Développement Agricole

La filière avicole en Algérie

L’aviculture algérienne était essentiellement fermière, traditionnelle et sans organisation particulière au lendemain de l’indépendance (1962). La consommation des Algériens en produits d’origine animale et particulièrement avicole était très faible, par rapport aux normes recommandées par les organismes mondiaux notamment la FAO et l’OMS. D’après Faycal FENARDJI23, une enquête effectuée par le Ministère de la planification et de l’aménagement du territoire en 1979-1980 estimait à 13,40 grammes par jour les protéines animales dans la ration alimentaire, alors que les recommandations de la FAO-OMS pour les pays en voie de développement la fixaient à 16 grammes par jour. Cette insuffisance en protéines animales se faisait ressentir de plus en plus avec la croissance démographique, l’exode rural vers les grandes villes du pays, le délaissement de l’activité agricole par les Algériens au profit de secteur secondaire et de secteur tertiaire et les prix très élevés des viandes rouges. Durant les années 80, et dans le but de répondre à la demande nationale en augmentation continue et réduire la facture des importations en produits avicoles finis, l’Algérie a opté pour la modernisation du secteur et le développement de l’aviculture à grande échelle et de façon intensive. L’objectif de ce chapitre est de retracer le chemin parcouru par la filière aviculture algérienne et souligner ainsi, les efforts et les stratégies menés dans ce domaine et souligner les maillons forts et faibles de cette filière.

La consommation de viande de volaille en Algérie

La consommation annuelle de la viande de volaille en Algérie est en baisse continue depuis 1998. Elle est passée de 7.9 kilogrammes par habitant en 1998 à 7 kilogrammes par habitant en 2003(voir le graphe N° 3.3). La régression de la consommation de viande de poulet en Algérie est imputable à la diminution et à la faiblesse du pouvoir d’achat du consommateur et l’augmentation des importations en viandes rouges et de poisson. Cette demande en viande de volaille qui s’est effondrée d’une manière spectaculaire durant le premier trimestre 2006 à cause notamment de la psychose de la grippe aviaire, qui a provoqué une forte perturbation sur le marché de la volaille et ayant entraîné un effondrement des prix sur les marchés de gros et de détail et de niveau de la demande de ce produit par le consommateur42. En guise de conclusion à ce chapitre on peut dire que l’aviculture algérienne a connu un développement remarquable depuis 1962 à nos jours. Dans le passé, les objectifs recherchés par cette dernière sont la modernisation et le comble du déficit en protéines animales dont le consommateur algérien souffre énormément. En effet, les moyens mis en place par l’Etat à travers les plans de développement ont permis de réaliser l’autosuffisance en produits avicoles mais en contrepartie d’accroître les importations en intrants. Le passage à l’économie de marché et la mise en place de programme d’ajustement structurel a influencé négativement cette filière. Actuellement d’autres défis sont au menu de l’aviculture algérienne à savoir la concurrence étrangère avec l’adhésion dans les années à venir de l’Algérie à l’OMC et la mise en place des accords d’association avec l’Union européenne.

L’échantillonnage Avant de déterminer l’échantillon à étudier, il faut au premier lieu déterminer la population mère, cette population qui nous servira ensuite de base de l’échantillonnage. Dans notre cas, la population mère est représentée par l’ensemble des aviculteurs activant dans le territoire de la wilaya de Béjaia et l’ensemble des unités industrielles de transformation de produits avicoles localisées dans cette même wilaya. Pour la meilleure représentativité de l’échantillon, il faut que l’échantillon intègre toute la population mère, mais dans notre situation c’est quasiment impossible de réaliser cet objectif sur le terrain. Après avoir convaincu de l’impossibilité de toucher à toute la population d’aviculteurs en activité dans la wilaya, nous avons recouru à sélectionner une commune pour chaque subdivision de la wilaya, cette initiative qui nous permettra de couvrir la totalité du territoire de notre zone d’investigation et économiser le temps et les moyens pour atteindre l’objectif souhaité. L’étape suivante consiste à l’utilisation de l’échantillonnage par quotas qui couvrira les communes ciblées. Cette méthode d’échantillonnage, consiste à distribuer un nombre bien déterminé de questionnaires sur une commune de chaque subdivision agricole existante au sein de la wilaya afin d’appréhender la situation de cette filière dans toute la zone d’investigation, les communes ciblées sont sélectionnées par nous selon les réalités de terrain.

Échantillonnage dans le cas de producteurs de produits avicoles Dans ce deuxième cas la délimitation de l’échantillon était une tache difficile à prendre, c’était un point qui nous a pris un temps considérable de réflexion en raison de :

– L’absence d’informations exactes sur la population mère, en effet, sur ce sujet les fichiers de la DSA nous annoncent l’existence de 659 éleveurs de poulet de chair et de 446 aviculteurs spécialisés dans l’élevage de la production de poules pondeuses, mais ils ne nous renseignent guère sur leurs adresses. Les fichiers de CNAS, également étaient une source qui n’est pas fiable pour déterminer la population d’aviculteurs existante dans la wilaya, en effet, sur ce sujet la CNAS nous renseigne sur l’existence de 16 aviculteurs seulement dans la wilaya qui sont suscrits à leurs services.

L’inadéquation des informations avancées par les organismes concernés (DSA, CNAS) avec les réalités du terrain cette inadéquation est remarquée dans la région que nous connaissons parfaitement. Ces réalités qui subsistent dans le milieu de l’élevage avicole, jointes à des contraintes de temps et de moyens financiers nous a rendu impossible de prendre toute la population d’aviculteurs en activité comme base de l’échantillonnage. Dans ce sens nous avons décidé d’utiliser l’échantillonnage par quotas et nous avons opté de distribuer dans les premiers temps d’une manière aléatoire un nombre bien déterminé de questionnaires sur chaque subdivision existante au sein de la zone d’investigation, chaque subdivision est représentée par une commune. Pour sélectionner les communes concernées, nous avons jugé utile de les choisir selon les facilités offertes pour nous sur le terrain. Mais les résultats de la première vague de l’enquête nous ont forcé à adopter une autre méthode d’échantillonnage en plus de celles déjà existantes. Cette méthode c’est l’échantillonnage par stratification. Ainsi pour veiller à ce que l’échantillon reflète bien l’hétérogénéité existante dans l’élevage avicole, nous avons stratifié le champ d’observation selon l’orientation de l’élevage en deux strates qui sont les aviculteurs de segment poulet de chair et ceux de segment poules pondeuses. Cette méthode qui nous a permis d’éliminer le risque de voir une de ces deux catégories d’aviculteurs mal ou pas représentée par l’échantillon.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : La notion de filière, de filière avicole et la filière avicole en Algérie
Introduction à la première partie
Chapitre I : La notion de filière
Chapitre II : La notion de filière avicole
Chapitre III : La filière avicole en Algérie
Conclusion de la première partie
Deuxième partie : L’agriculture, la filière avicole dans la wilaya de Béjaia et les impacts de cette filière sur le développement Agricole dans la wilaya de Béjaia
Introduction à la deuxième partie
Chapitre IV : L’agriculture dans la wilaya de Bejaia
Chapitre V : Présentation de l’enquête de terrain
Chapitre VI : Les activités d’amont de la filière avicole dans la wilaya de Béjaia
Chapitre VII: Les activités d’aval et les impacts de l’aviculture sur le développement agricole dans la wilaya de Béjaia
Conclusion de la deuxième partie
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes