DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE ET DU CONTEXTE DE LA GBV

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Hypothèses de recherche

Cette étude part de l‟hypothèse générale selon laquelle les vidangeurs manuels sont des personnes à la situation certes précaire mais dont l‟activité doit être au cœur des préoccupations publiques en matière de gestion des boues de vidange. Celle-ci comprend trois hypothèses secondaires.
 Hypothèse 1: les vidangeurs manuels intervenant dans la Commune d‟Arrondissement de Malika sont des personnes d‟un profil social très modeste;
 Hypothèse 2 : les vidangeurs manuels constituent une catégorie professionnelle qui exerce son activité dans des conditions extrêmement difficiles ;
 Hypothèse 3 : l‟activité des vidangeurs manuels a un impact réel dans la Commune d‟Arrondissement de Malika.

Analyse des concepts

Pour une bonne compréhension de notre objet d‟étude, il apparait judicieux d‟apporter quelques clarifications sur les concepts de base qui sous-tendent notre problématique de recherche. Il s‟agit entre autres des concepts de boues de vidange, de gestion des boues de vidange et de vidange manuelle.

Boue de vidange (BV)

Boue de vidange est un terme générique qui désigne la boue ou le solide non digéré ou partiellement digéré qui résulte du stockage ou du traitement des eaux vannes ou des excréta (.Tilley et al, 2008). Il s‟agit selon Heinss et al (1998) de boues de consistances variables extraites des systèmes d‟assainissement comme les latrines, les toilettes publiques, les fosses septiques. Elles contiennent diverses matières solides décantables ou non et du matériel non fécal tels que les sables, les plastiques et du bois.
La qualité des BV, contrairement à celle des stations d’épuration d’eaux usées, varie d‟un ménage à l‟autre, d‟une ville à une autre en fonction du type d‟ouvrage d‟assainissement, de la fréquence de vidange, de l‟efficacité des pompes, du niveau de la nappe phréatique, de la température ambiante et du climat (Strauss et al., 1997). Strauss et al. (1997) les classent en deux groupes (Tableau 1).
Le premier groupe est constitué par les boues dites de haute consistance. Biochimiquement très actives, elles contiennent de grandes teneurs de matière fécale fraîche et proviennent généralement des latrines traditionnelles ou des toilettes publiques où leur stockage ne dure habituellement que quelques jours à plusieurs semaines. Ces boues ont des concentrations très élevées, de 20000 à 50000 mg/L pour la demande chimique en oxygène (DCO) et de 2000 à 5000 mg/L pour l‟azote ammoniacal.
Le deuxième groupe comprend les boues de faible consistance. Elles sont peu concentrées et proviennent généralement des fosses septiques. Stockées pendant plusieurs années, elles sont moins chargées puisqu‟ayant déjà subies une stabilisation partielle. Leur DCO et leur azote ammoniacal dépassent rarement 10000 mg/L et 1000 mg/L, respectivement (Strauss et al, 1997) : elles présentent donc des concentrations de pollution inférieures.
Quelque soit le groupe auquel elles appartiennent, les boues de vidanges sont considérées, à juste titre comme très dangereuses pour la santé. Elles entraînent un risque sanitaire extrêmement important en raison de leur charge bactériologique élevée, généralement supérieure à 1010 CF/100 ml. D‟où la nécessité d‟assurer leur gestion efficace et saine.

La gestion des boues de vidange (GBV)

La GBV renvoie au mode de prise en charge des matières fécales issues des ouvrages d‟assainissement autonome. C‟est l‟ensemble des méthodes, des techniques et des pratiques utilisées afin d‟éviter que ces produits qui sont biologiquement très chargés ne causent des dommages à l‟environnement et à la santé publique. Elle inclut un ensemble d‟activités socio-économiques, juridiques, d‟organisation permettant le stockage, la collecte, le transport, le traitement, la réutilisation ou l‟élimination des boues. Elle est donc un processus qui d‟après Koanda (2006) comprend trois maillons : le maillon amont constitué par la vidange des fosses, le maillon intermédiaire constitué par l‟évacuation et le transport des boues, et le maillon aval relatif à la mise en décharge, au traitement ou à la valorisation des boues.
Parent pauvre du système d‟assainissement dans les pays en développement, la GBV ne doit cependant jamais être considérée indépendamment des autres aspects de ce système avec lesquels elle entretient de nombreuses interrelations. Aussi attire t- elle d‟avantage l‟attention des chercheurs, des décideurs et des partenaires au développement qui se montrent dorénavant plus soucieux de la nécessité de mettre en place « un système adéquat de vidange des systèmes d‟assainissement, garantissant un risque minimum lors du maniement et du transport et prévoyant un système de traitement des boues aboutissant à une élimination ou une réutilisation sans danger » (Klingel et al. 2002).

La vidange manuelle

La vidange manuelle est à côté de la vidange mécanique, l‟un des deux modes de vidange auxquels les populations des villes africaines ont recours dans la gestion des boues fécales issues des ouvrages d‟assainissement autonome. C‟est une activité pratiquée de manière rudimentaire par des opérateurs qui se servent de matériels divers (pelles, pioches, cordes, seaux) et descendent eux-mêmes dans les fosses pour vider à la main, sans protection particulière, ni moyen pour transporter les boues hors des quartiers. Dans certains rares cas ils disposent de petites pompes manuelles qui fonctionnent sur la base du même principe que la pompe à eau. Communément appelés « Baay Pelles » au Sénégal, ces vidangeurs manuels travaillent « toujours en duo, et ne sont pas officiellement reconnus par l‟administration, mais par la majorité des ménages qui ont recours à leurs services nettement meilleurs que ceux de la vidange mécanique » (Koanda, 2006). Ils fournissent 65% des services de vidanges des ménages de Dakar selon Nekam (2010).

Le cadre méthodologique

La revue documentaire

La recherche documentaire a été menée au niveau d‟un certain nombre de centres de documentation et de structures en charge des questions d‟assainissement et de GBV. Il s‟agit du centre de ressources multimédias d‟Enda tiers- monde, de la Direction de l‟assainissement, de la Mairie de Malika, de l‟ONAS, d‟EAA (ex. CREPA), de l‟AGETIP et de plusieurs bibliothèques (ISE, IFAN, IAGU, Bibliothèque de l‟Université Cheikh Anta DIOP). Cette recherche s‟est intéressée à tout support graphique ou audiovisuel susceptible de fournir des informations en rapport avec le thème et la zone d‟étude. Un regard particulier a été ainsi porté sur les documents officiels, les rapports, les monographies, les mémoires de recherches, les thèses, les documents d‟archives, les cartes, les articles scientifiques ou de presse, les films documentaires.
Les données recueillies ont permis de constater que c‟est à partir de la fin des années quatre vingt dix-début années deux mille que la littérature scientifique relative à la GBV a réellement émergé en Afrique subsaharienne et plus particulièrement au Sénégal. Cette évolution a été le résultat des travaux de recherche du CREPA devenu aujourd‟hui l‟agence EAA en collaboration avec ses partenaires dont principalement le SANDEC et les organismes publics africains en charge de l‟assainissement, à l‟image de l‟ONAS au Sénégal. Elle est aussi le fruit de publications universitaires, mémoires et thèses, réalisées par des chercheurs de certains établissements africains de recherche et d‟enseignement supérieur en partenariat, dans certains cas, avec l‟Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne de Suisse et les organismes nationaux ci-devant cités. Trois problématiques font en général l‟objet de focalisation dans les différentes publications.
La première est la caractérisation des boues de vidange. Elle apparait dans plusieurs études dont celles de Ndiaye (2006) et Balde et al (2005) qui ont permis une meilleure connaissance de la qualité et des propriétés physico-chimiques des boues fécales produites par les ouvrages d‟assainissement autonome. Il s‟agit entre autres de la DCO, de la DBO, de la concentration de l‟azote ammoniacal, des matières solides ou en suspension mais aussi et surtout des germes pathogènes comme les virus, les bactéries et les zoo-parasites.
La deuxième concerne le traitement des boues. Il s‟agit d‟une problématique ayant fait l‟objet de nombreuses publications de scientifiques à l‟image de Mbeguéré (1994), Diop (1994), Kone (2002), Abiola (2009), Nekam (2010), Badji (2008), Dème (2007), Sonko (2008). Leurs travaux ainsi que ceux d‟autres chercheurs ont aidé à la connaissance et à la vulgarisation d‟un certain nombre de méthodes de traitement telles que la séparation solide/liquide, le traitement sur bassins de sédimentation/épaississement, la déshydratation par lits de séchage nus ou plantés, le lagunage du surnageant ou percolât des BV, le compostage combiné avec des déchets solides organiques, la digestion anaérobie avec utilisation du biogaz…
La troisième, quant à elle, fait référence à la gestion des boues de vidange, thématique abordée largement par le CREPA à travers des rapports d‟études présentés sous forme d‟état des lieux dans le cadre du PROGEBOUE. Ces derniers décrivent la situation de certaines villes ouest africaines ou plus généralement des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin et la Côte d‟ivoire en matière d‟assainissement et de GBV. Leur compilation a servi à la réalisation d‟un document de base intitulé : « étude comparative des modes de GBV en Afrique de l’ouest ; analyse des problèmes et recommandations »5 . Il s‟agit d‟un ouvrage de référence qui, au-delà de l‟analyse situationnelle, établit un diagnostic critique d‟éléments aussi importants que les aspects institutionnels, juridiques, réglementaires, techniques, sanitaires, environnementaux, économiques et financiers.
On note cependant que certaines de ces publications ont été le fruit du partenariat entre le CREPA et certaines institutions africaines d‟enseignement supérieur : c‟est le cas des travaux de Kasavoubou (2004), de Koanda (2006) et de Njetnkeu (2007).
En somme même si les publications du CREPA sur les boues de vidange attirent l‟attention, d‟autres méritent d‟être évoquées. Il est, à cet effet, important de signaler d‟une part les travaux de Tilley et al. (2008) qui, dans leur ouvrage intitulé « Compendium des systèmes et technologies d’assainissement » analysent toute la chaîne d‟évolution des boues; et d‟autre part ceux de Klingel et al. (2002) qui définissent une procédure pertinente de planification de la gestion des boues de vidange. Il en est de même des articles de Monténégro et al. (2000) sur la « gestion des boues de vidange : parent pauvre de l’assainissement en Afrique » et de Blunier et al (2004) sur les méthodes de quantification des boues qui, indéniablement, ont contribué à une meilleure appréhension de la gestion des boues de vidange en Afrique.
Un autre document qui mérite d‟être cité est le mémoire de Gningue (2009) soutenu à l‟ISE et titré « Evaluation économique de la filière des boues de vidange de Dakar ». On peut enfin évoquer les travaux de DIOP (2012) pour le compte de l‟ONAS, intitulé « Réseau ‘‘Baye-Pelle’’…Pour substituer la vidange mécanique à la vidange manuelle ».
Il ressort de ce qui précède que même si la plupart des documents traitent quelque part de la GBV, rares sont ceux qui abordent la vidange manuelle de manière spécifique. Ce qui témoigne d‟un déficit d‟étude de la filière et plus particulièrement des vidangeurs manuels.

Les visites et observations de terrain

Les visites de terrain effectuées dans le cadre de cette étude ont débuté par une visite dite d‟imprégnation qui nous a permis de nous familiariser avec le milieu et de prendre ainsi connaissance de ses réalités dans une perspective généraliste. Elle a, en outre, servi dans une approche participative, à la prise de contact avec les autorités administratives et traditionnelles, les responsables des organisations communautaires de base et certaines personnes ressources pour d‟une part leur expliquer l‟objet et l‟intérêt de la recherche; et d‟autre part solliciter leur collaboration. Cette visite d‟imprégnation ainsi que celles qui ont suivies ont été d‟un grand apport pour l‟orientation de nos recherches sur le terrain et l‟identification de nos cibles. Certains nous ont servi d‟ailleurs de cadre à l‟observation directe de vidangeurs en action. Ce qui nous a permis de voir de visu leurs pratiques de vidange et de prendre des photos.

Les entretiens

Les entretiens non-structurés et semi-structurés

 Les entretiens non-structurés
Ce sont des entretiens qui ont été conduits sous forme de discussions individuelles avec des universitaires, des experts et des consultants pour aider à l‟orientation et à la bonne conduite de l‟étude. Ils se sont élargis aussi à toutes les personnes rencontrées sur le terrain ou ailleurs, et qui, pour une raison ou une autre, étaient susceptibles de nous apporter des informations et des conseils pouvant servir à faciliter le travail de recherche.
 Les entretiens semi-structurés
Il s‟agit d‟interviews dont les cibles ont été les responsables des structures administratives, communautaires et techniques dont les missions ont, pour une raison ou une autre, des liens directs ou indirects avec la problématique de la gestion des boues de vidange dans la commune. Les outils qui ont été confectionnés à cet effet sont des guides d’entretiens, au nombre de deux. L‟un a servi de base aux interviews des vingt huit (28) chefs de quartiers que compte la Commune d‟Arrondissement de Malika. L‟autre, en revanche a été administré aux responsables de structures suivantes : le président de la commission environnement de la mairie, le commandant de la sous – brigade d‟hygiène de Keur Massar, l‟infirmier chef de poste de Malika, l‟infirmier de la case de santé et le gestionnaire de la maison communautaire de Mbuebeuss.

Les entretiens structurés

Les entretiens structurés correspondent aux enquêtes de terrain. Celles qui ont été réalisées au terme de cette étude l‟ont été sur la base d‟un outil de collecte de données approprié, le questionnaire. Elles sont de deux types : une enquête auprès des ménages et une autre auprès des vidangeurs manuels.
 L’enquête auprès des ménages
L‟enquête auprès des ménages s‟est déroulée selon un échantillonnage aléatoire par grappe à deux degrés. Le premier degré correspond aux quartiers : sur la liste des vingt et huit (28) que compte la commune, quatorze (14) ont été tirés de manière aléatoire. Il s‟agit des quartiers de Sam 1, Malika Est, Malika Nord, Médina Malika, Malika Nord Extension, Malika/Mer, Médinatou Salam, Samba NDIAYE, Samthiaba, Kawsara, Diamaguène 3, Touba Malika, Al poular et Arafat. Le deuxième degré, quant à lui, est constitué par les ménages. Dans chacun des quatorze quartiers tirés, un nombre de douze (12) concessions a été choisi de manière aléatoire et dans chaque concession, un ménage a été pris au hasard; ce qui fait un échantillon de 168 ménages, soit 10,5% du nombre total de concessions qui est estimé à 1600 (CREPA, 2008).
L‟administration du questionnaire a nécessité le recours à deux enquêteurs qui ont subi une séance de formation d‟une journée suivie d‟un pré-testing. Sur place ils étaient tenus, avant toute opération de collecte de données, de passer d‟abord chez le chef de quartier qui était informé à l‟avance grâce à l‟implication du président de leur association. D‟ailleurs dans certains cas celui-ci servait de facilitateur ou mettait un facilitateur à disposition.
 L’enquête auprès des vidangeurs
L‟enquête auprès des vidangeurs a, de son côté, utilisé la technique du sondage à choix raisonné qui a permis d‟interviewer 26 personnes opérant dans l‟activité de vidange manuelle. Il s‟agit d‟un sondage selon la méthode « boule de neige » qui consistait à choisir les individus à enquêter par réseau. Autrement dit ce sont les vidangeurs enquêtés qui ont aidé à l‟identification de ceux qui devaient suivre.
Certains vidangeurs ont cependant pu être interviewés grâce aux informations recueillies auprès des ménages ou des chefs de quartiers à qui nos outils de collecte de données ont été administrés. Il s‟agissait, lors des opérations d‟enquête ou d‟entretiens, de leur demander systématiquement les coordonnées des personnes qu‟ils connaissaient et qui s‟activaient dans la vidange manuelle.

Le traitement et l’analyse des données

Le traitement des données a été fait sur la base du dépouillement des outils ayant servi à la collecte des données. Ce travail a nécessité la confection de fiches de synthèse des informations recueillies lors de la recherche documentaire mais aussi de procès-verbaux d‟entretiens non structurés et semi-structurés. Il a été complété par le recours au logiciel d‟enquêtes Sphinx qui a servi à la saisie du questionnaire et au traitement des données d‟entretiens structurés. C‟est à la suite de cela que nous avons procédé à l‟analyse des résultats et à la conception du document final.

DESCRIPTION DE LA ZONE D’ÉTUDE ET DU CONTEXTE DE LA GESTION DES BOUES DE VIDANGE

Description de la zone d’étude

Situation géographique et administrative

Situation géographique

Crée en 1904 par Seydina Limamou Laye, fondateur de la confrérie des layènes, Malika, jadis bourg, a été érigé en commune d‟arrondissement en 19966. Disposant d‟une frange côtière avec deux lacs (Wouye et Mbeubeuss), elle s‟étend sur une superficie de 10 km2 à l’entrée de la presqu‟île du Cap Vert. C‟est un front d‟urbanisation dynamique situé à 25 km au Nord-Est de Dakar. Ses limites géographiques sont l‟océan Atlantique au Nord, la commune de Keur Massar au Sud, la commune de Yeumbeul Nord à l‟Ouest et le département de Rufisque à l‟Est (carte 1).

Situation administrative

Au plan administratif, Malika est l’une des seize (16) communes d‟arrondissement de la ville de Pikine. Elle se trouve dans le département du même nom (région de Dakar) particulièrement dans ce qui est communément appelé l‟arrondissement des « Niayes ». Elle comprend vingt huit (28) quartiers dirigés chacun par un délégué. Sa gestion est assurée par un conseil municipal de 30 membres élus pour cinq ans avec à sa tête un président, le maire. Celui-ci est secondé par ses deux adjoints qui forment avec lui le bureau municipal. A côté de ce bureau il ya des commissions. L‟administration technique de la commune est cependant assurée par un secrétaire municipal nommé par le maire après avis du représentant de l‟Etat, le sous-préfet.

Milieu physique

Le relief et les sols

La commune de Malika dispose d‟un relief bas avec deux unités morphologiques. La première est constituée par les points d‟élévation du littoral nord qui sont le fait de la présence d‟un important système dunaire. La deuxième correspond aux zones dépressionnaires: l‟une, à l‟Est, abrite le lac Mbeubeuss avec des altitudes allant de 0 à 0,6 mètres et l‟autre, à l‟Ouest du Daara de Malika, comporte la dépression du lac Wouye avec des altitudes maximales d‟un mètre. Ces espaces abritent parfois des bas-fonds qui favorisent la stagnation des eaux pluviales. Cependant Malika n‟est que très rarement sujette à des inondations du fait de la forte présence des sables quaternaires. Celle- ci explique d‟ailleurs la prédominance des sols sableux poreux qui cohabitent parfois avec des sols hydromorphes favorables à l‟agriculture.

Le climat et la végétation

Le climat de la Commune d‟Arrondissement de Malika est de type côtier peu pluvieux (300 à 400 mn/an) et relativement doux du fait de la forte présence de l‟alizé maritime. La végétation y est dominée par l‟espèce typiquement guinéenne qu‟est l‟élaeïs guineensis qui marque la zone de contact entre le bas du système dunaire et la dépression. On remarque également une bonne représentation du Cocos nucifera mais aussi de la strate herbacée dont la géographie est conditionnée par la topographie. Du centre de la dépression à sa marge externe, elle présente différentes espèces aquaphiles dont principalement le Nymphaea lotus et la Phragmites.

La question environnementale

L‟environnement naturel de Malika est en grande partie perturbé par la décharge de Mbeubeuss. Implantée depuis 1968 sur un ancien lac asséché, elle accueille la totalité des déchets solides ménagers et industriels de la région de Dakar soit 460 000 tonnes par an. Son ouverture ne fut précédée d‟aucun aménagement préalable. Mieux Mbeubeuss qui s‟étend sur plus de 175 hectares n‟est pas clôturée alors que les ordures n‟y sont pas recouvertes de matériaux inertes. Ce qui pose de graves problèmes environnementaux (prolifération d‟insectes vecteurs de maladies, contamination de la nappe phréatique…). L‟autre problème auquel Malika est confronté est l‟impact de l‟extraction du sable marin pour les constructions immobilières. Ce phénomène est d‟autant plus grave qu‟il accentue l‟avancée de la mer.

Milieu humain

Les tendances démographiques

Avec une densité moyenne de 1853,5 habitants/km2, la Commune de Malika est une zone de forte concentration démographique. Sa population est passée en effet de 14 167 habitants en 2002 selon l‟ANSD à 18535 hts en 2012 7 . Cette situation est le résultat d‟un taux d‟accroissement naturel élevé, de 2,5% dans la région de Dakar (ANSD, 2004) qui s‟explique par une natalité toujours forte et une mortalité en baisse. Cela se traduit par une prédominance des jeunes. Selon la figue 1, les moins de 20 ans font 50,46% de l‟effectif des ménages enquêtés. Le même déséquilibre s‟observe dans la structure par sexe avec un rapport de masculinité favorable aux femmes; lesquelles font 51,43 % contre 48,57 % d‟hommes.
En ce qui concerne la composition ethnique, on constate que la population de Malika est à dominante wolof. Cela est fort bien illustré par le tableau 2 qui donne les tendances de la composition ethnique des chefs de ménage avec 45,2% de Wolofs, 24,4 % de Poulars, 11,3% de Sérères, 7,7% de Mandjacks, 3,6% de Mandingues, 3% de Diolas…
Au plan religieux, le constat qui se dégage est que Malika est une zone où la communauté musulmane domine avec 90,5%. D‟ailleurs la particularité de cette commune réside dans le fait qu‟elle est un lieu de culte pour la communauté Layène. On note cependant que la proportion de chrétiens (9,5%) est supérieure à la moyenne nationale du fait de l‟implantation du quartier Santhiaba appelé quartier Ndiago.

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES CARTES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
RESUME
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
1.1 Le cadre théorique
1.1.1 Contexte de l’étude
1.1.2 Justification de l’étude
1.1.3 Objectifs de recherche
1.1.4 Hypothèses de recherche
1.1.5 Analyse des concepts
1.1.5.1 Boues de vidange
1.1.5.2 Gestion des boues de vidange (GBV)
1.1.5.3 Vidange manuelle
1.2 Le cadre méthodologique
1.2.1 La revue documentaire
1.2.2 Les visites et observations de terrain
1.2.3 Les entretiens
1.2.3.1 Les entretiens non structurés et semi-structurés
1.2.3.2 Les entretiens structurés
1.2.4 Le traitement et l’analyse des données
CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE ET DU CONTEXTE DE LA GBV
2.1 Description de la zone d’étude
2.1.1 Situation géographique et administrative
2.1.1.1 Situation géographique
2.1.1.2 Situation administrative
2.1.2 Milieu physique
2.1.2.1 Le relief et les sols
2.1.2.2 Le climat et la végétation
2.1.2.3 La question environnementale
2.1.3 Milieu humain
2.1.3.1 Les tendances démographiques
2.1.3.2 La situation socio-économique
2.1.3.3 La structure de l’habitat
2.2 Description du contexte de la GBV
2 2.1 Les instruments de la gestion des boues de vidange
2.2.1.1 Les instruments politiques
2.2.1.2 Les instruments juridiques
2.2.1.3 Les instruments institutionnels
2.2.2 Accès à l’eau potable et gestion des eaux usées ménagères
2.2.2.1 L’accès à l’eau potable
2.2.2.2 La gestion des eaux de cuisine et de linge
2.2.2.3 La gestion des eaux de bain
2.2.3 La gestion des eaux vannes
2.2.3.1 L’accès aux ouvrages de stockage des eaux vannes
2.2.3.2 La vidange des fosses
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Le profil des vidangeurs manuels
3.1.1 L’identité socio- géographique des vidangeurs
3.1.1.1 L’identité sociale des vidangeurs
3.1.1.2 L’identité géographique des vidangeurs
3.1.2 Le niveau de formation des vidangeurs
3.1.2.1 Le niveau d’instruction
3.1.2.2 Le niveau de qualification professionnelle
3.1.3 La vidange manuelle dans la vie active des vidangeurs
3.1.3.1 Les facteurs du choix de la profession de vidangeur
3.1.3.2 L’ancienneté des vidangeurs dans la profession
3.1.3.3 La place de la vidange dans les activités des vidangeurs
3.2 Les conditions d’exercice de la profession de vidangeur manuel
3.2.1 Les conditions matérielles
3.2.1.1 Les outils de travail
3.2.1.2 Les substances utilisées
3.2.2 Les conditions organisationnelles
3.2.2.1 L’inexistence de cadre organisationnel
3.2.2.2 Les conditions favorables à la mise en place d’un cadre organisationnel
3.2.3 Les conditions d’exécution des tâches de vidange
3.2.3.1 Les tâches préparatoires
3.2.3.2 Les tâches opérationnelles
3.2.3.3 Les tâches de finition
3.3 Les impacts de l’activité des vidangeurs manuels
3.3.1 Les impacts socio-économiques
3.3.1.1 Les impacts socio- économiques positifs
3.3.1.2 Les impacts socio-économiques négatifs
3.3.2 Les impacts environnementaux
3.3.2.1 La dégradation du cadre de vie
3.3.2.2 La pollution de la nappe phréatique
3.3.2.3 L’apport à la remontée de la nappe phréatique
3.3.3. Les impacts sanitaires
3.3.3.1 Situation des maladies liées à la vidange manuelle chez les ménages
3.3.3.2 Situation des maladies liées à la vidange manuelle chez les vidangeurs
CONCLUSUION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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