La fonction de la demande de monnaie
Traditionnellement, la théorie économique distingue trois fonctions de la monnaie ; celle de numéraire ; celle de valeur et celle de réserve liquide. Une autre tradition issue de la macroéconomie porte sur la définition exacte de la demande de monnaie. Le motif de détention de monnaie lié aux transactions a été beaucoup développé dans le modèle Keynésien, puis associé au motif lié à la spéculation dans le cadre d’un choix de porte feuille. La demande de monnaie est fonction de coût de transaction, de l’incertitude sur le prix relatif et les rendements de l’actif. L’introduction de revenu permanent par Friedman (1956) est une orientation vers la maximisation inter temporelle de l’utilité de la consommation, dont la demande de monnaie n’est qu’une résultante. Sur la base d’une hypothèse d’anticipations rationnelles de la nouvelle économie classique et des changements intervenue dans la théorie, on a tenté alors l’efficacité des modèles économétriques. On sait d’après Marc Callun et Good Friend que dans de tels programmes, où le critère à maximiser est une utilité de la consommation et du loisir, la monnaie permet de réduire le temps passé à acheter. Tous ces développements visent à des aménagements de la fonction de demande de monnaie destinés à mieux résister aux tests empiriques.
L’offre d’une assurance liquidité par la banque
La contrainte de liquidité rencontrée par l’entreprise est vue sur trois périodes.
-En t=0, des investisseurs apportent leur financement aux projets d’entrepreneurs qui vont s’achever en t=2 et dont on suppose qu’ils ont une valeur nette positive. Tous les agents sont neutres au risque. Ils n’ont pas non plus pour le présent de préférence qui prendrait les formes de facteurs d’actualisation. Ces deux hypothèses permettent de concentrer sur la seule dimension liquidité.
-En t=l, un besoin de financement nouveau apparaît, d’un montant inconnu en t=0, et qui est indispensable à l’aboutissement du projet. Ce rapport supplémentaire m’engendre qu’un bénéfice privé pour l’entrepreneur et n’augmente pas en revanche, la richesse des investisseurs. Ce besoin nouveau est donc un besoin de pure liquidité, sans valeur crée en contrepartie pour les investisseurs externes. On montre dans ces conditions que le contrat qui s’établit entre les investisseurs et les entrepreneurs n t=0suppose pour être efficient :
-Que l’entreprise ait un financement externe maximal
-Que l’entreprise accepte de satisfaire un ratio de liquidité et détienne une partie des fonds reçu sous forme de titres liquides à l’actif.
Les titres liquides considérés permettant d’obtenir une unité de numéraire en t=l. Leur prix en t=0 peut dépasser l si la demande des entreprises, issue de la gestion de leurs contraintes de liquidité et du contrat passer avec les investisseurs, excède l’offre de ces titres. La demande de liquidité émanant des entreprises peut être satisfaites de plusieurs manières : par l’offres de titres d’état liquide ou de titres liquides d’entreprises, les quels seront conservés à l’actif ; ou bien par une ligne de découvert bancaire. Diamond (1977) et Holmström et Tirole (1998) caractérisent la modalité de l’offre de liquidité correspondant à un optimum de Pareto. Le thème de l’intermédiation de la liquidité s’est longtemps concentré sur la création monétaire opérée par les banques : le multiplicateur du crédit, la maîtrise de l’inflation, le statut de rouage de la politique monétaire du secteur bancaire.
Les modèles inspirés du CAPM
Parallèlement, la théorie du portefeuille qui débouche sur des modélisation très mathématisés et très unifiantes du problème des marchés financiers. Le capital “Asset pricing Model” (Sharpe, 1964) et son schéma de frontière efficient marquent une étape importante. Dans ces modèles, qui empruntent beaucoup aux théories de Markowiz et Sharpe, l’exploitation bancaire s’assimile à une position du marché totalement adossée. La banque est placée cette fois sur un marché concurrentiel, elle est « price taker ». Son choix porte sur le volume des prêts et de dépôts aux taux de rendement obligatoire. Elle est averse au risque et fait une maximisation de type frontière efficiente, rendue possible par l’existence d’une co-variance entre prêts et dépôts. La banque maximise un critère d’utilité fonction de la moyenne et de la variance des profits. Mais lien avec les théories de la structure des taux d’intérêts est encore insuffisant, voire absent. Les taux sur les prêts et dépôts bancaires, caractérisés par une matrice de variance co-variance, sont en revanche distingués des taux de marché. D’après ce type de modèles, toutes les banques devraient avoir le même bilan, correspondant au portefeuille efficient.
Les formes de monitoring
Le contrat de prêt ne résout qu’une fraction du problème posé par l’asymétrie d’information. Plus la surveillance se ressert, plus est minimal, mais aussi plus se réduit l’indication de l’entrepreneur à la recherche du profit. Pour Lacker (1990, 1991), l’ajout d’un collatéral au contrat de prêt élimine la désincitation. Gorton et Kahn en 1992 relèvent l’ambivalence des intentions deux protagonistes : le prêteur peut avoir intérêt pour inciter l’emprunteur à l’avantage de prudence ; de son côté l’emprunteur est disposé à supporter un taux d’intérêt plus élevé pourvu qu’il dissuade le prêteur d’avoir recours à la liquidation- sanction. Besanko et Kanatas en 1993 enfin souligne que l’indication de la banque a poussée l’entrepreneur à faire son meilleur effort augmente avec la taille du prêt.
Les années 60-75 : de l’indépendance à la révolution sociale
Le système financier de Madagascar ne fonctionnait pas de manière autonome. Il dépendait du système financier français car Madagascar fait partie de la zone Franc. La politique financière et monétaire était menée par la banque de Franc. Le système financier était composé d’une demi-douzaine de banques commerciales. Pour la plupart des filiales de banques françaises. (Les compagnies d’assurances étaient des filiales). On peut dire que lors de cette période, le système financier satisfait les besoins de l’économie de traite qui soutenait à l’époque. Les échanges commerciaux des anciens comptoirs coloniaux et dans une moindre mesure, les quelques industries implantées surplace
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Table des matières
Introduction générale
Partie I. APPROCHE THEORIQUE
Chapitre I : LA LIQUIDITE
Section 1 : La liquidité et la demande de monnaie
1.1. La demande de monnaie
1.1.1. La monnaie transaction et le concept de liquidité
1.1.2. La fonction de la demande de monnaie
1.2. L’offre de monnaie
1.2.1. L’offre de monnaie au plan macroéconomique
1.2.2. L’offre de monnaie par la banque
1.3. La contrainte de liquidité dans l’équilibre générale
1.3.1. « Monétariser » le modèle Arrow et Debreu
1.3.2. Les contreparties monétaire
1.3.2.1. Les créances sur l’extérieur
1.3.2.2. Le crédit interne
1.3.3. La création monétaire
Section 2 : L’assurance liquide des consommateurs
2.1. L’assurance contre le risque de liquidité
2.2. L’intermédiation de liquidité
2.3. Le risque de liquidité
Section 3 : L’assurance qualité des entreprises
3.1. La contrainte de liquidité de l’entreprise
3.2. L’offre d’une assurance liquidité par la banque
Chapitre II : LE RISQUE
Section 1 : L’apport de la théorie du portefeuille
1.1. La banque monopolistique
1.2. La modélisation du risque de défaut
1.3. Les modèles inspirés du CAPM
Section 2 : Modèle explicatif : banque et taux d’intérêt
2.1. Introduction
2.2. La banque : modèle dynamique multipériodes
2.2.1. Présentation des hypothèses
2.2.2. Présentation du modèle résolution
2.3. Interprétation des solutions
2.3.1. Le volume de prêt conditionné par le risque
2.3.2. Le rythme d’activité et les métiers de la banque
Section 3 : Les risque de marché et de taux d’intérêt global
3.1. Le risque de transformation
3.2. La gestion du risque de marché
3.3. La transformation dans la gestion bancaire
Chapitre III : L’INFORMATION
Section 1 : La notion d’intermédiation d’information
1.1. Le problème de l’asymétrie de l’information
1.1.1. Le rationnement de crédit
1.1.2. La relation entre le financeur et le financé
1.2. La banque comme monitor
1.2.1. La surveillance déléguée
1.2.2. Les formes de monitoring
1.2.3. Les effets de réputation et de rente
Section 2 : Les effets macro de l’intermédiation d’information
2.1. Sur la structure concurrentielle du secteur bancaire
2.1.1. Les économies d’envergure
2.1.2. Tests empiriques des économies d’envergure
2.1.3. Le modèle de universelle
2.2. Sur le financement de l’économie
2.2.1. Le possible blocage du système financier
2.2.2. L’accentuation des cycles réels
Section 3 : La réglementation bancaire
3 .1. La réglementation en question
3 .2. La réglementation optimale
Partie II : APPROCHE PRATIQUE
Chapitre I : LE SYSTEME FINANCIER MAGACHE
Section 1 : Historique
1.1. Avant 1975
1.2. Depuis 1998
Section 2 : Evolution
2.1. Les années 60-75 : de l’indépendance à la révolution sociale
2.2. Les années 76-85 : La nationalisations
2.3. Les années d’après 90 : Les reformes du système financier
Section 3 : Caractéristiques
3.1. L’offre bancaire et ses limites
3.1.1. Les ressources
3.1.2. Les remplois des banques
3.1.3 Une prédominance des crédits à court terme
3.1.4. Les difficultés d’accès au crédit bancaire
3.1.5 Des crédits concentrés sur les grandes entreprises
3.2 Les autres institutions financières
3.2.1 Le capital risque
3.2.2. Le crédit bail
3.2.4. Les établissement d’épargne contractuelle
Section 4 : Les marchés des bons de trésor
4.1. Le marché primaire des bons de Trésor par adjudication
4.2. Le marché secondaire du bon de trésor
Chapitre II : LA BANQUE CENTRALE ET SON SECTEUR D’ACTIVITE
Section 1 : Le secteur bancaire à Madagascar
1.1. Le système bancaire malgache
1.2. Les domaines d’intervention des Banques
1.3. La microfinance à Madagascar9
Section 2. La banque centrale de Madagascar
2.1. Présentation de la banque centrale de Madagascar
2.2. La banque Centrale et les Activités Bancaires et Financières
Section 3 : Analyse économique sur la Banque Centrale
3.1. La banque centrale et l’inflation
3.1.1. Définition de l’inflation
3.1.2. Effet de l’inflation sur le marché
3.1.3. La politique de la Banque Centrale contre l’inflation
3.2. La banque centrale et le crédit
3.2.1. Contrôle quantitatif du crédit
3.2.2. Contrôle qualitatif de crédit
Chapitre III : LES FONCTIONS, ROLES ET LIMITES DES BANQUES MALGACHES
Section 1 : Les fonctions des Banques Malgaches
1.1. La gestion du système de paiement
1.2. La mission d’intermédiation
1.3. Une mission d’assurance
1.4. Une mission de conseil
1.5. Une émission politique
Section 2 : Les économiques des Banques
2.1. Définition de la Banque donnée par l’article 1 de la loi du 13 juin 1941
2.2. Les rôles des Banques Malgaches
2.3. Les rôles de la banque sur la croissance économique
Section 3 : Les limites des Banques Malgaches
3.1. Par rapport aux milieux
3.1.1. En milieu urbains
3.1.2. En milieu rural
3.2. Par rapport au marché
3.2.1. Marché international
3.2.1.1. La conquête de nouvel clients
3.2.1.2. Les évolutions du Marketing mix
3.2.2. Marché bancaire Malgache
3.3. Par rapport aux crédits accordés
3.3.1. Le crédit à la consommation
3.3.2. Le crédit immobilier
3.3.3. Les crédits accordés aux entreprises
Conclusion
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