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Caractéristiques physiques
La retenue d’Esparron a une superficie d’environ 3 km², pour un volume de stockage de 80Mm3 environ. Ce réservoir est caractérisé par :
– Sa morphologie allongée (13.5 km de long) qui définit trois tronçons aux caractéristiques différents :
La Baie de Quinson, située en amont de la retenue après le barrage de Quinson, d’une longueur de 1.5 km pour 100 m de large en moyenne.
Les gorges représentent la partie la plus encaissée de la retenue d’une longueur de 7 km pour 60 m de largueur moyenne.
La baie d’Esparron est la partie la plus large de la retenue d’une longueur de 5 km et 700 m de large.
– Son marnage très faible, de l’ordre de 1 m à l’échelle annuelle.
– Un débit moyen annuel entrant variable assuré essentiellement par le Verdon à travers l’usine hydroélectrique de Quinson.
Caractéristiques hydrologiques du site
La retenue d’Esparron est principalement alimentée par le Verdon. Affluent rive gauche de la Durance, il prend sa source à 2325 m au pied de la Tête de la Sestrière, entre le col d’Allos et le pic des Trois-Evêchés et se jette dans la Durance près de Vinon-sur-Verdon, après avoir parcouru 165,7 kilomètres.
Le régime naturel du Verdon est pluvio-nival avec un débit moyen annuel de 39.5 m3/s. Cependant, le régime réel du Verdon est très irrégulier. Il est en effet soumis aux turbinages des usines hydroélectriques des barrages les plus amonts (Castillon et Chaudanne). Il peut ainsi passer en une journée de 0.5 m3/s (débit réservé) à 42 m3/s (turbinage maximal)1.
Le reste du réseau hydrographique de la retenue est composé par une rivière intermittente, le Beau Rivé qui draine la commune de Montmeyan et des petits ruisseaux (Annexe 1).
Le réseau hydrographique des tributaires du bassin versant propre de la retenue d’Esparron représente un linéaire total d’environ 58 km.
Trois ravins principaux débouchent dans le lac d’Esparron : le ravin de Trente au Nord, le ravin de Bellioux et le ravin d’Albiosc situés rive droite de la retenue. Les deux premiers drainent les zones cultivées du bassin versant : le sommet des collines et le plateau de Valensole.
Les caractéristiques géologiques
Deux grandes formations géologiques composent le territoire d’étude :
– au nord une petite partie du territoire est composée par des conglomérats et des argiles .
– le secteur de la retenue d’eau et le sud du bassin versant sont composés essentiellement de calcaires plus ou moins karstiques et fracturés.
Ce contexte géologique a une grande influence sur la réserve en eau et les transferts entre la surface et les réservoirs souterrains. Plusieurs cas de résurgences ont été constatés notamment dans le lac de Sainte-Croix.
Cette caractéristique rend l’analyse du fonctionnement hydrologique du site complexe pour quantifier les pertes et apports associés à l’infiltration.
Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône-Méditerranée
Le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée 2016-2021 a été adopté en comité de bassin le 20 novembre 2015 et approuvé par le Préfet coordinateur de bassin le 3 décembre 2015. Il décrit les priorités de la politique de l’eau pour le bassin hydrographique Rhône-Méditerranée.
Le SDAGE a une portée juridique, puisque les programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau (autorisations, déclarations, schémas départementaux des carrières…) et les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) doivent être compatibles ou rendus compatibles avec les dispositions du SDAGE. Les documents d’urbanisme (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme, cartes communales…) doivent être compatibles avec ses orientations fondamentales et ses objectifs.
Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Verdon
Le Schéma d’Aménagement et de gestion des eaux (SAGE) est un document de planification de la gestion de l’eau à l’échelle d’une unité hydrographique cohérente : le bassin versant. La structure porteuse de l’élaboration et de la mise en oeuvre du SAGE Verdon est le Parc Naturel Régional du Verdon. Il a été approuvé par la CLE le 12 février 2014 et approuvé par arrêté interpréfectoral le 13 octobre 2014. Il fixe des objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur, de protection quantitative et qualitative de la ressource en eau pour le bassin versant du Verdon. Ceux-ci sont développés dans le document à travers 5 grandes orientations stratégiques.
Le présent projet répond aux objectifs suivants :
– Assurer une qualité des eaux qui permet la satisfaction des différents usages et préservant les potentialités biologiques .
– Concilier les activités touristiques liées à l’eau avec les autres usages et la préservation des milieux.
Le contrat de rivière Verdon 2
Le Contrat de rivière Verdon est un contrat moral, technique et financier entre acteurs locaux (communes, intercommunalités, associations, entreprises etc.) et financeurs (Agence de l’Eau, Région, départements, Etat) visant à mener des actions concrètes à partir d’objectifs partagés. Il s’agit d’un programme d’actions, portées par différents acteurs, sur lesquelles les financeurs s’engagent. Il est piloté par le comité de rivière, regroupant l’ensemble des acteurs et animée par le Parc. Ce partenariat entre les différents acteurs du territoire dans la gestion intégrée du bassin versant, est mis en oeuvre à travers 159 actions détaillées en 245 opérations qui se réfèrent aux 5 objectifs principaux détaillés dans le SAGE Verdon.
C’est dans cette perspective, en collaboration avec la Société du Canal de Provence et dans un objectif de solidarité amont-aval, que la présente étude s’insère. Elle répond à une action du Contrat de rivière Verdon 2 mis en place par le Parc Naturel Régional du Verdon.
BILAN DES APPORTS DE LA RETENUE D’ESPARRON
Le bilan des apports dressé dans la présente étude s’intéresse particulièrement aux apports en azote et phosphore. Ces nutriments sont nécessaires au développement de la végétation aquatique dans certaines proportions. Un excès de l’un ou l’autre de ces nutriments peut amener à une dégradation de la qualité de l’eau et à un éventuel développement excessif de plantes aquatiques. Plusieurs usages de l’eau peuvent alors être restreints.
Le phosphore et l’azote que l’on retrouve dans un lac peuvent provenir de plusieurs sources naturelles ou d’origine humaine (Annexe 3). Les apports en azote sont principalement associés aux apports diffus et aux usages du bassin versant (activités agricoles principalement). Le phosphore est issus principalement des eaux usées et des rejets des STEP.
Une surveillance et un bilan de ces deux principaux nutriments paraît judicieux pour analyser l’état de la retenue d’Esparron.
Pour établir le bilan des nutriments et apports de la retenue d’Esparron, les différents compartiments d’entrée, de sortie et de stockage qui composent le système de la retenue d’eau sont identifiés et font l’objet d’une analyse détaillée. (Figure 6).
Evaluation des apports ponctuels
On entend par « apports ponctuels » les rejets vers le milieu aquatique à partir des stations d’épuration, industries ou habitations particulières (non connectés à un système d’assainissement).
Le phosphore provient essentiellement de l’utilisation des détergents, alors que l’azote provient des excréments. La charge en azote et en phosphore dans les rejets ponctuels est fonction de la densité des populations des villages riverains et du type de traitement que subissent ces rejets avant de déboucher dans la retenue.
Les charges en nutriments qui intègrent la retenue d’Esparron par les apports ponctuels sont évaluées dans ce rapport selon deux critères :
– Le mode de traitement de la STEP .
– La capacité de traitement (pour éventuellement évaluer l’impact des surcharges des stations en période estivale).
Cela permet d’estimer leur niveau de fonctionnement et d’impact sur le milieu récepteur.
Le système d’assainissement collectif comprend tous les ensembles de réseaux de collecte et systèmes de traitement, collectant une charge supérieure à 10 EH, qu’ils soient publics ou privés. On distingue :
– Les systèmes d’assainissement domestiques .
– Les systèmes d’assainissement des campings et centres de loisirs.
Dans un premier temps, la capacité de traitement (en EH) totale du bassin versant direct de la retenue est déterminée par enquête (DLVA, PNRV, communes) et recherche bibliographique (Assainissement.gouv). La charge en nutriment issus des traitements des STEP, ainsi que les rejets issus de la population non raccordée, est estimée par des données trouvées dans la bibliographie. Schaffner et Oglesby (1978) estiment que la charge en phosphore des égouts municipaux est de 1,5 kg par personne et par an et que les traitements primaires, secondaire et tertiaires éliminent respectivement 10, 20 et 90% de cette charge, alors que pour les populations non raccordées à un égout l’élimination n’est que de 50%, soit l’équivalent de 0.75kg/personne/an.
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Table des matières
1 INTRODUCTION
1.1 Contexte et enjeux
1.2 Objectifs de l’étude
2 PRESENTATION DU SITE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
2.1 Localisation
2.2 Caractéristiques physiques
2.3 Caractéristiques hydrologiques du site
2.4 Les caractéristiques géologiques
2.5 Occupation du sol
2.6 Les usages et enjeux économiques et sociaux
2.7 Le cadre réglementaire
2.8 Méthodologie générale de l’étude
2.8.1 Choix et fréquence des stations d’échantillonnage
2.8.2 Mesures réalisées
2.8.3 Détermination du bassin versant à l’aide d’un Modèle Numérique de Terrain (MNT)
2.8.4 Le bilan hydrique
3 BILAN DES APPORTS DE LA RETENUE D’ESPARRON
3.1 Apports atmosphériques
3.2 Apports par le bassin versant
3.3 Apports par le Verdon
3.4 Evaluation des apports ponctuels
3.5 Les pertes par le canal mixte
3.6 Les pertes par le débit réservé
3.7 Estimation de l’absorption par la végétation aquatique
3.8 Bilan des charges et conclusions
4 ANALYSE DE LA VARIABILITE DES ELEMENTS NUTRITIFS
4.1 Limnologie : Fonctionnement général de la retenue d’Esparron
4.2 Etude de la représentativité du point unique de mesure réalisé par l’Agence de l’eau.
4.2.1 Le protocole DCE d’évaluation des masses d’eau
4.2.2 Transposition du protocole à la campagne de mesure de la retenue d’Esparron
5 DISCUSSION
BILAN DE NUTRIMENTS DANS LA RETENUE D’ESPARRON
5.1 Bilan de la retenue
5.1.1 – Les principales sources d’apports et domaines d’action
5.1.2 Rôle de la végétation aquatique dans la retenue d’eau et éléments de gestion
5.2 Etat trophique et Evolution de la retenue d’Esparron
5.2.1 Généralités sur l’état trophique d’un lac
5.2.2 Le stade trophique de la retenue d’Esparron
5.2.3 Elément limitant
5.3 Représentativité du point unique de mesure : discussion sur la pertinence des indicateurs
6 CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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