Développement de stratégies d’approche pour optimiser l’adoption et l’utilisation des foyers améliorés

La conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, de même que l’éradication de l’extrême pauvreté, sont les deux enjeux contemporains majeurs. La communauté internationale a reconnu que ces deux enjeux sont étroitement liés et requièrent une réponse coordonnée. Environ la moitié des 854 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde vivent sur des terres marginales, sèches ou dégradées. (DRYNET, 2008) et respectivement 72,6 % et 54,7 % de la population est pauvre et extrêmement pauvre (PNUD, 2006). L’impact de la dégradation environnementale est plus sévère pour ces populations pauvres dont les options de survie sont limitées. La recherche de ressources en énergie constitue une cause majeure de cette dégradation, surtout pour les forêts. La protection de la diversité biologique joue un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et contribue au développement durable. 70% de la population pauvre mondiale vit dans des zones rurales et dépend de la diversité biologique pour sa survie et son bien-être (PNUD, 2006).

Les conséquences directes de telle situation pour Madagascar sont la déforestation et la désertification qui deviennent de plus en plus rapides. L’île autrefois surnommée  » l’île verte « , devient  » l’ile rouge « . Ainsi, en 1972, la conférence des Nations unies à Stockholm a vu naître le courant environnementaliste à partir du constat de cette dégradation forestière dans le monde. Après, la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) a été adoptée en mai 1992 et ouverte à la signature lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement CNUED, en juin 1992. La biodiversité comprend la « diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ». La CDB a pour objectifs la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Madagascar a ratifié ces conventions.

PROBLÉMATIQUE

En plus du réchauffement climatique et de ses conséquences, le déboisement et la désertification posent des menaces sérieuses sur la biodiversité. Le besoin croissant en bois d’énergie et en charbon est l’une des menaces importantes car il porte atteinte à la faune et à la flore. Partout, la réduction de la consommation en bois est devenue une nécessité. Plus de 80 % des besoins en énergie sont tirés de la biomasse (DROUARD, 2010). Ce qui a un impact important sur l’Environnement.

Chaque année, près de 300 000 ha de forêts à Madagascar sont détruits ; une grande partie est due à l’exploitation pour fournir du combustible aux habitants. Par exemple, Antananarivo consomme 95 000 tonnes de charbon de bois par an. En cinq ans, le prix du sac de charbon a été multiplié par cinq (LEPLAIDEUR et Al, 1990). L’approvisionnement en bois-énergie est responsable de près de 90 % des prélèvements ligneux, sur la forêt, les plantations forestières, les agro-forêts, les savanes arborées, les arbres isolés… A Madagascar, pays encore faiblement urbanisé (70 % au moins de la population est rurale), mais en forte croissance démographique et urbaine, le bois d’énergie, en majorité sous la forme de charbon de bois, assure plus de 85 % des besoins énergétiques des ménages citadins. Une famille citadine consomme en moyenne 60-70 kg de charbon par mois (2 sacs standards en raison de 10 000Ar le sac). Ce qui correspond à 1/5 ème à 1/4 du salaire moyen (MALLET, 2009).

De plus, les foyers de cuisson les plus utilisés à Madagascar sont les foyers traditionnels rudimentaires (les toko telo et les fatapera) avec énergie polluante entrainant une recrudescence des maladies respiratoires par les fumées ainsi que l’augmentation des émissions de gaz CO2 dans l’air.

Or, toutes les études ont montré que les foyers dits « améliorés » permettaient, à condition d’être bien utilisés, d’économiser 25 à 30% d’énergie. Bien étudiés, ils limitent les déperditions de chaleur et donc la consommation de bois ou de charbon. De nombreux modèles ont été diffusés, métalliques dans les zones urbaines où les tôles sont faciles à trouver, en terre dans les campagnes. Certains, comme les foyers essentiellement construits et vendus à Madagascar, allient la robustesse du métal aux performances de la terre cuite qui conserve mieux la chaleur. Chaque pays dans le monde a mis au point ses propres foyers adaptés aux habitudes culinaires locales. Le foyer à biomasse « fatana Pipa » est également un foyer amélioré fabriqué semi industriellement par des producteurs malagasy en utilisant des réfractaires pour économiser la chaleur. Les emballages métalliques (Des tôles de vieux fûts ou de carcasses de voiture) servent pour la protection des parties en terre cuite et aident également au transfert de la chaleur.

Pour la plupart des pays du monde, les foyers améliorés, n’entraînent pas un changement brutal des habitudes culinaires, mais progressif en suivant quelques étapes. Ils aident à la prise de conscience des populations sur la nécessité de ménager les ressources en bois et vont souvent de pair avec des actions de sensibilisation sur la protection de l’environnement et le reboisement .

A Madagascar, l’arbre représente 82% de l’énergie consommée. La demande, évaluée à plus de deux fois de l’offre est estimée à 6,5 millions de tonnes Équivalent Bois (LEPLAIDEUR et al, 1990). Le problème est qu’il est très difficile de convaincre les citoyens à adopter et utiliser effectivement les foyers améliorés malagasy. Par suite du manque de sensibilisation sur les foyers, les avantages et les impacts sur l’environnement suite aux contraintes budgétaires et le coût élevé de la publication des recherches, la production et la communication du produit constituent donc un lourd investissement pour les producteurs. A première impression, le prix des foyers améliorés n’est pas encore abordable pour les ménages malagasy par rapport aux foyers traditionnels. Aussi, nous faut-il d’autres approches de diffusion pour convaincre les ménages Malagasy.

Foyers traditionnels à trois pierres « Fatana kitay »

Le foyer traditionnel est constitué de trois pierres disposées en triangle ou d’un ferraillage à trois côtés pour assurer la stabilité du récipient de cuisson. Le feu est ouvert donnant de la chaleur sur toute la surface du récipient.

Le combustible utilisé est principalement le bois de chauffe ramassé dans la plantation forestière, le reliquat forestier, la forêt naturelle et secondaire, …. Pour un repas ce foyer traditionnel à trois pierres arrive à consommer 2 à 3kg de bois en milieu rural (J. PREVOST juin 2009).

Les ruraux malagasy les utilisent comme principale énergie dans les cuissons pour les foyers traditionnels ainsi que les urbains notamment dans les gargotes et les grandes pizzerias au feu du bois à Antananarivo. Cependant, les combustibles utilisés sont presque à bon marché et les ménages ont tendance à les gaspiller. De plus, l’efficience de l’énergie apportée est très faible.

La satisfaction de besoin en énergie obtenue à partir de la biomasse accélère beaucoup la diminution du couvert forestier avec un taux allant de 25 % de 40 %. La plupart des ruraux et 95% des urbains utilisent tous des bois de chauffe pour la cuisson (MEEF, 2004).

Foyer à charbon « fatapera »

La conception de foyer traditionnel à charbon à Madagascar est très simple, fabriquée artisanalement avec la chemise en tôle, disposée de manière à supporter la base de la marmite, oblige les fumées chaudes à transférer de la chaleur sur la paroi et évite aussi l’action néfaste des courants d’air.

Le foyer à charbon traditionnel consomme 2.92 kg de charbon par jour pour les ménages à 5 personnes et 1.75 kg pour les « fatana mitsitsy » (Tany Meva, 2007).

A la campagne, les ménages utilisent rarement du charbon de bois. Ils en fabriquent essentiellement pour la vente. D’après USAID en 2007, les statistiques de consommation du charbon en milieu rural est de 10m3/personne par mois . En  avec l’utilisation du bois de chauffe et d’après l’enquête, les ménages ont besoin de foyer pour les charbons. Ils peuvent ainsi utiliser des « fatapera » traditionnels valant Ar 3000 l’unité avec une durée de vie de 3 mois ou des « fatana mitsitsy » à Ar 6000 avec une durée de vie de 7 mois.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : METHODOLOGIE
I-1 Problématique
I-2 Hypothèses
I-2- 1 Hypothèses
I-2- 2 Indicateurs de vérification
I-3 Collecte des données
I-3 -1 Recueils des données
I-3 -1-1 Collecte de données par observation
I-3 -1-2 Collecte de données sur terrain
I-3-2 Traitement et analyse des données
I-3-2-1 Dépouillement et saisie des données
I-3-2-2 Traitement
PARTIE II : RESULTATS ET INTERPRETATION
CHAPITRE 1 : Connaissance et impact des foyers améliores sur les ruraux
II- 1-1 Caractéristiques du foyer amélioré « fatana pipa »
II-1-2-Ancien foyer utilisé
II-1-2-1 Foyers traditionnels à trois pierres « Fatana kitay »
II-1-2-2 Foyer à charbon « fatapera »
II-1-3-Avantages et inconvénients de chaque type de foyer
II-1-3-1 Avantages
II-1-3-2 Inconvénients
II-1-3-3 Le niveau de connaissance de foyers « fatana pipa» au niveau des ménages n’ayant pas encore ces foyers
CHAPITRE 2 : Facteurs économiques et politiques contribuant a la facilitation de l’usage des foyers améliores
II-2-1 Évolution nombre de clients en fonction de l’évolution des prix
II-2-1-1 Frais entrant dans la formation et fixation du prix du foyer amélioré
II-2-1-2 Prix des foyers améliorés
II-2-2 Evolution des clients en fonction de la gamme des prix des foyers améliorés
II-2-3 Evolution des clients en fonction des mesures prises par l’Etat
CHAPITRE 3 : Facteurs techniques et sociaux contribuant a la facilitation de l’usage des foyers améliores
II-3-1 Temps alloué à l’usage du foyer
II-3-1-1 Mise en route du foyer amélioré « fatana pipa »
II-3-1-2 Comparaison du temps alloué aux foyers amélioré et à l’ancien foyer utilisé
II-3-2 Coût d’investissement pour l’usage du foyer
II-3-2-1 Installation du foyer amélioré « fatana pipa »
II-3-2-2 Entretiens à faire pour le foyer amélioré « fatana pipa»
II-3-2-3 Comparaison du Coût d’investissement pour les deux types de foyers (ancien et amélioré)
PARTIE III : DISCUSSIONS
CHAPITRE 1 : Sur la méthodologie
III-1-1 Points forts
III-1-2 Limites
CHAPITRE 2 : Sur les hypothèses
III-2-1 Hypothèse 1 : La méconnaissance des avantages des divers foyers améliorés freinent les motivations des ruraux malagasy à les adopter et à les utiliser effectivement divers
III-2-2 Hypothèse 2 : La difficulté de l’accès aux foyers améliorés empêche les ruraux malagasy à les adopter et à les utiliser effectivement malagasy
III-2-3 Hypothèse 3 : La complication des modes d’utilisation des foyers améliorés bloque les ruraux à les utiliser et les adopter pipa
CHAPITRE 3 : Sur les recommandations pratiques
III-3-1 Méthodologie
III-3-2 Stratégies à appliquer
III-3-2-1 Protection de l’environnement et dégradation de la forêt
III-3-2-2 Protection de l’environnement et valorisation des déchets
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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