HISTORIQUE DES LANGUES AFRICAINES
Dans les pays oil la langue officielle est une langue étrangère, les langues vernaculaires continuent a etre employees sur d’assez vastes domaines et souvent dans toutes les circons-tances de la vie, mis N part les rapports avec les autorites na, tidnales. Le dictionnaire du frangais contemporain donne comme explication du terme « langue vernaculaire » la definition que voici: »langue indigene propre au pays ».
En Afrique, ii y a presque un miller de langues verna-culaires.
L’histoire des langues africaines est difficile a faire, faute de textes. Avant la colonisation, on ne sait pratiquement rien de la sociologie linguistique africaine, et le degre de resistance ou de fragilite des langues africaines est lie non seulement a des avatars des sociétés 00 elles sont parlées, mais encore a des facteurs démographiques et a d’autres variables qui ne sont pas (l/ toujours faciles a expliquer. En Afrique anglophone, les puissances anglo-germaniques tendirent plutet vers l’emploi des langues loca-les et c’est pourquoi ces langues sont restées intactes.
Durant les dernières années, les langues africaines ont connu un regain d’intérêt considérable ; parmi elles, le Luo (1), une langue nilotique.
Selon HUNTINGFORD (2), les Nilotiques proprement dits se seraient disperses a partir d’un centre situe au sud-est vers le nord jusqu’au Nil Blanc et, s’y installant, auraient donne naissance a la tribu Shilluk (Chilouk). D’autres Nilotiques, parmi ceux-ci les Luos, prenant la direction du sud, auraient poursuivi la migration jusqu’aux Grands Lacs ; les groupes, laisses en cours de route aux étapes favorables se différenciant ultérieurement, se- raient devenus les diverses sociétés nilotiques connues aujourd’hui.
LES DIPHTONGUES
Une diphtongue résulte de l’étroite combinaison de deux éléments vocaliques successifs dans une même syllabe ; une diphtongue est en fait une voyelle unique dont le timbre change au cours de son émission.
Les diphtongues les plus usuelles parce que les plus stables sont celles dont le premier élément est plus ouvert que le second.
Cependant, des diphtongues d’autres types sont possibles. Les théoriciens donnent souvent au mot diphtongue une acception plus large et entendent, par la, la combinaison dans une même syllabe de deux éléments successifs, 1 un et l’autre continus et sonores dont le premier est une voyelle proprement dite et le second une semi-voyelle.
Dans.d’autres langues nilotiques, les diphtongues in-ternes sont fréquentes, et il y a diphtongue lorsqu’une des voyelle-les est /i/ ou /u/ et que l’autre donnerait une syllabe de type.
LES QUELQUES TENDANCES VOCALIQUES DU LUO
Au terme de ce rapide tour d’horizon, nous pouvons prendre un certain recul ; recul qui nous permet de comprendre les inter-relations et d’en saisir les hiérarchies, ce qui est d’ailleurs naturel car la règle a pour fonction de réduire quelque déficit ou quelque ambiguit du système. L’usage n’aurait pas besoin de règles si la langue était parfaitement structurée et équilibrée.
Le fait intéressant du vocalisme du Luo réside dans l’harmonie vocalique. Nous avons déjà la distinction entre deux groupes de phonèmes vocaliques : avances et non-avances.
Les séquences vocaliques admises et refusées par la langue
Un point qui a été négligé par ceux qui se sont attelés .étude des .langues africaines est li organisation que la langue fait des phonèmes qu’elle a 6 sa disposition. Toutes les langues sont loin d’admettre n’importe quelle combinaison.
Lorsqu’une langue refuse le groupe consonne + consonne et que les séquences pressentent entre chaque consonne des voyelles soit antérieures, soit postérieures (ou avancées/non-avancees comme c’-est le cas en Luo), il n’y a aucune difficulté d’analyse phono-logique : ces voyelles donnent normalement lieu a la comparaison de paires minimales.
Les restrictions dans les combinaisons possibles que nous avons vues en position inter consonantique se retrouvent aussi en ce qui concerne les voyelles qui se succèdent a l’intérieur du même mot simple.
LA STRUCTURE SYLLABIQUE
La description donnée jusqu’ici des voyelles en Luo nous montre que les sons du langage ne sont pas des unités fixes et invariables, mais que ce sont des unités qui se groupent pour former d’autres unités de plus en plus grandes. Ce que nous entBn-dohs en écoutant et ce que nous produisons en parlant, ce sont des chaines de sons plus ou moms longues, mais toujours complexes et analysables en unités plus petites. La plus importante de ces uni-tes est la syllabe. [lie est une des notions fondamentales de la phonétique. On appelle ouverte une syllabe qui se termine par une voyelle, et fermée une syllabe oil la voyelle est suivie d’une ou de plusieurs consonnes.
Quand ii s’agit de la courbe particulière la phrase, il vaut mieux ne parler ni de tons, ni d’accents, mais d’intonation. L’intonation est bel et bien présente dans la langue Luo, et le,problème principal dans ce chapitre sera de relever d’une fagon objective les courbes intonatives des phases interrogatives choisies. Le présent travail se situe dans le cadre des études sur la place de l’intonation dans les langues africaines et essaie de . cerner les structures intonations employées par les locuteurs Luo.
Il est souligner que l’étude ne s.aurait être autre chose que quelques considérations sur l’interrogation dans cette langue. Encore fallait-il une période plus longue pour tenter « d’étrangler » en quelques pages un sujet aussi.vaste et aussi controverse.
Dans un deuxième temps, notre travail s’est trouve ii-mite par un manque de documents disponibles qui ne nous permettait pas d’entreprendre une étude plus detainee. Le manque d’études expérimentales approfondies portant sur des questions de phonétique du-Luo be ressent aussi bien pour la prosodie que pour la phonématique, et ceci malgré le développement de diverses théories sur la pertinence des traits suprasegmentaux et les progrès des recherches instrumentales permettant d’étudier la prosodie en tant que substance. Une grande partie des travaux entrepris porte sur l’aspect segmental et passe sous silence les aspects suprasegmentaux qui restent le domaine le moms exploite. Ce qui se comprend d’ail-leurs car dans le cas des traits prosodiques, les différents ni-veaux d’analyse se compliquent considérablement. La définition même des mots « ton » et « intonation » est un problème qui divise bien des chercheurs.
Avant d’aborder nos analyses, il est indispensable d’ex-poser ce qui a été écrit généralement au. sujet de l’intonation.
Si la définition même du mot « intonation » divise les chercheurs, la polémique en ce qui concerne son fonctionnement est encore plus nette. y a une grande diversité d’opinions sur le fonctionnement intonation et la coordination entre les motifs physiologiques et linguistiques restant encore a étudier. On peut cependant faire les remarques suivantes :
L’intonation est un phénomène universel du langage. U. WEINREICH (1) va jusqu’à affirmer qu’un &once sans intonation n’est pas un énonce, mais une simple construction d’éléments.
Elle se manifeste dans le discours par la variation de la fréquence du fondamental, mais ii faut tenir compte des paramètres complémentaires tels que l’intensité et la durée, car le fonda-mental, avec d’autres variations d’intensité et de durée, peut ne pas avoir les mêmes effets a l’oreille. La notion de pause est aussi complémentaire.
Quant a son fonctionnement, elle permet d’abord l’intégration des mots dans la phrase, et c’est la une valeur constante car il ne peut exister d’énoncés sans intonation.
DANES (2) affirme que chaque mot ou séquence de mots se convertit automatiquement en un énonce quand il se prononce avec une certaine forme d’intonation.
Entre autres fonctions apparaissent les fonctions emphatique (concernant l’émotion du locuteur), expressive (car -toute expressive n’est pas emphatique), d’évocation du milieu social et de prédication de la partie suivante de la phrase.
Mais peut-être la fonction plus généralement méconnaissable de l’intonation est-elle celle de la détermination de la modalité de la phrase en fonction des mouvements descendants ou as-cendants de la fréquence du fondamental a la fin d’un énonce. Les linguistes sont plus ou moms d’accord que la fin du contour meladique avec ses mouvements ascendants ou descendants est significative. Ces mouvements peuvent servir d’indicateurs pour distinguer Si un énonce est :affirmatif/interrogatif./déclaratif/exclamatif/applicatif/etc.
CORPUS, ENREGISTREMENT ET MÉTHODE
CORPUS
Pour apporter quelques elements de reponses aux questions que nous venons de poser entre autres, nous avons cons-titue un corpus de trente phrases interrogatives dont une dizaine avec pre-indication de l’interrogation inarquee par un morpheme. Pour constituer le corpus, nous avons tenu compte de la structure syllabique des phrases. On a essaye, autant que possible, de choi-sir des mots de deux syllabes ou plus pour mettre en relief le phe-, nomene d’harmonie vocalique.
ENREGISTREMENT
Ces phrases furent enregistrées en février 1982 dans le Laboratoire de Phonetique de l’université de Strasbourg, dans une pièce sourde.
Les phrases sont prononcées par un sujet féminin ayant comme langue maternelle le Luo.
MÉTHODE
Nous savons déjà que pour la parole c’est la fréquence du fondamental et ses variations dans le. temps qui nous donnent la courbe d’intonation. il fallait alors choisir un appareil qui nous permettrait de mesurer avec précision les trois paramètres fondamentaux de l’intonation :
la fréquence du fondamental/la durée/l’intensité.
C’est pourquoi nous avons décide d’utiliser l’oscillogramme a trois lignes. La bande passante est de 0-1000 Hz. La vitesse de déroulement est de 100 mm/s. Les paramètres retenus sont la durée en centi-secondes, l’intensité en décibels et le fondamental en Hz.
LES TRACES
Nous disposons de trois courbes dont la première, de bas en haut, constitue l’oscillogramme.
L’oscillogramme sert a mesurer la durée et a délimiter les différents phonèmes dans la chaîne parlée. La courbe se situant juste au-dessus de celle-ci et qui avis négativement en fonction de la proportion de fréquences aiguës supérieures a 1 500 Hz sert aussi a la délimitation.
La courbe d’intensité est graduée en décibel (dB). Elle permet de mesurer avec précision l’intensité et ses variations dans le temps. Ce qui est important pour cette étude, c’est la chute et la montée de l’intensité dont on ne relèvera que les valeurs des différents sommets.
La courbe de fréquence ou la courbe mélodique
La courbe supérieure correspond a la courbe mélodique. Elle nous donne des renseignements précis sur l’intonation car elle nous indique a quel niveau de la voix se situe le fondamental.
LES GRAPHIQUES
Pour mieux saisir les rapports entre les paramètres durée et fréquence, et pour faciliter notre tache, nous avons visualise graphiquement les données obtenues par l’analyse. Pechelle de fréquence est étendue pour mieux faire ressortir les variations de celle-ci. Seule la durée-des voyelles est prise en compte.
Enonce 1
Sur le plan de la duree, la derniere voyelle n’est pas la plus longue de l’enonce (12 cs. par rapport a 14 cs. pour le /EI de /rEc/. L’intensite de 68 dB sur cette meme syllabe semble indiquer quill y a eu mise en relief, mais on ne peut pas arriver a la meme conclusion pour la derniere syllabe qui est la moms in-tense de l’enonce. Cette derniere syllabe est aussi la plus basse du point de vue de la frequence du fondamental. La frequence est la plus elevee pour la deuxieme syllabe. Si l’on ne prend pas en compte des variations de 1 dB (que l’oreille ne pergoit pas), on pourrait bien conclure que la courbe d’intensite .suit celle du fondamental. Les deux montent et descendent sur les memes syllabes.
Enonce 2
L’avant-derniere syllabe est la plus longue de l’enonce. Sur le plan de l’intensite, la premiere syllabe avec 69 dB est la plus forte et la derniere la plus faible. La courbe de frequence. est plate a sa fin alors que celle d’intensite a un.ecart de 11 dB entre- les deux dernieres syllabes. La hauteur tres marquee d/tIk/ a 320 Hz ne coincide pas avec une.intensite aussi significa-tive. Au contraire, c’est l’enonce precedent qui est le plus intense
Enonce 3
La voyelle /e/ est assimilee : la duree est tres mar-quee pour les dernieres voyelles. tine explication possible, c’est qu’il y a deux voyelles qui se succedent. Les variations d’inten-site sont minimes. La courbe de frequence est montante au debut, et descendante a Ia fin, mais aussi avec des variations peu mar-quees par rapport aux deux enonces déje-traites.
Énonce 4
La durée n’est pas marquée ici. L’intensite est la plus faible pour la syllabe d’attaque et pour la dernière (58 dB par rapport a 67 dB pour la syllabe la plus intense). La rupture tonale entre la derniere syllabe et celle d’avant est assez nette (230 Hz pour /ge/ contre 170 Hz pour /gI/). L’ihtensite diminue en fonction de la baisse de la fréquence. Le sommet de fréquence atteint 300 Hz sur la deuxième syllabe.
Énonce 5
On a eu un problème de délimitation. Sur le trace, il est impossible de dissocier le /a/ du /E/ suivant. La syllabe /ma/, ainsi que la dernière syllabe sont plus longues, mais cette longueur ne coïncide pas avec une intensité aussi élevée ; ce qui pourrait indiquer la présence d’un accent d’insistance.
Cette derniers syllabe est même la moms intense de tout l’énonce. Ailleurs, la courbe d’intensité se comporte de la même fagon que celle de fréquence. Les deux dernières syllabes sont les plus basses. La courbe finale est plate. Le sommet de fréquence est sur is deuxième syllabe (320 Hz), après quoi la fréquence descend progressivement jusque l’avant-dernière syllabe.
Énonce 6
Il y a assimilation régressive totale de la voyelle /a/. La dernière voyelle /a/ est la plus longue, ce qui peut s’expliquer premièrement par sa nature, at ensuite par sa position finale ou la durée est non marquée. Les voyelles les plus brèves -stint /0/ et /i/. Quant 6 l’intensité, elle augmente après la première syllabe pour s’abaisser progressivement vers la fin de Per-lona. L’ensemble de is courbe de fréquence se comporte de la même fagon. Comme pour l’énoncé, le contour final est plat. Le sommet syllabique est un peu moms élève que pour les autres cas traités jusqu’ici.
Énonce 7
La durée est très marquée pour la dernière voyelle /E/, bien qu’elle se trouve en position intervocalique. Ceci pourrait être dO au fait qu’elle se trouve devant In (souvent considérée comme une consonne allongeante). La voyelle d’attaque est la plus brève. La syllabe la plus intense (68 dB) a aussi la fréquence la plus élevée (320 Hz). La courbe de fréquence reste plate pendant 4 syllabes avant de descendre-brusquement de 250 Hz a 180 Hz a la dernière syllabe.
RAPPORTS ENTRE LES DIFFÉRENTS PARAMÈTRES
A partir des observations qui précédent, il est possible de tenter d’établir les rapports qui existent entre les différents paramètres dont nous avons analyse les comportements et les deux séries de voyelles :Tout d’abord, signalons que la courbe est la memel qu’il y ait un mot interrogatif ou pas.
Des trois paramètres étudies, le comportement de la dui-6e semble le plus confus et le plus difficile a expliquer. Ses tendances ne sont pas nettement définies. A quelques exceptions pres, la durée est plus marquée en fin des énoncés. Ailleurs, les voyelles sont plutelt breves et les valeurs moyennes sont entre 5 et 8 cs. Quant au rapport durée/harmonie vocalique, on a trouve qu’il n’y avait aucune distinction de durée qui oppose les voyel-les d’une série a celle de l’autre. L’exemple de l’énonce 16 peut bien illustrer cc que nous venons d’affirmer. Ici, nous avons deux voyelles dont l’une se trouve dans la série non-avancée et llau-tre dans la série avancée, mais qui ont la même durée.
Les valeurs semblent dépendre de la position dans 1 quelle la voyelle se trouve (qu’elle soit finale ou pas) plutôt que de sa nature. D’autre part, ni l’entourage consonantique, ni l’influence des tons n’étaient pris en compte et ce sont la des facteurs qui peuvent avoir des conséquences sur la durée des voyelles.Il reste, pour parvenir a une meilleure compréhension du rapport entre la durée et l’harmonie vocalique, d’entreprendre une étude sur ces voyelles dans un entourage identique.
Quant a l’intensité, ses augmentations et ses baisses semblent tellement flees a celles de la fréquence qu’il est presque impossible, dans la plupart des cas, de les dissocier. Les cas ou leurs comportements différent sont rares.
Le paramètre fréquence
Contours intonatifs : syllabe finale – syllabe penultibme
La fréquence du fondamental (Fo) est le paramètre le plus souvent mentionne quand on pane de l’intonation. De nom-breux auteurs pensent que la fonction distinctive d l’intonation réside dans les mouvements descendants ou ascendants de la fréquence du fondamental a la fin d’un énonce.
En Luo, les énoncés interrogatifs présentent des con-tours en majorité descendants (27 sur 30, soit 90 % des cas), mais avec des variantes diverses. Le rapport entre les deux dernibres syllabes est soit descendant ), soit plat. Toutefois,il arrive que la voix monte légèrement sun la dernière syllabe ail lieu de descendre. Ces cas-la sont considérés comme des variantes de la courbe descendante. La derrière syllabe est la plus basse dans tous les cas.
reste le cas des trois phrases (10 %) a.contour ascendant. La montée brusque a la fin de la derniers syllabe est difficile a expliquer et le nombre restreint d’énoncés présentant ce phénomène ne permet aucune conclusion valable. Notons seule-ment que des configurations diamétralement opposées peuvent avoir la même modalité. (pour plus de détails, voir les graphiques).
Contours intonatifs du reste de énoncé
On constate l’utilisation des courbes toujours montantes au début de la phrase (voir graphiques p. 6G a So ). La parti-cule interrogative n’exclut pas ce comportement. Dans tous les cas, cette montée est fres franche et représente la hauteur maxi-mum de la syllabe. La mon-tee est suivie, .soit d’une courbe plate, soit d’une courbe descendante. Parfois, on a des courbes qui Mon- tent agerement sur la syllabe pénultième avant la descente finale.
Registre
Si nous prenons la différence de registre entre la syllabe d’attaque, la syllabe la plus haute et les deux dernières syllabes, nous trouverons que ces énonces débutent et se terminent dans les fréquences de la gamme tempérée 2. Parfois, les syllabes d’attaque passent des fréquences de la gamme 2 a celles de la gamme 3, mais les cas sont rares. Quant aux sommets, us se situent entièrement dans celles de la gamme 3.
Rapport fréquence/voyelles
Les graphiques Amontrent bien ce rapport. La seule conclusion valable est que plus une voyelle est longue, plus sa fréquence est basse. Cette conclusion est tirée a partir des valeurs des contours finaux. Les cas des énonces cites ci-dessous peuvent bien illustrer le fait qu’il n’y a pas de.rap-port entre les valeurs fréquentielles et la nature des voyelles.
CONCLUSION
Au cours de cette etude phonetique, nous avons pu elaborer quelques points interessants sur le vocalisme Luo avant de les mettre en rapport avec l’intonation de l’interrogation.
Une etude detaillee du systeme vocalique nous a paru necessaire dans un premier temps car la voyelle est le noyau de la syllabe et une analyse des courbes intonatives ne sera posai-ble qu’apres avoir degage les unites syllabiques. Notre etude a porte essentiellement sur une analyse des configurations des phrases interrogatives et cela apres une etude des paramatres qui interviennent dans le prosodeme intonatif (frequence du fondamen-tal, intensite, duree).
Les questions qui se posaient etaient de savoir quel-les sont les formes generales des courbes des phrases interroga-tives et quels sont les parametres les plus importants pour la distinction de ces courbes. Ii etait question, aussi, de mettre en rapport le comportement des voyelles (deja caracterisees par le phenomene d’harmonie vocalique : chapitre I) a travers les phrases choisies, et celui des trois parametres qui caracterisent l’intonation pour voir s’il y a des constances dans leurs rapports.
Apres avoir presente la totalite de nos materiaux re-latifs a la réalisation de l’interrogation en Luo, nous sommes arrivées 6 un certain nombre de constatations qui nous semblent caractériser l’intonation des types de phrases que nous avons choisies. Ii convient 6 présent de tirer des conclusions, quoi-que partielles.
L’hypothèse selon laquelle les formes d’intonation s’expriment essentiellement par des changements de fréquence semble être exacte. Nous avons examine les trois paramètres et nous pouvons déjà tirer la conclusion partielle que les trois paramètres ne fonctionnent pas tous de la même manière. Les phrases que nous avons étudiées nous permettent de dire que :
La courbe intonative, avec toutes les variations fréquentielles du fondamental, est un tout 6 partir duquel ii faut distinguer deux parties : la fin et le reste.
La courbe interrogative de la phrase Luo est montante au début et descendante 6 la fin (les exceptions sont peu nombreuses).
La particule interrogative n’exclut pas cette forme.
La présence des deux séries de voyelles (i e u o) et (I E ) ne semble guerre avoir un rapport concret avec la manifestation de la durée, de l’intensité et de la fréquence.
La durée ne semble pas entrer en jeu comme paramètre décisif.
Le paramètre intensité se comporte, 6 quelques exceptions prés,de la même façon que celui de fréquence.
En effet, on pourrait même être tenté de ne décrire l’interrogation qu’a l’aide de la fréquence du fondamental, mais une telle simplification ne saurait être permise car la delimitation serait impossible sans tenir compte de la ligne de dure.
De toute façon, les résultats que nous avons présentés concernant l’intonation de l’interrogation et l’harmonie vocalique chez un seul sujet manifestent des constances assez remarquables. La comparaison entre ces deux phénomènes caractéristiques de la langue a permis d’arriver a quelques conclusions qui ne pourront etre que partielles pour le moment. Pour déterminer les rapports entre l’harmonie vocalique et l’intonation, le problème est beau-coup plus délicat et il demanderait a être vérifie et complété par des recherches sur un corpus plus large. Les dimensions relativement modestes du corpus actuellement soumis a l’analyse ne permettent aucune conclusion décisive.
Pour éclaircir les problèmes que nous n’avons pas pu résoudre, ii. faut de vastes recherches exigeant beaucoup de temps. Mais nous espérons quand même que cette étude permettra a ceux
qui s’intéressent a la langue de mieux élaborer ce que nous avons commence.
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Table des matières
INTRODUCTION
Historique des langues africaines
Les langues dites « nilotiques »
Origine et migration des Luo
Le but de l’étude
Systeme et transcription graphique
CHAPITRE
LES TENDANCES VOCALIQUES
Notions sur l’articulation des voyelles
Inventaire des voyelles du Luo
L’harmonie vocalique
Description des voyelles du Luo
Les « semi-voyelles »
Les diphtongues
Les quelques tendances vocaliques du Luo
La structure syllabique
CHAPITRE II
LE DOMAINE PROSODIQUE, INTONATION ET INTERROGATION
Remarques genftales
Les differentes notions de l’intonation
Corpus, enregistrement et methode
CHAPITRE III
ANALYSES DES DONNEES EXPERIMENTALES ET COMMENTAIRE
Analyses des données expérimentales
Commentaire
CHAPITRE IV
RAPPORTS ENTRE [ES DIFFERENTS PARAMETRES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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