Développement de la production de neige en tenant compte des spécificités et les contraintes locales

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Une pratique ancienne pour les opérateurs de domaines skiables

Si la production de neige comme sujet médiatique a gagné en importance ces dernières années, son usage et sa banalisation dans la filière des sports d’hiver s’avèrent plus anciens. Une étude des archives du magazine Montagne Leaders1 permet de constater que les questionnements associés à la production de neige sont relativement anciens dans ce secteur. Le magazine, fondé en 1975, propose dès ses premiers numéros (n°5 – avril 1976, n°6 – juin-septembre 1976 et n°8 – décembre-janvier 1977) des articles dédiés à la production de neige dont un article traitant spécialement de la dimension économique de cette pratique. Dans les années suivantes, on note plusieurs publireportages sur les progrès techniques (n°12 de septembre-octobre 1977 et n°19 d’avril-mai 1979) ou sur des nouvelles installations en production de neige (n°23/24 de mars-avril 1980) rédigés par des fabricants d’enneigeurs. En mars 1981, le magazine lui consacre un dossier spécifique de 20 pages, intitulé « Neige artificielle. L’ère du canon », avec le texte suivant : « Faute de neige, la zone de montagne des Alpes du Sud vient de perdre près de 15 milliards de centimes et songe à se déclarer « zone sinistrée ». Avec des installations de production de neige, il eut été possible de limiter les effets de cette situation catastrophique. Aujourd’hui si la neige de culture ne peut pas tout, elle permet cependant beaucoup et tend à devenir à l’industrie touristique d’hiver, ce que l’irrigation est à l’agriculture » (extrait Aménagement et Montagne n°28 – février/mars 1981 – p.23)
La taille du dossier – 20 pages -, alors que les premiers magazines comptent une cinquantaine de pages au total – ainsi que l’extrait du chapeau sont révélateurs de l’attention accordée dès cette époque à la production de neige au sein de la profession. Le magazine indique que les stations de Flaine, Val Cenis (Alpes du Nord), de la Bresse (Vosges), et de Métabief (Jura) sont déjà équipées en production de neige. Enfin, dès le lancement des premières enquêtes annuelles sur les investissements réalisés par les opérateurs de domaines skiables au début des années 1990, le magazine Aménagement et Montagne tient compte de la production de neige parmi les investissements considérés dans son enquête.
Dans sa dernière campagne de communication en 2018, DSF considérait la production de neige comme un « élément essentiel et incontournable de l’économie des zones de montagne » (DSF et al., 2018). DSF met en avant la production de neige comme un élément permettant de réduire l’exposition à l’aléa climatique des opérateurs de domaines skiables. Pour étayer cette position, DSF et l’ANMSM s’appuient sur une comparaison entre les chiffres d’affaires des domaines skiables de 2 saisons connues pour être des hivers faiblement enneigés : les hivers 1988-1989 et 2006-2007. Entre ces deux saisons, les superficies équipées en production de neige des domaines skiables sont passées d’environ 2% en 1989 à 15% en 2007 (Spandre et al., 2015). En 2015, DSF et l’ANMSM estiment qu’avec la production de neige, associée au damage et à l’aménagement des pistes, « en 25 ans, l’exposition des stations à l’aléa climatique a été divisée par 3 » (DSF & ANMSM, 2015).
Bien que la médiatisation grand public des pratiques de production de neige soit apparue à la fin des années 1990, au moment où la pratique se généralisait, les opérateurs de domaines skiables étaient familiarisés avec cette technologie dès la fin des années 1970. La question de la consommation énergétique ainsi que celle des coûts associés à la production de neige étaient présentes dès les débuts de cette pratique. L’enjeu autour de la ressource en eau n’arrivera dans le débat public qu’à la fin des années 1990, à la suite de progrès techniques de la part des fabricants et de l’essor de la pratique qui coïncide aussi avec la tendance généralisée à l’édification de retenues d’altitude sur les domaines skiables.

Positions des organismes et pouvoirs publics à l’égard de la production de neige

En fonction de l’échelle considérée, la position des organismes internationaux et des pouvoirs publics est variable à l’égard de la production de neige. Nous décrivons ci-après les positions de l’Organisation Mondiale du Tourisme, des Etats et leurs gouvernements ainsi que celle des collectivités territoriales.

L’Organisation Mondiale du Tourisme

La production de neige a récemment été abordée dans un rapport de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dédié au tourisme durable en montagne (OMT, Keller et al., 2018). Elle y est évoquée dans la section du rapport s’intéressant aux « Facteurs clés du succès des stations de montagne » .
L’extrait du rapport montre que l’organisation reconnaît l’intérêt de la production de neige, mais sous certaines conditions, notamment météorologiques et économiques. La question environnementale de même que les impacts du changement climatique sont relativement peu évoqués dans ce rapport et ne sont pas directement associés aux enjeux de soutenabilité de la pratique de la production de neige.
Outre l’OMT, au niveau international, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a mis en perspective la pratique de la production de neige dans le tourisme des sports d’hiver avec la question du changement climatique, dans le cadre de ses rapports d’évaluation.

Les collectivités locales en France et en Europe

Il est difficile d’avoir une vision d’ensemble des différentes positions tenues par les collectivités locales à l’égard de la production de neige. Au niveau européen, les collectivités locales, voire les Etats, soutiennent ou ont soutenu cette pratique que ce soit en Suisse au niveau fédéral et cantonal (Gonseth, 2008) mais aussi en Autriche au niveau national et régional (Falk & Steiger, 2019; Pröbstl-Haider, 2019) ou encore en Italie (Joly & Ungureanu, 2018). Au niveau national français, et même si la montagne occupe une place moins centrale que chez nos voisins européens, on peut rappeler le rapport Badré et al. (2009) qui visait à réaliser un état des lieux de la production de neige. Au niveau infra-national, on constate une absence de vision consolidée à l’échelle des collectivités territoriales. En effet, avoir une vue d’ensemble s’avère difficile tant les dispositifs d’intervention ou d’aide en faveur de la production de neige peuvent prendre des formes diverses : subventions d’équipement ou d’investissement, aides à la réalisation d’étude, achats directs d’équipements, variété des programmes publics etc. De plus, la position des collectivités territoriales n’est pas immuable, elle peut notamment évoluer suite au changement d’exécutifs politiques.
Concernant les régions, elles ont la possibilité de se positionner sur la thématique de la production de neige compte-tenu de leur compétence en matière de développement économique qui leur permet notamment d’aider les entreprises. Des politiques favorables à l’équipement de systèmes de production de neige ont été mises en place à partir de 2016 dans les Régions Auvergne-Rhône-Alpes, Sud et Grand-Est tandis que la région Nouvelle Aquitaine signifiait son refus de financer des installations de production de neige. Historiquement, les départements ont pu jouer un rôle d’accompagnement et de soutien dans le développement du tourisme des sports d’hiver. On observe des positions variables concernant la production de neige. Ainsi, certaines collectivités ne soutiennent pas cette pratique tandis que d’autres y consacrent un programme spécifique comme les départements de la Haute-Savoie ou de l’Isère. Là aussi les positions peuvent évoluer à l’image du département de la Savoie qui n’a pas aujourd’hui de programme spécifique, contrairement à la période 2008-2013 et son programme de soutien à la production de neige. Enfin pour l’échelon communal, la loi Montagne de 1985 a consacré le rôle des communes en tant qu’autorités responsables des services de remontées mécaniques. Les communes occupent donc un rôle déterminant dans l’orientation des choix de développement des domaines skiables, au même titre que certaines intercommunalités qui depuis la loi NOTRe de 2015 et du transfert de la compétence tourisme, peuvent être de plus en plus impliquées dans l’équipement et la gestion des domaines skiables.
De manière générale, les positions des collectivités régionales, départementales et locales à l’égard de la production de neige ont été peu étudiées à l’échelle du contexte français. Pourtant, nous avons vu que la production de neige est principalement abordée dans le débat public en lien avec les impacts du changement climatique dans l’industrie des sports d’hiver. Largement répandue chez les opérateurs de domaines skiables, cette pratique a été médiatisée et suscite des interrogations quant à sa soutenabilité future. Les attentes sociétales vis-à-vis de la recherche existent afin que cette dernière apporte des éclairages quant au devenir et aux implications de cette pratique. Ces attentes rejoignent d’une certaine manière les interrogations sur l’évolution des territoires touristiques de montagne dans le cadre des changements globaux auxquels ils font face.

L’approche par la géographie économique évolutionniste et la notion de dépendance au sentier

Pour Boulay & Grandclément (2019), il est difficile de proposer une définition de ce que recouvre la géographie économique. Cette difficulté s’explique selon les auteurs par plusieurs facteurs : l’absence d’un corpus théorique unifié et stable, les différents tournants pris par cette discipline ainsi que les frontières floues entre géographie économique et économie. Géneau de Lamarlière (2013) dans le dictionnaire de la Géographie de Lévy & Lussault (2013) décrit la géographie économique comme le champ de la géographie qui s’intéresse aux rapports « entre spatialité et dimension économique ». La géographie économique a connu un regain d’intérêt depuis les années 1990 sous l’influence des travaux menés en économie, notamment sous l’influence de Krugman (1991) et de la New economic geography (NEG) qui renouvelle les approches spatiales dans la science économique. La géographie économique évolutionniste (GEE) s’est développée elle aussi à partir des années 1990 et fait partie des nombreux sous-champs de la géographie économique. La notion de dépendance au sentier, issue des travaux menés en science économique, est un des piliers théoriques de la géographie économique évolutionniste. Le concept de dépendance au sentier a été initialement développé par les économistes Arthur (1988, 1989) et David (1985) avant de devenir un domaine de recherche établi. David a décrit la dépendance au sentier comme l’effet d’un « verrouillage » technologique, c’est à dire la tendance de certains domaines technologiques à s’enfermer dans une trajectoire, même si des technologies alternatives plus efficaces sont disponibles. Arthur (1994) définit la dépendance au sentier comme un processus de rendements croissants dans lequel des mécanismes d’externalité et d’apprentissage produisent des rétroactions positives qui renforcent les voies de développement existantes.
La GEE comme sous-champ de la géographie économique s’est progressivement affirmée comme un des cadres d’analyse pour étudier l’évolution des économies régionales. La dépendance au sentier permet d’étudier l’évolution d’un système (une entreprise ou l’économie d’une région) ayant une tendance à aller vers un renforcement de son modèle de fonctionnement. L’approfondissement des cadres théoriques de la dépendance au sentier et de la géographie économique évolutionniste ont été abondamment discutés ces dernières années (Boschma & Frenken, 2006; Boschma & Martin, 2007; MacKinnon et al., 2009; R. Martin & Sunley, 2006, 2015) et la place de l’approche évolutionniste en géographie économique est toujours en discussion (MacKinnon et al., 2019; Pike et al., 2016).
Dans les travaux s’intéressant au tourisme, Williams (2014) considère la géographie économique évolutionniste comme une approche prometteuse pour renouveler les modèles d’analyse de l’évolution des destinations touristiques. Ces dernières années, plusieurs auteurs ont inscrit leurs travaux dans ce cadre conceptuel et ont mobilisé plus particulièrement le concept de dépendance au sentier pour analyser l’évolution des lieux touristiques (Brouder, Clavé, Gill, Ioannides, et al., 2016; Brouder & Eriksson, 2013; Halkier et al., 2019; Ma & Hassink, 2013; Müller, 2019). Ainsi, les choix de développement touristique réalisés à un instant donné conditionnent les choix de développement ultérieurs. La notion de dépendance au sentier n’a cependant pas été employée pour analyser les évolutions des destinations de sports d’hiver, excepté via les approches monographiques menées par Gill & Williams (2014, 2016) pour la station canadienne de Whistler.
La GEE et la notion de dépendance au sentier n’ont, à notre connaissance, pas encore été employées dans les recherches francophones sur les lieux touristiques. Concernant les évolutions auxquelles les domaines skiables sont confrontés depuis une trentaine d’années, elles ont donné lieu à plusieurs travaux scientifiques. Plutôt que de parler de verrouillage, ces études mentionnent une évolution des domaines skiables selon une trajectoire de «fuite en avant ».

Evolutions de l’industrie française des sports d’hiver

Dès la fin des années 1950, Veyret-Verner (1959) considère le tourisme hivernal français comme la « deuxième révolution économique et démographique » des Alpes. Les pratiques aménagistes qui accompagnent le phénomène touristique produisent « la station de sports d’hiver », que Préau (1968) puis Knafou (1978) décrivent, notamment à l’aide de typologies. Les critiques concernant l’aménagement et le développement touristique dans les territoires de montagne apparaissent dès le milieu des années 1970 (voir les compte-rendu critiques de Gumuchian, 1976). Selon Knafou (1997), les hivers faiblement enneigés à la fin des années 80 et au début des années 90, combinés au ralentissement de la croissance de la demande puis à sa stagnation, sont les révélateurs d’une crise structurelle de l’industrie françaises des sports d’hiver. Dans ce contexte, les dynamiques de croissance observées dans le domaine de l’offre, que ce soit dans le secteur de l’immobilier de loisir ou dans le parc de remontées mécaniques, vont être qualifiées de « fuite en avant ». Utilisé la première fois par Knafou pour parler du développement des grandes stations (1987), le terme est ensuite repris par Chabert (1988) toujours au sujet du développement des stations. Le rapport Lorit (1990) emploie ce terme au sujet de l’endettement des collectivités supports de station de montagne, de même que Perret (1993) pour décrire le modèle de croissance des stations de ski. Gauchon (1997) décline la « fuite en avant » au sujet des aides publiques apportées aux stations des Pyrénées tandis que Chevallier parle du développement des territoires de montagne « version ski, version « fuite en avant », version FFS, compétition, canons à neige [qui] restent […] une mythologie vivace et signifiante en terme de destin collectif, de développement, d’identité montagnarde » (Chevallier, 1997, p. 169). Le terme est repris par Bourdeau (2008, 2009) ainsi que par Clarimont et Vlès (2009) au sujet des investissements réalisés dans les stations. Fablet utilise aussi cette expression au sujet de l’immobilier touristique (2013). Enfin Bonnemains déclare, concernant le modèle touristique des grandes stations de ski des Alpes, qu’il est « dans une fuite en avant constante dans la construction de nouveaux lits et dans l’investissement nécessaire pour rester attractif » (Bonnemains, 2015, p. 282). Selon Vlès, la généralisation de la production de neige dans les domaines skiables constitue un élément supplémentaire participant à ce phénomène de « fuite en avant » (Vlès, 2019).
Hormis son emploi pour décrire le phénomène d’émergence de coalitions d’acteurs favorables à une croissance immobilière tel que l’a développé Fablet (2013), l’utilisation de la notion de « fuite en avant » relève selon nous de trois écueils. Premièrement la connotation du terme de « fuite en avant » traduit un jugement négatif à l’égard des phénomènes décrits. La réprobation associée à l’usage de ce terme n’est cependant pas explicitée par les auteurs qui l’emploient. Deuxièmement, le terme, bien que régulièrement employé, décrit des situations et des configurations différentes en fonction des auteurs. Les auteurs qui l’emploient au début des années 1990 comme Perret (1993) se réfèrent à des dynamiques de développement où la profitabilité rapide de la promotion immobilière permet le financement de l’investissement dans des remontées mécaniques. Cette situation n’est plus valable à partir des années 1990 où les opérateurs de domaines skiables comme la Compagnie des Alpes revendiquent l’abandon de la promotion immobilière pour se spécialiser dans le transport par câble (George-Marcelpoil & François, 2012). Enfin le pouvoir évocateur du terme « fuite en avant » masque un relatif impensé des mécanismes dénoncés et constitue selon nous le troisième écueil de son emploi. Si par le passé, le terme de « fuite en avant » était utilisé pour décrire la déconnexion observée dans le développement de l’offre des sports d’hiver par rapport aux attentes de la demande touristique, le terme est actuellement utilisé pour caractériser le renforcement d’une offre touristique de ski considérée comme incohérente vis à vis des impacts observés et prévus du changement climatique dans les zones de montagne. Dans une perspective où la viabilité future de l’économie des sports d’hiver est remise en question, l’adaptation voire la transition économique des territoires touristiques de montagne apparaît comme une nécessité. Dans ce contexte, le développement de la production de neige constitue une forme d’adaptation au bénéfice seul du maintien de l’activité ski.

La production de neige comme adaptation au changement climatique

La présence d’un manteau neigeux est, selon Gössling et Hall (2005), « la condition sine qua non » pour la pratique du ski. Les travaux s’intéressant à la caractérisation de la sensibilité de l’activité touristique aux conditions météorologiques constituent ce que de Freitas (2003) appelle la « tourism climatology » soit le champ de recherche étudiant les interactions entre climat, conditions météorologiques et pratiques touristiques. Un corps de littérature combinant données climatiques et données sur le tourisme des sports d’hiver s’est progressivement constitué et s’est renforcé sous l’effet de l’accroissement des travaux s’intéressant aux impacts du changement climatique sur les activités touristiques. Largement ignorée par la littérature jusqu’au début des années 2000, la production de neige est pour la première fois intégrée dans les études de modélisation de l’enneigement en 2003 (Scott et al., 2003). La production de neige a été dès lors considérée comme la technique d’adaptation la plus répandue pour répondre aux risques avérés actuels et futurs du changement climatique dans l’industrie des sports d’hiver (Abegg et al., 2007).
D’après les définitions que propose le GIEC (GIEC, 2018), le risque climatique caractérise les potentielles conséquences néfastes d’aléas (ou facteurs climatiques générateurs d’impacts) évoluant sous l’effet du changement climatique sur des systèmes naturels ou humains. Le risque climatique se caractérise par l’interaction de trois composants que sont la vulnérabilité, l’exposition et l’aléa (ou facteur climatique générateur d’impacts) considéré. L’exposition représente la présence de personnes, […] d’éléments d’infrastructure ou de biens économiques, sociaux ou culturels dans un lieu susceptible de subir des dommages. L’aléa climatique, ou « facteur générateur d’impacts climatiques » comme le définit le GIEC dans son dernier rapport d’évaluation (IPCC, 2021), caractérise les conditions physiques du système climatique qui affectent un élément de la société ou des écosystèmes. En fonction de la tolérance du système, les facteurs générateurs d’impact et leurs changements peuvent être préjudiciables, bénéfiques, neutres ou mixtes. Enfin, la vulnérabilité se définit comme la propension à subir des effets néfastes et englobe une variété de concepts et d’éléments, parmi lesquels la susceptibilité de subir des dommages ainsi qu’un manque de capacité à faire face et à s’adapter. Appliquée à l’industrie des sports d’hiver, la vulnérabilité climatique correspond donc à l’impact de la variabilité interannuelle des précipitations sous forme de neige ainsi qu’à la baisse de l’enneigement liée aux impacts du changement climatique.
Le développement de la production de neige uniquement motivé par son rôle d’adaptation aux impacts du changement climatique apparaît comme le principal écueil du courant de littérature de la « tourism climatology ». En effet, la prise en compte relativement tardive de la production de neige dans les études portant sur l’impact du changement climatique, par rapport à son développement, a contribué à ignorer les raisons initiales de son essor. Considérée dans la littérature scientifique comme une technique d’adaptation au changement climatique controversée à moyen et long terme, cette approche ignore les antécédents de son développement, notamment celui de limiter la météo-dépendance de l’exploitation des domaines skiables. Les opérateurs de domaines skiables, en plus d’étendre leurs surfaces équipées, ont aussi modifié leurs modes de production pour faire face aux impacts du changement climatique qui réduisent leurs possibilités de produire de la neige. Ils ont donc adapté la production de neige à l’évolution climatique. Cette adaptation, pensée par les opérateurs de domaines skiables comme une réponse de court terme, voit sa pertinence et sa soutenabilité questionnée à moyen et long terme. Il existe donc un enjeu d’articulation entre des échelles de temps différentes. D’un côté la production de neige est liée à une logique commerciale dans un secteur fortement capitalistique, météo-dépendant et affecté par les impacts du changement climatique. De l’autre, elle est remise en cause dans des perspectives d’évolution des territoires touristiques de montagne. En effet, la production de neige apparaît comme un choix de développement en contradiction avec la volonté de rendre des territoires de montagne moins dépendants de l’industrie des sports d’hiver, notamment en développant d’autres pratiques touristiques et économiques.

Positionnement et cadre méthodologique

Notre travail s’inscrit à la fois dans le courant de l’analyse territoriale des stations de ski et dans une approche évolutionniste, fondée sur le concept de dépendance au sentier, des destinations touristiques (Brouder, Clavé, Gill, Ioannides, et al., 2016). Plusieurs travaux ont mis en évidence l’intérêt d’étudier les stations de ski en tenant compte de leurs ancrages territoriaux. Perret (1993) a introduit une analyse dynamique et localisée des stations de ski faisant référence au concept de Système touristique localisé (STL). Il a ouvert le champ à des travaux où la prise en compte des spécificités des territoires de montagne permet une meilleure compréhension des recompositions à l’oeuvre dans les stations de ski. Cette approche territoriale a permis de mettre en lumière les coordinations entre acteurs pour gérer la station de ski (Chambru & De Oliveira, 2021; Gerbaux & Marcelpoil, 2006), les processus de diversification touristique (Achin, 2015; François, 2007) ou encore les dynamiques foncières et immobilières (Fablet, 2013; Marcelpoil & François, 2009). Ces travaux illustrent la nécessité de prendre en compte les singularités territoriales pour comprendre les évolutions touristiques des stations de ski.
Par ailleurs, les territoires alpins, devenus dépendants de l’économie des sports d’hiver (Franch et al., 2008; Pechlaner & Tschurtschenthaler, 2003), apparaissent engagés dans un processus de «dépendance au sentier » (Martin & Sunley, 2006). Ce phénomène se caractérise par des effets de renforcement et de spécialisation du tissu économique conduisant à une situation de verrouillage. Cette rigidification s’inscrit dans la construction territoriale et d’un référentiel culturel partagé par l’ensemble des parties-prenantes, au-delà de ceux directement engagés dans l’activité économique du tourisme hivernal. L’influence de l’économie des sports d’hiver sur les territoires de montagne se manifeste par le soutien des pouvoirs publics apporté au maintien de l’attractivité économique (Bohn & Bernardi, 2019; Falk & Steiger, 2018). La contribution des pouvoirs publics en France dans la constitution de destinations (Bensahel & Donsimoni, 1999) ou dans la diversification de l’offre touristique en montagne (Achin & George, 2019) a été documentée. Cependant les récents soutiens publics apportés à la production de neige, bien que médiatisés à leurs lancements, sont peu étudiés. A notre connaissance et à l’échelle européenne, seul Gonseth (2008) a réalisé une analyse de l’implication du secteur public en faveur de la production de neige en Suisse. L’auteur souligne la variété des soutiens entre un dispositif fédéral et les potentiels dispositifs cantonaux. Notre travail est l’opportunité de faire un état des lieux des dispositifs régionaux dans les Alpes françaises. Dans le cas de l’étude du dispositif régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, nous montrons comment la politique publique peut orienter les trajectoires d’équipement pour la production de neige des stations de ski.
Pour mener ce travail, nous avons utilisé une méthode mixte, croisant différentes données. D’un côté la conduite et le traitement d’entretiens semi-directifs menés dans le département de la Savoie entre octobre 2019 et septembre 2020. De l’autre la constitution d’un état des lieux des politiques de soutien à la production de neige et l’analyse de données financières: investissements et subventions accordées par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud. Nous avons réalisé notre campagne d’entretiens auprès de 20 grandes et très grandes stations de Savoie selon la typologie de Domaines Skiables de France, la chambre professionnelle des exploitants de remontées mécaniques (30 entretiens). Le nombre de stations enquêtées garantit une diversité de situations tandis que le critère de la taille permet de cibler les stations les plus engagées dans la production de neige (Spandre et al., 2016a). En France, les remontées mécaniques sont un service public sous la responsabilité des collectivités locales dites « supports » qui peuvent faire le choix de gérer directement ce service ou de le déléguer. Pour comprendre l’influence des spécificités locales dans le développement de la production de neige, nous avons aussi rencontré les acteurs des collectivités locales supports de station de ski (n=15). Les personnes rencontrées étaient principalement des maires. Le guide d’entretien était structuré en trois parties, i) l’évolution de la couverture de la station en production de neige et les contraintes associées, ii) les relations entretenues entre les parties-prenantes de la station au sujet des choix de développement pour la production de neige, iii) la place des politiques de soutien à la production de neige dans les stratégies d’investissement. Concernant l’étude des politiques de soutien, nous avons réalisé une analyse plus poussée du dispositif « Plan Neige » mis en place entre 2016 et 2020 par la région Auvergne-Rhône-Alpes. A cette occasion nous avons réalisé des entretiens avec des élus régionaux et des fonctionnaires territoriaux. La liste de de l’ensemble des personnes rencontrées et de leur fonction occupée est présentée en Annexes (Annexes : Table 20).

Développement de la production de neige en tenant compte des spécificités et les contraintes locales

Le développement de la production de neige dépend en premier lieu des configurations spatiales et des contraintes liées aux sites d’implantation des stations de ski. Un des premiers critères mentionnés par les interviewés est la qualité de l’enneigement naturel, perçue comme variable d’une station à une autre. La production de neige vient conforter ou compenser des régimes de précipitation perçus comme moins favorables vis-à-vis d’autre domaines skiables : « cet effort qu’on a pu faire [en équipement en production de neige] c’est parce que notre coin c’est quand même le secteur le plus sec des Alpes du Nord, du coup on n’a pas le choix que de muscler un peu notre neige de culture » (interviewé #38). Par opposition, certains exploitants ont expliqué que le retard qu’ils observaient dans leurs équipements en production de neige pouvait provenir des conditions d’enneigement naturelles plutôt bonnes qu’ils connaissaient, le besoin de s’équiper ne se faisant pas sentir. Certains secteurs au regard de leurs caractéristiques restent difficiles à équiper. Le vent rend l’implantation des installations, en grande majorité des perches en bord de piste, plus complexe, notamment sur des secteurs d’altitude : « On a peu de canons à neige car force est de constater qu’à certaines d’altitudes comme la nôtre on a énormément de vent et placer judicieusement un canon à neige relève du défi» explique un exploitant (#30). Les exploitants mentionnent aussi l’eau comme une ressource dont la disponibilité contraint le développement de la production de neige. Son abondance et sa facilité d’accès expliquent l’essor ou au contraire le retard dans la couverture des domaines skiables : « sur la neige de culture on a commencé tard, parce qu’on n’avait pas de ressource en eau, tout simplement » explique un exploitant (#22). La rareté de l’eau peut pousser les exploitants à réaliser de lourds investissements, pour la stocker ou la capter. En moyenne, le coût d’investissement pour une retenue d’altitude équivaut à 760k€ (source : exploitation données investissement 1997-2018 de Montagne Leaders, voir Berard-Chenu et al., 2020). Indépendamment des enjeux financiers, les exploitants restent soumis aux contraintes géographiques de leurs domaines skiables : un des exploitants expliquant qu’« aujourd’hui, on n’a pas trouvé sur notre domaine, de site dans lequel on pourrait lancer la construction d’une nouvelle retenue » (#42), restreignant ses projets d’extension. Par ailleurs la ressource en eau en montagne fait souvent l’objet d’usages multiples à laquelle la production de neige vient s’ajouter (Gerbaux et al., 2020). Les exploitants de domaines skiables composent avec d’autres usages, notamment celui de la production d’hydroélectricité. La proximité des stations de ski avec des ouvrages hydroélectriques facilite l’extension et l’augmentation des capacités de production des réseaux de production de neige. Plusieurs exploitants ont mentionné des prélèvements en eau dans ces installations hydroélectriques. Ces prélèvements représentent, sur une moyenne quinquennale, 20% des besoins en eau pour la production de neige en Savoie (Direction départementale des territoires de la Savoie, 2020). Le principal concessionnaire des ouvrages hydrauliques concernés (interviewé #52) confirme ces pratiques et rappelle qu’il est autorisé à fournir de l’eau pour produire de la neige. Les services de l’Etat ont défini que les volumes accordés pour la production de neige ne devaient pas dépasser le seuil de 1% des volumes destinés à la production hydroélectrique (DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, 2019).
Les exploitants expliquent également composer avec l’héritage des territoires dans lesquels les stations sont implantées. Ils développent leurs réseaux de production de neige dans des domaines skiables façonnés par des choix de développement antérieurs. Par exemple, la différence d’altitude entre stations du département de Savoie et de Haute-Savoie illustre les spécificités auxquelles les exploitants sont confrontés: l’altitude minimale moyenne des stations de ski haute-savoyardes est de 1400m, soit 250m plus bas que celles des stations savoyardes. En Haute-Savoie, les stations se sont davantage développées autour des villages déjà mis en tourisme avant l’essor des sports d’hiver (Larique, 2006), tandis qu’en Savoie les stations ont été plus souvent construites ex-nihilo, à plus haute altitude. Les exploitants haut-savoyards développent donc la production de neige à des altitudes plus basses que leurs collègues savoyards en moyenne. Le critère de l’altitude pour le déploiement de la production de neige est d’ailleurs sujet de débat entre acteurs du tourisme. Plusieurs personnes rencontrées récusent un tel critère altitudinal et regrettent la définition d’un éventuel seuil: « il ne faut pas que l’on se dise, comme certains l’on fait en Savoie, que la [production de] neige, c’est au-dessus de 1500 mètres. Cela n’a pas de sens» précise un élu haut-savoyard (#11). On retrouve la même contradiction au sujet du développement de la production de neige que celle montrée par George-Marcelpoil & François (2012) dans la gestion des domaines skiables : d’un côté une tendance croissante à la territorialisation et de l’autre le maintien d’une approche sectorielle plus uniforme. Plusieurs exploitants ont insisté sur les particularités inhérentes à chaque station, chacune ayant son histoire, ses spécificités topographiques, sa façon de gérer son domaine skiable et donc ses particularités en matière de production de neige.
Les acteurs locaux impliqués dans la gestion de la station ainsi que les modalités de leur intervention sont propres à chaque station et influencent sa trajectoire d’équipement. Le rôle joué par certains acteurs-clés de la station (directeur d’exploitation, maire, entrepreneur local, etc.) a une influence sur la stratégie d’équipement. Certains exploitants ont été précurseurs comme le directeur des pistes d’une des stations étudiées qui milita pour l’équipement en production de neige dès les années 1970 pour finalement voir la première installation en 1985. D’autres se sont montrés beaucoup plus réticents et retardèrent l’équipement de leur station : « notre directeur des pistes de l’époque était presque contre la neige de culture car on était selon lui en altitude et qu’on en avait toujours assez eu [de neige naturelle] » explique un enquêté (#20). Du côté des collectivités, les mentalités des autorités délégantes ont évolué. Les exploitants mentionnent une prise de conscience par leurs autorités délégantes des nécessités d’investir dans la production de neige : « il y a une dizaine d’année en derrière les élus ne voulaient encore que du ‘câble’, quelque chose qui puisse se voir, c’était la priorité. Maintenant la réflexion c’est d’avoir aussi une assurance d’exploitation de ces équipements » (interviewé #25).
Dans ce contexte, certaines autorités délégantes se montrent prescriptives auprès de leurs délégataires. L’équipement en production de neige est soumis à l’influence à la fois de la stabilité politique et des rapports, souvent asymétriques (Gerbaux & Marcelpoil, 2006), qu’entretiennent acteurs publics et privés, y compris le délégant et délégataire. La production de neige est un des enjeux de gouvernance des stations de ski : la localisation des équipements et la définition des secteurs d’exploitation prioritaires forment une « géopolitique » du domaine skiable. L’ensemble des acteurs touristiques de la station (tels que les hôteliers, les restaurateurs, les loueurs de matériels ou les écoles de ski) sont vigilants quant à la production de neige. Les services de nivoculture (services internes à l’exploitant de domaine skiable, en charge de la production) se retrouvent parfois sous l’influence de ces acteurs, comme l’indique un responsable nivoculteur : « Il y a trois ans on a eu des difficultés au mois d’avril, on a commencé à fermer des pistes et il a fallu qu’on se justifie […] quand tu as la pression des socio-professionnels tu ne fais pas le fier » (interviewé #26). L’influence des parties-prenantes de la station est d’autant plus prégnante lorsque le service en charge de la production de la neige est géré directement par la collectivité. Au-delà des critères technico-économiques, la collectivité publique délégante peut jouer un rôle de régulation plus ou moins fort, pouvant aller jusqu’à une intervention directe pour soutenir des projets que les exploitants ne souhaitaient pas expressément réaliser. Des autorités locales ont reconnu avoir soutenu des travaux d’investissements pour équiper des retours sur les villages : « Pour se mettre d’accord sur le modèle économique avec l’exploitant, la collectivité devait porter 1,5 millions d’euros d’investissement à sa charge, c’était la condition » a précisé un fonctionnaire territorial (#9). La constitution de coalitions d’acteurs, sur un mode assez similaire à celui observé par Fablet (2013) dans les dynamiques immobilières des stations de ski, peut faire émerger des opérations d’équipement en production de neige. Les relations de pouvoirs, les rapports de force ainsi que les intérêts parfois divergents entre les différentes parties-prenantes (Chambru & De Oliveira, 2021) permettent d’expliquer des trajectoires d’équipements différentes en fonction des stations.
Nous avons montré que la production de neige se développe de manière différenciée en fonction des spécificités de chaque station. Des éléments dépendant des sites d’implantation, de l’historique de développement ainsi que des liens qu’entretiennent les différentes partie-prenantes de la station orientent le développement de la production de neige. Nous avons souligné l’implication des autorités publiques locales mais elles ne sont pas les seules : les institutions régionales influencent aussi l’équipement des stations au travers de leurs politiques publiques.

La production de neige : objet des politiques publiques régionales alpines

Les stations de ski ont régulièrement bénéficié du soutien des collectivités publiques. Les Départements, comme celui de la Savoie, sont historiquement engagés en faveur du tourisme hivernal (François & George-Marcelpoil, 2012). A la faveur de changements, la production de neige est devenue un thème de l’action publique des collectivités régionales. La Figure 24 montre l’évolution des investissements en production de neige (1997-2019) et des subventions régionales accordées entre 2016 et 2019 dans les Alpes françaises. On observe des politiques régionales dédiées au soutien à la production de neige à partir de 2016, à la faveur d’alternances politiques en région Auvergne-Rhône-Alpes comme en région Sud. Ces politiques de soutien se manifestent par l’attribution de subventions pour des investissements dans des équipements de production de neige et rompent avec les dispositifs régionaux antérieures de soutien à la diversification touristique (Achin & George, 2019). La Figure 24 nous montre que l’ensemble des aides accordées sur le massif alpin sur la période 2016-2019 équivaut à près de 60M€. Le taux de subventionnement est en moyenne à 30%. Les projets de production de neige, financés par les exploitants ou les communes en fonction des cas, peuvent bénéficier d’aides publiques supplémentaires venant se cumuler avec le soutien régional. On note ainsi l’existence de politiques départementales de soutien à la production de neige en Haute-Savoie depuis 2008, en Isère depuis 2016 ou encore en Savoie (2007-2013).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I ETAT DE LA LITTERATURE & METHODOLOGIE DE RECHERCHE
I. La production de neige, enjeu de société
II. Etat de la littérature scientifique
III. Problématique de recherche
IV. Méthodologie de recherche : le choix d’une méthode mixte
V. Structuration du travail de thèse
CHAPITRE II L’EVOLUTION DES CONDITIONS D’ENNEIGEMENT A-T-ELLE UN IMPACT SUR LES INVESTISSEMENTS EN MATIERE D’ENNEIGEMENT DANS LES STATIONS DE SKI DES ALPES FRANÇAISES ?
I. Résumé long en français
II. Do changes in snow conditions have an impact on snowmaking investments in French Alps ski resorts?
CHAPITRE III ÉVOLUTION PASSEE DE LA FIABILITE DE L’ENNEIGEMENT NATUREL ET GERE DES STATIONS DE SKI DES ALPES FRANÇAISES DE 1961 A 2018
I. Résumé long en français
II. Past changes in natural and managed snow reliability of French Alps ski resorts from 1961 to 2018
CHAPITRE IV DEPENDANCE AU SENTIER ET EFFETS DE VERROUILLAGE DANS L’INDUSTRIE DES SPORTS D’HIVER: ETUDE DE CAS DE LA PRODUCTION DE NEIGE DANS LES ALPES FRANÇAISES 
I. Résumé long en français
II. Path dependence and lock-in effects in the ski tourism industry: a case study for snowmaking in the French Alps
CHAPITRE V EQUIPEMENTS POUR LA PRODUCTION DE NEIGE DANS LES STATIONS DE SPORTS D’HIVER : ENTRE POLITIQUES DE SOUTIEN REGIONALES ET DECLINAISONS TERRITORIALES
ENJEUX ET CONCLUSION DE RECHERCHE
I. Enjeux et contributions du travail de recherche
II. Résumés des principaux résultats
ANNEXES
I. Annexes Chapitre I
II. Annexes Chapitre II
III. Annexes Chapitre IV
IV. Annexes Chapitre V
BIBLIOGRAPHIE

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