Description générale du bassin méditerranéen

Description générale du bassin méditerranéen

La mer Méditerranée est une mer intercontinentale semi-fermée, située entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie et qui s’étend sur une superficie d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés. Son ouverture vers l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de seulement 14 kilomètres (Fig. 4).

Du point de vue hydrodynamique, la Méditerranée occidentale est une région complexe où coexistent différents types d’eau. Elle est soumise à un climat aride, avec de faibles précipitations (Tchernia, 1978). De ce fait, les pertes d’eau douce par évaporation sont supérieures aux apports issus des précipitations, des fleuves et de la mer Noire : la mer Méditerranée est un bassin de concentration et d’évaporation (Bryden et al., 1994).

Situation géographique de la zone d’étude

Le Nord de l’Algérie se trouve bordé par les eaux du bassin occidental de la Méditerranée communiquant avec l’Atlantique par le détroit de Gibraltar à l’Ouest, et du détroit sicilo-tunisien à l’Est (Fig. 5). Le détroit de Gibraltar est un lieu d’échange actif entre les mers qu’il sépare (Lacombe & Techernia, 1972). Situé à l’Ouest des côtes algériennes, la baie d’Oran (Fig. 5) est en parfaite continuité avec le golfe d’Arzew. De la pointe de Mers-El-Kébir à celle de fort Lamoune, sur 7 Km, s’enserre une belle rade entre les mâchoires des deux djebels rocheux du sahel d’Oran : le Santon au Nord et le Pic de l’Aidour à l’Est. À ces deux reliefs s’accroche le plan incliné, dissymétrique et incurvé du Murdjadjo (Tinthoin, 1952). La wilaya maritime d’Oran possède deux ports : le port d’Oran et celui d’Arzew.

Le port de pêche d’Oran

Le port d’Oran (Fig. 5) est situé au fond de la baie d’Oran compris entre la pointe de l’Aiguille du Djebel Kristel à l’Est et le Cap Falcon au Nord-Ouest d’Aïn El –Turk(00°39’09″ W 35°43’00″ N) a une terre pleine, moins importante que les autres ports.

Les structures d’appuis de ce port sont représentées par des poissonneries, des chantiers navals, des stations d’avitaillement et des fabriques de glace,… (Sennai Cheniti, 2003).

Caractéristiques géomorphologiques et biodiversité marine

Géomorphologie du bassin méditerranéen

Le bassin méditerranéen occidental a acquis sa configuration actuelle après une série d’interactions complexes de la convergence des plaques tectoniques africaines et euro-asiatique, avec une arrivée par la suite de sédiments. Actuellement, on peut distinguer cinq unités morphologiques: le plateau continental, le talus continental, la plaine abyssale, la fosse hadale et le bassin sédimentaire dans la mer d’Alboran (Fig. 6a).

Nature des fonds marins

Les travaux de Rosfelder, (1955); Maurin, (1962) et Leclaire, (1972) ont montré une variabilité dans la largeur de la bordure côtière sous-marine de l’Ouest algérien, car elle est de 10 km au large de Cap-Falcon et prés de 90 km au large de Ghazaouet faisant de ce plateau continental le plus petit de la Méditerranée. La zone littorale étendue de 5 à 6 milles est caractérisée par la présence de sable et de roches suivie par une zone de vase (molle et grisâtre) sur une largeur de 2 à 3 milles. La troisième zone est un mélange de Oran sable coquiller grossier et de vase et enfin, une dernière zone à la limite du plateau continental caractérisée par de la vase molle et noire (Fig. 6b).

Maurin (1962), note que les fonds marins Ouest-Algériens sont de nature argilosiliceuse et qualifie ces formations volcaniques de « chandeliers » vu qu’elles sont peuplées par des touffes de coraux à Dendrophyllum.

Sédiments et peuplements benthiques

La nature sédimentaire de la frange côtière oranaise a fait l’objet de plusieurs études. Citons les travaux de Tinthoin, (1952); Maurin, (1962); Leclaire, (1972); Boutiba, (1992); Bakalem, (2004); Bouras, (2007) et Kerfouf, (2007) qui montrent que le constituant majeur des sédiments au niveau de la côte Ouest-algérienne est représenté par le calcaire qui tapisse la plateforme littorale et le rebord continental précisément dans la baie d’Oran et ses abords; quant aux sédiments siliceux, ceux-ci sont faiblement représentés.

Biodiversité marine

Le flux des eaux océaniques entrant par le détroit de Gibraltar sous forme de méandres associe son effet à d’autres phénomènes complexes pour engendrer des « upwellings » (Lascaratos, 1998) ou remontées des eaux profondes, d’où un apport en sels minéraux et éléments nutritifs. En effet, Bosc et al., (2004) notent que les concentrations en nutriments sont plus élevées dans le bassin occidental que dans le bassin oriental ce qui permet le développement de phyto et zooplancton (Fig. 7), premier maillon de la chaîne trophique marine nécessaire au maintien de la stabilité et la diversité de cet écosystème côtier.

Vu l’intervention de ces facteurs et le changement de caractères des différentes zones constituant le littoral Ouest algérien (sable, vase, graviers, sable coquiller,…), la flore et la faune marines sont très diversifiées avec prédominance d’espèces coralligènes.

La biomasse benthique est aussi très variée, (Spongiaires, Cnidaires, Bryozoaires, Mollusques, Échinodermes…) (Maurin, 1962).

La végétation est majoritairement représentée par les herbiers de Posidonies peuplant les fonds marins du Sud de la Méditerranée et ayant un rôle très important (apport en O2, frayères et nurseries pour plusieurs espèces de Poissons, Mollusques et Crustacés), ajouté à cela l’effet du Courant algérien fait que la biomasse planctonique et micro nectonique est très importante en saison hivernale. Les travaux de Maurin, 1962 mentionnent la présence de:
• 13 espèces de Mammifères marins (dauphins et phoques).
• Environ 300 espèces de Poissons.
• Prés de 8 espèces de mollusques.
• Les reptiles sont majoritairement représentés par la tortue caouane Caretta caretta et la tortue luth Dermochelys coriacea.

Données océanographiques sur le Bassin algérien

Les eaux atlantiques modifiées (MAW, Modified Atlantic Water)

Les principales masses d’eau de la Méditerranée occidentale sont : l’eau atlantique modifiée (MAW, Modified Atlantic Water), l’eau levantine intermédiaire (LIW, Levantine Intermediate Water) et l’eau profonde de Méditerranée occidentale (WMDW, Western Mediterranean Deep Water). Nous dressons ici une description synthétique de la circulation générale dans le bassin Ouest. La MAW est formée par l’eau atlantique légère, peu salée et froide qui entre en surface (Fig. 8) au niveau du détroit de Gibraltar. Bryden et al., (1994) estiment à 0.72 ± 0.16 Sv (1 Svedrup = 106 m3/sec), le flux d’eau entrant à Gibraltar. La MAW effectue un parcours cyclonique en Méditerranée occidentale dans une couche d’une centaine de mètres d’épaisseur à partir de la surface, au cours duquel, soumise à l’évaporation et au mélange, elle gagne peu à peu en salinité et en densité. Sa salinité passe ainsi de ~ 36.5 psu au niveau de Gibraltar à 38.0-38.3 psu en Méditerranée Nord-occidentale, et sa température varie entre 14°C et 15°C sous la couche de mélange. Ce parcours dure environ une année (Bryden et al.,1994).

En arrivant de l’Atlantique, la MAW longe d’abord la côte espagnole en mer d’Alboran, puis rejoint, via le jet Alméria-Oran, la côte africaine. Elle longe celle-ci jusqu’au détroit de Sicile par le Courant algérien, Ce courant se déplace sur 1660 km de long et 50 km de large (Lascaratos, 1998), dont les instabilités engendrent des tourbillons cycloniques et anticycloniques qui transportent une partie de la MAW vers le Nord, Mortier, (1992); Taupier-Letage & Millot, (1988); Salas et al., (2001) considèrent le Courant algérien comme le plus énergétique de la Méditerranée. Ajouté à cela, la fertilité qui marque les eaux algériennes provient sans doute de l’enrichissement par le plancton d’origine atlantique et les upwellings côtiers.

Au niveau de la mer des Baléares, la majeure partie de la MAW continue en traversant le canal d’Ibiza jusqu’au détroit de Gibraltar et pénètre dans l’océan Atlantique, tandis que l’autre branche est déviée vers le Nord-Est, accentuant la circulation cyclonique. Le refroidissement, donc la densification, d’une partie de la MAW en hiver en Méditerranée Nord-occidentale produit l’eau hivernale intermédiaire (WIW, Winter Intermediate Water), avec des températures inférieures à 12.4 °C et une salinité de l’ordre de 38.3 psu.

Eaux intermédiaires levantines (L.I.W: Levantine Intermediate Water)

Les eaux de la Méditerranée subissent un refroidissement en hiver qui accroît leur densité et les oblige à plonger en profondeur. La LIW, masse d’eau chaude (∼ 13-14 °C) la plus salée (∼ 38.5-38.75 psu) de la Méditerranée occidentale (Lacombe & Tchernia., 1972), est formée lors de la convection hivernale en mer Levantine, en Méditerranée orientale (Fig. 9). Elle se forme principalement au Sud-Ouest de l’Île de Rhodes dans la partie Nord du sous-bassin Levantin en période hivernale (Doglioli, 2011).

Elle pénètre en Méditerranée occidentale par le détroit de Sicile, et effectue alors un parcours cyclonique en longeant les côtes entre 300 m et 800 m de profondeur. Une petite partie de la LIW est entraînée en mer d’Alboran par la MAW, et s’écoule le long des côtes algériennes, mais sans aucune orientation précise d’Est en Ouest sous forme de poches, entraînées probablement par des tourbillons d’intensité moyenne depuis les côtes de la Sardaigne. Le parcours de la LIW entre les détroits de Sicile et de Gibraltar dure environ 25 ans (Millot, 1987a).

Eaux profondes (WMDW Western Mediterranean DeepWater)

La WMDW (Fig. 10) se forme en hiver lors des épisodes de convection profonde induits par les forts coups de vent froids et secs du Nord et du Nord-Ouest au large du golfe du Lion, ainsi qu’en Mer Ligure (Béthoux & Prieur, 1983). Formée à la surface par refroidissement et évaporation, elle plonge sous 800 m de fond. Une partie de la WMDW est exportée vers le Sud-Est par les tourbillons qui se forment pendant la convection profonde (Testor & Gascard, 2006). L’autre partie de cette masse d’eau froide (12.7- 13°C) et relativement peu salée (38.4-38.48 psu) suit un parcours cyclonique en Méditerranée Nord-occidentale qui renforce le courant Nord. Elle franchit le détroit de Gibraltar en suivant le fond, et se stabilise en densité vers 1000 m de profondeur (Tchernia, 1978). Le temps de séjour de la WMDW en Méditerranée est d’environ 90 ans (Kantin et al., 2006).

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Table des matières

Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Résumés
Introduction
Partie I : Biologie de l’espèce
1. Généralités sur les Sparidés
1.1. Les espèces du genre Pagellus
2. Choix de l’espèce
2.1. Position systématique
2.2. Étymologie (synonymes et noms vernaculaires)
2.3. Morphologie de Pagellus acarne
2.4. Coloration
2.5. Caractéristiques spécifiques
3. Les caractéristiques éco biologiques de Pagellus acarne
3.1. Distribution géographique
3.2. Habitat et nutrition
3.3. Engins de pêche.
3.4. Aquaculture
3.5. Parasitisme
3.6. Prédateurs de Pagellus acarne
Partie II : Caractérisation de la zone d’étude
1. Description générale du bassin Méditerranéen
2. Situation géographique de la zone d’étude
2.1. Le port de pêche d’Oran :
3. Caractéristiques géomorphologiques et biodiversité marine.
3.1. Géomorphologie du bassin Méditerranéen
3.2. Nature des fonds marins
3.3. Sédiments et Peuplements benthiques
3.4. Biodiversité marine
4. Données océanographiques sur le bassin Algérien
4.1. Les eaux atlantiques modifiées (MAW, Modified Atlantic Water)
4.2. Eaux intermédiaires levantines (L.I.W : Levantine Intermediate Water).
4.3. Eaux profondes (WMDW Western Mediterranean Deep Water)
4.4. Salinité
4.5. Températures
4.6. Tourbillons
Partie III : Biologie de la Reproduction
Introduction
1. Matériel et méthodes
1.1.Échantillonnage et traitements au laboratoire
1.1.1. Mensurations et pesées
1.1.2. Détermination du sexe
1.1.3. Détermination des stades de maturité
1.1.4.Étude histologique
1.2.Étude de la reproduction
1.2.1. Sex-ratio globale
1.2.2. Sex-ratio en fonction de la taille
1.2.3. Sex-ratio en fonction des mois
1.2.4. Indice Gonado-Somatique IGS
1.2.5. Indice Hépato-Somatique IHS
1.2.6. Indice de condition K
1.2.7. Taille de première maturité sexuelle
1.2.9. Fécondité
2. Résultats
2.1. Étude histologique
2.1.1. Les gonades femelles
2.1.1.1. Prévitellogénèse
2.1.1.2. Vitellogenèse
2.1.1.3. La ponte
2.1.1.4. La poste ponte
2.1.2. Les gonades mâles
2.1.3. Les gonades hermaphrodites
2.2. Sex-ratio globale
2.3. Sex-ratio en fonction de la taille
2.4. Sex-ratio en fonction des mois
2.5. Évolution mensuelle des indices (IGS, IHS, K)
2.6. Stades de maturité sexuelle
2.7. Taille de première maturité sexuelle
2.8. Fécondité
3. Discussion
Partie IV: Age et croissance
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1.Étude de l’âge
2.1.1. Prélèvement, stockage et lecture des otolithes
2.1.2. Validation de la lecture d’âge
2.1.2.1. Relation longueur totale du Poisson (Lt) rayon de l’otolithe (R)
2.1.2.2. Périodicité de la formation des anneaux de croissance
2.1.3. Détermination de l’âge par otolithométrie
2.1.4. Détermination de l’âge par rétro calcul
2.2. Modélisation de la croissance
2.2.1. Croissance linéaire absolue
2.2.2. Relation taille poids
2.2.3. Croissance pondérale absolue
2.2.4. Indice de performance de croissance
2.3. Comparaison des tailles et des poids moyens entre mâles et femelles
3. Résultats
3.1. Validation de la lecture d’âge
3.1.1. Relation longueur totale du Poisson (Lt) rayon de l’otolithe (Lo)
3.1.2. Périodicité de la formation des anneaux de croissance
3.2. Détermination de l’âge par otolithométrie
3.3. Détermination de l’âge par rétro calcul
3.4. Modélisation de la croissance
3.4.1. Croissance linéaire absolue
3.4.2. Relation taille poids
3.4.3. Croissance pondérale absolue
3.5. Comparaison des tailles et des poids entre mâles et femelles
4. Discussion
Partie V: Exploitation de stock
1. Introduction à l’exploitation des stocks
2. Mortalité
2.1. Estimation de la mortalité totale (Z)
2.2. Estimation de la mortalité naturelle (M)
2.3. Estimation de la mortalité par pêche (F)
3. Recrutement et sélection
4. Analyse virtuelle de la population de P.acarne
4.1. Rendement par recrue (Y/R)
4.2. État d’exploitation de la ressource
5. Résultats
5.1. Estimation de la mortalité
5.1.1. Mortalité totale Z
5.1.2. Mortalité naturelle M
5.1.3. Mortalité par pêche F
5.2. Recrutement et sélection
5.3. Analyse de population virtuelle (Virtual Population Analysis)
5.3.1. Données de capture du pageot blanc.
5.3.2. Données d’entrée nécessaires pour la VPA
5.3.3. Évaluation du rendement par recrue
5.3.4. État d’exploitation de la ressource
5.3.5. Biomasse totale équilibrée
6. Discussion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes

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