Les outils pour l’Éducation au Développement durable
Les compétences inhérentes à l’Éducation au Développement Durable invitent à la participation des élèves en utilisant le contexte des problématiques environnementales par exemple (PELLAUD, 2014). En effet, comme je l’ai déjà mentionné, des objectifs de l’EDD sont de prendre conscience des responsabilités individuelles et collectives ainsi que de développer son esprit critique. Les problématiques et composantes de l’EDD sont nombreuses. Cette dernière existe depuis des dizaines d’années, et a donc vu au cours du temps se mettre en place un grand nombre d’outils qui permettent de travailler les compétences.
Nous pouvons tout d’abord citer la pédagogie de projet (PELLAUD, 2014). Il convient d’abord de définir ce qu’est un projet. Il s’agit de donner un but concret aux apprentissages, en passant par exemple par la réalisation de quelque chose (discours, affiche, exposition, etc.) par les élèves eux-mêmes, dans une démarche plus autonome. On rappelle également que l’École forme des citoyens qui vont exercer leur responsabilité, entre autres dans le cadre du Développement Durable. C’est donc pour cela qu’il est pertinent de faire réaliser des projets aux élèves, qui vont alors apprendre à coopérer et collaborer, autrement dit apprendre à vivre en société. Il peut par exemple s’agir de réaliser des projets concrets au sein du collège, dont différentes idées que l’on peut mettre en place dans son établissement comme les écodélégués (BACCELLI, 2010), qui existent d’ailleurs dans le mien, ou encore la mise en place de compostage (COLAS, 2010). Ces projets permettent non seulement d’aborder les problématiques du Développement Durable mais également d’inviter les élèves à exercer leur responsabilité et leur citoyenneté. Les projets quant à eux peuvent être à petite échelle, par exemple la réalisation d’exposés par des petits groupes d’élèves, mais également des projets de grande envergure, comme par exemple la mise en place d’un tri sélectif au sein de l’établissement.
La pédagogie de projet en particulier dans le cadre de l’EDD va de pair avec la pluridisciplinarité, puisqu’il est nécessaire d’utiliser les compétences et connaissances acquises dans plusieurs disciplines pour mener le projet à bien. Plus que cela, il s’agit également d’établir et constater des liens entre les différences disciplines : on parlera donc plutôt d’interdisciplinarité. En effet, la pluridisciplinarité est déjà utilisée inconsciemment par les élèves pour différents sujets d’étude, à travers des compétences transversales communes à plusieurs disciplines. Quand on parle d’interdisciplinarité, on sous-entend que l’on a besoin des méthodes acquises dans les différentes disciplines et les utiliser ensemble pour faire aboutir le projet. L’objectif est de donner un sens à ce que l’on fait et montrer que la problématique est complexe et qu’elle n’a pas d’implication que dans un unique champ disciplinaire. On peut également parler de transdisciplinarité, plus rarement utilisée. Il ne s’agit plus ici d’expliciter les différentes disciplines mais d’utiliser les connaissances acquises dans chacune d’entre elles pour travailler sur un projet qui surplombe toutes les disciplines sans consciemment faire des allers-retours entre elles.
Pour faire de l’Éducation au Développement Durable, on peut également utiliser le débat (FINK, 2010). Cela nécessite d’abord l’acquisition par les élèves de savoirs disciplinaires afin qu’ils aient matière à réfléchir et étayer leurs arguments dans le but de débattre. Dans l’étude menée par Nadine FINK, des débats « tests » ont été menés afin de savoir si les élèves allaient mobiliser leurs savoirs dans le cadre du développement durable. Les conclusions de cette étude nous permettent de cerner les avantages et inconvénients du débat comme modalité de travail. Les élèves ont spontanément parlé des axes économiques et sociaux sans même en avoir conscience, ce qui signifie que le débat leur permet de saisir les enjeux par eux-mêmes. De plus, les élèves disent apprécier ce format et estiment apprendre de manière plus efficace avec les débats. Un autre point positif est que le débat a fait évoluer les positions initiales de beaucoup d’élèves. La transdisciplinarité apparait clairement puisque les élèves ne sont pas capables de dire à quelle discipline cela correspond, bien que le débat ait été mené par des enseignants de Géographie. Je trouve que c’est un résultat encourageant car cela signifie que les élèves sont sortis du cadre purement disciplinaire et ont utilisé des compétences transversales à bon escient. Mais si les élèves ne peuvent situer le débat dans les disciplines, il peut être plus complexe pour eux de remobiliser des connaissances acquises dans ces dernières. De plus, ces débats ont vu l’émergence de connaissances qui n’ont pas été travaillées dans les différentes disciplines et qui sont donc souvent incertaines et présentées de manière un peu chaotique. Il semble aussi que les élèves aient du mal à concevoir des solutions générales et non uniquement locales.
Pour aller dans le même sens que le débat sans rentrer dans des modalités de travail collectives, il est possible de proposer aux élèves des documents contradictoires pour les conduire à s’interroger et à raisonner avec leurs propres connaissances (DE VECCHI, 2010).
C’est un exercice très propice à l’éducation aux médias et à l’information. C’est un bon outil pour travailler l’esprit critique, et ce notamment dans le cadre du développement durable.
Afin d’éduquer au développement durable, une démarche qui reste privilégiée est l’étude de cas afin que les élèves étudient les relations entre les Hommes et leurs milieux (BOMATI, 2008). Ils peuvent ainsi faire le lien entre les actions humaines et l’environnement.
Cette démarche s’appuie sur l’étude d’une situation problème qui va mener les élèves à réfléchir sur des solutions afin de gérer certains territoires de manière durable. Autrement dit, il faut que les élèves constatent que cette gestion durable du territoire que l’on étudie ne peut pas se faire sans penser ni à la qualité de vie des personnes qui y vivent, ni à l’économie inhérente à la zone, ni à la préservation d’un environnement vivable.
D’une manière générale, il est préconisé de proposer aux élèves des modalités pédagogiques ouvertes c’est-à-dire des problématiques où il n’y ait pas une solution miracle, mais plutôt qui offre de la matière à réfléchir (SIMONNEAUX, 2010). On peut pour cela utiliser des situations réelles ou fictives. A mon sens, les situations réelles sont très pertinentes car les élèves peuvent avoir des idées concrètes de ce qui se met réellement en place. Mais il peut être positif de leur proposer parfois des situations fictives car je pense que les élèves sont moins limités dans leur imagination donc les solutions qu’ils trouvent sont sûrement plus nombreuses et inventives.
Évaluer en Éducation au Développement Durable
Avant de réfléchir à comment évaluer les élèves dans le cadre de l’Éducation au Développement durable, il convient de se demander pourquoi on le fait (ZWANG, CHAMBOREDON, 2010). Bien qu’elle se mette en place depuis plusieurs dizaines d’années, il s’agit d’un type d’Éducation en pleine expansion et en évolution constante. Comme il s’agit d’une problématique très importante et prédominante, il est fondamental de savoir comment se situent les élèves et quelles sont leurs connaissances vis-à-vis de cette dernière. De plus, nous l’avons vu précédemment, les façons de faire changent sans cesse du fait des modifications de nos perceptions de notre rapport à l’environnement. L’évaluation des élèves sur la thématique du Développement Durable permet donc de prendre du recul sur l’efficacité de nos méthodes d’enseignement. Elle permet bien sur également de situer les élèves euxmêmes par rapport à cette thématique, en plus d’être aussi profitable à notre environnement puisqu’un des desseins de l’EDD est de le protéger. Mais la citation suivante résume bien l’intérêt de l’évaluation dans ce contexte : « Le but d’une évaluation du projet est moins de mesurer un impact éducatif que d’ajuster continuellement les actions menées ». Cela rejoint bien le fait que le fait d’évaluer nous permet d’adapter et de modifier l’Éducation au Développement Durable pour qu’elle soit la plus pertinente possible.
La question qui se pose alors est de savoir sur quels critères on évalue : ces critères peuvent par exemple être des connaissances ou des comportements. La façon dont on choisit d’évaluer possède une rétroaction sur l’EDD en elle-même car cela mettra immanquablement l’accent sur certaines choses et moins sur d’autres. Les finalités de l’EDD ne seront donc pas les mêmes. Par exemple, le fait d’évaluer sur des connaissances sera peut-être plus moralisateur pour des élèves, puisqu’il y aura de bonnes ou de mauvaises réponses, des choses à dire ou non. (DE VECCHI, 2010) Mais pour que les élèves puissent étayer un argumentaire, il est nécessaire qu’ils puissent s’appuyer sur un certain nombre de connaissances scientifiques valides. Il faudrait donc avant de démarrer la démarche de projet établir les objectifs notionnels pour être en mesure d’évaluer les élèves quant à leur acquisition au cours de la séquence.
Il me semble que le fait d’évaluer des comportements peut être pertinent car complémentaire avec l’évaluation des connaissances, en tout cas dans le cadre de l’EDD, puisque cela permet mieux de former des citoyens critiques et responsables. On peut ainsi évaluer les élèves sur l’argumentation (lors d’un débat par exemple), l’esprit critique ou encore la coopération et la collaboration au cours d’un travail en équipe, auquel la thématique du Développement Durable se prête bien. On note que ces possibilités d’évaluation correspondent bien à la pédagogie de projet que nous avons mentionné dans les outils. Ainsi, la réalisation d’un projet par les élèves serait d’après les études en didactique et pédagogie un bon outil pour faire travailler les compétences éco-citoyennes aux élèves mais également un bon moyen d’évaluer les élèves sur les différents aspects que nous venons d’aborder. Par exemple, pour la réalisation d’une affiche, on peut alors évaluer la compréhension de différents documents, le choix des sources, le choix des différentes parties, etc. (DE VECCHI, 2010)
Pour résumer, Jean SIMONNEAUX (2010) dans l’article « Pour aller au-delà des petits gestes » déclare de manière très pertinente « Les situations d’évaluation proposées doivent porter essentiellement sur la validité des démarches et des argumentations et non pas sur la production de LA bonne solution, sinon on promeut une forme de scientisme qui a conduit à bien des excès ».
Maintenant que nous savons quoi évaluer, nous pouvons nous demander comment le faire. Afin d’apprécier le niveau d’acquisition des compétences éco-citoyennes par les élèves, il est possible de concevoir des grilles d’évaluation (ZWANG, CHAMBOREDON, 2010). Ces grilles sont le lieu de rencontre entre des compétences tirées de différentes disciplines puisque l’EDD est pluri- voire transdisciplinaire. Mais pour évaluer l’impact de l’EDD sur les élèves, on peut évaluer d’autres choses comme leur empreinte écologique avant et après avoir mis en place le projet. L’empreinte écologique est calculée en renseignant nos habitudes concernant la consommation d’eau ou d’électricité par exemple. L’avantage de son utilisation par un élève est qu’elle donne un résultat imagé qui permet réellement de se rendre compte de son impact puisqu’elle aboutit au nombre de planètes Terre qu’il faudrait si toute la population mondiale avait les mêmes habitudes que lui. En revanche, la plupart des points d’appuis du calcul de cette empreinte ne sont pas modifiables à leur échelle, et sont parfois complexes à savoir pour eux (catégorie du véhicule de leurs parents, type de chauffage de l’habitat). Cela leur permet surtout de prendre conscience des différents éléments qui peuvent augmenter l’empreinte écologique. Je trouve que c’est un outil pertinent mais ne l’ai pas proposé à mes élèves car ils ne sont la plupart du temps pas décisionnaires des habitudes de transport et énergétiques de leur foyer. Il est également possible d’évaluer l’impact de l’EDD par la réalisation d’un questionnaire sur les habitudes des élèves qu’on leur propose deux fois, avant et après le projet. On peut ensuite réaliser une étude statistique pour connaitre les tendances des habitudes chez les élèves.
Dans l’étude proposée par les auteurs au sujet de la pédagogie de projet (PELLAUD, 2014), un problème est ressorti. Les élèves ayant réalisé un projet semblaient plus impliqués dans le fait de trouver des solutions, et plus sensibilisés à la protection de l’environnement que les élèves n’ayant pas participé, mais concrètement leurs valeurs restaient centrées vers leur confort et plaisir personnel, donc peu tournées vers le développement durable. C’est donc une problématique supplémentaire qui me semble très importante à prendre en compte pour améliorer l’efficacité de l’EDD. Les auteurs de l’étude ajoutent qu’il est possible autant pour aider les élèves à réfléchir quant à leurs valeurs que pour diminuer les biais statistiques de leur proposer de s’autoévaluer. Gérard DE VECCHI (2010) ajoute dans ce sens qu’il est pertinent d’évaluer les représentations initiales des élèves afin de voir si elles ont évolué.
Pour conclure sur cette première partie théorique, ces lectures m’ont amenée à penser que les modalités de travail les plus intéressantes pour travailler les compétences écocitoyennes avec les élèves seraient le débat ainsi que la démarche de projet. C’est donc forte des connaissances acquises à travers les recherches de pédagogues que je vais articuler mon mémoire autour de ces outils.
Description de la démarche de projet utilisée dans le cadre de l’Éducation au Développement Durable
Protocole
Objectifs
À la suite de mes lectures sur le sujet, j’ai voulu également inscrire mon enseignement dans le cadre de l’Éducation au Développement Durable. L’objectif principal est de sensibiliser les élèves à cette problématique en progressant dans certains parcours éducatifs. Ces derniers sont des ensembles de connaissances et de compétences acquis tout au long du cheminement des élèves en leur sein. Dans ce cas-ci, nous nous situons principalement dans le parcours citoyen, qui vise à faire acquérir à l’élève un jugement moral et civique, notamment grâce à l’apprentissage de l’esprit critique. De plus, il a aussi pour objectif de mener les élèves vers une démarche d’engagement. Il est également en lien avec le parcours d’éducation à la santé car le Développement Durable a pour objectif entre autres de préserver notre environnement, afin que les conséquences de nos actions nuisent moins à notre santé.
Évaluation et indicateurs
Dans le cadre de ma problématique, j’évaluerai les élèves sur le projet qu’ils réaliseront, sur le fond, la forme et les sources utilisées. Les indicateurs que j’utiliserai pour évaluer l’impact de ce projet sur les élèves seront le contenu mis dans leur affiche, la motivation (mesurée par les questions posées ou le travail au CDI par exemple), le nombre et la qualité des actions proposées pour diminuer notre impact sur la planète. Je mesurerai également l’évolution de leur perception du développement durable par un questionnaire anonyme réalisé deux fois : une fois avant la réalisation du projet et une seconde fois après.
De plus, les élèves seront amenés à travailler le débat dans le cadre de l’éducation au développement durable. Ils travailleront donc des compétences telles que les compétences langagières, d’argumentation, d’écoute, d’esprit critique et de remise en question.
Utilisation du débat
OBJECTIF
L’objectif du débat entre les élèves en classe est de les amener à réfléchir par euxmêmes. Cette modalité de débat argumenté incite les élèves à rechercher des informations, à se poser des questions voire à se remettre en question grâce aux apports des autres élèves.
Ils apprennent également à s’écouter entre eux et à chercher des solutions et compromis, ce qui rentre parfaitement dans le cadre des compétences écocitoyennes dont nous avons parlé précédemment. Il permet de progresser en particulier dans les compétences collectives puisque le débat est une pratique démocratique que l’on utilise au quotidien afin d’aboutir à un compromis lors d’une recherche de résolution de problème.
REALISATION DU DEBAT
Avant de réaliser la démarche de projet, et ce depuis le début de l’année scolaire, j’ai régulièrement abordé des questionnements en lien avec le Développement Durable, afin de le rendre omniprésent dans mon enseignement. Par exemple, lorsque nous avons abordé les circulations océaniques, j’ai choisi comme contexte la formation des continents de plastique à différents endroits dans les océans. Cette séance avait particulièrement bien fonctionné et je pense que c’est en grande partie grâce au contexte, qui semble les avoir accroché. Un indice va dans ce sens : des débats ont presque systématiquement démarré après avoir vu des vidéos des continents de plastique. J’avais en effet montré au début de la séance une vidéo réalisée par un plongeur qui a « exploré » un continent de plastique. La vidéo détaillait la pollution que l’on pouvait retrouver dans les océans (macro et micro-plastiques), ainsi que les conséquences que cela pouvait avoir.
Il y a systématiquement eu, dans mes six classes de quatrième, des questions et l’émergence de petits débats entre les élèves. Il y a une classe en particulier dont les questions ont généré un réel débat. Ce n’était pas l’objet de la séance, mais j’ai trouvé ce débat si pertinent que j’ai préféré le laisser se construire. Un élève a commencé par me demander comment le plastique se retrouvait dans les océans. Un de ses camarades a spontanément pris la parole pour lui apporter une réponse (drainage par les eaux de pluie, etc.). Cela a conduit une autre élève à s’exclamer que la solution était donc de jeter ses déchets à la poubelle et non par terre dans la rue. L’élève qui avait posé la question a alors acquiescé, mais ajouté qu’il fallait trouver des solutions pour nettoyer les déchets qui étaient déjà présents dans les océans. Le débat a alors pris une plus grande ampleur : des élèves qui ne prenaient pas souvent la parole en classe ont proposé des idées (qu’ils ont inventé ou bien des initiatives existantes dont ils avaient entendu parler). À ce moment-là, il a fallu tempérer le débat car chacun voulait proposer sa solution. Trouvant qu’il s’agissait d’une belle opportunité de faire de l’EDD, j’ai animé ce débat pendant un quart d’heure environ.
Utilisation de la démarche de projet
OBJECTIF
Afin que les élèves prennent conscience des idées inhérentes au Développement Durable, j’ai décidé d’utiliser une démarche de projet. Il s’agit donc de faire réaliser en « partenariat » entre plusieurs disciplines un produit fini aux élèves, en rapport avec une thématique (ici, le Développement Durable). Plusieurs acteurs étaient susceptibles de prendre part au projet. J’ai choisi de proposer à la professeure documentaliste que l’on travaille ensemble. En effet, s’agissant d’un sujet d’actualité très important souvent controversé car extrêmement complexe, j’ai pensé qu’il pouvait être pertinent de mêler connaissances scientifiques et recherche de sources documentaires sur le sujet.
J’ai choisi de faire participer tous mes élèves à ce projet, qui sont regroupés en six classes de niveau quatrième. En tant qu’élèves du cycle 4, ils sont concernés par la partie du programme qui a été récapitulée en annexe 1, dans le thème 1 : La planète Terre, l’Environnement et l’Action Humaine. Ils vont pouvoir étudier l’impact des activités humaines (activités, exploitation de ressources) sur l’environnement ainsi que les interactions entre l’Homme et son environnement.
Après avoir étudié ce dernier et choisi les notions transversales que nous souhaitions travailler avec ma collègue professeure documentaliste, nous avons pensé que la forme la plus pertinente pour faire de l’Éducation au Développement Durable serait une exposition d’affiches réalisée au sein du collège, préparée par les élèves. En effet, les élèves travaillant sur le projet effectuent des recherches et travaillent donc sur les compétences éco-citoyennes.
Mais le projet a également un impact sur toutes les personnes voyant l’exposition, c’est-à-dire l’ensemble des élèves du collège, qui peuvent alors bénéficier des recherches et connaissances de leurs camarades.
Dans les articles traitant de l’éducation au Développement Durable, il est recommandé de ne pas être moralisateur, ni jouer sur la culpabilité, ni donner directement les petits gestes à faire pour l’environnement. En effet, il est recommandé de faire en sorte que les élèves comprennent par eux-mêmes qu’ils peuvent avoir un impact positif sur l’environnement par leurs agissements. Je pense que notre démarche de projet est bien en accord avec ces préconisations puisqu’ici, les élèves disposent de sujets, et ce sont eux qui s’approprient des connaissances par leurs propres recherches, qui imaginent et proposent des actions sans qu’elles ne leur aient été dictées. De plus, une partie de la motivation réside dans le fait qu’on suppose que les actions imaginées vont être lues par tous les élèves de l’établissement.
PREPARATION DU PROJET
Nous avons donc choisi de faire réaliser des affiches aux élèves dans le cadre de l’exposition que l’on a appelé « Le Développement Durable au Quotidien ». Nous avons pensé que les élèves pourraient constituer des groupes de trois. Nous nous sommes posé la question de savoir si nous devions ou non constituer les groupes (que ce soit au hasard ou non) ou bien laisser les élèves le faire par affinités. Il nous est apparu que le projet devait être le plus motivant possible pour les élèves, car la motivation favorise amplement les apprentissages.
Nous avons donc demandé aux élèves de constituer eux-mêmes leurs groupes. Nous nous sommes donc retrouvés avec environ dix groupes dans chaque classe, avec dans certains cas des groupes de deux ou de quatre. Ce sont également les élèves qui ont choisi les sujets qu’ils souhaitaient traiter. Nous nous sommes demandé si les élèves devaient choisir euxmêmes les sujets mais nous craignions qu’ils se lancent dans des hors-sujets ou des sujets sans beaucoup de matière à traiter. C’est pour cela que nous avons réalisé une liste de onze sujets : le tri, le recyclage, la consommation d’énergie, les vêtements, l’utilisation de papier, la nourriture, nos usages en informatique, l’utilisation des téléphones portables, les transports et les produits d’entretien. Ces sujets nous ont semblé pertinents car ils sont en accord avec le programme puisqu’il s’agit ici d’expliquer comment diverses activités humaines (d’où la diversité des sujets) peuvent modifier l’organisation, le fonctionnement des écosystèmes et impacter l’environnement.
Analyse
Analyse des résultats
L’implication des élèves
Nous avons précédemment estimé que 76,6% des groupes se sont bien investis dans le projet. Notons ici que l’on ne fait pas la distinction entre les élèves puisque nous n’avons pas pu contrôler le travail qu’ils ont fourni chacun en dehors de la séance au CDI. Donc nous allons considérer le groupe plutôt que l’élève. Ce pourcentage d’investissement me semble très satisfaisant. J’ai donc essayé de récapituler les facteurs qui ont pu motiver les élèves.
Tout d’abord, et ce en accord avec les préconisations de SIMONNEAUX (2010) qui dit que les élèves doivent prendre conscience eux-mêmes des problématiques plutôt que de suivre des petits gestes, les élèves avaient le choix dans les sujets et étaient libres de mettre ce que bon leur semblait du moment qu’ils respectaient nos quatre points fondamentaux (état des lieux, conséquences, actions au quotidien et actions au collège). Plus que cela, ils devaient trouver eux-mêmes des solutions, et la forme de l’affiche n’était pas imposée. Ainsi, ils étaient guidés mais demeuraient très libres malgré tout. Je pense que c’est cela qui a grandement contribué à les motiver. Je pense notamment à un groupe d’élèves qui, travaillant sur les vêtements, s’est montré très enthousiaste à l’idée de pouvoir parler des camps de travail Ouighours.
De plus, en accord avec PELLAUD (2014) qui pense que la pédagogie de projet est un outil idéal pour l’EDD, le fait que les élèves doivent réaliser des affiches qui en plus se soldent par une exposition des plus pertinentes a semblé accroître la motivation des élèves. Cela m’a frappée car lorsque nous avons annoncé cela dans une des classes, un élève qui d’habitude met beaucoup de temps à se mettre au travail s’est subitement redressé et a manifesté son enthousiasme. Nous avons également donné aux élèves la composition du jury qui sélectionnerait les affiches. Contenant les principale, principale adjointe et conseiller principal d’orientation, cela a naturellement conduit les élèves à particulièrement soigner leurs rendus.
Ma collègue, Mme. RABEL, a de son côté rédigé son ressenti. Ce travail ayant été conçu et vécu par nous deux, il me semble intéressant de donner également son point de vue : « Les élèves avaient trois semaines pour faire le travail de recherches et d’élaboration d’un panneau. Beaucoup sont venus au CDI. Ils avaient accès aux tables thématiques que nous avons laissé bien en vue. Ils s’en sont servi. Ils ont demandé des conseils lors de « devoirs faits ». Des élèves qui ne venaient pas habituellement sont venus travailler en groupe. Ils pouvaient nous envoyer des mails, venir nous voir, poser des questions sur l’écriture de la bibliographie, nous soumettre leur plan et prendre leur affiche une fois que le plan était validé. »
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Table des matières
Introduction
I. L’Éducation au Développement Durable
1. Qu’est-ce que l’Éducation au Développement Durable ?
2. Le Développement Durable dans l’Éducation
3. Objectifs de l’Éducation au Développement Durable
4. Les outils pour l’Éducation au Développement Durable
5. Évaluer en Éducation au Développement Durable
II. Description de la démarche de projet utilisée dans le cadre de l’Éducation au Développement Durable
1. Protocole
a. Objectifs
b. Évaluation et indicateurs
c. Utilisation du débat
d. Utilisation de la démarche de projet
2. Résultats obtenus
a. Implication des élèves dans la démarche de projet
b. Évaluation sur les compétences éco-citoyennes
c. Les résultats obtenus par le débat
III. Analyse
1. Analyse des résultats
a. L’implication des élèves
b. Les compétences éco-citoyennes
2. Bilan et remédiations
IV. Concrétisation de propositions d’actions des élèves
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Remerciements
Résumé
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