DEVELOPPEMENT DURABLE ET ALIMENTATION

L’alimentation, en tant qu’action d’alimenter ou de s’alimenter , est au cœur de notre société. Si l’on y regarde de plus près, l’on constate qu’une grande partie de l’économie mondiale tourne autour de problématiques qui ont un lien plus ou moins étroit avec la question alimentaire. À l’échelle locale, de mauvaises récoltes ou encore des événements exogènes à la production en tant que telle peuvent avoir un impact important en irradiant l’économie , et par là même tous les secteurs qui sont en lien avec elle.

En effet, le secteur de la production, du transport, de la distribution, mais aussi la consommation en elle-même peuvent être touchés, si bien qu’une pénurie peut avoir de grandes conséquences dans une économie mondialisée. Plus globalement, les « guerres » commerciales que mènent les grandes multinationales pour avoir la mainmise sur un marché démontrent encore l’importance de la question, qui peut d’ailleurs se mesurer encore davantage avec la prise de décisions politiques à caractère commercial comme les embargos. Finalement, l’alimentation est au cœur de notre société, car elle revêt une forte valeur commerciale.

Si une pression peut être exercée et être effective par le biais d’un embargo ou encore d’un boycott sur des denrées alimentaires, c’est parce qu’elle atteint économiquement ceux qui la subissent . C’est parce que l’alimentation est un acte directement relié à l’idée de consommation que notre société, plus que jamais consommatrice, la porte en son cœur . Son importance est telle qu’une régulation a même dû être instaurée, comme en témoigne le droit de la consommation , mais aussi, plus encore lié aux dérives commerciales, le droit de la concurrence.

Néanmoins, si l’alimentation est au cœur de notre société pour des raisons principalement économiques, elle reste également essentielle d’un point de vue culturel.

Ainsi, l’alimentation revêt une forte valeur culturelle tant elle est ancrée dans le quotidien de chaque être humain, et au-delà, dans son identité. L’on remarque en effet que selon les régions du monde, la façon de se nourrir varie et fait même figure d’élément à part entière de la culture des habitants. Une véritable identité se construit alors autour de l’alimentation, si bien que de nombreuses régions du monde tentent de voir leur savoir-faire culinaire reconnu

Dès lors, apparaît ainsi un patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, reconnu officiellement au niveau mondial, comme c’est d’ailleurs le cas de la gastronomie française ou encore mexicaine. L’idée derrière cette reconnaissance est d’inscrire dans le patrimoine mondial des éléments, ici culinaires, qui renforcent une sorte d’identité collective propre à une région ou un pays et qui participe, par voie de conséquence, à la mise en avant d’une diversité culturelle mondiale..

Ainsi, la démarche d’une reconnaissance au niveau mondial par une organisation aussi importante que l’UNESCO marque l’importance de l’alimentation d’un point de vue culturel. D’autres éléments marquent encore cet ancrage culturel. C’est le cas par exemple de l’art, qui a vu l’alimentation comme un sujet de prédilection dans le genre de la nature morte avec la peinture flamande dès XVIIème siècle. Encore aujourd’hui, de nombreux artistes se sont emparés du sujet en le mêlant à une question plus actuelle : celle de l’écologie.

Évoquer l’alimentation ne peut aujourd’hui s’envisager sans appréhender non seulement la question de la santé, mais également celle de la protection de l’environnement. En effet, au-delà du caractère vital que représente la nourriture pour l’homme, elle est intrinsèquement liée à l’état physique général de chacun, en témoignent les recommandations données par les organisations mondiales telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’on attribue d’ailleurs à Hippocrate l’idée selon laquelle l’alimentation serait notre premier médicament. Ainsi, depuis plusieurs siècles, il existe un lien intrinsèque entre le fait de se nourrir et l’état de santé de chacun.

Consacrée en 1987 par le rapport Bruntland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, la notion de développement durable recouvre l’idée d’un développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.

Comme évoqué précédemment, la communauté internationale a rapidement pris des mesures pour engager des actions effectives. Ainsi, le Sommet de Johannesburg de 2002 viendra compléter les actions mises en œuvre en axant le travail sur le commerce équitable, mais aussi sur la lutte contre la pauvreté. Par la suite, un nouveau Sommet de Rio sera tenu en 2012 et mettra en lumière la nécessité d’une économie verte avec pour optique l’éradication de la pauvreté et la protection de la planète. Ce sommet n’a cependant pas eu l’impact escompté du fait de nombreuses divergences entre les Etats. Néanmoins, il a du moins permis de lancer le processus d’établissement des objectifs de développement durable voulus par l’ONU. C’est ainsi qu’en 2015, un Sommet dédié au développement durable s’est tenu à New York, réunissant les 193 Etats membres de l’ONU. À la suite de cette réunion, un nouveau programme a été adopté afin d’initier de réelles transformations d’ici 2030, et ce dans l’optique d’un développement durable. Au plan national, les Etats comme la France donneront également une place importance à la question, avec par exemple la création en 2004 de la Charte de l’environnement, qui sera même intégrée au bloc constitutionnel en 2005.

De ces nouveaux programmes ressort une chose : le paradigme a évolué de telle sorte que le développement durable inclut plus que jamais l’idée d’une consommation durable, et par là même la notion d’alimentation. En effet, si l’on regarde de plus près le contenu des programmes de développement, l’on remarque l’apparition de l’économie verte avec une réelle volonté de prospérer économiquement en harmonie avec la nature, comme le soutient l’ONU. Dès lors, il s’agit selon cette dernière de lutter activement contre les dégradations de la planète, et ce par un mode de consommation et de production plus durables. De cette idée ressort le fait qu’il apparaît nécessaire de prêter attention à notre manière de produire et de consommer du fait de l’impact que cela a sur l’environnement. En effet, une réelle prise de conscience s’est produite à partir de la fin du XXème siècle. L’agriculture biologique, qui se veut davantage respectueuse de l’environnement que celle traditionnelle, a ainsi connu un essor considérable au cours du XXIème siècle, avec 0,42% de la surface agricole française utilisée à cet effet en 1995 contre 7,5% en 2018.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. DEVELOPPEMENT DURABLE ET ALIMENTATION
I.1. QU’EST-CE QUE LE DEVELOPPEMENT DURABLE ?
I.2. L’ACTUALISATION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE : LE LIEN NOUVEAU AVEC L’ALIMENTATION
I.3. L’ALIMENTATION DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES : QUEL LIEN ETABLIR AVEC LE DEVELOPPEMENT DURABLE ?
I.3.1. L’INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PROGRAMMES
I.3.2. LE LIEN A TISSER ENTRE ALIMENTATION ET DEVELOPPEMENT DURABLE
II. MISE EN ŒUVRE PEDAGOGIQUE
II.1. MISE EN ŒUVRE DU PROJET
II.1.1. PROBLEMATIQUE
II.1.2. OBJECTIF DU SUJET D’ETUDE
II.1.3. SUPPORTS UTILISES, ORGANISATION ET METHODOLOGIE
II.2. DEROULEMENT DE LA SEQUENCE D’APPRENTISSAGE
II.2.1. SEANCE 1 : SONDAGE SUR LES HABITUDES ALIMENTAIRES DE LA CLASSE
II.2.2. SEANCE 2 : ETUDE DE LA COMPOSITION DU PRODUIT
II.2.3. SEANCE 3 : ETUDE SUR LE CACAO ET L’HUILE DE PALME
II.2.4. SEANCE 4 : ZOOM SUR LE TRANSPORT DES INGREDIENTS
II.2.5. SEANCE 5 : ZOOM SUR L’HUILE DE PALME ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
II.2.6. SEANCE 6 : RETOUR SUR L’ETUDE (DEBAT)
II.3. ANALYSE DE LA SEQUENCE AVANT MISE EN ŒUVRE
III. ANALYSE ET CRITIQUE DE LA SEQUENCE
III.1. RETOUR SUR LA PRATIQUE DE LA SEANCE
III.1.1. RESSENTI GENERAL AU SORTIR DE LA MISE EN ŒUVRE
III.1.2. ANALYSE DE L’ENQUETE
III.2. RETOUR SUR L’ANALYSE DE LA SEQUENCE : QUELLES AMELIORATIONS ET QUELS PROLONGEMENTS ENVISAGER ?
CONCLUSION

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