Description morphologique du genre Dalbergia

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Répartition géographique et habitat du genre Dalbergia

Les espèces du genre Dalbergia poussent à une altitude inférieure à 1200 m, et se développent dans différents types d’habitats : les forêts humides, les forêts subhumides, les forêts sèches et subarides (Anon, 2009). Certaines espèces sont inféodées à des zones forestières restreintes comme c’est le cas pour D. aurea, D. brachystachya, D. davidii, D. histicalyx. D’autres ont une large répartition géographique comme D. baronii, D. greveana et D. trichocarpa. Elles sont des espèces des zones boisées fermées, semi ouvertes ou dégradées et poussent à une altitude inférieure à 1200 m, sauf D. monticola et D. tsaratananensis que l’on rencontre à plus de 1500 m (MBG, 2009). Les espèces se développent dans les forêts humides (D. louvelii, D. monticola et D. normandii), dans les forêts subhumides (D. erubescens, D. glaucocarpa et D. capuronii) et dans les forêts sèches et les fourrées subarides (D. chlorocarpa, D. mollis et D. xerophila). Elles peuvent être rencontrées dans toutes les régions de Madagascar sauf dans les régions Itasy et Vakinakaratra. Vingt-deux espèces sont typiques de la partie Ouest et 21 espèces de la partie Est de Madagascar (MBG, 2009).

Rôles dans l’écosystème

Les espèces de Dalbergia peuvent se rencontrées dans différents types d’écosystèmes de Madagascar toutefois elles sont plus abondantes dans les forêts humides. Les espèces de Dalbergia jouent un rôle dans la fixation du sol et améliore sa fertilité grâce à la présence des nodosités et des mycorhizes (Rasolomampianina & al., 2005). L’abattage de ces arbres pour leur bois pourrait entraîner la disparition de ces fonctions pour l’écosystème. Les espèces de Dalbergia servent de nourriture à quelques espèces de Lémuriens endémiques comme Propithecus verreauxi et Lepilemur rufucaudatus (Ganzhorn et Sorg, 1996).

Utilisations

Selon la catégorisation des bois de Madagascar, les espèces de Dalbergia se trouvent dans la catégorie 2 c’est-à-dire des bois précieux (Arrêté du 1930 et 1943). En raison de ces bonnes qualités technologiques (usinage et finition : facile ; collage : difficile, les colles adhérant mal; tenue de clous : risquent de se tordre ; etc.) caractérisés par leurs propriétés physiques et mécaniques (Bois très dur et très lourd) elles sont très recherchées pour l’ébénisterie (armoires, meubles, tables, chaises, etc.) et en sculpture (statuettes, outils artisanaux et instruments de musique). Les bois de cœur (riches en principes actifs : alcaloïdes); sont utilisés en médecine traditionnelle pour traiter la bilharziose, le paludisme et la cysticercose et aussi la gale et l’acné (Shah & al. 2015), l’écorce est utilisée contre la gonorrhée ou la blennorragie et l’extrait des feuilles pour les affections oculaires. La qualité énergétique du bois a poussé les villageois à utiliser les espèces du genre Dalbergia comme bois de chauffe. Les bois ronds (5 à 15 cm de diamètre) sont exploités pour la construction de maisons et de clôtures.

Menaces et pressions

Les principales menaces qui pèsent sur les espèces de Dalbergia sont l’exploitation abusive et illicite et  celles sur leur habitat comme les défrichements, l’extension des zones de culture et les feux de brousse. En général, les espèces de Dalbergia ont un taux de régénération relativement faible et on note l’absence d’individus de certaines classes de diamètre (10-20 cm, 20-30 cm) due à la coupe sélective qui perturbe d’avantage la santé de la génération (DBEV & al. 2010). La surexploitation pourrait perturber la régénération naturelle et entrainer le déclin des populations aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des aires protégées. Les espèces pourraient disparaître dans les prochaines trois décennies avec une augmentation annuelle de la demande au niveau national de l’ordre 10 % seulement (Rasamoelina & al., 2001).

Commerce international du genre Dalbergia

À Madagascar, les bois sont d’ abord coupés sous forme de rondins de 1,5 à 2 m de long, pesant en moyenne 300 kg. Le commerce du bois précieux comprend les producteurs primaires jusqu’aux consommateurs finaux en passant par tous les intermédiaires éventuels (bucherons, collecteurs, transporteurs, distributeurs, etc.). Les prix du bois augmentent tout au long de la chaine d’approvisionnement, et ceci d’un facteur supérieur à x 1000, c’est- à dire environ USD 26/t (au niveau de la vente sur pieds) à plus de USD 30.000/t en Chine (TRAFIC, 2015). La plupart des grumes de Dalbergia sont destinés au commerce international (90 %) (CITES, 2013) et seules de petites quantités (10 %) de bois arrivent sur les marchés locaux. Sur le marché international, les bois de rose sont les plus cher environ 6000 €/tonne. Ainsi, les exploitations illicites sont de plus en plus nombreuses. (Global Witness, 2009) estime que la valeur du trafic de bois de rose de Madagascar à 400 000 € par jours sur les marchés internationaux. Cette flambée de prix à l’international favorise l’exploitation illicite.

Plan d’action

Depuis l’inscription des espèces de Madagascar en 2013 sous l’annotation #5 et de toutes les espèces du genre Dalbergia du monde dans l’Annexe II de la CITES sous l’annotation #15 en 2016, les échanges commerciaux sur les bois des espèces de Dalbergia spp. sont suspendues (Notification CITES N°2017/047) et Madagascar devrait faire du progrès dans la résolution des problèmes d’identification du bois entre les différentes espèces, la formulation d’un Avis de Commerce Non Préjudiciable (ACNP) et l’assainissement des bois saisis (Décision 17.204, lors du 17ème CoP CITES).

MILIEUX D’ETUDE

La région Analanjirofo abritant le PN de Mananara-Nord et la RNI de Betampona a été choisie pour la présente étude.

Localisation géographique des sites

Mananara-Nord se trouve sur la côte Nord-Est de Madagascar, à 280 km au Nord de Toamasina, avec les coordonnées géographiques à 16°09’-16°37’S de latitude et à 49°42’-49°53’E de longitude (Carte 1). Le PN de Mananara-Nord est situé dans le district de Mananara-Nord. L’étude a été effectuée dans la Commune Rurale de Sandrakatsy dans le Fokontany Varary compris entre 16°22’58’’ de latitude Sud et 49°39’49’’ de longitude.
Betampona se trouve dans la partie orientale de Madagascar, à 40 km au Nord-Ouest de Tamatave, localisée entre les latitudes 17°52’- 17°56’ Sud et les longitudes 49°11’- 49°15’Nord (Carte 2).

Climat

Mananara Nord et Betampona sont caractérisés par un climat du type tropical chaud et humide. La température moyenne annuelle est de 25°C. Les mois le plus froids se situent vers le mois de (19,8°C) juin jusqu’à septembre tandis que les mois le plus chauds (27,4°C) sont entre Décembre et Février. La pluviométrie annuelle moyenne est de plus de 2500 mm.

Flore et Végétation

Mananara Nord et Betampona sont caractérisés par une forêt dense humide sempervirente, la flore du vent (Perrier De La Bathie, 1921) du domaine de l’Est et de la zone Eco floristique de basse altitude orientale (Faramalala et Rajeriarison, 1999). Ils sont très riches en espèces endémiques telle que Chassalia betamponensis et Coffea betamponensis avec la famille de palmiers bien représentée : Dypsis antanambensis endémique de Mananara et Dypsis betamponensis de Betampona (Birkinshaw & al., 2007).

Population et ses activités

Le groupe ethnique dominant dans la région Analanjirofo est le Betsimisaraka mais d’autres groupes sont présents. La région est réputée en matière de culture de rente notamment, girofle, vanille et café mais actuellement la population commence à pratiquer d’autres cultures telles que le manioc et le haricot…

METHODES D’ETUDES

Bibliographie et webographie

Des recherches biblio- et webographiques ont été effectuées dans le but de collecter et de réunir toutes les informations préalables (consultation d’herbier) sur Dalbergia, les sites, les méthodes adoptées et les études antérieures. A cause de leur abondance d’exploitation et d’exportation sont considéré comme les critères des choix des sites d’études.

Collecte des échantillons

Une descente sur le terrain dans le PN Mananara-Nord et la RNI de Betampona du 17 février à 8 mars 2017 a été effectuée pour récolter les échantillons botaniques. Les matériels d’étude comprennent des spécimens d’herbiers, de rameaux, de branches et de morceaux de troncs.

Echantillons d’herbiers

Pour une collection de référence et pour l’identification de l’espèce, six échantillons d’herbier contenant de feuilles, de fleurs et de fruits représentant les caractères pertinents de l’espèce ont été récoltés par pied. Malheureusement aucun herbier fertile n’a pas pu être collecté durant la mission car les pieds ont été en état végétatif. A chaque pied est associé le numéro de récolte, le nom scientifique et les noms vernaculaires, le nom de tous les collecteurs, la date et le lieu de collecte, la description de l’échantillon, des photos de l’espèce et des informations ethnobotaniques. Chaque spécimen d’herbier est mis dans un papier journal, pressé dans une presse à herbier et mis dans de l’alcool (50°) pour sa conservation.

Echantillons de bois

Des échantillons de blocs ou micro-carottes de tronc de 6 x 6 x 3 cm (Planche 7 : Photo 9) contenant l’écorce, aubier et dans la plupart des cas le duramen ont été collectés. Les micro-carottes ont été conservées dans des ziplocs contenant de l’alcool 70°. Au moins trois individus par espèce ont fait l’objet de cette étude (Tableau 4). Sur chaque bloc de 6 x 6 x 3 cm, 1cm³ a été prélevé et coupé de façon à avoir les trois plans fondamentaux du bois: transversal, longitudinal radial et longitudinal tangentiel. Le cube a été ensuite ramolli dans de l’alcool 70° pendant quelques jours et/ou semaines selon la dureté du bois.

Etudes anatomiques

Etude macroscopique

L’identification macroscopique des bois fait appel à des techniques d’observation simple, à l’œil nu et à l’aide d’une loupe à main (Jourez, 2010). En effet, certaines critères, notamment la couleur, la visibilité des vaisseaux et des rayons ont été appréciés à l’œil nu.

Préparation

Le bloc de micro-carotte du tronc de 6 x 6 x 3 cm, contenant l’ensemble écorce – aubier et duramen. Un 1cm3 est prélevé séché à l’air libre puis poncé avec des disques de ponçage à grains différents (50, 100, 120, 220, 320 et 400) (Planche 7: photos 9, 10, 11).

Observation

La surface polie est observée et décrite à l’aide d’une loupe 10X et les photos ont été prises à l’aide d’une caméra DIGITALE 500X (Planche 7, Photo 11). La coupe transversale est prise en photo pour la mise en évidence de la couleur, et les éléments du bois visibles macroscopiquement.

Etude microscopique

Microtomie

Des coupes transversales, longitudinales radiales et longitudinales tangentielles ont été confectionnées à l’aide d’un microtome à glissière de type GSL. L’épaisseur des coupes varie entre 18 à 25 μm, elles sont ensuite conservées dans de la glycérine pure avant la coloration (Planche 8 : Photos 12-13- 14).

Coloration

Les coupes minces ont été blanchies dans de l’eau de Javel à 10 % pendant 5 mn, rincées dans de l’eau distillée pendant 5 mn. Pour mieux fixer le colorant, les coupes ont été mises dans de l’acide acétique pendant 5 mn. Elles ont été doublement colorées avec Safranine O et Astra Blue pendant 5 à 10mn. Les coupes ont été déshydratées dans une série d’alcool à 30° (pendant 15mn), 75° (15 mn), 96° (30 mn) et 100° (30 mn). La double coloration a permis de colorer les cellules lignifiées en rose et celles cellulosiques en verte. Parmi les différentes étapes de coloration ont été effectuées sous hôte à flux laminaire. (Planche 8 : Photo 15).

Montage

Les coupes déshydratées sont fixées entre lame et lamelle avec de l’Euparal (Planche 8 : Photo 16).

Séchage

Les coupes montées ont été séchées dans une étuve à 56°C pendant 72 heures.

DESCRIPTIONS MACROSCOPIQUES

Les cernes de croissances sont invisibles à toutes individus étudiés parmi les quatre espèces collectes (D. louvelii ; D. madagascariensis ; D. maritima ; D.orientalis) sauf les quatre individus numéro (CR 7311, RBE 2555 et 2563). Leurs bois sont à pores diffus.
Vaisseaux à contour circulaire, isolés dominant jusqu’à 80% et accolées (20%) et des thylles à parois scléreux. Les parenchymes ont une bandes fines pour les deux espèces de D. louvelii et D.maritima puis qu’en bandes épais pour le D. madagascariensis et D. orientalis. Tous les rayons sont fins tel que le D.orientalis a une bandes épais où visibles à l’œil nu. Toute les bois ont une densité élevé et les parenchymes paratrachéal en aliformes et anastomosés.

DESCRIPTIONS MICROSCOPIQUES

Dalbergia louvelii R.Vig

Sur la coupe transversale du tronc, les caractères anatomiques du bois de D. louvelii suivants ont été observés:
 Limites de cernes de croissance non visibles, bois à pores diffus ; vaisseaux en plage radiales. Vaisseaux circulaires isolés (60 %) et accolés par 2-15 puis accolés en amas (2-6) (40 %). Vaisseaux larges à diamètre tangentiel moyen de 130 μm (50- 280 μm), très rares soit 4 (1-26) vaisseaux par mm2 (Photo 22)
 Parenchymes axiaux apotrachéaux en bandes fines jusqu’à trois cellules de large, paratrachéaux aliformes. (Photo 22)
 Fibres à parois moyenne à épaisse, de longueur moyenne de 1300 μm (900-3000 μm) et non cloisonnés (Photo 23)

Dalbergia orientalis Bosser et R. Rabev

Sur la coupe transversale, les caractères anatomiques de bois de D. orientalis suivants ont été observés:
 Limites de cernes de croissance visibles et/ou non visibles, bois à pores diffus et semi-poreuse. Vaisseaux circulaires isolés (75 %) et parfois accolés radialement par 2-14 (20 %) et en amas par 2-4 (5 %). Bois initial à vaisseaux larges de 170 μm (70 – 400 μm) et bois final à petits vaisseaux 40 μm (20-90 μm) ; rares soit 5 (1 – 21) par mm² (Photo 42).
 Fibres à parois moyenne non cloisonnées de 1500 μm (1000 – 2500μm) (Photo 43).
 Parenchymes axiaux apotrachéaux en bandes épaisses jusqu’à 3 cellules de large et parenchymes axiaux paratrachéaux aliformes et anastomosés (Photo 43).

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Table des matières

Introduction
Partie I : GENERALITES ET MILIEUX D’ETUDE
I-1-GENERALITES
I-1-1 Position systématique du genre Dalbergia
I-1-2 Description morphologique du genre Dalbergia
I-1-3 Répartition géographique et habitat
I-1-4 Rôles des espèces dans l’écosystème
I-1-5 Utilisations
I-1-6 Menaces et pressions
I-1-7 Commerce international
I-1-8 Plan d’action
I-2- MILIEUX D’ETUDE
I-2-1 Localisation géographique des sites
I-2-2 Climat
I-2-3 Flore et végétation
I-2-4 Populations et ses activités
Partie II : MATERIELS ET METHODES
II-1 MATERIELS BIOLOGIQUES
II-2 METHODES D’ETUDE
II-2-1 Bibliographie et webographie
II-2-2 Collecte des échantillons
II-2-2-1 Echantillons d’herbier
II-2-2-2 Echantillons de bois
II-2-3 Etudes anatomiques
II-2-3-1 Etude macroscopique.
II-2-3-2 Etude microscopique
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1 DESCRIPTIONS MACROSCOPIQUES
III-1-1 Dalbergia louvelii R.Vig.
III-1-2 Dalbergia madagascariensis Vatke
III-1-3 Dalbergia maritima R.Vig.
III-1-4 Dalbergia orientalis Bosser & R. Rabev.
III-2- DESCRIPTIONS MICROSCOPIQUES
III-2-1 Dalbergia louvelii R.Vig
III-2-2 Dalbergia madagascariensis Vatke
III-2-3 Dalbergia maritima R.Vig.
III-2-4 Dalbergia orientalis Bosser & R. Rabev.
III-3- COMPARAISON
III-3-1 Comparaison des espèces intrasites
III-3-2 Comparaison des espèces intersites
III-3-3 Proposition d’une clé d’identification
DISCUSSIONS
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES

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