DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX
NOTION DE COGNITION INTER ET INTRASPÉCIFIQUE
Fondements de l’éthologie cognitive
La cognition animale correspond à l’approche scientifique des différents processus mentaux sollicités par chaque être vivant et qui conduisent à l’accomplissement d’un comportement. Plus simplement, c’est une science qui nous permet de comprendre comment l’animal réfléchit et comment il manipule les différents concepts. Chaque espèce animale va avoir des facultés cognitives qui lui sont propres et réparties de façon différente.Au cours de l’évolution de nombreux éthologistes se sont essayés à définir l’éthologie cognitive. C’est au cours de l’antiquité que tout débute. Aristote (né en 384 avant JC) est le premier à se lancer dans ce débat. C’est ainsi que se sont posées les règles de l’animal considéré comme un objet et qui répond simplement à un stimulus sans l’analyser. C’est un peu dans la même optique que plus tard Descartes (1596-1650) définit l’animal comme un « animal-machine » qui ne serait capable d’aucune pensée ni activité morale. Cette vision a été critiquée ardemment. En effet, la réaction d’un animal à une stimulation que nous définissons, nous (être humain), comme étant douloureuse ne tarde pas à faire pousser des cris aux animaux ou à les faire se débattre. Ces réactions ne semblent pas définir des réactions de bien être selon François Bernier (1625- 1688). C’est ensuite avec Darwin (1809-1882) que commence l’éthologie moderne à partir de sa théorie de la sélection naturelle qu’il publie dans le livre « On the origin of species » en 1859. Il postule dans son deuxième ouvrage « The expression of the emotions in man and animals » que les processus mentaux développés par les animaux sont de même nature que ceux de l’homme mais qu’ils sont utilisés à des degrés différents. C’est pourquoi, le canon de Morgan stipule que toute activité comportementale doit être interprétée comme la conséquence d’une activité mentale en considérant au premier abord toujours l’activité mentale la moins élevée possible. Il ne faut donc pas extrapoler sur les capacités des animaux. Malgré ceci, quelques philosophes se sont engouffrés dans les théories anthropomorphiques donnant aux animaux des capacités humaines sans preuves scientifiques (Georges Romanes en est un exemple). Cette thèse va ainsi susciter la révolte de ses contemporains et on voit réapparaitre au XXème siècle les théories de « l’animalmachine » qui vont former le courant behaviouriste.
L’éthologie cognitive contemporaine
L’éthologie cognitive actuelle consiste à provoquer un comportement pour obtenir une réponse à une question qui a été posée.Cela correspond à rechercher les processus mentaux mis en œuvre dans le règne animal et la façon dont ils sont utilisés. Les apprentissages de réponses ou de lieu en sont des exemples.Une des questions qui s’est posée est: l’animal est-il capable ou non de se représenter l’espace spatial dans lequel il évolue ? Pour y répondre Tolman et Hull en 1946 ont réalisé une expérience mettant des rats en situation dans un labyrinthe.Deux populations de rats sont étudiées. Une première qui a toujours l’alimentation au point N et qui est de façon alternative mise au point D ou D’, ce qui va nécessiter que les rats tournent soit à gauche, soit à droite. La deuxième population de rats est mise en D quand la nourriture est en N et en D’ quand la nourriture est en N’. Les rats devront donc toujours tourner à droite. Il semblerait qu’en résultat à cette expérience, l’acquisition de la réponse « tourner à droite » est plus difficile que l’apprentissage d’un lieu. L’hypothèse de Tolmann selon laquelle l’apprentissage passerait par la connaissance des relations spatiales plutôt que la connaissance de structures motrices serait donc vérifiée. Les rats ayant pris connaissance du labyrinthe peuvent le parcourir sans erreur. Ceci montre leur capacité à élaborer une carte mentale. On étudie ainsi la réponse comportementale spontanée de l’animal (capacité d’habituation ou de mémorisation, mais aussi la réponse apprise par apprentissage (conditionnement). Les animaux élaborent des stratégies dans l’ensemble des domaines de la vie quotidienne en fonction de leurs capacités cognitives.
C’est ainsi qu’il est intéressant de savoir ce qu’il en est, en ce qui concerne la cognition intraspécifique et interspécifique.
La cognition inter et intraspécifique
Il convient de savoir si les animaux sont capables de discerner les différents individus de leur propre espèce en fonction des divers attributs sociaux (sexe , race…). Inbal Ben-Ami Bartal et al. (2014), ont cherché à mettre ceci en évidence en réalisant l’expérience suivante : un rat ne reçoit de la nourriture qu’en présence d’un congénère précis. Avec les autres il ne reçoit rien. Le résultat de l’expérience montre qu’un rat est capable de discriminer deux congénères.La cognition interspécifique quant à elle, est régie par la domestication de l’animal en ce qui concerne les animaux proches de l’homme et en particulier le chien. En effet, en plus de la proximité et de l’apprivoisement, l’homme a instauré un niveau de familiarisation et de dépendance de l’animal envers l’être humain. Les besoins éthologiques spécifiques ont largement été modifiés (Giffroy 2008). Les interactions homme – chien ont montré la très grande capacité du chien à utiliser les signaux humains et à s’en servir. (Hare et al, 2002) au contraire du loup (plus lent ou incompétent pour fournir une réponse suite aux indices donnés par l’homme); Le loup n’est par exemple pas du tout réceptif à une indication spatiale faite en pointant le doigt dans une direction précise. Le chien regardera vers la zone indiquée par l’homme. Il va rapidement se servir de l’humain pour faire face à une situation qu’il ne peut résoudre seul (Miklosi et al, 2003). La cognition interspécifique mise en œuvre ici est plutôt de nature coopérative et non compétitive. Le chien est un être doué de flexibilité mentale et comportementale compte tenu de l’environnement qui lui est imposé par l’homme et qui s’éloigne de ses besoins éthologiques initiaux (recherche d’alimentation, comportement sexuel…). Au sein de telles organisations on peut s’intéresser à l’innovation cognitive.
Notion de cognition évolutive
Celle-ci correspond aux différentes procédures cognitives nouvellement formulées dans l’esprit des individus pour faire face à leur environnement (que l’interaction mette en jeu un homme, un objet ou tout élément de l’environnement). Il s’agit de tactiques non encore utilisées auparavant. La grande plasticité cognitive de l’espèce canis familaris montre clairement un exemple fascinant de cette possible innovation cognitive. L’homme, lui aussi bien évidemment, est une bonne représentation de cette plasticité cognitive mais il l’est encore plus compte tenu de sa capacité à provoquer de l’innovation chez d’autres espèces.Mais peut-on parler d’innovation cognitive au sein même d’une espèce. De nombreux comportements chez les oiseaux peuvent nous faire penser qu’une grande capacité d’imagination se développe chez eux. Une mésange qui soulève l’écorce des arbres pour chercher sa nourriture a eu l’idée d’aller soulever les couvercles en cartons des bouteilles de lait pour en boire le contenu (J. Vauclair 1996). Mais selon Galef, 1976, ces types de comportements observés ne sont développés que dans un environnement particulier sous modifications humaines. Il est donc difficile d’en tirer des conclusions.
La prédation et la cognition
La prédation est une des forces les plus puissantes de la sélection naturelle. En effet, une erreur de comportement peut rapidement conduire à la mort des individus contrairement aux autres types d’interactions sociales. Mais le comportement de fuite face aux prédateurs ne serait par contre pas lié à l’évolution cognitive. Pour se défendre contre la prédation une adaptation commune concernerait surtout la formation de groupes sociaux avec pour bénéfice l’effet de dilution. Ceci est moins présent chez les primates non humains qui, eux, forment des groupes sociaux selon la parenté ce qui nécessite des capacités cognitives plus complexes.Le comportement du prédateur quant à lui (de chasse autrement dit) nécessite des stratégies d’approches bien précises. Ces stratégies mettent en jeu les capacités cognitives utilisant les différentes voies sensorielles de l’animal. Une étude menée par Huveneers (2015) montre que les requins blancs utilisent le soleil pour chasser. Ils attaquent les proies en se dirigeant avec le soleil dans le dos. Des hypothèses ont été formulées: est-ce pour améliorer la vision ? Est-ce pour être moins détectable par les proies ? La raison n’est encore pas connue.
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION
PHYLOGENESE ET ONTOGENESE
I. PHYLOGÉNÈSE
1. BASES GÉNÉTIQUES
2. ORGANISATION SOCIALE DU CHIEN
3. NOTION DE COGNITION INTER ET INTRASPÉCIFIQUE
II. ONTOGENESE
1. DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX
a. DEVELOPPEMENT CEREBRAL
b. SYNAPTOGÉNÈSE
2. DÉVELOPPEMENT SOCIAL
a. NOTION DE PÉRIODES SENSIBLES
b. PRINCIPES DE BASE DES APPRENTISSAGES
b.1. ÉTAPES
b.2. COMMENT SE FONT LES APPRENTISSAGES ?
c. COMPORTEMENTS INDÉSIRABLES
c.1. ANORMAUX
Hypersensibilité Hyperactivité (HSHA)
Syndrôme de privation sensorielle
2 Dyssocialisation
c.2. NORMAUX : PRÉDATION/ AGRESSION
III. AGRESSION ET PRÉDATION
1. DÉFINITIONS
a. PRÉDATION
b. AGRESSION
c. AGRESSION/PRÉDATION
2. LES BASES NEUROPHYSIOLOGIQUES
PARTIE EXPÉRIMENTALE : ETUDE RETROSPECTIVE DE CAS CLINIQUES.
FREQUENCE DES CAS DE PREDATION EN CLIENTELE CANINE ET ANALYSE DES CAS CLINIQUES FOURNIS
I. POSITION DU PROBLÈME
II. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
III. ANIMAUX, MATÉRIEL ET MÉTHODES
1. SÉLECTION DES VÉTÉRINAIRES ENQUÊTÉS
2. ANIMAUX
3. MÉTHODE
IV. RÉSULTATS
1. INCIDENCE DE LA PRÉDATION
2. CAS CLINIQUES
a. MOTIF DE LA CONSULTATION (ORIGINE D’APPARITION DU COMPORTEMENT)
b. DÉROULEMENT DES CONSULTATIONS
b.1.ÉTAPES
Matériel et objectif
Examen à distance
Examen clinique somatique rapproché
Entretien avec les propriétaires
Bilan comportemental
Diagnostic et traitement
b.2. SUPPORTS PRÉSENTÉS
Vidéos
Récit des faits écrits
Tests de mise en situation réalisés
V. DISCUSSION
1. RÉPONSES OBTENUES ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
2. CONDUITE DE LA CONSULTATION
3. DIAGNOSTIC
4. DÉCISION PRISE
5. LEGISLATION
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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