Developpement d`un enfant et la relation avec sa mère

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ETUDES RELATIVES AU THEME

L’histoire naturelle de Daubentonia madagascariensis commence à être connue. Mais, comparée à d’autres espèces de lémuriens, Daubentonia madagascariensis est encore moins étudiée dans son milieu naturel. Les études à long terme sur cette espèce ont été généralement effectuées sur des populations introduites, principalement à Nosy Mangabe, au Nord-est de Madagascar (exemples : Sterling, 1993a, 1993b, 1994a, 1994b) et dans la Réserve Biosphère de Mananara- Nord, sur la côte Est malgache (exemples : Andriamasimanana, 1994 ; Ancrenaz et al. 1994) ou en captivité (exemlpes : Stanger et Macedonia 1994 ; Winn 1994a, 1994b). Ces études ont été surtout focalisées sur l`éthoécologie, organisation sociale, des aperçus sur le comportement de reproduction, la relation sociale, le développement de l`enfant et la relation mère-enfant. Ces deux derniers sont les moins étudiés.

Ethoécologie

Les ayes-ayes passent beaucoup plus de temps à se déplacer et à se nourrir durant leurs activités (Sterling, 1993 ; Andriamasimanana, 1994 ; Ancrenaz et al., 1994 ; Solofondranohatra, 2014 ; Randimbiharinirina, 2015). Ils sont connus par leur capacité adaptative exceptionnelle à survivre dans différents types de forêts et par leur flexibilité alimentaire. En rassemblant les résultats des auteurs, D. madagascariensis peut se nourrir d’une grande variété d’aliments selon la disponibilité de ce dernier dans son habitat. A Nosy Mangabe, le régime alimentaire de l’animal consistait principalement des graines de Canarium spp. (Burseraceae), des excroissances chancreuses se trouvant sur les arbres, des larves et du nectar de fleurs de Ravenala madagascariensis (Iwano et Iwakawa 1988, Sterling 1993a, 1994a). D’autres chercheurs, étudiant des ayes-ayes dans la Réserve de la Biosphère de Mananara-Nord, sur la côte Est malgache, ont constaté que le nectar des fleurs de Ravenala madagascariensis était la principale source de nourriture de cette espèce de lémurien pendant la saison sèche (Ancrenaz et al., 1994). D’autres études, menées dans cette même Réserve, ont révélé que la composition principale du régime alimentaire de l’animal était la chair et le lait du noix de coco, suivie par des larves et des noix de Terminalia, et complétée par une autre variété de nourriture (Andriamasimanana, 1994). Dans la FCK, D. madagascariensis se nourrit de graines de Canarim spp., de larves, d’insectes et du nectar de Ravenala madagascariensis. Les larves constituent sa nourriture principale (Solofondranohatra, 2014 ; Randimbiharinirina, 2015).
Les territoires des mâles sont largement plus grands que ceux des femelles et se chevauchent entre eux. Ils recoupent au moins celui d’une femelle (Sterling, 1993a, 1993b ; Ancrenaz et al,. 1994 ; Sterling et Richard, 1995 ; Randimbiharinirina, 2015). Par contre, les territoires des femelles ne se chevauchent jamais (Sterling, 1993a, 1993b ; Ancrenaz, 1994 ; Sterling et Richard, 1995). Les territoires des femelles semblent être en relation avec la distribution des ressources disponibles dans leurs habitats ; et ceux des mâles dépendent plutôt de la dispersion des femelles sexuellement receptrices (Sterling, 1993a ; Ancrenaz, 1994).

Comportement social

Daubentonia madagascariensis est généralement une espèce solitaire. Plusieurs auteurs ont confirmé la présence d`une interaction sociale chez les ayes-ayes pendant la recherche de nourriture. Cette relation est aperçue entre les mâles, aussi entre la mère et sa progéniture, et rarement entre un mâle et une femelle en dehors des périodes de reproduction (Sterling, 1993b). Cette espèce reste en communication entre eux par des biais de cris et des systèmes olfactifs (Sterling, 1993b ; Ancrenaz, 1994 ; Andriamasimanana, 1994 ; Stanger et Macedonia, 1994 ; Sterling et Richard, 1995).
Les ayes-ayes ont un système de reproduction multipartenaire et la reproduction peut avoir lieu tout au long de l’année (Sterling, 1993a, 1993b, 1994b et Winn, 1994). Ces auteurs ont noté que l`augmentation de la fréquence de vocalisation, des marquages olfactifs et le changement des organes reproducteurs externes de la femelle sont les signes et comportements pendant la période de réception sexuelle. Durant cette période, les mâles restent toujours à proximité de la femelle et ils sont souvent engager dans des conflits. La femelle peut s`accoupler avec plusieurs mâles pendant les trois à quatre jours de la période de l’œstrus (Sterling, 1993b).

Developpement d`un enfant et la relation avec sa mère

Andriamasimanana (1994) a collecté des données sur le comportement social d’une femelle de Daubentonia madagascariensis et de son enfant, âgée d’environ six semaines, du côté de la Rivière Mananara, à l’Est de Madagascar. Il a rapporté que pendant les deux premiers mois de son observation, l`enfant reste toujours dans un même nid ; et reste constamment près du nid jusqu`à ce qu`il puisse suivre la mère. Pendant ces temps, la mère cherche de la nourriture sur une distance moins de 50 m du nid, après quelques sessions de toilettage et de jeux (les activités les plus enregistrés) et en laissant de la nourriture pour l`enfant (noix de coco). Vers l’âge de cinq mois, l`enfant commence à se nourrir de larves dans des arbres morts ; et la communication avec sa mère se fait généralement par des vocalisations. L’auteur ne l’a plus observé vers son sixième mois ; et pendant cette période, la mère a montré des signes d`enflure des organes génitaux externes (signe de la réceptivité sexuelle).
Chez les ayes-ayes en captivité, Feistner et Ashbourne (1994) ont noté que l’enfant ne se nourrit que du lait maternel jusqu`à son troisième mois, et il reste presque toujours dans son nid. Mais, des tentatives d`allaitement semble être toujours observées jusqu`à l’âge d’un an. La première nourriture de l`enfant était des larves, à l’âge de trois mois ; et il s’en nourrit davantage vers son quatrième mois. C`est au cinquième mois qu`il a été vu pour la première fois se nourrir des aliments durs. La mère et l`enfant s`engagent dans des jeux et de toilettage, mais la mère semble être rarement vue répondre aux jeux initiés par l`enfant. Leur temps de contact diminue graduellement quand l`enfant atteignait l’âge de neuf mois environ. À moins de deux semaines de l`indépendance de l`enfant, la mère a déjà montré des signes de réceptivité sexuelle. Feistner et Ashbourne (1994) ont rapporté que le développement d`un enfant aye-aye est lent ; et il a une longue dépendance en matière d`alimentation. Ceci pourrait être en relation avec la spécialisation anatomique de l`animal, l`unique percussion et les techniques de recherche alimentaire qui nécessitent des bonnes coordinations et de pratique.

Suivi des animaux et collecte des données comportementales

Dans une telle étude, le suivi de l’animal est essentiel afin de pouvoir collecter des données sur son comportement. Nous avons travaillé trois nuits par semaine : lundi, mercredi et vendredi. Le suivi des deux individus s’est effectué dès leur réveil jusqu’à l’entrée dans leur nid. Deux équipes constituées de trois personnes de chaque ont suivi simultanément les deux individus cibles. Après chaque deux mois de travail, j’ai pris une pause de deux semaines, pendant laquelle le reste de l`équipe assure seulement un service minimum : vérification des individus cibles à la sortie de leur nid et/ou faire le suivi des individus en alternance. Les suivis des deux individus ont été complètement suspendus du 19 Décembre 2016 au 15 Janvier 2017, dû au congé annuel de MBP. Pour des raisons d’ordre organisationnel de l’équipe, des données comportementales ont pu être collectées jusqu’au mois de Février 2017 pour Diamond, si on ne l’a pas pu que jusqu’au mois de Janvier de cette année pour Bozy.
Les méthodes suivantes ont été adoptées pour pouvoir suivre les animaux et collecter des données sur leur comportement :
La radio télémétrie (Honess et Mac Donald, 2011) qui consiste à localiser les individus qu’on veut suivre. Les observateurs portent avec eux une radio réceptrice (Figure 10.a) qui capte les ondes de fréquence émises par l’émetteur du collier de l’animal (Figure 10.b). La radio réceptrice émet un signal sonore quand l’animal est détecté. Plus on se rapproche de l’animal, plus le signal dévient fort.
L’ « instantaneous focal animal sampling » (Zuberbuhler et Witting, 2011) : c`est une méthode servant à enregistrer les comportements d’un seul animal pendant une période de temps prédéterminée, qui pourrait aller de 10 minutes jusqu’à une journée entière ou même des jours consécutifs. Pendant le suivi, les comportements de l’animal cible ont été notés toutes les cinq minutes en collectant les activités suivantes :
– alimentation : lorsque l’animal mange ; les noms des plantes et les parties consommées par l’animal ont été enregistrés .
– déplacement : quand l’animal saute ou se déplace d’un lieu à un autre .
– repos : quand l’animal reste inactif dans n’importe quelle position .
– activités sociales :
 vocalisation : lorsque l’animal émet des cris .
 agression : quand une bagarre se produit entre deux individus .
 toilettage : léchage de la peau ou épouillage (« recevoir un toilettage » : quand l’individu cible est toiletté par un autre ; « donner un toilettage » : quand l’individu cible nettoie un autre .
 jeu : quand deux individus s’amusent ou se divertissent .
À chaque 20 minute, les coordonnées géographiques de toutes les positions des deux individus dans l’espace ont été aussi enregistrées pour pouvoir déterminer leur territoire, à l`aide d`un GPS de type « Garmin 65st ».

Géolocalisation des sources de nourriture

Pour pouvoir examiner la dispersion de « Bozy » en fonction de la répartition de sa nourriture dans son habitat, les coordonnées géographiques de tous ses lieux de nourrissage ont été enregistrées. L’animal pourrait utiliser plusieurs fois le même support pour s’en procurer de la nourriture. Ainsi, tous ses lieux de nourrissage ont été aussi marqués par des rubans colorés ou « flag » numérotés pour éviter la reprise des coordonnées quand l’animal les réutilise.

Recensement des pieds de Canarium

Ce recensement a pour but d’examiner si la distribution des Canarium influence l’utilisation de l’habitat par « Bozy ». Pour y parvenir :
tous les pieds de Canarium utilisés par la femelle ont été marqués, et leurs coordonnées géographiques ont été aussi enregistrées. Pour éviter le recomptage d’un pied, un ruban coloré (ou flag) numéroté a été noué à chaque arbre exploité par l’animal .
la méthode de placeau selon Braun-Blanquet (1965) a été utilisée pour recenser tous les pieds de Canarium qui se trouvaient dans le territoire de Bozy. Pour cela, nous avons subdivisé le territoire de l’animal en plot de 50 m × 20 m. À son tour, chaque plot a été morcelé en placette de 10 m x 10 m pour faciliter le recensement (Figure 11). Ainsi, 870 plots ont été instaurés dans son territoire.

Utilisation de l`habitat par Bozy en rapport avec la dispersion de Diamond

Il a été observé que Bozy et Diamond n’ont plus partagé le même nid à partir de 28 Décembre 2016. Avant cette « séparation », la mère a utilisé une superficie de 87,71 ha et sa progéniture a couvert une superficie de 47,05 ha. Après leur séparation de nid, les deux individus ont été observés se déplacer en dehors de ces territoires suscités. Ainsi, Bozy et Diamond ont respectivement occupé une surface totale de 107 et 51,18 ha jusqu’à la fin de notre période d’étude. Le territoire de l’enfant était toujours presque inclus dans celui de sa mère, même après leur séparation de nid (Figure 11).

Fluctuation de la distance entre Bozy et Diamond

De Janvier à Avril 2016, Bozy et Diamond se sont restés proches l’un de l’autre. À partir du mois de Mai, c’est-à-dire quand Diamond était âgé d’un an, les deux individus ont commencé à s’éloigner l’un de l’autre, avec un maximum de distance de 498 m en Juin. Au mois de Juillet, une réduction de cette distance a été constatée ; et par la suite, une fluctuation qui tend vers une augmentation. Autrement dit, plus l’enfant grandit, plus il s’éloigne de sa mère.

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Table des matières

I. GENERALITES
I.1 PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE
I.1.1. Position systématique
I.1.2. Statut de conservation
I.1.3. Description de l’espèce
I.1.4. Histoire naturelle
I.1.5. Habitat et Biogéographie
I.2. ETUDES RELATIVES AU THEME
I.2.1. Ethoécologie
I.2.2. Comportement social
I.2.3. Developpement d`un enfant et la relation avec sa mère
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
II.2. METHODES D’ETUDE SUR LE TERRAIN
II.2.1. Capture et identification des animaux
II.2.2. Suivi des animaux et collecte des données comportementales
II.2.3. Utilisation de l’habitat par l’animal
II.3. ANALYSE DES DONNEES ET STATISTIQUES
II.3.1. Calcul de pourcentage
II.3.2. Calcul de la distance entre les deux individus
II.3.3. Analyse Statistique
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. COMPORTEMENT GENERAL
III.1.1. Activités de Bozy et de Diamond
III.1.2. Variation mensuelle des activités
III.2. REGIME ALIMENTAIRE
III.2.1. Alimentation de Bozy et de Diamond
III.2.2. Variation mensuelle de l’alimentation
III.3. UTILISATION DE L’HABITAT
III.3.1. Utilisation de l`habitat par Bozy en rapport avec la dispersion de Diamond
III.3.2. Utilisation des différentes sources de nourriture par Bozy
III.4. RELATION SOCIALE
III.4.1. Les activités sociales de Bozy et de Diamond
III.4.2. Variation mensuelle des activités sociales
III.4.3. Fluctuation de la distance entre Bozy et Diamond
III.4.4. Utilisation et partage de nid
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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