉfinition substantielle. Il est nรฉanmoins possible de privilรฉgier une conception procรฉdurale et dโenvisager le dรฉveloppement durable en termes normatifs. De ce point de vue serait considรฉrรฉ comme dรฉveloppement durable toute forme dโaction sociale satisfaisant ร des normes et/ou des procรฉdures. On caractรฉrise la dimension ยซ dรฉveloppement ยป par le respect des normes dโefficacitรฉ, de participation et de libertรฉ. Ils sโinspirent en partie du cadre logique dans lequel doivent sโinscrire les projets de dรฉveloppement soumis pour financement aux institutions internationales comme la Commission europรฉenne. Les projets doivent rรฉpondre ร des exigences dโefficacitรฉ (atteindre effectivement les buts assignรฉs), dโefficience (le faire au moindre coรปt) et de viabilitรฉ (sโinscrire dans la durรฉe).
Lโefficacitรฉ comme norme dโรฉvaluation oblige ร poser la question des buts et des objectifs de toute action sociale mais aussi des institutions et des systรจmes. Si lโobjet de lโรฉvaluation est un mode de production et de consommation, ce qui est au cลur du dรฉveloppement durable, la norme dโefficacitรฉ nous ramรจne ร la question du bien-รชtre, des besoins, etc.
Nous avons inclus dans les normes de durabilitรฉ les deux formes dโรฉquitรฉ constitutives du dรฉveloppement durable, signifiant par lร quโun dรฉveloppement qui va ร lโencontre de lโรฉquitรฉ intragรฉnรฉrationnelle ne peut pas davantage รชtre considรฉrรฉ comme durable quโun dรฉveloppement qui รฉpuise les ressources dont les gรฉnรฉrations futures auront besoin. Il en ressort que lโefficience dont il est ici question ne se rรฉduit pas ร lโefficience รฉconomique telle quโelle est dรฉfinie par les procรฉdures dโanalyse coรปts-avantages ou coรปt-efficacitรฉ. Il sโagit bien dโune efficience globale, soucieuse de toutes les ressources rares, ร savoir les ressources naturelles, humaines, sociales et culturelles. En rรฉalitรฉ, une fois donnรฉe lโexigence de la double รฉquitรฉ, les autres normes deviennent quelque peu superflues.
Cela explique sans doute quโelle soit rarement utilisรฉe pour รฉlaborer des listes dโindicateurs. Alors que de nombreuses expรฉriences en la matiรจre font rรฉfรฉrence ร certaines des normes mentionnรฉes ici, comme lโรฉquitรฉ, lโefficience ou la participation, il nโexiste pas, ร notre connaissance, dโexemple de systรจmes dโindicateurs bรขtis prioritairement en termes normatifs. Ce qui sโen rapproche le plus est la liste dโindicateurs du dรฉveloppement durable adoptรฉe par la Suรจde (Nyman, 2003), qui sโarticule autour des quatre thรจmes suivants : efficience, รฉgalitรฉ/participation, adaptabilitรฉ, valeurs et ressources pour les gรฉnรฉrations ร venir.
CONTROVERSES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Critiques
Sur la notion du dรฉveloppement durable
Une contestation sรฉmantique sur le terme mรชme de dรฉveloppement durable a existรฉ depuis l’apparition du terme dans le rapport Brundtland, et certains prรฉfรจrent parler de dรฉveloppement soutenable : ainsi, lors de la premiรจre traduction en franรงais du rapport Brundtland, c’est le terme ยซ dรฉveloppement durable ยป qui est retenu, tandis que lors de la seconde traduction – par Les รditions du Fleuve – c’est le terme ยซ dรฉveloppement soutenable ยป (traduction littรฉrale de l’anglais ยซ sustainable development ยป) qui est utilisรฉ, ร la demande de la Commission mondiale sur l’environnement et le dรฉveloppement (note de l’รฉditeur, page IX). Les tenants du terme ยซ durable ยป insistent quant ร eux sur la notion de durabilitรฉ (cohรฉrence entre les besoins et les ressources globales de la Terre ร long terme) plutรดt que sur l’idรฉe d’une recherche de la limite jusqu’ร laquelle la Terre sera capable de nourrir l’humanitรฉ.
La dรฉfinition classique du dรฉveloppement durable issue de la commission Brundtland (1987) peut apparaรฎtre ร certains dรฉpassรฉe. En effet, il ne s’agit aujourd’hui plus de viser, comme il y a une vingtaine d’annรฉes, la satisfaction des besoins lointains de gรฉnรฉrations futures. C’est la satisfaction actuelle des besoins qui est maintenant compromise par les crises environnementales et sociales que connaรฎt le XXIe siรจcle. Le dรฉveloppement durable pourrait alors laisser place ร la notion de ยซย dรฉveloppement dรฉsirableย ยป qui regroupe l’ensemble des solutions รฉconomiquement viables aux problรจmes environnementaux et sociaux que connaรฎt la planรจte. Ce nouveau mode de dรฉveloppement, facteur de croissance รฉconomique et d’emplois, serait une vรฉritable ยซย รฉconomie verteย ยป, basรฉe sur l’รฉconomie sociale et solidaire, l’รฉco-conception, le biodรฉgradable, le bio, la dรฉmatรฉrialisation, les รฉnergies renouvelablesโฆ
Sur lโintรฉgration de lโenvironnement dans lโanalyse รฉconomique
Depuis les annรฉes 1970, les thรฉories de la croissance tentent, dโune maniรจre ou dโune autre, dโintรฉgrer lโenvironnement naturel dans leur problรฉmatique. Lโanalyse porte sur la faรงon dont le mรฉcanisme de croissance sollicite lโenvironnement, en tant que pourvoyeur de ressources et rรฉceptacle de dรฉchets issus de lโactivitรฉ รฉconomique. Lโanalyse concerne รฉgalement lโeffet en retour de cette sollicitation sur le bien-รชtre des agents et lโincidence des contraintes รฉcologiques sur le dรฉveloppement รฉconomique.
A cet รฉgard, les rรฉflexions thรฉoriques de lโรฉconomie de lโenvironnement prennent source dans le traitement des phรฉnomรจnes hors marchรฉ (les externalitรฉs). La conception utilitariste du dรฉveloppement qui en dรฉcoule suppose que la croissance รฉconomique est synonyme du progrรจs humain. Ce qui paraรฎt discutable dans cette conception, ce nโest pas la faรงon dont lโรฉconomie de marchรฉ รฉvoque la nature, mais plutรดt la rรฉalitรฉ mรชme du systรจme de marchรฉ. Le premier problรจme est contournรฉ en assignant un prix implicite ร la donnรฉe รฉcologique sans en analyser prรฉalablement la substance. Le second est รฉludรฉ en posant la croissance รฉconomique comme finalitรฉ unique et ultime. Il devient alors difficile dโรฉvoquer la perception changeante des raretรฉs ร travers le temps.
Une version dite ยซ faible ยป de la durabilitรฉ
On se rรฉfรจre au modรจle decroissance optimale de Ramsey qui a pour propriรฉtรฉ essentielle de combiner la structure de la production et la structure des prรฉfรฉrences pour dรฉterminer la trajectoire de dรฉveloppement durable. Dans ce modรจle, lโexigence de durabilitรฉ รฉcologique est dรฉfinie uniquement dans les termes du bien-รชtre ยซ produit ยป par le systรจme รฉconomique.
Quelle que soit lโรฉvolution de la qualitรฉ de lโenvironnement, une utilitรฉ non dรฉcroissante devient alors seule synonyme de durabilitรฉ. La conception utilitariste de la durabilitรฉ รฉcologique ne cรจde que peu de place ร lโenvironnement naturel en tant quโentitรฉ autonome. En effet, les dรฉfenseurs de lโapproche utilitariste soutiennent que la dรฉfinition anthropocentrique de la durabilitรฉ engloberait celle purement physique, car aucun sentier de croissance satisfaisant le critรจre de lโutilitรฉ ne saurait รชtre รฉcologiquement insoutenable. Exprimรฉ autrement, si lโรฉconomie ne peut maintenir un sentier de croissance optimale, lโutilitรฉ devrait obligatoirement dรฉcliner. Cependant, ce modรจle de croissance a signalรฉ un critรจre de durabilitรฉ ยซ faible ยป, lequel reconnaรฎt les substitutions factorielles et suppose quโil est thรฉoriquement possible de maintenir constant ou mรชme dโaccroรฎtre la valeur รฉconomique des actifs environnementaux. La question ร laquelle lโรฉconomiste est alors confrontรฉ se rรฉsume ainsi : comment รฉtendre lโanalyse de la croissance et de lโoptimum ร lโexternalitรฉ รฉcologique tout en prรฉservant la ยซ puretรฉ ยป de lโappareil thรฉorique ? La rรฉponse porte bien รฉvidemment sur la maniรจre dโinternaliser les effets externes, laquelle maniรจre se doit de lรฉgitimer la cohรฉrence de lโensemble. Lโinternalisation consiste ร assigner un prix, le seul support informationnel, ร la ressource รฉcologique, ร lโamรฉnitรฉ naturelle. La nature est ainsi rรฉduite aux propriรฉtรฉs dโun actif, dโun bien รฉconomique comparable aux autres.
Croissance endogรจne et dรฉveloppement durable
Les nouvelles thรฉories de la croissance, qui approfondissent les conditions dโรฉmergence et de dรฉveloppement des technologies nouvelles et celles affรฉrentes ร la rรฉmunรฉration de lโinnovateur, prรฉcisent de maniรจre inรฉluctable la condition technologique de la durabilitรฉ.
Toutefois, la durabilitรฉ dโune รฉconomie repose sur des hypothรจses totalementad hoc quant aux technologies des activitรฉs de production et de prรฉservation de lโenvironnement. Mรชme si la justification thรฉorique de ces hypothรจses demeure communรฉment admise, leur pertinence empirique reste encore ร dรฉmontrer. Par leur seule prรฉsence, les termes de la maximisation intertemporelle sont ainsi prรฉservรฉs. En effet, lโoptimisation dynamique par le contrรดle optimal nโest en rien modifiรฉe dans les structures endogรจnes de la croissance sous lโexigence de prรฉservation. La contrainte de prรฉservation nรฉcessite que les deux variables dโรฉtat, le stock de capital technique et le stock de capital naturel, ne soient pas ยซ รฉpuisรฉes ยป simultanรฉment. Cette procรฉdure dโoptimisation dynamique nโencourage pas la complรฉmentaritรฉ des sources de la croissance, mais plutรดt leur substituabilitรฉ.
Les conditions de durabilitรฉ dโune รฉconomie confrontรฉe ร lโรฉpuisement dโune ressource naturelle se rรฉsument dans le respect de la rรจgle de Solow-Hartwick, laquelle suggรจre que lโon peut lรฉguer aux gรฉnรฉrations futures une quantitรฉ moindre de ressources naturelles, si cette perte est compensรฉe par un stock de capital technique plus รฉlevรฉ.
Si lโexigence de prรฉservation รฉcologique consiste ร maintenir les stocks courants en actif environnemental au mรชme niveau, elle doit alors imposer une condition terminale sur le sous ensemble des ressources รฉcologiques sollicitรฉ par les activitรฉs รฉconomiques de production et de consommation. Or cette exigence ne sโimpose pas vรฉritablement ร la croissance sous la forme dโun instrument de rรฉgulation qui affecterait les dotations globales en ressources naturelles exploitรฉes, ni sous celle dโune incitation รฉconomique qui affecterait le prix courant de ces mรชmes ressources. Elle serait interprรฉtรฉe comme un ensemble de valeurs ร atteindre si lโon souhaite prรฉserver les opportunitรฉs courantes pour les gรฉnรฉrations ร venir.
Mรชme si la prรฉservation dโun stock dโactifs รฉcologiques par les incitations รฉconomiques dรฉpend de la possibilitรฉ de contrรดle et dโobservation de lโenvironnement naturel, de lโรฉconomie, de leurs รฉchanges mutuels, il serait encore possible dโidentifier une politique de prรฉservation dont lโefficacitรฉ dรฉcoulerait de la seule stabilitรฉ des processus naturels non maรฎtrisรฉs.
Au final, les thรฉories de la croissance soulignent que le choix du critรจre de durabilitรฉ, au niveau de la collectivitรฉ, nโest pas neutre quant ร la dรฉfinition dโune croissance (ou dโun dรฉveloppement) durable. De ce fait, la problรฉmatique environnementale, dans une perspective utilitariste, situe au premier plan la dimension hautement normative du dรฉveloppement durable, ainsi que celle purement technologique ayant trait aux conditions de sa mise en ลuvre.
La faible prise en compte du dรฉveloppement durable dans les CSLP
Les Cadres Stratรฉgiques de Lutte contre la Pauvretรฉ (CSLP) reprรฉsentent un point de passage obligรฉ pour les pays รฉligibles ร lโinitiative Pays Pauvres Trรจs Endettรฉs (PPTE). Les difficultรฉs rencontrรฉes par les pays dans la rรฉdaction dโun CSLP complet ont conduit ร assouplir le mรฉcanisme de dรฉblocage des fonds par crรฉation dโune phase intermรฉdiaire, sous la forme de CSLP-I. Effectivement, dans sa forme complรจte, un CSLP doit :
– reposer sur une approche participative ;
– proposer des objectifs chiffrรฉs de rรฉduction de la pauvretรฉ, avec un cadrage macro-รฉconomique ร trois ans, mais aussi ร plus long terme.
Lโapparition du thรจme du dรฉveloppement durable dans les cadres stratรฉgiques de lutte contre la pauvretรฉ reste marginale. Pour les autres pays, les rรฉfรฉrences au dรฉveloppement durable apparaissent ร travers les secteurs agricoles, de lโeau, des forรชts. De ce point de vue, seule la Tanzanie dans son document intรฉrimaire รฉlabore des รฉlรฉments prรฉcis et datรฉs de mise en place dโune stratรฉgie de dรฉveloppement durableโฆ Curieusement absents du document complet.
Ces rรฉsultats illustrent la difficile appropriation du thรจme du dรฉveloppement durable dans des documents de politique รฉconomique ร moyen et long terme. Sa traduction sous formes de mesures concrรจtes dans un programme gรฉnรฉral soulรจve des difficultรฉs considรฉrables. La prรฉgnance des prรฉoccupations financiรจres de court terme participe รฉvidemment ร cet รฉtat de fait, au dรฉtriment de la prise en compte des dynamiques de long terme.
LE CONCEPT DE RESSOURCE NATURELLE EN ECONOMIE
LE CONCEPT DE RESSOURCE NATURELLE
La relativitรฉ du concept de ressource naturelle
II est trรจs difficile de trouver des dรฉfinitions du concept de ressource dans les รฉcrits des รฉconomistes, comme dans les รฉcrits des autres disciplines. Des concepts voisins sont utilisรฉs qui, en fonction du contexte รฉconomique et social, peuvent implicitement remplacer celui de ressource. Sans prรฉtendre traiter de l’ensemble du problรจme, en remontant aux fondateurs des sciences รฉconomiques, on trouve diffรฉrentes approches qui illustrent la diversitรฉ des idรฉes :
– chez les physiocrates des 18รจ siรจcles, et en particulier dans le tableau รฉconomique de Quesnay, il n’y a de richesse que la terre qui seule est productive de valeur donc d’un supplรฉment et de revenu.
– pour Adam Smith la richesse des nations est constituรฉe par un flux qui pourrait รชtre assimilรฉ au Revenu National produit pendant une pรฉriode ou plus exactement par les biens de consommation annuellement reproduits par le travail de la sociรฉtรฉย ยป.
– pour Malthus les obstacles majeurs ร la croissance se trouvent dans les limitations des moyens de subsistance dรฉfinis comme l’offre minimum des denrรฉes nรฉcessaires ร l’existence biologique.
– chez Ricardo est dรฉveloppรฉe l’idรฉe que la raretรฉ des ressources naturelles est ร l’origine de la fin de la croissance รฉconomique. La rente agricole, liรฉe ร la diffรฉrence de fertilitรฉ des sols successivement mis en valeur, participe ร la crรฉation de valeur, et รฉgalement ร sa rรฉpartition.
Pour Malthus les limites ร la croissance tiennent au coรปt d’utilisation des ressources que peut supporter une sociรฉtรฉ. Pour les ricardiens, il n’existe pas de limites absolues ร la raretรฉ des ressources mais seulement des limites relatives liรฉes ร lโรฉlรฉvation croissante des coรปts d’extraction et de mise ร disposition des ressources.
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Table des matiรจres
I-PARTIE : DEVELOPPEMENT DURABLE ET EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES
1.1 APPROCHE CONCEPTUEL DU DEVELOPPEMENT DURABLE
1.1.1 La genรจse du dรฉveloppement durable
1.1.2 Les enjeux
1.1.3 Outils et mesure du dรฉveloppement durable
1.1.4 Controverses sur le dรฉveloppement durable
1.2 EXPLOIATION DES RESSOURCES NATURELLES
1.2.1 Concepts de ressources naturelles
1.2.2 Patrimoine, ressources naturelles รฉvaluation รฉconomique
1.3 EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES A MADAGASCAR
1.3.1 Cadre institutionnel et lรฉgislatif de lโexploitation ร Madagascar
1.3.2 Cadre de lโexploitation miniรจre
II- PARTIE : EXPLOITATION MINIERE DANS LA REGION ANOSY
2.1 CONTEXTE DE LA REGION ANOSY
2.1.1 Prรฉsentation de la rรฉgion
2.1.2 Milieu physique
2.1.3 Milieux humain et social
2.2 CONTEXTE DU Q.M.M
2.2.1 Contexte historique
2.2.2 Les phases de rรฉalisation du projet ร Mandena
2.2.3 Les impacts de la rรฉalisation du projet.
2.2.4 Mesures dโattรฉnuation des impacts
2.2.5 PERSPECTIVES DE LA REGION
2.3 CONCLUSION
2.3 BIBLIOGRAPHIE
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