Determinants de l’hypertension arterielle chez les femmes en age de procreer

Les maladies non transmissibles (MNT) sont, actuellement, la principale cause de mortalité dans le monde, tuant chaque année davantage de personnes que l’ensemble des autres causes réunies [1]. La charge mondiale des MNT et la menace que celles-ci représentent constituent un problème de santé publique majeure qui entrave le développement économique et social dans le monde entier. Contrairement aux idées reçues, 80 % des décès par MNT se produisent dans les pays à revenus faible et intermédiaire [1].

Les modifications des modèles de consommation, l’urbanisation, la pollution de l’environnement et bien d’autres facteurs sont à l’origine des MNT, cependant, le premier responsable reste le comportement humain. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de la moitié de la mortalité due aux MNT est attribuable aux maladies cardio-vasculaires dont le principal facteur de risque est l’hypertension artérielle (HTA) [2]. Environ 1 adulte sur 3 est hypertendu dans le monde [3], l’HTA est à l’origine de nombreuses complications : environ 54% des accidents vasculaires cérébraux et 47% des ischémies myocardiques lui sont attribuables [4]. Près de 80% des décès par maladies cardiovasculaires surviennent dans les pays à moyen et faible revenus [3]. Les facteurs de risque de l’HTA peuvent être des facteurs biologiques et physiologiques : âge, hérédité ; comportementaux : le tabagisme sous toutes ses formes, la consommation excessive d’alcool, la sédentarité, une alimentation déséquilibrée ; ou environnementaux telle que l’urbanisation rapide non contrôlée, niveau socio- économique, niveau d’éducation [5-6]. Bon nombre de ces facteurs peuvent être évités limitant ainsi le risque de survenue de l’HTA. La connaissance des déterminants de l’HTA est essentielle car elle permet d’orienter les interventions de soins de santé individuelle.

Chez les femmes en âge de procréer, l’HTA constitue non seulement un facteur de risque cardiovasculaire majeur mais l’association entre HTA préexistante et grossesse est à l’origine de 3 à 5 % des complications maternelles et fœtales[7] comme la prééclampsie surajoutée, l’éclampsie, le retard de croissance et mort fœtale in-utéro, le décollement placentaire, la prématurité et l’accouchement par césarienne[8].En cas d’HTA avant la grossesse, les femmes en âge de procréer devraient être informées de ces risques mais aussi de la nécessité absolue d’une surveillance rapprochée de la grossesse, d’où l’intérêt majeur de faire un dépistage de l’HTA avant la conception[9]. A Madagascar, en 2014 selon l’OMS, 39% des décès sont dus aux maladies non transmissibles et près de la moitié sont attribuables aux maladies cardiovasculaires [10]. Selon l’enquête nationale sur les facteurs de risque des MNT réalisée dans les villes d’Antananarivo et de Tuléar en 2005, la prévalence de l’hypertension artérielle chez la population malgache est estimée à 17% [11].

RAPPELS

Madagascar

Géographie :
Madagascar est la quatrième plus grande ile du monde avec une superficie de 590.000km2 , elle est géographiquement localisée dans l’hémisphère sud, à l’extrême ouest de l’océan indien. Elle est séparée de l’Afrique par le canal de Mozambique [12].

Démographie :
La population malgache est estimée à environ 22 millions en 2014, dont 35,1 %habitent en milieu urbain avec un taux d’urbanisation annuel de 4,7% [12]. L’espérance de vie à la naissance est estimée à 65,2ans en 2014[12]. Les femmes en âge de procréer représentent 24 % de la population totale [13].

Economie de Madagascar :
Madagascar a une grande diversité géographique et une richesse de la faune et de la flore. En dépit de cette biodiversité, Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu avec un indice de développement humain à environ 0,5 en 2011, le classant au 151ème rang parmi les pays les plus pauvres du monde [14]. L’agriculture est le pilier de l’économie malgache, elle représente plus d’un quart du produit intérieur brut (PIB) et emploie environ 80% de la population. Le PIB par habitant et par an est de 449,4$[12]. Les personnes économiquement actifs c’est à dire âgées de 15 à 64 ans représentent plus de la moitié de la population malgache environ 55,1 % [15]. Le problème économique du pays a un impact sur l’accessibilité de la population aux services de soins. Malgré que les tendances générales ont montré des améliorations dans les indicateurs de l’état de santé de la population, notamment l’augmentation du taux de vaccination et la diminution de celui de la mortalité maternelle et infantile; la faiblesse des revenus, l’insuffisance de couverture sanitaire (60% de la population rurale vit encore à plus de 5km d’une formation sanitaire), des ressources humaines et d’équipements font que l’accessibilité aux services de santé demeure insuffisante[16].

Actuellement, Madagascar doit non seulement faire face aux problèmes des maladies infectieuses mais aussi à la recrudescence d’autres problèmes de santé publique : les maladies non transmissibles.

Notion sur la transition épidémiologique

Le phénomène de transition épidémiologique consiste schématiquement en un recul des maladies infectieuses et de la malnutrition au profit des maladies non transmissibles (MNT), au premier rang desquelles se trouvent les maladies cardiovasculaires (MCV) [17]. Dans les pays développés, la plupart des maladies infectieuses ont été maitrisées grâce l’amélioration des conditions d’hygiène, la vaccination et l’antibiothérapie s’accompagnant ainsi d’un allongement de l’espérance de vie. Une émergence des maladies chroniques et dégénératives a été observée par la suite. Ceci découle d’une accélération du développement socioéconomique et technologique. Selon Omran [18] le processus de modernisation se déroule dans toutes les sociétés en trois « âges » sanitaires :
– « l’âge des pestes et de la famine », au cours duquel la mortalité est importante et fluctuante, avec une espérance de vie moyenne ne dépassant pas les 30 ans,
– « l’âge du recul des pandémies » au cours duquel l’espérance de vie augmente considérablement, passant de moins de 30 à plus de 50 ans, et
– « l’âge des maladies dégénératives et des maladies de société », au cours duquel le rythme de la baisse de la mortalité s’amortit, en même temps que la disparition des maladies infectieuses augmente, la visibilité des maladies dégénératives et que les maladies de société deviennent de plus en plus fréquentes.

Le phénomène de transition épidémiologique est largement amorcé dans les pays en développement mais à des stades différents selon les niveaux respectifs de développement. Madagascar fait partie de ces pays dits en transition épidémiologique.

Maladies non transmissibles

Egalement appelées maladies chroniques, les maladies non transmissibles (MNT) sont des maladies qui ne se transmettent pas d’une personne à l’autre [2]. Ce sont des maladies d’évolution lente et de longue durée [2].

Elles sont responsables de 68% des décès dans le monde en 2012 contre 60% en 2000[19], elles sont responsables d’une mortalité plus élevée que les autres causes réunies (maladies infectieuses et traumatismes). Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la mortalité due aux MNT augmentera de 38 millions en 2012 à 52 millions en 2030[19]. Les pays à revenu élevé ont la plus forte proportion des décès dus aux MNT à 87%, suivis par les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (81%). Les proportions sont plus basses dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (57%) et dans les pays à revenu faible (37%) [19]. En 2012, environ les trois quarts (28 millions) de 38 millions de décès par MNT dans le monde des ont eu lieu dans les pays à revenus faible et intermédiaire [2]. En considérant les régions OMS, la région du pacifique occidental (Chine, Australie, Singapour) constitue celle qui a le nombre de décès le plus élevé allant jusqu’à plus de 10 millions en 2012. Elle est suivie par l’Europe et la région de l’Asie du Sud-Est (8 millions de décès environ) puis celle des Amériques (5 millions de décès). La région africaine compte 3 millions de décès environ .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Madagascar
I.1. Géographie
I.2. Démographie
I.3. Economie de Madagascar
II. Notion sur la transition épidémiologique
III. Maladies non transmissibles
IV. Maladies cardiovasculaires
V. Hypertension artérielle
V.1. Physiopathologie
V.2. Définition
V.3. Classification de l’HTA
V.4. HTA et risque cardiovasculaire global
V.5. Épidémiologie
VI. Déterminants généraux de l’HTA
VI.1. Déterminants individuels
VI.2. Les déterminants comportementaux
VI.3. Déterminants environnementaux
VII. Spécificités de l’hypertension artérielle du sujet noir
VIII. Hypertension artérielle et femmes en âge de procréer
VIII.1. Particularités
VIII.2. Recommandations sur la prise en charge de l’HTA chez les femmes en âge de procréer
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Période de l’étude
I.3. Durée de l’étude
I.4. Type d’étude
I.5. Population de l’étude
I.6. Echantillonnage
I.7. Collectes des données
I.8. Analyse des données
I.9. Considérations éthiques
I.10. Limites de l’étude
II. RESULTATS
II.1. Recrutement
II.2. Analyse descriptive
II.3. Analyse bivariée
II.4. Analyse multivariée
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Hypertension artérielle des femmes en âge de procréer à Madagascar
II. Déterminants de l’hypertension artérielle chez les femmes en âge de procréer
II.1. Age
II.2. Antécédent personnel d’hypertension artérielle
II.3. Autres facteurs
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *