Description physique des éditions des libri de RE RUSTICA imprimées par SÉBASTIEN GRYPHE

Les éditions de traités agronomiques modernes à Lyon

Le De re hortensi libellusde Charles Estienne imprimé par Sébastien Gryphe.
Grâce aux catalogues de Sybille von Gültingen et de Henri Baudrier nous avons pu également constater que Sébastien Gryphe a imprimé un petit traité moderne en latin.
Il s’agit du De re hortensi libellus de Charles Estienne (1504 –1564). Ce dernier appartenait à la célèbre famille d’imprimeurs. Il était le fils d’Henri Ier Estienne. Il fut lui-même imprimeur à la fin de sa vie, mais c’était aussi un érudit et philologue humaniste versé dans les Belles lettres et les langues anciennes, ainsi qu’un docteur en médecine. Son activité dans le domaine de l’agriculture fut très féconde à partir de 1535 , Charles Estienne publia en effet plusieurs ouvrages sur l’agriculture qui furent réédités de nombreuses fois et traduits en diverses langues. L’ouvrage sort pour la première fois des presses de Sébastien Gryphe en 1536 – un exemplaire se trouve à la bibliothèque municipale de Lyon (349 594). En 1539, il est réédité avec un nouveau titre : De re hortensi libellus. Vulgaria herbarum, florum ac fructicum nomina latinis vocibus effere docens ex probatis autoribus – Lyon BM (349 592-594 & 349 596-597).
Les autres traités d’agronomie modernes imprimés à Lyon.
Il est également intéressant de constater que, bien qu’ils ne semblent pas avoir imprimé les traités d’agronomie des Scriptores rei rusticae , certains imprimeurs et certains libraires lyonnais ont imprimé et vendu des traités modernes en latins et en français.
Les imprimeurs Melchior et Gaspar Trechsel – en activité de 1529 à 1540 – ont donné une édition du De re hortensis libellus de Charles Estienne en 1536. La même année, cet ouvrage se retrouve dans la boutique de libraire des héritiers de Simon Vincent – en activité de 1535 à 1550 environ. Le même traité aurait ensuite été imprimé en 1537 par les héritiers de Simon Vincent. En 1549 et 1552, des presses de Thibaud Payen – 1532-1570 (1574 ? ) – sort le De latinis et graecis nominibus arborum, fructicum, herbarum, piscium et avium liber de Charles Estienne. Jean II de Tournes vend, en 1583 et 1591, L’agriculture et maison rustique de Charles Estienne et de son neveu, Jean Liébault.
Deux traités de Pierre de Crescenzi ont été imprimés en français. Son Livre des prouffits champestres est imprimé à Paris par Thomas du Guernier, vers 1505, et est vendu par le libraire Jacques I Huguetan – 1500-1518. Ce même ouvrage est imprimé par Claude Nourry le 28 mai 1530 et par Pierre Sainte Lucie, dit le Prince – 1534-1556 –, en 1539. Ensuite, « en la maison de feu Barnabé Chaussard » est publié un autre traité, sans date, de Pierre de Crescenzi La maniere de empter et planter en iardins par Jean Cantarel, dit Motin – en activité entre 1533 et 1552.
Vers 1510, Louis Lanchart – 1508-vers 1515 – publie Le maniere denter et planter en iardins qui est une compilation de « recettes » agricoles inspirées du Livre des profits champestres et ruraux de Pierre de Crescenzi.
Enfin, Nicolas Bacquenois – 1547-1552 – et Thibaud Payen impriment Les XX.
Livres de Constantin Cesar, ausquelz sont traictéz les bons enseignements d’agriculture de Cassianus Bassus, en 1550.

LA QUESTION AGRICOLE À LA RENAISSANCE

La liste des éditions collectives des Libri de Re rustica nous indique qu’elles ont été éditées et rééditées de nombreuses fois à partir de la fin du XV e siècle et tout au longdu XVIe siècle. Ces œuvres ont donc suscité l’intérêt des éditeurs scientifiques et des imprimeurs. Elles ont également su trouver leur public s’affirmant comme un succès de librairie. Dès lors, on peut s’interroger sur les causes de ce succès. Il semble que plusieurs facteurs ont suscité l’engouement pour la chose agricole à la Renaissance.
D’une part, la publication des traités des agronomes latins se place dans le contexte d’un réveil de la curiosité pour toutes les sciences en générale. Les sciences de la terre furent de celles-ci. Cette curiosité nouvelle est encouragée par les notables progrès matériels apparus au XVI e siècle. Elle est aussi accompagnée de la redécouverte humaniste du goût pour l’observation empirique et les actions concrètes qui sont à la base de l’agronomie classique.
De plus, les hommes des XV e et XVI e siècles, les humanistes les premiers, sensibilisés par la pensée antique, s’intéressent à tous les sujets qu’avaient pu aborder les Anciens dans leurs textes. C’est ainsi qu’ils ont redécouvert des textes mineurs comme les traités d’agriculture et qu’ils se sont attachés à les publier et à les éditer au même titre que les discours de Cicéron ou les comédies de Plaute.
L’agriculture et les traités d’agriculture antiques ont aussi trouvé la faveur des modernes car ils renvoyaient à l’idéal d’un art de vivre « à l’antique ». Celui du gentilhomme campagnard lettré et cultivé qui vit sur ses terres pour les régir et jouir de l’otium campagnard. Ainsi, comme l’écrit Andrea Ubrizsy-Savoia  , les œuvres agronomiques qui voient le jour au XVI e siècle « sont le symbole d’une agriculture de type aristocratique, qui permet au propriétaire de jouir des délices de la campagne en prenant part à quelques nobles activités telles que le jardinage, si cher aux Anciens et en particulier à Columelle ».

Le succès de la littérature agronomique

L’engouement pour la chose agricole et la campagne se lit avant tout à travers l’histoire littéraire. À cette époque, en effet, apparaît une abondante littérature bucolique et agronomique en vers et en prose, en latin et en langue vulgaire.
Des œuvres littéraires variées sont produites. Sont publiées, en France par exemple, des œuvres poétiques d’inspiration rustique comme les Plaisirs du gentilhomme champêtre de Nicolas Rapin (1535-1608), ou le Plaisir des champs de Claude Gauchet (1540-1620?) . On trouve aussi des éloges de la vie rustique, comme en Italie chez Giuseppe Falcone père ( La Nuova Vaga e dilettevole villa , Paris, 1592), chez Bartolomeo Taegio (La Villa, Mediolano, 1559) ou chez Costanzo Lanzi ( Lettera sopra un Pino, Mediolano, 1560). Mais c’est surtout la production de traités d’agronomie qui va connaître un grand épanouissement.
Comme le fait remarquer Corinne Beutler , plusieurs siècles semblent avoir passé sous silence la question agricole entre les derniers traités d’agronomie latins de l’Antiquité et les traités modernes rédigés en Europe continentale. Pendant cette période, nous n’avons la trace que de trois œuvres de ce type : les Géoponiques – ouvrage de compilation de traités d’auteurs anciens, datant du X e siècle et attribué à Cassianus Bassus –, le Livre d’agriculture écrit en arabe au XII e siècle, en Espagne, par Ibn-alAwwām et l’Opus ruralium commodorum libri XII rédigé par le bolonais Petrus Crescentius, Pierre de Crescenz (1230-1320), au XIIIe siècle.

Le rôle des Anciens et de leurs traités

Comme nous l’avons vu, les traités des Scritores rei rusticae ont été édités de nombreuses fois à la fin du XV e siècle et au cours du XVIe siècle. Il en fut de même pour d’autres auteurs latins comme Virgile et Pline, ainsi que pour les auteurs grecs tels qu’Hésiode, Théophraste, Xénophon … Nous reproduisons en annexe 1 (p.4) le tableau indiquant le « Nombre de réimpressions des anciens traités grecs et latins jusqu’en 1600 » extrait de l’article de Corinne Beutler sur « la littérature agronomique en Europe continentale au XVI e siècle » . Ces chiffres montrent bien que les traités d’agriculture antiques étaient très populaires à la Renaissance et qu’ils furent largement diffusés par l’imprimerie. Ces textes étaient donc rendus accessibles à un public assez large, d’autant qu’on en fit des traductions en langues vernaculaires.
La Renaissance a été très fortement marquée par toute la pensée antique, quel qu’en soit le sujet. L’engouement qu’on lui a portée a influencé la formation des intellectuels et traduit un profond respect pour tout ce qui en émanait.
Dans le domaine de l’agronomie, cet engouement et ce respect ont servi à cautionner ceux qui s’intéressaient à l’agriculture– si les Grecs et les latins l’avaient fait avant eux, leur curiosité devenait plus légitime –. Selon Corinne Beutler , en faisant appel aux autorités grecques et latines dans le domaine agricole, les auteurs de traités modernes réhabilitaient « l’art d’agriculture » auprès de leurs contemporains, surtout nobles et bourgeois.
Les agronomes de l’Antiquité et leurs œuvres jouèrent également un rôle de stimulant. En effet, grâce à leur diffusion à grande échelle permise par l’imprimerie, et à leur vulgarisation permise par les traductions, les traités des Anciens ont été lus et étudiés. Ils ont ainsi encouragé les hommes de la Renaissance à produire eux-mêmes des traités d’agriculture en leur donnant un modèle littéraire et une somme de connaissances agricoles comme point de départ. Comme l’écrit à ce sujet Corinne Beutler dans son article sur la « Littérature agricole en Europe continentale au XVI e siècle » : « il n’y a rien de tel que de lire l’œuvre des autres pour avoir envie d’écrire soi-même sur le même sujet » . Ainsi, la lecture et l’étude des traités et des œuvres d’Hesiode, Théophraste, Xénophon, Caton l’Ancien, Varron, Columelle, Pline, Palladius Cassianus Bassus, etc. constituent bien souvent la « matière première » de nombreux traités modernes.

En pratique

Les traités antiques et modernes d’agriculture étaient en vogue au XVI e siècle. Il furent beaucoup publiés et traduits. Ils jouirent donc d’une grande diffusion. Cependant, il semble que ces travaux, d’abord écrits pour les propriétaires terriens et lesagriculteurs, n’aient pas pénétré très avant dans les campagnes.
La large diffusion des traités ne fut en effet pas synonyme de progrès dans les campagnes d’Europe. Georges Lizerand s’étonne lui-même de l’archaïsme qui demeure en agriculture : « c’est une surprise pour nous qu’en ce siècle de renaissance qui a accueilli tant de nouveautés religieuses, politiques et artistiques, le Moyen âge continue dans la vie rurale » . Il semble donc que l’émulation littéraire et scientifique qui apparut autour de la question agricole et les traités d’agriculture qu’elle engendra, n’aient en rien amélioré les rendements et changé le quotidien des paysans.
Finalement, on peut en déduire que ce mouvement se tint en général bien à l’écart des campagnes. Malgré sa dimension didactique, il est évident que la littérature agronomique restait généralement inaccessible aux simples paysans, surtout lorsqu’elle était en latin. Il semble donc qu’elle était d’abord destinée aux érudits et aux lettrés ou tout au plus aux gentilshommes campagnards et propriétaires terriens cultivés. Ainsi, pour que l’engouement pour l’agriculture et la littérature qui en émanait atteignent les propriétaires terriens, il fallait non seulement qu’ils éprouvent de l’intérêt pour l’agriculture et qu’ils aient la volonté de faire fructifier leurs biens. Mais il fallait aussi qu’ils soient lettrés et qu’ils maîtrisent le latin pour pouvoir aborder les traités anciens comme certains traités modernes. Dès lors, on peut imaginer que la grande majorité des propriétaires terriens ne se sentaient pas concernés par le progrès agricole et n’avaient pas connaissance de la littérature qui existait à ce sujet.
De plus, comme l’explique Andrea Ubrizsy-Savoia , « les bourgeois et gens de la campagne lisaient de préférence les opuscules du type « Calendrier », « Cisio », « Kalendarium », largement diffusés en langues vernaculaires et contenant, outre leurs thèmes habituels, des conseils quasi-quotidiens pour l’agriculture étroitement liés à la position des astres et fondés sur des parallélismes et analogies entre herbes, planètes et maladies ». Ainsi, la « littérature agronomique » que l’on trouvait dans les campagnes perpétuait aussi l’archaïsme du Moyen âge et se tenait généralement loin des nouveaux traités basés sur l’observation et l’expérience. On peut aussi supposer que les traités, même modernes, ne répondaient pas forcément au attentes et aux besoins réels des paysans sur le terrain. De plus, tous les préceptes n’étaient pas applicables dans toutes les régions d’Europe. Par exemple, ils ne prenaient pas forcément en compte les différences de climats, de terrains, etc.
Il semble donc que la littérature agricole ancienne et moderne intéressait surtout des érudits férus de langues anciennes et de cultures classiques et des scientifiques concernés par l’étude de la nature et l’expérimentation.
Finalement, les témoignages qui nous sont parvenus attestant la réelle présence de ces traités dans les campagnes sont rares. De plus, lorsque ces œuvres s’y retrouvent se sont chez des gentilshommes campagnards humanistes qui produisirent eux-mêmes des traités. Il semble que ces hommes furent les seuls à allier lecture des traités agronomiques et pratique sur le terrain.
Par exemple, l’humaniste italien Piero Vettori, professeur de grec à l’Ateneo de Pise, était aussi un propriétaire terrien. Il possédait un domaine à San Casciano in Val di Pesa. Il fut également l’auteur d’une édition scientifique des traités de Caton et Varron et d’un volume de commentaires sur les œuvres des agronomes latins. D’après Raphaële Mouren, s’il trouva un intérêt à éditer les traités de Caton et Varron « c’est avant tout parce qu’il trouvait un intérêt particulier aux traités d’agriculture, qu’il mit en œuvre dans sa propriété » . Raphaële Mouren cite un extrait d’une lettre de Vettori à Guido Ferreri : « Il y a, hormis celle des lettres, deux sortes d’études que j’ai toujours cultivées et dont j’ai tiré des voluptés merveilleuses : l’une est l’agriculture et la vie loin de la ville et du bruit; l’autre est les avantages de mon domaine qui fut l’origine et la cause de mes plus grandes joies ». Piero Vettori fut aussi l’auteur d’un traité sur la culture des olives : Trattato… delle lodi et della coltivatione de gl’ulivi , réédité en 1569 à Florence . Ce traité connu de nombreuses rééditions jusqu’auXVIII esiècle.

L’HUMANISME

Les Libri de re rustica furent imprimés à la Renaissance. Cette période marqua l’Europe occidentale et s’étendit approximativement de l’an 1300 à la fin du XVI e siècle.
Elle est notamment caractérisée par l’humanisme, le mouvement intellectuel qui s’épanouit lors de cette période historique. Ce mouvement fut à l’origine d’innovations dans les domaines technique, scientifique, artistique, etc. Mais il fut aussi caractérisé par un retour vers le passé et, en particulier, d’un retour vers l’Antiquité classique. Il fut animé par la redécouverte de la pensée, de la beauté, de la science des Anciens qui fut permis notamment par un retour à leur héritage textuel. Les humanistes ont donc recherché, étudié puis publié les textes de l’Antiquité. Et parmi ces textes, se trouvent les traités des agronomes latins.

Les humanistes et la culture classique

L’humanisme est un mouvement qui émergea dès la fin du XIIIe siècle dans certaines régions d’Italie et avait gagné la majeure partie de l’Europe occidentale au XVI e siècle. Il transforma notamment la transmission et l’étude de l’antiquité classique.
Le terme « humanisme » vient du latin humanitas. Il renvoie à l’idée que l’homme se fait de lui-même dans son plus grand accomplissement dans les domaines intellectuel, religieux, esthétique, moral et physique. Les humanistes de la Renaissance ont repris cette notion antique dans la volonté de redonner à l’homme sa grandeur, perdue au cours des siècles d’une supposée décadence du Moyen âge. Pour atteindre cet idéal, ils ont entrepris d’étudier l’humanitas en remettant à l’honneur les studia humanitatis , c’est à dire, ce qu’on appelle aujourd’hui les humanités. Les studia humanitatis comprenaient des enseignements historiques, rhétoriques, linguistiques etc. qui se basaient sur les textes de l’Antiquité classique. Ainsi, pour devenir un homme digne du nom d’Homme, il fallait étudier les Anciens qui étaient pris comme modèles. Cela mena à la redécouverte de la culture antique par les textes qui avaient survécu jusqu’à la Renaissance. Ainsi, l’humanisme prit racine dans cette volonté première d’enseigner, d’étudier et de mettre à l’honneur la littérature classique. Et il est remarquable que bien des humanistes enseignaient, en particulier au XVe siècle.

Pétrarque (1304-1374) et ses contemporains

Pétrarque est considéré comme le père de l’humanisme et le symbole du progrès culturel de la Renaissance. Il était un intellectuel, poète, philologue, philosophe, historien et diplomate italien d’origine Florentine. Il fut en effet l’une des premières grandes figures de l’humanisme et contribua grandement à consolider le mouvement et à le faire rayonner dans toute l’Europe Occidentale.
Il commença des études juridiques sur les conseils de son père mais abandonna rapidement pour se consacrer presque exclusivement aux classiques latins et à l’étude de l’Antiquité. Il se présentait comme le plus grand admirateur de l’Antiquité ( uenerator).
Certaines de ses lettres témoignent d’une véritablepassion pour Cicéron dont il encensait la pureté de la langue et l’utilité de la philosophie – en opposition à la philosophie que l’on défendait en son temps, la philosophie scolastique du Moyen âge tardif. Il est considéré comme le rénovateur des studia humanitatis , disciplines à même de former l’homme de la Renaissance. Ainsi, il s’opposa violemment à la démarche scolastique et fut l’un des premiers à prôner un retour à une Antiquité authentique et à défendre la nécessité de se réapproprier la langue et la pensée de l’Antiquité latine rompant ainsi avec la spéculation du Moyen âge. Cependant, Pétrarque veillait toujours à ce que l’enseignement qu’il tirait de l’Antiquité soit compatible avec la religion chrétienne.
Selon Jean Delumeau , Pétrarque (1304-1374) fut probablement le créateur de la notion de « temps obscurs » pour qualifier la période médiévale. Cet humaniste concevait l’Histoire comme s’articulant en deux phases. Comme le dit Jean Delumeau, « il qualifia d’« ancienne » l’époque antérieure à la conversion de Constantin et de « moderne » celle qui l’avait suivie et durait encore au XIV e siècle ». Mais le qualificatif d’« âge moderne » n’était, pour lui, pas synonyme de progrès et de développement. Bien au contraire, il caractérisait cette période par la « barbarie » et les « ténèbres ». À l’inverse, « il vouait une admiration passionnée et presque romantique au passé romain ». Il avait donc le sentiment d’être un homme entre deux époques et il considérait que celle qui s’achevait avec lui était une époque décadente, intercalée entre deux âges plus heureux. Selon Pétrarque, il était nécessaire de rétablir les studia humanitatis pour permettre à l’homme, devenu homo ferus, « homme sauvage », d’accéder de nouveau aux valeurs de la civilisation. Ce n’est donc pas un hasard si les humanistes ont qualifié leur propre époque, « éclairée » par la renaissance littéraire obtenue par le retour aux auteurs de l’Antiquité, de « Renaissance ». L’invention de ce terme montre la conscience qu’une époque avait d’elle-même.

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Table des matières
INTRODUCTION
LES ÉDITIONS DES TRAITÉS DES AGRONOMES LATINS AU XVIE SIÈCLE
ET LEUR CONTEXTE
Les traités et leur publication
Les agronomes latins et leurs traités
Marcus Porcius Cato Censorius
Marcus Terentius Varro
Lucius Iunius Moderatus Columella
Palladius Rutilius Taurus Aemilianus
Les éditions des Libri De re rustica au XVIe siècle
Sébastien Gryphe et les éditions lyonnaises
Sébastien Gryphe : un imprimeur-libraire lyonnais
Sébastien Gryphe et ses éditions des œuvres des Scriptores rei rusticae
Les éditions de traités agronomiques modernes à Lyon
Le De re hortensi libellus de Charles Estienne imprimé par Sébastien Gryphe
Les autres traités d’agronomie modernes imprimés à Lyon
La question agricole à la Renaissance
Le succès de la littérature agronomique
Le rôle des Anciens et de leurs traités
En pratique
L’humanisme
Les humanistes et la culture classique
Les prémices
Pétrarque (1304-1374) et ses contemporains
En pratique : nouvel esprit et nouvelle méthode critiques
La « chasse » aux manuscrits
Édition des textes
Sébastien Gryphe et l’impression des Libri de re rustica
L’humanisme à Lyon
Imprimerie et humanisme
Sébastien Gryphe et Piero Vettori
Sébastien Gryphe : un imprimeur humaniste
La collaboration de Sébastien Gryphe et Piero Vettori
DES ÉDITIONS QUI TÉMOIGNENT D’UN TRAVAIL HUMANISTE SUR LES TEXTES
L’établissement des textes
La transmission des textes et manuscrits des Libri de re rustica
Les manuscrits du IXe siècle et la Renaissance carolingienne
La renaissance du XIIe siècle et la période scolastique
La fin de la période scolastique et la Renaissance : XIVe, XVe et XVIe siècles. 69
Étude d’une édition scientifique : Le De agricultura de Caton et les Res rusticae de
Varron produits par Piero Vettori
Des variantes plus ou moins importantes d’une édition à l’autre
Titres et nombre des rubriques
Variantes de mots
Variantes de phrases
Travail sur les manuscrits et les éditions et conjectures inédites
Les leçons de l’édition princeps
Les leçons des manuscrits
Leçons tirées des propres conjectures de Vettori
La notice sur le De agricultura de Columelle
Le travail de commentaires
Le premier volume de commentaires
Georgio Merula
Philippe Beroalde
Alde Manuce
Les Explicationes de Piero Vettori
Organisation
Les explications
DESCRIPTION PHYSIQUE DES ÉDITIONS DES LIBRI DE RE RUSTICA IMPRIMÉES PAR SÉBASTIEN GRYPHE
Le format
Importance du format
Le choix de l’in-8°
Tendance générale à la diminution des formats
L’in-8° chez Sébastien Gryphe
Comparaison avec des éditions antérieures, contemporaines et postérieures
Typographie
Les fontes italiques de Sébastien Gryphe
Italique et humanisme
Comparaison avec d’autres éditions
Étude des pages de titre rendant compte de l’évolution de la production
L’évolution des informations données sur les pages de titres
Statut et fonction de la page de titre
L’évolution des pages de titre des Libri de re rustica imprimés par Sébastien Gryphe
Comparaison
La répartition des textes en tomes et en volumes
Les marques typographiques
Fonction et signification des marques
Évolution des marques
CONCLUSION
SOURCES
BIBLIOGRAPHIE

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