La peste est une maladie de l’antiquité qui sévit encore aujourd’hui dans quelques pays dans le monde. La peste reste l’une des trois maladies quarantenaires à déclaration obligatoire. Les foyers naturels résiduels de peste dans le monde se trouvent actuellement en Afrique, en Asie et en Amérique. Malgré l’existence d’un traitement efficace et peu coûteux, la létalité reste élevée surtout en Afrique (de l’ordre de 20 % des cas confirmés).
La peste est une maladie à transmission vectorielle impliquant une notion de diffusion dans l’espace d’où l’intérêt d’une approche géographique dans l’étude de la maladie. La géomatique est une discipline regroupant les pratiques, méthodes et technologies qui permettent de collecter, d’analyser et de diffuser des données géographiques. L’objectif final de la géomatique est la représentation spatiale des données récoltées pour identifier, représenter et démontrer les résultats d’analyses statistiques. La géomatique étant lié à l’informatique, son application passe par l’utilisation d’outils informatiques nommé SIG.
La géomatique avec ses puissantes méthodes d’analyse spatiale et temporelle joue un rôle clé d’interface entre l’environnement, la santé publique et l’épidémiologie. La téléépidémiologie repose sur les hypothèses que la distribution d’une épidémie est attachée à son environnement, d’où l’étude des relations climat environnement-santé assistée par l’imagerie de télédétection.
La peste
Définition
La peste, infection bactérienne due à Yersinia pestis, est essentiellement une zoonose des rongeurs, transmissible d’animal à animal, mais parfois aussi à l’homme par piqûre de puces de ces rongeurs. La transmission de la bactérie d’animal malade à animal sain se fait par les puces. Yersinia pestis est un coccobacille gram négatif qui est sensible à la chaleur, à la dessiccation et à tous les antiseptiques usuels (1). Les rongeurs porteurs de ces puces sont les rats (2). Le cycle général de la peste fait intervenir trois acteurs principaux : le bacille, la puce et le rongeur, l’homme n’étant qu’un acteur accidentel. À partir des premiers cas de peste humaine, la contamination interhumaine peut se faire soit par piqûre de puces d’homme à homme (peste bubonique), soit par voie aérogène (peste pulmonaire) .
Caractéristique
Il y a deux formes de peste selon la modalité de transmission (1) :
● une forme bubonique, lors de piqûre par une puce infectée, pouvant évoluer en forme pulmonaire secondaire si elle n’est pas traitée ;
● une forme pulmonaire primaire lors de transmission inter-humaine, par voie respiratoire.
Elle peut aussi revêtir une troisième forme, la forme septicémique, qui fait suite à une phase de bactériémie. Sans traitement, la mortalité peut être très élevée, surtout lors de peste pulmonaire.
Ecologie de la peste à Madagascar
Les études écologiques du système de peste ont montré que pour la maladie, pour se répandre chez les humains, l’abondance de la population de rongeurs sauvages hôtes doit être supérieure à un certain seuil pendant quelques années (4) et se répartir simultanément sur une grande zone géographique (5). Le lien dynamique entre les réservoirs de peste de la faune et les populations humaines a été étudié par Samia et al. Leur étude a démontré que, en plus du seuil de la faune, il existe un autre seuil: la bactérie de la peste se répand dans la population humaine, en particulier lorsque le rapport entre le vecteur et les rongeurs est lui-même supérieur à un certain seuil .
La peste à Madagascar
La peste est devenue un problème de santé publique important à Madagascar. La peste est entrée à Madagascar en 1898, à partir du port de Toamasina, suite à l’escale d’un bateau venant d’Inde (6). En 1921, elle arrive à Antananarivo et s’étend sur les Hautes Terres Centrales en y provoquant des épidémies sans précédent pendant près de 20 ans (7). La peste est devenue une maladie endémique à Madagascar caractérisée par deux foyers actifs . En général, la saison de transmission humaine à Madagascar s’étale de juillet à avril, mais sur les Hautes Terres, classiquement au-dessus de 800 m d’altitude (8), elle concerne la période chaude et humide (septembre à avril) (7). Pour cette maladie, un cas de peste correspond à une épidémie.
Généralités sur la télédétection
Actuellement, la télédétection est devenue un outil d’observation très utilisé dans plusieurs domaines : météorologie, agriculture, topographie, santé, catastrophe que ce soit naturelle ou anthropique et d’autres nombreux domaines. La télédétection est la technique qui, par l’acquisition d’images, permet d’obtenir de l’information sur la surface de la Terre sans contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à analyser l’information, pour ensuite mettre en application cette information .
Deux modes sont utilisés en télédétection suivant l’énergie que le système adopte :
● Le mode passif
Il utilise l’énergie solaire. Ce capteur passif enregistre la lumière naturelle solaire reflétée par l’objet cible . Les satellites Landsat et Spot utilisent ce mode.
● Le mode actif
Il fournit sa propre source d’ondes électromagnétiques. Effectivement, le capteur admet une source artificielle qui permet d’éclairer la cible en tout instante. Donc, il est à la fois capteur et émetteur de rayonnement. Ce mode est utilisé par le satellite RADAR .
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : Généralités
1. La peste
1.1. Définition
1.2. Caractéristique
1.3. Ecologie de la peste à Madagascar
1.4. La peste à Madagascar
2. Généralités sur la télédétection
3. Traitement d’image
3.1. Composition colorée
3.2. Classification non supervisée
3.3. Analyse en composante principale
3.4. NDVI
3.5. Classification supervisée
Chapitre II : Matériels et méthode
1. Présentation des zones d’études
1.1. Ambositra
1.1.1. Localisation géographique
1.1.2. Climat
1.1.3. Population
1.1.4. Réseau hydrographique
1.2. Tsiroanomandidy
1.2.1. Localisation géographique
1.2.2. Population
1.2.3. Réseau Hydrographique
2. Matériels
2.1. Images utilisées
2.2. Logiciels utilisés
2.2.1. QGIS
2.2.2. ENVI
3. Traitement
3.1. Première étape : étude préliminaire de distribution de cas de peste
3.2. Deuxième étape : Traitement d’images
3.2.1. Classification non supervisée
3.2.2. Classification supervisée
3.3. Troisième étape : Détection de changement
3.3.1. Post-classification
3.3.2. Comparaison des pourcentages de chaque classe
3.4. Quatrième étape : Etude à l’échelle des communes dans chaque district
Chapitres III : Résultats et discussions
1. Etude préliminaire de distribution de cas de peste
1.1. Courbe
1.2. Représentation spatiale des communs déclarants des cas de peste par ans par district
1.2.1. District d’Ambositra
1.2.2. District de Tsiroanomandidy
2. Traitement d’image
2.1. Classification non supervisée
2.1.1. Ambositra
2.1.2. Tsiroanomandidy
2.2. NDVI
2.3. Classification supervisée
3. Détection de changement
3.1. Ambositra
3.2. Tsiroanomandidy
4. Etude à l’échelle Commune
4.1. Les Communes du district d’Ambositra
4.1.1. Antoetra (pas de cas de peste)
4.1.2. Fahizay (pas de cas de peste)
4.1.3. Ivato (avec cas de peste)
4.1.4. Tsarasaotra (avec cas de peste)
4.2. Les communes du district de Tsiroanomandidy
4.2.1. Ankeranana Avaratra (pas de cas de peste)
4.2.2. Ankadinondry Sakay (avec cas de peste)
4.2.3. Tsiroanomandidy Fihanonana (avec cas de peste)
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES