Description générale des activités viticoles

Description générale des activités viticoles

Les activités viticoles consistent à conduire le développement de la vigne. Elles tiennent une place importante dans ce travail de thèse. Elles font l’objet d’une première présentation dans cette partie.

Entretien du sol

L’entretien du sol rassemble un ensemble de techniques mécaniques et chimiques pour favoriser la qualité du sol et lutter contre les adventices, ou « mauvaises herbes » (Valdivieso Larrain, 2012) : labour, tonte, enherbement (permanent/temporaire, total/partiel), désherbage chimique etc.

Entretien du palissage

La vigne étant une liane, elle requiert un support pour se développer (Jourdan, 1990). C’est le rôle du palissage (ensemble des piquets et de fils releveurs) qui fait l’objet d’un entretien par le viticulteur.

Opérations en vert

Les opérations en vert désignent un ensemble d’actions (manuelles, mécaniques ou chimiques) portées sur les rameaux, les feuilles et les grappes de la vigne : rognage , écimage , épamprage , effeuillage , éclaircissage , entretien du palissage, etc.

Traitements phytosanitaires

Les traitements phytosanitaires sont au cœur de nombreux enjeux et constituent une pratique centrale dans l’activité de viticulteur (Valdivieso Larrain, 2012), quelque que soit le mode de production (conventionnel, biologique…). Ils visent à pulvériser des produits (de synthèse chimique ou de biocontrôle) pour combattre les adventices et les nombreux bioagresseurs de la vigne, qu’ils soient champignons (mildiou, oïdium, botrytis, black rot, excoriose…), insectes (flavescence, thrips, papillons etc.), virus ou phytoplasmes, pouvant nuire aux souches et à la récolte (Mezière & Gary, 2009). Ces produits se présentent sous forme solide (granulés, poudres etc.) ou liquide. On distingue communément 3 grands modes d’action (Davy, s.d) : par contact (le produit se pose sur la plante mais n’y pénètre pas, il est exposé au risque de lessivage par la pluie), par pénétration (le produit pénètre dans la plante) et par approche systémique (le produit pénètre dans la plante et est diffusé via la sève). Ces produits peuvent avoir une action préventive et/ou corrective. Deux indicateurs, quantitatifs et complémentaires, d’utilisation des produits phytosanitaires sont classiquement utilisés (Simonovici, 2019, p6) :

• le nombre moyen de traitements. Un traitement correspond à l’application d’un produit lors d’un passage. Cet indicateur n’est pas suffisant car un traitement ne se fait pas forcément à pleine dose ou sur l’entièreté des parcelles pour une culture donnée.
• l’Indice de Fréquence des Traitements (IFT), défini par la formule :

IFT traitement = DA/DR x PST (avec DA = Dose Appliquée, DR = dose de référence, PST= Proportion de Surface Traitée).

Trois points importants quant aux pratiques phytosanitaires dans les parcelles viticoles françaises sont à retenir (Simonovici, 2019) : (1) Les traitements phytosanitaires concernent l’ensemble des parcelles. Sur la campagne 2016, une parcelle a reçu 20 traitements en moyenne, pour un IFT moyen de 15,3 (constitué à 12% de produits de biocontrôle). (2) Les traitements appliqués sont très largement des fongicides (8 traitements sur 10, représentant 83% de l’IFT moyen), loin devant les insecticides-acaricides et les herbicides (représentant chacun 1 traitement sur 10). Ils concernent en très grande partie le mildiou et l’oïdium, et dans une très faible proportion le botrytis, le black rot et l’excoriose. (3) Les traitements phytosanitaires sont en progression, tant au niveau du nombre moyen de traitements (16,4 en 2010 – 19,3 en 2013 – 20,1 – 2016) que de l’IFT moyen (12,8 en 2010 – 15 en 2013 – 15,3 en 2016). Cette augmentation concerne les 3 principales catégories de produits phytosanitaires en viticulture (fongicides, insecticides-acaricides, herbicides) et s’explique à la fois par la hausse des produits de biocontrôle (+78% entre 2010 et 2016) et celle des produits hors biocontrôle (+16% entre 2000 et 2016).

La protection de la vigne contre les bioagresseurs est une activité viticole importante. Parmi ces bioagresseurs, le papillon Eudémis (aussi appelé vers de la grappe) est un ravageur important dans les vignobles concernés par le projet VitiOptimum. La conception du piège connecté est un outil envisagé pour améliorer la gestion de ce risque. La partie suivante présente synthétiquement l’Eudémis et les pratiques culturales concernées, à partir du livre de Denis Thiéry (2006) Vers de la grappe : les connaître pour s’en protéger. Elle constitue un point d’appui pour la compréhension de la partie empirique III.3 de ce travail de thèse.

Gestion du risque Eudémis

Eudémis est un ravageur majeur des grappes dans les vignobles européens plutôt chauds et secs. Observé pour la première fois dans les vignes françaises à la fin du 19ième siècle, les dégâts qu’il cause ne sont actuellement pas pleinement maîtrisés.

Biologie d’Eudémis

Le cycle de vie d’Eudémis compte 4 étapes : œuf, chenille, chrysalide, papillon.

Six éléments physiologiques sont importants pour comprendre la gestion du risque Eudémis en viticulture :
(1) La chenille est la forme du papillon dangereuse pour la vigne. Seules les chenilles se nourrissent. Pour survivre, elles doivent absolument pénétrer dans une baie dans les 10 heures après leur éclosion.
(2) L’évaluation du risque Eudémis est couplé à d’autres risques. La perforation des baies par les chenilles cause des dégâts directs (perte de matière première pour tout type de vignoble et dégradation de l’esthétique visuel pour le raisin de table) mais surtout indirects, en constituant une porte d’entrée, principalement pour le champignon Botrytis Cinerea (qui entraîne la pourriture grise), et dans une moindre mesure pour le champignon Aspergillus (qui entraîne la pourriture noire) et des drosophiles (qui entraînent la pourriture acide).
(3) L’historique de la parcelle est une donnée influente dans l’évaluation du risque car Eudémis reste sur les parcelles en hiver (sous forme de chrysalide) dans l’écorce, les grappes non ramassées et le sol.
(4) Les pièges sont des outils importants pour la gestion du risque Eudémis. En effet, il n’est pas facile d’observer ce petit papillon (environ 1.5 cm d’envergure) lucifuge qui se cache dans le feuillage ou au sol pendant la journée.
(5) L’accouplement des papillons repose sur des phéromones sexuelles. Elles permettent aux mâles de repérer les femelles. Cette caractéristique est utilisée pour le piégeage des adultes et la lutte par confusion sexuelle.
(6) Trois voire quatre générations ont lieu au cours de l’année. Les générations 1 (mai – mijuillet) et 4 représentent un faible risque pour la vigne. Les générations 2 (juillet – mi-septembre) et 3 (août – novembre), elles, sont particulièrement dangereuses.

Evaluation du risque et stratégies de lutte 

Plusieurs techniques peuvent être mobilisées de façon complémentaire pour évaluer le risque Eudémis : comptages (œufs, chenilles, glomérules), OAD (modélisation de la physiologie d’Eudémis en fonction des conditions météorologiques) et piégeage sexuel des mâles par un piège disposé directement dans la vigne, composé d’une capsule de phéromone (attraction des mâles) déposée sur une plaque de glu d’environ 20×20 cm (capture des mâles). Ces 2 dernières techniques (OAD et piégeage sexuel) servent à suivre la dynamique du cycle du papillon pour déterminer la date d’apparition des chenilles dans la parcelle, et donc le positionnement d’une intervention (moment de réalisation de l’intervention).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : CONTEXTE DE LA RECHERCHE
1. Le projet VitiOptimum
1.1. Objectifs
1.2. Systèmes technologiques envisagés
1.2.1. Application mobile
1.2.2. Système d’information géographique
1.2.3. Pièges connectés
2. La viticulture en France
2.1. Présentation de la filière
2.1.1. Viticulture de cuve
2.1.2. Viticulture de table
2.2. Description générale des activités viticoles
2.2.1. Entretien du sol
2.2.2. Entretien du palissage
2.2.3. Opérations en vert
2.2.4. Traitements phytosanitaires
2.3. Gestion du risque Eudémis
2.3.1. Biologie d’Eudémis
2.3.2. Evaluation du risque et stratégies de lutte
3. L’agriculture, un secteur en pleine mutation
3.1. Un modèle agricole dominant mais remis en question
3.2. Des pistes de transformation pour l’agriculture
3.2.1. Le conseil agricole
3.2.2. Les technologies en milieu agricole
PARTIE II : CADRE THEORIQUE
1. Introduction aux modèles de l’adoption technologique
1.1. Une première définition de l’adoption technologique
1.2. Contexte de l’étude de l’adoption technologique
2. Les modèles « classiques » de l’adoption technologique
2.1. Théorie de la diffusion de l’innovation (Rogers, 1962)
2.1.1. Présentation du modèle
2.1.2. Critique du modèle
2.2. Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1985)
2.2.1. Présentation du modèle
2.2.2. Critique du modèle
2.3. Modèles de l’acceptation des technologies (Davis, 1989)
2.3.1. Présentation du TAM
2.3.2. Critique du TAM
2.3.3. Présentation du TAM 2
2.3.4. Critique du TAM 2
2.3.5. Présentation du TAM 3
2.3.6. Critiques du TAM 3
2.4. Modèle du succès des systèmes d’information (DeLone & McLean, 1992)
2.4.1. Présentation du modèle
2.4.2. Critique du modèle
2.5. Modèles de l’ingénierie de l’utilisabilité (Nielsen, 1993)
2.5.1. Présentation des modèles
2.5.2. Critique des modèles
2.6. Théorie unifiée de l’Acceptation et de l’Usage des technologies (Venkatesh et al., 2003)
2.6.1. Présentation du modèle
2.6.2. Critique du modèle
2.7. Synthèse sur les modèles classiques de l’adoption
2.7.1. Les apports des modèles classiques
2.7.2. Les limites des modèles classiques
3. L’adoption technologique et le concept d’activité
3.1. Le concept d’activité
3.2. Les modèles de l’adoption en lien avec le concept d’activité
3.2.1. L’approche instrumentale
3.2.2 La technosymbiose
3.2.3. L’acceptation située
3.3. Quatre caractéristiques centrales
3.3.1. L’utilisateur, acteur de l’adoption technologique
3.3.2. Une approche située de l’adoption
3.3.3. Une approche systémique de l’adoption
3.3.4. L’adoption technologique : un processus dynamique dès la conception
4. Actions ergonomiques pour l’adoption technologique
4.1. Intervenir en conception
4.1.1. Traits caractéristiques de l’intervention ergonomique en conception
4.1.2. Les représentations dans le processus de conception
4.2. Analyser l’activité des utilisateurs
4.2.1. La nécessité d’analyser l’activité viticole
4.2.2. Les outils de l’analyse de l’activité
4.3. Tester les dispositifs techniques
4.1. L’inspection ergonomique
4.2. Les tests utilisateurs
4.4. Simuler l’utilisation future des dispositifs
4.4.1. La simulation en conception
4.4.2. La simulation de l’activité
4.4.3. La simulation de la tâche
5. Problématique et démarche de recherche
PARTIE III : CONTRIBUTIONS EMPIRIQUES
1. Favoriser l’adoption : analyse de l’activité des viticulteurs avec des entretiens
1.1. Introduction
1.2. Méthode
2.1. Participants
2.2. Guide d’entretien
2.3. Organisation pratique des entretiens
1.3. Résultats
3.1. Variabilité des exploitations et des viticulteurs
3.2. Activités mentionnées
3.3. Facteurs de décision pour les interventions
3.4. Facteurs de positionnement pour les interventions
1.4. Discussion et conclusion
2. Agir pour l’adoption technologique : intervention ergonomique en conception
2.1. Le conseil agricole et les technologies pour répondre aux enjeux de la viticulture ?
2.2. Approches théoriques de l’adoption technologique
2.2.1. Les modèles « classiques » de l’adoption technologique
2.2.2. L’adoption technologique dans l’activité
2.3. Contexte de la recherche-intervention et méthodologie
2.3.1. Analyser l’activité de conseiller agricole pour en élaborer une représentation mobilisée par les ergonomes
2.3.2. Comprendre les représentations que les deux concepteurs ont de cette activité
2.3.3. Agir pour que les représentations de chacun permettent un travail commun nécessaire au processus de conception
2.4. Résultats
2.4.1. Une représentation possible de l’activité de conseiller
2.4.2. Les représentations des concepteurs sur l’activité de conseiller
2.4.3. Ajustement cognitif entre acteurs de la conception
2.5. Discussion et conclusion
3. Anticiper des problèmes d’adoption : simulation expérimentale d’une tâche future
3.1. Introduction
1.1. La gestion actuelle du risque Eudémis par le conseiller
1.2. La gestion du risque Eudémis envisagée en conception
1.3. Le processus de recherche visuelle
3.2. Matériel et méthode
2.1. Participants
2.2. Matériel
2.3. Procédure
3.3. Résultats
3.1. Influence des informations contextuelles et de la similarité cible-distracteurs sur le processus de recherche visuelle
3.2. Traits guidant la recherche visuelle d’Eudémis
3.4. Discussion et conclusion
3.4.1. Compréhension du processus de recherche visuelle
3.4.2. Implications pour le projet
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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