Développement du tourisme et patrimoine culturel

Actuellement, le tourisme est considéré comme un des leviers économiques très importants dans les pays sous-développés tel que Madagascar. Il est considéré comme un phénomène social très répandu, mais aussi prétendu efficace par sa fonction dans la société. Ceci dit, le tourisme joue un rôle massif dans la contribution du développement d’un pays. Quant à notre sujet, nous avons considéré le patrimoine culturel comme un outil pour développer le tourisme.

Chaque milieu dans les régions de Madagascar possède sa propre spécificité respective. Certes, des pratiques et des biens représentent des caractères communs avec les autres milieux, mais ils ne sont pas aussi nombreux et intéressants que la culture propre à un milieu précis donné. Ceci dit, nous avons recadré notre thème sur le tourisme culturel. Notre sujet de recherche se reformule donc comme suit : « Développement du tourisme et Patrimoine culturel : cas des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga ». A l’origine, les deux communes ne faisaient qu’une mais en 1978, elles sont devenues indépendantes l’une de l’autre.

Le tourisme culturel

Tourisme et culture

Le tourisme est un phénomène qui nécessite une vision multidisciplinaire. Il nécessite des recherches scientifiques, c’est-à-dire qu’il faut un terrain pour être opérationnel dans ses recherches. « Pour avancer dans le labyrinthe du tourisme, celui du troisième millénaire étant complexifié, il faut autre chose qu’un marketing simplifié, mais des clés socio-culturelles ; celles des gate-keepers, gardiens culturels qui sont les inventeurs du tourisme » .

Ce phénomène binôme a été toujours important pour chaque civilisation, tant que pour le tourisme car le touriste est consommateur de temps et d’espace. En outre, « Le tourisme produit de nouveaux modèles culturels du temps et de l’espace sociaux qui ont une action profonde sur le contenu des temps sociaux de la vie quotidienne » . De ce fait, la deuxième moitié du XXème siècle et le XXIème siècle est qualifié « temps du tourisme triomphant » à cause de l’explosion du tourisme depuis 1950. Cependant, il faut admettre que la recherche ne se limite pas dans ce phénomène binôme à cause de la complexité de forme du tourisme et de ses activités connexes. Le tourisme devient aussi un terme complexe lorsqu’on le confronte à une approche économique. Les flux touristiques peuvent donc se catégoriser en trois concepts : l’espace-temps touristique, la prospective qui révèle des germes importants de changement et la systémique, à savoir l’espace-temps touristique comme système global, car l’organisation spatiale du tourisme est présentée à divers niveaux géographiques.

Contrairement à certains autres types de tourisme, comme le tourisme balnéaire ou de montagne, le tourisme culturel n’est pas lié à un type de territoire spécifique, mais peut se pratiquer partout. Claude ORIGET DU CLUZEAU (2000, p.3) définit le tourisme culturel comme « un déplacement (d’au moins une nuitée) dont la motivation principale est d’élargir ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte d’un patrimoine et de son territoire ». Elle ajoute que la notion de déplacement est primordiale dans le tourisme culturel, car c’est cette notion qui différencie le tourisme culturel des pratiques culturelles des habitants d’un territoire. L’auteur étend le tourisme culturel à d’autres types de tourisme « occasionnellement culturel », c’est-à-dire un tourisme contenant des «séquences culturelles », mais n’ayant pas pour but principal la recherche de connaissances. Il est possible d’affirmer également que le tourisme culturel est une quête à la fois de connaissance et de sens (AMIROU, 2000, p 12). En effet, ce tourisme consacre les choses qui nous sont lointaines, que ce soit dans l’espace, dans le temps, ou au niveau de notre entendement.

Les acteurs du tourisme et de la culture

Claude ORIGET DU CLUZEAU définit trois types de touristes culturel : le premier concerne les « monomaniaques », qui sont passionnés par un sujet précis, le second les « boulimiques », qui s’intéressent fortement à tout ce qui est culture, au sens général, qui souhaite tout découvrir sur tout, et le dernier les « occasionnels», qui ont une pratique culturelle occasionnelle, sur des thèmes divers. C’est la clientèle touristique la plus nombreuse. Ces touristes font le choix de réaliser une « séquence culturelle », comme ils choisiraient une autre offre au cours de leurs vacances. Ils se concentrent plus sur le divertissement que sur le savoir en se focalisant sur les offres culturelles situées dans un périmètre relativement proche de leur lieu d’hébergement.

La relation entre patrimoine culturel et tourisme

La mise en tourisme d’un territoire permet d’assurer son développement à différents niveaux : social, économique, culturel… Pour le cas des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, cette mise en tourisme aura un impact dans la vie socio-économique de la population locale, surtout pour les trois quartiers concernés : le quartier d’Ambato, d’Antanetibe et d’Ambatomanga.

Au niveau culturel, la mise en tourisme est en effet souvent l’un des moteurs de la sauvegarde et de valorisation du patrimoine. A part la nécessité de proposer une offre touristique culturelle de qualité, de nombreuses actions sont menées par des professionnels du tourisme concernant la gestion, la préservation, la sauvegarde ou la valorisation du patrimoine culturel. De plus, les retombées économiques induites par le tourisme permettent un développement de ces actions. Dans notre cas, il s’agit donc du tissage de rabane et de l’art de forger. Lorsqu’un touriste pratique le tourisme culturel, il s’intéresse à l’histoire du lieu, aux savoir-faire des populations, à leur art, à leurs coutumes. Il peut participer à des manifestations, des représentations, etc. Il souhaite donc découvrir les différentes facettes du territoire visité et la culture de la population locale. Cependant, selon Rachid Amirou , ce n’est pas son unique motivation : à travers son voyage, le touriste est en quête de son identité propre, et la rencontre avec la population locale fait partie de sa quête identitaire. En effet, la confrontation avec le mode de vie de cette population, avec ses us et coutumes, son histoire, etc., permet au touriste de construire ou de renforcer son identité, grâce aux interactions qui se produisent lors de son séjour. La Charte de l’ICOMOS définit d’ailleurs le tourisme comme l’un des « principaux véhicules d’échanges culturels » . Cet échange est à double sens: il y a un enrichissement mutuel des deux populations, la population locale et les touristes. A part cet apport mutuel, il nous est possible d’affirmer que le tourisme culturel joue un rôle important à la fois dans la compréhension, mais également dans le respect des différentes cultures.

Les matériaux utilisés

Les outils de collecte de données et d’informations

Durant la réalisation de ce travail de recherche, les matériaux suivants ont été nécessaires pour pouvoir collecter les données et les informations nécessaires :
– Brochure de l’ORTANA sur les randonnées effectuées dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga le mardi 28 Octobre 2014
– Monographie (2014 et 2015) des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga
– Ouvrage sur le tourisme culturel et sur le tourisme en général
– Ouvrage sur le patrimoine et la patrimonialisation
– Ouvrage sur notre zone d’étude
– Article sur le patrimoine
– Les codes du patrimoine .

Les outils théoriques

Dans la réalisation de notre travail de recherche, nous avons adopté trois différentes théories :
– Le culturalisme de Boyer (2003)
– La théorie de Cazes (1992) sur la diversité et la complexité de l’“objet tourisme”
– La stratégie du marketing mix (les 4P) de Philip Kotler .

Le culturalisme de Boyer (2003) 

Cette théorie consiste à étudier la diversité des organisations humaines dans le temps et l’espace et surtout il cherche à rendre compte d’un phénomène particulier, l’intégration sociale. Elle se focalise aussi sur l’intégration sociale de l’individu, influence de la culture et des habitudes culturelles d’éducation sur la personnalité de base des individus. Plusieurs culturalistes ont chacun leur vision sur cette théorie. Le plus adapté à notre sujet est de celle de Marc Boyer car il s’intéresse à la fois à la science du tourisme et au paradigme culturaliste. Selon Marc Boyer, sa vision sur le tourisme et la culture se prononce comme suit : “Tourisme, ensemble des phénomènes résultant du voyage et de séjour temporaire de personnes hors de leur domicile quand ces déplacements tendent à satisfaire, dans le loisir, un besoin culturel de la civilisation industrielle”. Le sens du mot culture pour Boyer est celui de la sociologie, “participation, échange, processus” qui fait de la “communication” une “démarche de culture”. En outre, il identifie trois fonctions libératrices du tourisme : le délassement qui délivre de la fatigue, la distraction qui délivre de l’ennui, le développement qui délivre de la médiocrité de la vie quotidienne.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I. PRESENTATION DES DEUX COMMUNES, DE L’OBJET DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE
Chapitre 1. Contextualisation
1.1. Sujet de recherche
1.2. Description de la zone d’étude
1.2.1. La commune rurale d’Alarobia
1.2.2. La commune rurale d’Ambatomanga
1.3. Justification du choix du thème et terrain
1.4. Intérêt de l’objet de recherche
1.4.1. Intérêt global
1.4.2. Intérêt spécifique
1.5. Problématique et hypothèses de recherche
1.5.1. Problématique
1.5.2. Hypothèses
1.6. Objectif général et spécifique
1.6.1. Objectifs généraux
1.6.2. Objectifs spécifiques
Chapitre 2. Le tourisme culturel
2.1. Tourisme et culture
2.2. Les acteurs du tourisme et de la culture
2.3. La relation entre patrimoine culturel et tourisme
Chapitre 3. Les matériaux utilisés
3.1. Les outils de collecte de données et d’informations
3.2. Les outils théoriques
3.2.1. Le culturalisme de Boyer (2003)
3.2.2. La théorie de Cazes (1992) sur la diversité et la complexité de l’objet « tourisme »
3.2.3. La stratégie du marketing mix (les 4P)
Chapitre 4. Méthodologie de travail
4.1. Observation
4.1.1. Observation non participante
4.1.1. Observation à découvert
4.2. Interview et entretien
4.3. Recherche sur internet
PARTIE II. RESULTATS ET LOGIQUE STRATEGIQUE DU RECHERCHE
Chapitre 5. Patrimoine des communes, un produit touristique
5.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe
5.1.1. Identification du produit
5.1.2. La préparation des fils de raphia
5.1.3. Teinture du fil de raphia
5.1.4. Le travail de tissage proprement dit
5.1.5. Mode de distribution et politique de prix
5.2. La forgerie dans le quartier d’Ambato
5.2.1. Les produits de la forgerie
5.2.2. La politique de prix et le mode de distribution
5.2.3. Des méthodes traditionnelles
5.3. La fromagerie dans la commune rurale d’Ambatomanga
5.3.1. Historique de la fromagerie dans le village d’Ambatomanga
5.3.2. Un des modes de fabrication du fromage à Ambatomanga
5.3.3. Etude comparative de la fromagerie FIVATSY et Coop Fi
5.4. Ambatomanga, une histoire authentique
5.4.1. Une population à forte caractère
5.4.2. Les fossés du village, une arme contre la conquête
5.4.3. Ambatomanga, portail de l’Imerina
5.4.4. Ambatomanga : « un grand marché d’esclaves »
5.5. Le patrimoine culturel immobilier dans le village d’Ambatomanga
5.5.1. Le patrimoine architectural des Communes
5.5.2. Le patrimoine culturel propre du village
Chapitre 6. Analyse de l’environnement interne et externe
6.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe
6.2. La fromagerie FIVATSY
6.3. La Coopérative FI
6.4. La forgerie dans le quartier d’Ambato
6.5. Le patrimoine culturel immobilier
Chapitre 7. Proposition de solutions
7.1. Recommandations pour le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe
7.2. Recommandations pour le travail de forge dans le quartier d’Ambato
7.3. Recommandation pour la fromagerie FIVATSY
7.4. Recommandations pour la Coopérative Fi
7.5. Recommandations pour le patrimoine culturel immobilier
PARTIE III. PROJET PROFESSIONNEL : MISE EN PLACE D’UNE FERME AUBERGE
Chapitre 8. Présentation du projet
8.1. Identification du projet
8.2. Présentation des promoteurs
8.2.1. Les activités agricoles des paysans
8.2.2. Les artisans d’Ambato et d’Antanetibe
8.3. Les objectifs du projet
8.3.1. Objectif général
8.3.2. Objectifs spécifiques
8.3.3. Objectifs opérationnels
8.4. Etude de faisabilité
8.4.1. Etude de faisabilité commerciale
8.4.2. Analyse PESTEL
8.4.3. Synthèse des menaces et des opportunités
8.4.4. Faisabilité financière
8.4.5. Faisabilité physique et technique
8.5. Les ressources humaines
8.6. Les activités reliées au projet
8.5.1. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les tisseurs du quartier d’Antanetibe
8.5.2. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les forgerons du quartier d’Ambato
8.5.3. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les fromageries existantes dans le village
8.7. Le cycle de vie du projet
8.6.1. Phase de lancement
8.6.2. Phase de développement
8.6.3. Phase d’opération et de réalisation
8.8. Les méthodes de planification du projet
8.7.1. L’élaboration de la liste des tâches
8.7.2. Le réseau PERT
8.9. Perspectives du projet dans le futur
8.8.1. Sur le plan économique
8.8.2. Sur le plan social
8.8.3. Sur le plan environnemental
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
ANNEXES

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