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COMBINAISON DE MÉTHODES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES
Bien qu’il existe une large littérature sur les méthodes qualitatives et quantitatives d’impact, il est souvent nécessaire de combiner les deux approches.
La combinaison des évaluations quantitatives et qualitatives peut souvent s’avérer la meilleure voie pour répondre aux besoins d’information du projet. Dans la fusion des deux approches, des méthodes qualitatives peuvent être employées pour informer sur les questions clés de l’évaluation d’impact, examiner le questionnaire ou la stratification de l’échantillon qualitatif et analyser le contexte social, économique et politique dans lequel un projet se situe tandis que des méthodes quantitatives peuvent être employées pour informer des stratégies de collecte de données qualitatives, concevoir l’échantillon, informer dans quelle mesure les résultats observés dans le travail qualitatif peuvent être généralisés à une plus grande population en utilisant un échantillon statistiquement représentatif et, l’analyse statistique peut être employée pour contrôler les caractéristiques du ménage et les conditions socio-économiques de différents secteurs d’étude éliminant ainsi des explications alternatives des résultats observés.
En pratique la combinaison des méthodes quantitatives et qualitatives devrait être effectuée à chaque étape de l’évaluation. Le chapitre 2 mentionne plusieurs possibilités pour le faire.
AUTRES APPROCHES POUR L’EVALUATION DE L’IMPACT : L’ÉVALUATION À BASE DE THÉORIE
D’autre terme est particulièrement approprié pour la discussion de l’évaluation de l’impact des projets sur la pauvreté : des évaluations à base de théorie. Il intègre beaucoup de méthodologies traitées ci-dessus.
L’argument des évaluations à base de théorie est que les programmes et projets sont basés sur une théorie explicite ou implicite sur comment et pourquoi un programme va réussir. L’évaluation serait alors basée sur l’évaluation de chaque théorie et hypothèse d’un programme pendant la mise en œuvre. L’approche met l’accent sur les réponses des participants aux activités du programme. Les théories dirigent l’attention de l’évaluateur sur des types d’impacts probables à court et à long terme. Parmi les avantages, il y a, d’abord que l’évaluation fournit des indications rapides de l’efficacité du programme pendant la mise en œuvre du projet. S’il y a des défaillances pendant la mise en œuvre, il est possible de les situer le long du parcours. L’évaluation peut indiquer avec une certaine confiance où, pourquoi et comment les défaillances sont arrivées.
. Deuxièmement, si les évènements se passent comme prévu l’évaluation peut aussi indiquer avec une certaine confiance comment les effets se sont produits. En suivant l’ordre des étapes, il est possible de suivre à la trace les micro-étapes qui ont conduit des ressources du programme jusqu’aux résultats. Pour une analyse complète de cette méthode, voir Mari Clark dans « Quelques outils, méthodes et approches pour les activités des Suivi- Evaluation ».
ANALYSE DU COÛT BÉNÉFICE OU DE RENTABILITÉ
Tandis que ce type d’analyse n’est pas strictement concerné par des mesures d’impact, il permet aux décideurs de mesurer l’efficacité d’un programme en comparant des interventions alternatives sur la base du coût de production d’un résultat donné. Il peut énormément accroître les implications de la politique de l’évaluation de l’impact et doit donc aussi être inclus dans la conception de n’importe quelle évaluation d’impact. L’analyse du coût bénéfice essaie de mesurer l’efficacité économique des dépenses d’un programme par rapport aux bénéfices du programme, en termes monétaires.
Les principales étapes de l’analyse du coût bénéfice ou de rentabilité doivent identifier toutes les dépenses et tous les bénéfices d’un projet et calculer ensuite une proportion du coût par rapport à l’efficacité.
Une fois que les dépenses et bénéfices ont été arrêtés, le ratio de rentabilité (R) est donc R= coût/unité (ou bénéfice). Ce ratio peut ensuite être comparé à travers des interventions pour mesurer l’efficacité
Et comme dans d’autres techniques employées dans l’analyse de l’impact, l’évaluation de la rentabilité peut être mieux faite quand on l’inclut dans la conception de l’évaluation dès les toutes premières étapes. Cela permet de collecter l’information sur le coût et bénéfice nécessaire et d’assurer la cohérence. Pour une discussion plus complète, voir le Manuel sur l’Analyse Economique des Opérations et d’Investissement de l’OED, 1996.
DÉMARCHES CLÉS DANS LA CONCEPTION ET LA MISE EN ŒUVRE DES EVALUATIONS D’IMPACT
Dans cette chapitre, ce chapitre, nous allons fournir des réponses à notre question sur comment avoir une bonne évaluation ? Elle propose des démarches clés lors de la conception et l’exécution des évaluations d’impact.
Entreprendre une étude d’évaluation d’impact peut être coûteux avec des questions relatives à la mise en œuvre qui surgissent continuellement. Ces défis mettent en évidence l’importance d’une étude bien conçue, une équipe engagée et hautement qualifiée et une bonne communication entre les membres de l’équipe d’évaluation. En incorporant dès le départ l’évaluation dans la conception d’un projet, il sera possible d’obtenir des résultats en temps opportun pour que les conclusions puissent être utilisées pour les réajustements à mi-parcours des composantes spécifiques. Indépendamment de la taille, du type de programme ou de la méthodologie employée pour l’évaluation, il y a plusieurs démarches clés à effectuer comme décrit ci-dessous (Encadré 2.1). La succession de ces démarches est importante particulièrement pour assurer la collecte des données nécessaires avant que le projet n’entre en exécution. La planification faite à temps fournit l’occasion de faire une simulation aléatoire, de construire à priori des comparaisons parallèles, de collecter des données de base et d’identifier des enquêtes
Tout le travail de conception et de collecte des données initiales doit se faire pendant l’identification et la préparation du projet
DÉTERMINER L’OPPORTUNITÉ D’EFFECTUER UNE ÉVALUATION
Une première décision est de savoir si une évaluation d’impact est nécessaire ou non. Comme discuté ci-dessus les évaluations d’impact diffèrent des autres évaluations en ce qu’elles sont centrées sur l’évaluation de la causalité. Etant donné la complexité et le coût de l’exécution de l’évaluation d’impact, les coûts et les bénéfices doivent être évalués. L’utilisation d’une autre approche qui serait plus appropriée, comme le contrôle des indicateurs clés de performance ou une évaluation du processus, devrait également être envisagée. Ces approches ne devraient pas être considérées comme des substituts aux évaluations d’impact; en fait, elles constituent souvent des compléments critiques aux évaluations d’impact. Les raisons d’effectuer une évaluation ou non dépendent de l’importance de l’appui politique et financier.
L’obtention de l’appui des décideurs et des financiers pour une évaluation d’impact peut être stimulante mais est un préalable nécessaire pour avancer. Ils doivent être convaincus que l’évaluation est un exercice utile traitant des questions qui seront pertinentes aux décisions concernant l’affinement, l’extension ou la réduction du programme évalué.
L’effort complémentaire et les ressources nécessaires pour conduire des évaluations d’impact sont mieux mobilisés quand le projet est innovateur, transposable et implique des allocations de ressources substantielles et comporte des interventions bien définies.
Une autre considération importante est de s’assurer que le programme qui doit être évalué est suffisamment développé pour être soumis à une évaluation d’impact.
Là où la politique à évaluer est encore en cours de définition, il peut être recommandé d’éviter d’utiliser une évaluation d’impact afin de permettre la flexibilité dans le projet.
CLARIFIER LES OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION
Une fois qu’il a été décidé qu’une évaluation d’impact est appropriée et justifiée, établir des objectifs clairs qui seront le point central de l’évaluation contribuera grandement à son succès. Des objectifs clairs sont essentiels pour l’identification des besoins de l’information, pour la fixation des résultats et des indicateurs d’impact et bâtir une stratégie solide d’évaluation pour trouver des réponses aux questions posées. L’utilisation d’une approche de cadre logique fournit un bon outil généralement employé pour identifier les buts et les besoins d’information du projet autour desquels l’évaluation peut être bâtie. (Cette approche est bien exposée par Mari Clark dans son livre intitulé « Quelques outils, méthodes et approches pour les activités des SuiviEvaluation », 67 p).
Des techniques qualitatives sont aussi utiles dans la révélation de la participation, dans la clarification des objectifs de l’évaluation et des indicateurs d’impact y afférents.
L’examen d’autres composantes de l’évaluation telles que le coût rentabilité ou le processus d’évaluations peut aussi constituer des objectifs importants d’une étude et peut compléter l’évaluation d’impact.
EXPLORER LA DISPONIBILITÉ DES DONNÉES
Plusieurs types de données peuvent être utilisés pour effectuer des études d’évaluation d’impact. Ceux -ci peuvent comprendre une gamme d’enquêtes allant des enquêtes de sessions croisées ou d’ensemble, aux interviews qualitatives à finalité ouverte.
Dans de nombreux cas, l’évaluation d’impact profitera de quelques données existantes ou se superposera à une enquête en cours, ce qui peut considérablement réduire les coûts. Avec cette approche, cependant, les problèmes peuvent surgir dans le choix du temps de collecte des données et avec la flexibilité de la conception du questionnaire. L’Encadré 2.2 met en lumière quelques points clés à retenir dans l’exploration de l’utilisation des ressources des données existantes pour l’évaluation d’impact.
Encadré 2.2 Points clés pour identifier des ressources de données pour l’évaluation d’impact Connaissez bien le programme. Il est risqué de s’engager dans une évaluation sans bien connaître les détails administratifs et institutionnels du programme ; cette information vient typiquement de l’administration du programme.
Collectez l’information sur les faits stylisés appropriés par rapport à la détermination. Les faits appropriés pourraient inclure la carte de la pauvreté, comment fonctionne le marché du travail, les divisions ethniques majeures et d’autres programmes publics appropriés.
Soyez éclectique au sujet des données. Les sources peuvent embrasser tant des interviews informelles, peu structurées avec des participants au programme que des données quantitatives d’échantillons représentatifs. Cependant, il est extrêmement difficile de poser des questions contre factuelles dans des interviews ou à des groupes ciblés ; essayer de demander à quelqu’un qui participe actuellement à un programme public : » que feriez-vous maintenant si ce programme n’avait pas existé ? » Parler aux participants au programme peut être, mais il est improbable d’obtenir une évaluation crédible sur cette seule base.
Assurez- vous qu’il y a des données sur les indicateurs de résultat et des variables explicatives appropriées. Ces dernières ont besoin de traiter l’hétérogénéité dans les hypothèses de résultat sur la participation au programme. Les résultats peuvent différer en fonction, par exemple, de l’instruction. Il n’est pas possible de voir l’impact du programme à moins qu’on contrôle cette hétérogénéité.
Selon les méthodes utilisées, les données pourraient aussi être nécessaires sur des variables qui influencent la participation, mais n’influencent pas la participation donnée aux résultats.
Ces variables instrumentales peuvent être valables pour trier les effets suscités possibles de programmes non aléatoires.
Les données sur les résultats et d’autres variables explicatives appropriées peuvent être quantitatives ou qualitatives. Mais il doit être possible d’organiser l’information dans toute sorte de structure de données systématiques. Un exemple simple et commun est que l’on a les valeurs de variables diverses incluant un ou plusieurs indicateurs de résultat pour des unités d’observation diverses (des individus, des ménages, des sociétés, des communautés)
La source spécifique des données sur les résultats et leurs déterminants, y compris la participation au programme, vient typiquement des données d’enquête de toute sorte. L’unité d’observation pourrait être le ménage, la société ou le secteur géographique selon le type de programme que l’on étudie.
CONCEPTION DE L’ÉVALUATION
Une fois que les objectifs et les ressources de données sont clairs, il est possible de commencer la phase de conception de l’étude de l’évaluation d’impact. Le choix des méthodologies dépendra des questions de l’évaluation, du choix du temps de l’évaluation, des contraintes du budget et de la capacité de mise en œuvre. Les avantages et les inconvénients des différents types de conception traités au chapitre 1 doivent être équilibrés pour déterminer les méthodologies les plus appropriées et la manière dont des techniques quantitatives et qualitatives peuvent être intégrées pour se compléter les unes les autres.
Même après que la conception de l’évaluation a été décidée et intégrée au projet, les évaluateurs doivent être préparés à être flexibles et faire des modifications à la conception pendant que le projet est mis en œuvre.
FORMATION DE L’ÉQUIPE D’ÉVALUATION
Une gamme de compétences est nécessaire dans le travail d’évaluation. La qualité et l’utilité éventuelle de l’évaluation d’impact peuvent être énormément améliorées avec la coordination entre les membres d’équipe et les décideurs dès le début. Il est donc important d’identifier les membres de l’équipe le plutôt possible, convenir des rôles et des responsabilités et établir des mécanismes pour la communication aux points clés de l’évaluation.
Dans la formation de l’équipe d’évaluation, il y a aussi certaines décisions importantes que le directeur d’évaluation doive prendre. La première est de savoir si la capacité locale existe pour la mise en œuvre de l’évaluation, ou de certaines parties de l’évaluation. La deuxième décision est de savoir s’il faut travailler avec une société privée ou une agence publique.
La troisième décision est de savoir quel degré de séparation institutionnelle faut-il mettre en place entre les fournisseurs d’évaluation et les utilisateurs d’évaluation. Il y a beaucoup à gagner dans l’objectivité en faisant effectuer l’évaluation indépendamment de l’institution responsable du projet en évaluation. Pour une meilleure recommandation sur la Formation de l’équipe d’évaluation, voir F3E, 1996- L’évaluation, un Outil au service de l’Action. Washington, D.C, Banque Mondiale, 75p ; et OED- Evaluations Marquantes. Washington, D.C, Banque Mondiale, 52p.
DÉVELOPPEMENT DES DONNÉES
Avoir des données adéquates et fiables est une ressource nécessaire à l’évaluation de l’impact d’un projet. Des données de haute qualité sont essentielles pour la validité des résultats de l’évaluation. Comme traité ci- dessus, inventorier quelles données existent, constitue un premier pas important avant le lancement d’autres efforts de collecte de nouvelles données. Le tableau 2.1 relie les méthodologies d’évaluation de base aux besoins de données. La plupart de ces méthodologies peuvent incorporer des techniques qualitatives et participatives dans la conception de l’instrument de l’enquête, dans l’identification des indicateurs et dans la contribution à l’identification des variables de contrôle employées pour l’harmonisation, ou des variables instrumentales.
APPLICATION DE MÉTHODES ANALYTIQUES POUR L’EVALUATION D’IMPACT : UNE ETUDE DE CAS
Les chapitres précédents ont présenté les méthodes et les démarches clés, tandis que cette étude de cas nous permettra de savoir comment les méthodes d’évaluation sont concrètement appliquées par les responsables. Ce cas pratique est destiné à illustrer les étapes analytiques impliqués dans l’exécution d’une évaluation d’impact ainsi que les options, les questions et les défis auxquels une analyste peut faire face à un type de programme de lutte contre la pauvreté. Une situation réelle exige un effort particulier pour surmonter sa complexité et pour réussir à appréhender correctement les problèmes. Cette étude de cas permet de véhiculer des critiques constructives et les leçons tirées lors de l’application permettent de faire des recommandations et des suggestions pour une adaptation de ces méthodes dans le cas d’un pays en voie de développement.
Elle est basée sur un programme de lutte contre la pauvreté hypothétique PROSCOL, qui fournit des transferts d’argent à des familles pauvres avec des enfants d’âge scolaire dans une région d’un pays en développement. En explorant comment procéder pour évaluer l’impact du programme, l’analyste politique commet plusieurs erreurs le long du parcours, cherchant des informations sur des sujets spécifiques à partir des compétences spécialisées des collègues : un statisticien, un économiste, un professeur d’économétrie et un sociologue. L’exemple de cas présenté ici a été tiré parmi les exemples de cas de Baker.
Parmi les étapes analytiques que l’analyste parcourt dans ce cas, il y a l’identification des questions à traiter dans l’évaluation d’impact ; l’évaluation des ressources de données ; un premier aperçu sur les données ; une compréhension des distorsions des variables de contrôle ; une information sur les revenus prévu ; la combinaison de variables ; la compréhension de l’importance de l’ exogénéité ; l’exploration des meilleures façons de former un groupe de comparaison ; information sur les distorsions et examens de ce qui pourrait avoir été fait avec une enquête de données de base ; l’utilisation des variables instrumentales ; l’essai des diverses méthodologies ; l’intégration des ressources venant du terrain et la planification du travail à venir.
DESCRIPTION DU PROGRAMME HYPOTHÉTIQUE PROSCOL
Le programme PROSCOL identifie des familles éligibles à la participation en utilisant les diverses manifestations de pauvreté qui comprennent le nombre des personnes dans les ménages, l’éducation du chef de famille et les diverses caractéristiques du logement. PROSCOL paye une somme fixée par enfant d’âge scolaire à tous les ménages choisis à condition que les enfants aient un taux d’assiduité de 80 pour cent, ce qui doit être vérifié par une note de l’école. Les ménages doivent garder leurs enfants à l’école jusqu’à 18 ans.
Ce programme est financé par la Banque Mondiale et fonctionne en dehors du Ministère du Développement Social. Dans un effort pour évaluer l’impact du PROSCOL sur la pauvreté en vue d’aider à déterminer si le programme doit être généralisé pour inclure le reste du pays ou être abandonné, la Banque Mondiale a demandé une évaluation d’impact au Ministère des Finances. La demande était adressée au Ministère des Finances afin d’aider à assurer une évaluation indépendante et aider à développer la compétence pour ce type d’évaluation dans une unité centrale du Gouvernement – près du centre d’allocations budgétaires.
IDENTIFIER LES QUESTIONS À TRAITER DANS L’EVALUATION D’IMPACT
La première étape pour l’analyste au Ministère des Finances assigné à la tâche d’effectuer l’évaluation PROSCOL consiste à clarifier les objectifs du projet à examiner dans l’évaluation de l’impact. Le projet a deux buts politiques : les transferts d’argent visent à réduire la pauvreté actuelle, et en insistant pour que les destinataires de transferts gardent leurs enfants à l’école ; le programme vise à réduire la pauvreté dans l’avenir en élevant les niveaux d’éducation parmi la population actuelle des enfants pauvres. Deux éléments d’information seraient donc nécessaires pour évaluer l’impact. D’abord, les transferts d’argent vont – ils principalement aux familles à faible revenu ? Et ensuite quelle augmentation des taux d’inscription scolaire le programme entraîne-t-il ?
EVALUER LES RESSOURCES DE DONNÉES
Pour effectuer l’évaluation, l’analyste a deux ressources principales. La première est un rapport basé sur des interviews qualitatives avec des administrateurs de programme et les groupes cibles de participants. Il n’est pas évident, cependant, que ceux qui étaient interviewés soient représentatifs des participants au programme PROSCOL et si leur pauvreté était plus prononcée par rapport à ceux qui n’ont pas été choisis pour le programme et n’ont pas été interviewés. Le rapport indique que les enfants sont allés à l’école mais il est possible qu’ils aient pu aussi aller à l’école si le programme n’avait pas existé. Bien que ce rapport soit un début important, il ne dit pas à l’analyste comment les participants du PROSCOL sont pauvres et quel impact le programme a sur la scolarisation. La deuxième ressource est une enquête nationale indépendante récente, effectuée par le Bureau des Statistiques du pays sur les ménages dénommée Enquête des niveaux de vie (ENV). La ENV a porté sur un échantillon aléatoire de 10.000 ménages et a interrogé sur les revenus des ménages par source, l’emploi, les dépenses, l’état de santé, les résultats d’éducation et les caractéristiques démographiques et autres de la famille. L’enquête avait incorporé une question pour savoir si l’échantillon de ménage avait participé ou non à PROSCOL et une ligne pour l’argent reçu du PROSCOL dans la liste des sources de revenu.
PREMIER APERÇU SUR LES DONNÉES
L’analyste continue par obtenir les données brutes d’ENV pour se concentrer à évaluer des bénéficiaires du programme. L’analyste emploie un logiciel statistique comme SPSS ou SAS pour réaliser une tabulation croisée de la moyenne des sommes d’argent reçus du PROSCOL par les « déciles » de ménages (les déciles sont formés en classant tous les ménages de l’échantillon selon leur revenu par personne). Dans le calcul de ce dernier, l’analyste décide d’extraire toutes les sommes d’argent reçues du PROSCOL comme une bonne mesure de revenu en l’absence du programme avec l’intention d’identifier qui a gagné par rapport à son revenu avant l’intervention.
La tabulation croisée suggère que les transferts d’argent au titre du programme soient tout à fait bien allés aux pauvres. Selon le seuil de pauvreté officiel du pays, environ 30 pour-cent de la population dans le Nord-ouest sont pauvres. A partir du tableau, les calculs montrent que les 30 pourcent les plus pauvres de l’échantillon d’enquête reçoivent 70 pourcent des transferts de PROSCOL. A première vue cela semble être un résultat positif.
La question suivante concerne l’impact sur la scolarisation. Cela est examiné à travers une tabulation croisée des taux d’inscription scolaire moyens des tranches d’âge diverses pour des familles PROSCOL en comparaison avec les familles non PROSCOL. Cette comparaison ne révèle presque aucune différence entre les deux ; le taux d’inscription moyen pour des enfants âgés de 6 à 18 ans est environ 80 pour – cent dans les deux cas. L’analyste calcule alors les années moyennes d’études à chaque âge et les résultats sont représentés par graphique séparément pour des familles PROSCOL et des familles non PROSCOL. Cela montre que les deux figures ne sont pas identiques mais elles sont très proches. A cette étape, l’analyste se demande s’il n’y avait vraiment aucun impact sur la scolarisation ou si l’approche est fausse.
COMPRENDRE LES DISTORSIONS
Avec cette incertitude, l’analyste cherche ensuite l’assistance d’un statisticien confirmé pour explorer pourquoi les résultats démontrent que les enfants PROSCOL ne sont probablement pas plus scolarisés que les enfants non PROSCOL. Le statisticien formule une hypothèse que les résultats peuvent présenter une sérieuse distorsion. Pour évaluer l’impact du programme, nous devons savoir ce qui serait arrivé sans le programme. Cependant l’analyste ne l’a pas expliqué ; au lieu de cela les familles non PROSCOL sont utilisées comme groupe de comparaison pour déduire ce que la scolarisation des participants PROSCOL aurait été si le programme n’avait pas existé. Autrement dit, Pi dénote la participation PROSCOL de l’enfant i. Cela peut prendre deux valeurs possibles à savoir Pi = 1 si l’enfant participe à PROSCOL et P i = 0 s’il ou elle ne participe pas. Si le ième enfant ne participe pas alors son niveau de scolarité est donc Soi, soit S pour la scolarisation et i pour l’enfant i lorsque P = 0 si l’enfant ne participe pas. Si l’enfant participe, alors sa scolarisation est S1i. Son gain en scolarisation dû à PROSCOL est S1i – S0i. Le gain du ième enfant qui participe (P = 1) est alors : Gi = S 1i – S 0i/ Pi = 1.
La barre signifie « étant donné que » ou « à condition que » et est nécessaire pour dire clairement que le calcul est le gain pour un enfant qui a réellement participé au programme. Si on veut connaître le gain moyen, c’est simplement la moyenne de tous les G, qui donne le gain moyen type de scolarisation parmi tous ceux qui ont participé à PROSCOL. Tant que cette moyenne est calculée correctement (en utilisant les poids types appropriés de l’enquête), il fournira une évaluation exacte du vrai gain moyen. Ce dernier est « la valeur attendue » de G et il peut être écrit : G = E (S 1i – S 0i / Pi = 1).
C’est une autre façon de dire « moyen ». Cependant, cela n’a pas besoin d’être exactement égal à la moyenne calculée à partir des données types, entendu qu’il y aura des erreurs d’échantillonnage. Dans l’exposé sur l’échantillonnage de l’évaluation, E(S 1I – S0i / P 1 = 1) est parfois appelé « l’effet de traitement » ou « l’effet de traitement moyen sur le traité ». Dans ce cas PROSCOL est considéré comme le traitement.
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Table des matières
Introduction :
Partie I : Méthodologie d’évaluation
Chapitre 1 : Définition des Concepts et Techniques pour l’Evaluation d’Impact
1-Conceptions Expérimentales
2-Conceptions Quasi Expérimentales
3-Méthodes Qualitatives
4-Combinaison de Méthodes Quantitatives et Qualitatives
5-Autres Approches pour l’Evaluation de l’Impact
6-Analyse du coût bénéfice ou de rentabilité
Chapitre 2 : Démarches Clés dans la Conception et la Mise en œuvre des Evaluations d’Impact
1-Déterminer l’opportunité d’effectuer une évaluation
2-Clarifier les objectifs de ‘évaluation
3-Explorer la disponibilité des données
4-Conception de l’évaluation
5-Formation de l’équipe d’évaluation
6-Développement des données
7-Analyse, Rapport et Diffusion
Partie II: Analyse, adaptation et discussion des méthodes
Chapitre 3 : Application de méthodes analytiques pour l’Evaluation d’Impact: Une Etude de Cas
1-Description du programme hypothétique PROSCOL
2-Identifier les Questions à Traiter dans l’Evaluation d’Impact
3-Evaluer les Ressources de Données
4-Premier Aperçu sur les Données
5-Comprendre les Distorsions
6-Information sur les revenus du passé
7-Addition de variables de contrôle
8-Compréhension de l’importance de l’exogénéité
9-Exploration de meilleures voies pour former un groupe de comparaison – harmonisation du score de Propension
10-Apprendre les distorsions dues aux variables inobservables
11-Examiner ce qui pourrait avoir été fait avec une enquête de données de base – estimation de la différence double
12-Utilisation des variables instrumentales
13-Tester les méthodologies
14-Incorporation des données du terrain
15-Planification du travail futur
Chapitre 4 : Recommandation, suggestion et remarque pour une adaptation des méthodes dans le cas d’un PVD
1-La planification soignée et faite dès le début de la conception d’une évaluation
2-L’approches d’évaluation en l’absence des données de base
3-Gérer les contraintes qui affectent le développement de bons contrôles
4-L’exploitation des sources de données existantes
5-Les Coûts et les Financements
6-La combinaison des méthodologies
7-La motivation d’évaluer
Conclusion
Bibliographie
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