Soutenance mémoire
Description botanique du genre Solanum
Le genre Solanum appartient à la famille des Solanacées qui fait partie de l’embranchement des Angiospermes (Samuels, 2015). Il est constitué de plantes herbacées et ligneuses souvent buissonnantes, parfois volubiles (Berhaut, 1988). Les Tiges sont fréquemment pubescentes et pourvues d’aiguillons. Les feuilles sont alternes ou opposées, le limbe est pétiolé ou subsessile, simple ou irrégulièrement divisé jusqu’au rachis, imparipenné à nervation pennée. L’inflorescence peut être axillaire, extra-axillaire, opposées à une feuille ou rarement, terminale, habituellement en forme de cyme à fleurs ± nombreuses. Les fleurs sont rarement solitaires (Berhaut, 1988) souvent hermaphrodites avec un calice à 5 – 10 sépales , une corolle en forme de roue avec 5 à 10 carpelles souvent récurvés, l’androcée est à 5 étamines saillantes, insérées sur la gorge du tube de la corolle. Les filets sont courts et portent des anthères longues, habituellement conniventes au sommet, libérant le pollen qu’elles contiennent par 2 pores ouverts à leur sommet. Le gynécée a un ovaire supère avec 2 à 4 loges surmonté d’un stigmate globuleux. Le fruit peut être charnu ou sec avec 2 – 4 carpelles. Les graines sont nombreuses, petites et de formes ovoïdes-comprimées (Berhaut, 1988).
Diversité et répartition géographique des espèces du genre Solanum
Selon Olmstead et al. (2008), on distingue chez les Solanacées : quatre clades principaux au niveau de la sous-famille, 14 autres au niveau des tribus, environ 100 genres et 2500 espèces actuellement reconnus. La famille des Solanacées (Morelles) constitue l’une des plus importantes familles de plante alimentaires (Samuels, 2015). Plusieurs études ont montré que les espèces de cette famille se rencontrent en Amérique du Sud ; ce qui suppose qu’elles sont originaires de cette partie de l’Amérique (Hunziker, 1979; Samuels, 2015). Elles sont cosmopolites sauf dans les milieux boréaux, alpins et aquatiques (Berhaut, 1988). Les espèces du genre Solanum peuvent être des herbacées annuelles ou vivaces, rampantes ou grimpantes, tubercules, semi-épiphytes, semi-aquatiques, sous-arbustes, arbustes ou arbres (Samuels, 2015). En Afrique, les espèces du genre Solanum sont souvent rencontrées dans les zones tropicales (Ogunwande et al., 2013). Au Sénégal, on compte sept genres à savoir Capsicum, Datura, Nicotiana, Lycopersicon, Physalis, Schwenckia et Solanum. Cependant, la famille ne semble pas avoir de représentants endémiques au Sénégal (Berhaut, 1988).
Données ethnobotaniques sur les espèces sauvages apparentées
La connaissance des plantes utilitaires a permis de mettre en exergue les usages liés à ces espèces par les populations locales. En effet, les espèces sauvages apparentées ont le potentiel d’apporter des caractéristiques bénéfiques aux cultures telles que la résistance aux stress permettant ainsi d’améliorer les rendements et de stabiliser la production (Clavel et al., 2005; Guarino et Lobell, 2011). Elles jouent un rôle central dans la lutte contre la pauvreté dans les milieux ruraux. Espèces souvent cueillies ou cultivés dans des zones marginales (bas-fonds, marécages), leur reproduction est assurée plutôt par de petits agriculteurs marginalisés pour lesquels simultanément elles contribuent à l’équilibre nutritionnel et procurent par leur vente de petits revenus (Gockowski et al., 2003). Leur circuit de commercialisation est courts (Fleury et al., 2004) avec des conditions d’accès nécessitant peu de moyens, et générant de fait de nombreux emplois pour des populations marginalisées des villes (Kahane et al., 2005). Pour améliorer la sécurité alimentaire, il existe de nombreuses approches notamment l’utilisation systématique et ciblée de plantes sauvages apparentées à des plantes cultivées (Holly et al., 2013; Mock et al., 2013). En effet, ces espèces contiennent une multitude de traits génétiquement importants en raison de leur grande adaptation à une gamme d’habitats variée et du fait qu’elles n’ont pas traversé les goulots d’étranglement génétiques de la domestication (Vollbrecht et Sigmon, 2005).
Sur le plan alimentaire, elles constituent une source importante de nutriments, de vitamines et de minéraux pour les populations autochtones (Ali-Shtayeh et al., 2008) et donc, interviennent pour réduire la vulnérabilité des communautés locales face à l’insécurité alimentaire. Elles permettent également de réduire la dépendance excessive des populations à l’égard d’un nombre limité de cultures par la diversification du régime alimentaire (Sánchez-Mata et al., 2012) et constituent une cible évidente pour l’amélioration des cultures et de la sécurité alimentaire dans le processus d’adaptation au changement climatique. Sur le plan médicinal, de nombreuses espèces sauvages apparentées du genre Solanum sont utilisées en médecine traditionnelle pour lutter contre diverses maladies. C’est le cas de S. aculeatissimum dont les fruits sont valorisés dans les traitements de la constipation et de l’anémie ; S. scabrum dont les feuilles sont utilisées comme anticonvulsif et déparasitant, et S. torvum avec ses fruits sont utilisés dans le traitement des maladies du foie et de la rate (Gbile et Adesina, 1988).
Elaboration d’une clé d’identification des espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés du genre Solanum au Sénégal
Echantillonnage et Collecte de données
Une recherche documentaire a été effectuée. Cela a permis de recueillir des informations à partir de sources publiées : des articles scientifiques, des thèses, des mémoires et des livres. Des archives d’institutions internationales telles que les Organisations pour l’Alimentation et l’Agriculture (OAA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont été également parcourues. Les principales institutions de recherche et les principaux centres nationaux de recherche agricoles dont les recherches ont porté sur les plantes potagères, les herbiers nationaux et les jardins botaniques ont également été visités afin de collecter davantage d’information sur les espèces appartenant au genre Solanum retrouvées au Sénégal. Cette démarche a permis dans un premier lieu d’établir une liste exhaustive des espèces appartenant au genre Solanum cultivées et consommées comme légumes feuilles au Sénégal. Ensuite, l’identification des espèces sauvages apparentées de ces différentes espèces de Solanum cultivées a été effectuée. Selon Maxted et al. (2006), on entend par « parent sauvage », toute espèce appartenant au même genre que l’espèce cultivée et qui n’est pas cultivée. Se basant sur cette définition, un recensement complet des espèces sauvages apparentées a été réalisé en croisant la liste avec la flore illustrée du Sénégal et autres documents traitant de la biodiversité du Sénégal tel que la pharmacopée sénégalaise traditionnelle. Une fois la liste des espèces sauvages apparentées établie, une expédition sur le terrain a été organisée. Ladite liste a été ensuite toilettée (suppression des doublons) afin d’obtenir un inventaire complet des espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles du genre Solanum
Analyses de données
Les données collectées ont été reportées dans un fichier Excel. Le tableau a été organisé en année de collecte, le nom du collectionneur et le lieu de collecte. Ce qui a permis la réalisation d’un tableau renseignant sur chacune des espèces.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Description botanique du genre Solanum
I.2. Diversité et répartition géographique des espèces du genre Solanum
I.3. Données ethnobotaniques sur les espèces sauvages apparentées
II. MATERIEL ET METHODES
1. Situation géographique du Sénégal
1.1. Présentation de la zone d’étude
Climat
Relief, sols et hydrographie
Végétation
2. Matériel
3. Méthodes
3.1. Elaboration d’une clé d’identification des espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés du genre Solanum au Sénégal
Echantillonnage et Collecte de données
Analyses de données
3.2. Corrélations entre la distribution géographique et les facteurs écologiques
Echantillonnage
Collecte des données
Analyses des données
3.3. Analyse des connaissances endogènes des populations locales sur les espèces
sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés dans les sites d’études
Echantillonnage
Collecte des données
Analyses des données
III : RESULTATS
3.1. Elaboration de la clé d’identification des espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés du genre Solanum au Sénégal
3.2. Corrélations entre la répartition géographique et les facteurs écologiques
3.3. Analyse des connaissances endogènes des populations locales sur les espèces sauvages apparentées aux légumes feuilles cultivés du genre Solanum dans les sites d’études
IV. Discussion
Conclusion
Références bibliographiques
ANNEXES
Fiche d’enquête
Photos et description des 15 espèces sauvages apparentés du genre Solanum étudiées
