Développement d’un Système de Mesure, Rapportage et Vérification technologiquement accessibles aux paysans

Système de rapportage technologiquement accessible au niveau local

                La mise en place du système de rapportage consiste à établir une base de données pour les projets REDD+, à un niveau local. La base de données ou le système doit préciser la notion de transparence en mentionnant les conditions de collecte des données, les hypothèses de travail adoptées, les dates d’acquisition des données et leur précision. Elle énonce aussi la nécessité d’un gage de transparence en mettant à disposition librement les informations. Il est donc utile de prévoir des classeurs Excel à raison d’un classeur par unité d’échantillonnage. Un applicatif devra prendre en charge des requêtes préparées pour le calcul de la plupart des paramètres utiles pour l’évaluation des suivi. Par ailleurs, un applicatif d’encodage devra également être préparé pour permettre une mise à jour de la base de données avec les mesures ultérieures qui seront effectuées. Par contre, les données recueillies devraient intégrer la base de données nationale afin d’établir un système de gestion des connaissances reconnues (Quesne, et al., 2012). Aussi, une fois que la méthodologie entreprise pour développer le système a été évalué avec un meilleur coût/efficacité, il sera adopté dans la stratégie nationale de préparation de Madagascar à la REDD+. Toutefois à Madagascar, ces démarches ne sont pas encore appliquées, les moyens à disposition ainsi que le contexte politique ne permettent pas de rédiger le « Policy paper » et ralentissent l’application du processus REDD+ auquel s’intègreront tous les projets de carbone forestier celui du CAZ.

Objectifs de conservation du projet REDD du CAZ

                Douze initiatives de projets REDD+ ont été menées dans le monde dont certaines se situent au Brésil, en Chine, en Colombie, en Équateur, à Madagascar, aux Philippines, au Guatemala, au Mexique et au Pérou. Les sites pilotes établis, dont le CAZ, ont permis d’avoir un aperçu des premières difficultés auxquelles les efforts de mise en œuvre de REDD+ seront probablement confrontés (Harvey, et al., 2010). La zone d’étude est alors constituée par l’ensemble de la Nouvelle Aire Protégée du Corridor Ankeniheny-Zahamena, dans le biome de l’Est de Madagascar. Cette zone est encadrée par quatre Aires Protégées gérées par la « Madagascar National Parks » dont : le Parc National Zahamena, la Reserve Spéciale Mangerivola, la Reserve Naturelle Intégrale Betampona, le Parc National Analamazaotra-Mantadia. Elle est alors comprise entre deux régions dont Alaotra-Mangoro et Atsinanana, comprenant quatre districts et 25 communes. Elle est alors limitée au Nord par le Parc National de Zahamena et au Sud par la Commune Rurale de Lakato. Elle longe la falaise de Betsimisaraka et s’allonge suivant une direction Nord-Sud sur une distance de 180 kilomètres, avec une altitude variant de 200 à 1 500 mètres. Grâce à ses 371 000 ha d’Aire Protégée vouée à la conservation avec un noyau dur et une zone d’usage communautaire (Comité technique CAZ, 2009), la NAP CAZ dispose d’un stock de carbone forestier total à plus de 3000 GtCO2e , un total avoisinant celui de l’atmosphère. Concrètement, l’analyse de la déforestation s’effectue surtout à l’aide de l’utilisation des images satellitaires. Toutefois, les données peuvent se compléter vu que la dégradation est estimée en fonction des suivis écologiques participatifs via les activités de patrouilles et les autres activités de conservation. Le CAZ constitue alors un cas intéressant pour développer un système MRV adapté à la compétence de la population riveraine et en considérant les exigences méthodologiques de suivi recommandées par le standard international CCB. Dans sa phase de mise en œuvre, le REDD+ exige l’élaboration d’un système MRV fiable qui s’étend au-delà du carbone et touche le secteur de l’environnement et les communautés locales. Au cœur des objectifs de conservation de la NAP CAZ, la ligne de base ou de référence a été établie, ce qui fait suite à la mise en place un système solide de Mesure, de Rapportage et de Vérification (MRV) pour le suivi et la vérification des réductions d’émissions réelles permettant ainsi de bénéficier de la finance carbone (Langevin, 2012). En outre, suivant la dénomination du CAZ dans le Code des Aires Protégées, les délimitations pour la gestion de l’espace ont été subdivisées comme suit de façon qu’il y ait, d’abord une Zone Prioritaire pour la Conservation (ZPC) ou noyau dur dont l’objectif vise à protéger et à maintenir à long terme la diversité biologiques et les valeurs naturelles du site. Ensuite, il y a une zone tampon incluant la Zone d’Occupation Contrôlées (ZOC) et la Zone d’Utilisation Durable (ZUD) afin d’utiliser rationnellement les ressources au bénéfice de la population locale (Comité technique CAZ, 2009). Pour élaborer un système de MRV consistant, il est nécessaire de partager une compréhension commune et claire sur ce qui constitue une « forêt » et ses limites à différentes échelles (Cf. Annexe 1). Au cours des dernières années, l’importance du mécanisme REDD ou réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts a augmenté considérablement. Les accords sur le changement climatique obtenus à Cancún (Mexique) en 2010 ont marqué un tournant critique dans le développement de REDD+. La mesure, le rapportage et la vérification (MRV) sont inclus dans les Accords de Cancún comme l’un des éléments les plus essentiels et nécessaires à une mise en œuvre réussie de tout mécanisme de REDD+. L’un des principaux défis du mécanisme REDD+ est l’élaboration du niveau de référence ou ligne de base. L’analyse de la ligne de base (Cf. Graphe 3) a permis de savoir que la forêt du CAZ, comme à l’instar de la toute la forêt de Madagascar est soumise à des taux de déforestation très importants, menant à une réduction de moitié de leur surface lors de la deuxième moitié du XXème siècle. Les causes en sont multiples, mais souvent cette déforestation et dégradation des ressources forestières sont d’origine anthropique d’où le choix des indicateurs PER de l’OCDE (Confédération Suisse / GIZ, 2011). Les revues des méthodes d’évaluation des impacts sur la biodiversité (EIB) ont souligné l’intérêt de choisir les méthodes proposées par les le Manuel des Standards CCB car ils sont à moindre coût, efficace et permettront au projet d’attirer plus d’investisseurs (Richards, et al., 2011). En fonction de la projection de la ligne de base, plusieurs scénarios peuvent se présenter. Cette illustration des perspectives qui peuvent existé n’est, en effet, qu’une description du concept. Aussi, les activités de conservation menées dans le cadre du projet peuvent améliorer la situation en augmentant les bénéfices nets issus du projet. La ligne de référence du projet est basée sur les causes de la déforestation qui sont multiples et complexes (Cf. Graphe 4). Aussi pour la communauté locale, la forêt constitue une source de nourritures, de combustibles, de bois et de terres cultivables qui commencent à faire pression sur les ressources naturelles. Ces différentes menaces, jugées comme indirectes, car issues des activités anthropiques causent une diminution du couvert forestier qui depuis quelques années s’est muée d’un processus principalement initié à un processus orienté entreprise (Parker, et al., 2009). En plus, l’augmentation de la population et les phénomènes migratoires accentuent considérablement la pression sur l’espace forestier et causent une augmentation réelle des défrichements. Par ailleurs, les activités d’exploitation illicite de pierres précieuses et d’or qui deviennent de plus en plus prépondérantes ne font qu’alourdir les pressions pesant sur la NAP CAZ. En outre, la dégradation des forêts, au sens de la REDD+, n’a pas encore fait l’objet d’études spécifiques à Madagascar (FCPF, 2010). Quoi qu’il en soit, il existe un développement de la chaîne dégradation- fragmentation- déforestation, car les forêts dégradées sont, en général, défrichées par la suite : il est plus facile de défricher une forêt fragmentée que de travailler des blocs compacts. Les principales causes de dégradation des forêts sont alors l’exploitation forestière non durable et quelques cas de pâturage dans les périmètres forestiers. Cette pratique mène au broutage et au piétinement des jeunes plants par le bétail, au niveau des zones d’itinéraire lors de la transhumance causant des dégâts directs aux peuplements et empêchant une régénération normale de la forêt naturelle même à faible surface.

Les standards CCB dans le système MRV

                  Les Standards CCB exigent la description des conditions sur la biodiversité sur le site CAZ et la réalisation de l’évolution de ces conditions sous et sans l’influence du projet. L’évaluation des impacts sur la biodiversité se base alors sur les écosystèmes composant le CAZ et les espèces. Pour ces niveaux, les indicateurs d’impact doivent être examinés au niveau de la composition des unités biologiques existantes et leur abondance, la structure dans le temps et dans l’espace des unités biologiques ainsi que la fonction des différentes unités biologiques. Dans le processus d’évaluation, celle des impacts sur la biodiversité constitue un moyen de garantir que les valeurs de la biodiversité soient reconnues et prises en compte dans les décisions sur les mesures de conservation de l’AP. La plupart des impacts à identifier sont des impacts indirects car résultant des activités liés au projet REDD+ dans la zone du projet. L’évaluation consiste ainsi en l’évaluation tant des impacts positifs que négatifs, ces derniers étant importants afin de déterminer les risques ainsi que les mesures d’atténuation liés au projet (Cf. Figure 7). L’avantage est que cette approche, basée sur la théorie du changement, est économiquement plus rentable en phase de suivi, et se concentre sur la collecte des données pour les facteurs les plus probables. Elle pousse aussi à une conception claire, logique et stratégique du projet dans l’évaluation des impacts souhaités. Cette méthode permet par la suite de répondre aux exigences de faire sortir les impacts à court et à moyen terme ou au moins les effets tangibles du projet. Ainsi, elle permet l’identification d’indicateurs adéquats en utilisant des affirmations sous forme de « Si…alors » liant les produits aux résultats et les résultats aux impacts. Puis, elle permet l’analyse des impacts négatifs et des risques potentiels ainsi que l’identification de mesures adaptées de réduction et d’atténuation des risques. Enfin, elle entraîne de façon naturelle, la mise en place des indicateurs de suivi requis par les Standards CCB en étape 5, 6 et 7). En considérant la théorie du changement, les projections pour la biodiversité seront étroitement corrélées étroitement à la modification attendue de la couverture de végétation naturelle. L’indicateur le plus pertinent serait alors le suivi du nombre des espèces comptées qui devrait décliner si la déforestation continue. La description des indicateurs de mesure de la biodiversité, les principales méthodes et leur pertinence par rapport aux Standards CCB. Aussi, le développement des indicateurs de suivi de la biodiversité ont été réalisés après avoir décrits la situation actuelle de la biodiversité dans le CAZ, puis grâce à la description des menaces sur la biodiversité, enfin par l’identification de zones /espèces de haute valeur d’importance pour la biodiversité (espèces rares ou menacées). L’identification des zones d’importance pour les communautés locales et la biodiversité permet ainsi de faire sortir les zones de haute valeur pour la conservation (HCV). Par ailleurs, c’est la méthode, dite plus commune, plus accessible et à la fois acceptées par les Standards CCB. Seulement, il faut y ajouter la description générale du type et de la situation géographique de l’écosystème existant (Olson, et al., 2001) ainsi que la description détaillée de la composition spécifique et des populations menacées de plantes et d’animaux (inventaire forestier, évaluation rapide de la biodiversité et inventaires détaillés des taxons pour avoir des données quantitatives afin de documenter les changements positifs ou négatifs de ces espèces).

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Table des matières

I. Introduction
II. Matériels et méthodes
II.1 Contexte et problématique de l’étude
II.2 Hypothèses de recherche
II.3 Méthodologie de recherche
II.3.1 Phase préparatoire
II.3.2 Phase de collecte des données
II.3.3 Phase de traitement des données
II.3.3.1 Système de mesure des indicateurs
II.3.3.2 Système de rapportage au niveau local
II.3.3.3 Système de vérification
II.3.3.4 Développement des indicateurs MRV requis par les Standards CCB
II.3.4 Limites et contraintes de l’étude
III. Résultats et interprétations
III.1 Présentation de la zone d’étude
III.1.1 Présentation du milieu humain et social
III.1.1.1 Population
III.1.1.2 Répartition ethnique
III.1.1.3 Us et coutumes
III.2 Objectifs de conservation du projet REDD du CAZ
III.3 Résultats sur les indicateurs de mesure et de notification du niveau carbone
III.3.1.1 Indicateurs de pressions sur le suivi du carbone
III.3.1.2 Indicateurs d’état de l’environnement pour le suivi du carbone
III.4 Résultats sur les indicateurs de mesure et de notification du niveau biodiversité
III.4.1 Indicateurs de pression pour le suivi de la biodiversité
III.4.2 Indicateurs d’état de la Biodiversité du CAZ
III.4.2.1 Couverture végétale
III.4.2.2 Diversité faunistique
III.4.3 Indicateurs de réponses sur l’environnement et la biodiversité
III.5 Les standards CCB dans le système MRV
IV. Discussions
IV.1 Discussion sur la méthodologie
IV.2 Discussion sur les hypothèses
IV.2.1 Idée conceptuelle du système MRV dans le processus REDD+
IV.2.2 Élaboration des aspects techniques
V. Recommandations
VI. Conclusion
Références
Annexe

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