Des risques professionnels plus élevés pour les pompiers d’aérodrome d’Antananarivo

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L’Unité de Sauvetage et de Lutte contre l’Incendie

L’objectif principal d’une Unité de Sauvetage et de Lutte contre l’Incendie (USLI) consiste à sauver des vies humaines en cas d’accide nt ou d’incident d’aéronef sur un aérodrome et à ses abords immédiats. La probabilitéd’un accident croît avec le nombre de mouvements d’avions. Il faut donc tenir compte de ce facteur pour mettre en œuvre les moyens nécessaires minimaux pour protéger les iesv humaines. Sauvegarder le patrimoine important, composé par les matériels volants et les installations aéroportuaires en participant à la prévention et à la lutte contre les incendies survenant sur l’aérodrome, dans son voisinage ou en tout autre lieu défini par l’autorité, en constitue l’objectif secondaire [2].
La zone d’action de l’USLI est limitée à l’emprise des aérodromes. Elle comprend la délimitation sur le plan domanial de l’aérodrome etdes dépendances ainsi que les aires d’approche finale jusqu’à une distance du seuil des pistes fixée par les autorités [2].
Les interventions pour accident survenant à l’extérieur de l’emprise sont de la compétence des organismes publics de protection. Toutefois, le concours de l’ASECNA, à d’autres urgences bien indiquées, peut être envisagé et sollicité compte tenu de ses moyens. Les Unités de Sauvetage et Lutte contre l’Incendie sont organisées essentiellement en fonction du niveau de protection à assurer sur les aérodromes. Les pompiers d’aérodrome travaillent en sections opérationnelles (brigades) dont le nombre varie en fonction des heures d’ouverture de l’aérodrome. L’USLI dispose de deux catégories de personnels : des personnels d’encadrement : Chef Unité SLI, Chef unité SLI Adjoint et des personnels d’exécution ayant laformation de pompier d’aérodrome à savoir : Chef de Brigade, Chef de Manœuvre, Pompier d’Aérodrome [2].
Un accent particulier est mis sur la culture physique et sportive de ces agents USLI. A cet effet, des dispositions doivent être prises auniveau de chaque Représentation de l’ASECNA pour fournir l’équipement nécessaire à l’organisation effective et la pratique de cette discipline. Aussi des aménagements sportif destinés au personnel USLI devront-ils être créés conformément aux textes enigueurv [2].

Risques relatifs à la privation de sommeil

Ces pompiers d’aérodrome travaillent autant de jour que de nuit. Ils pourraient être cependant exposés à un manque de sommeil, surtout pour un aérodrome ouvert 24h/24 comme l’aéroport international d’Ivato Antananarivo.
Des études de laboratoire et épidémiologiques donnet à penser que la privation de sommeil, du fait des altérations dans le métabolisme du glucose [8], une augmentation de la faim [9] et une diminution de la dépense énergétique [10] qu’elle engendre, peut jouer un rôle dans l’augmentation de la prévalence du diabète et de l’obésité [8]. En effet, l’écourtement des périodes de sommeil est asocié à une diminution de la tolérance au glucose et à une augmentation des concentrations de cortisol sanguin [8]. Il a été démontré l’existence d’une relation directentre un temps de sommeil habituel réduit et l’augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC). Selon des recherches, la réduction de la durée du sommeil perturbe les hormones qui régulent l’appétit, en abaissant le taux de leptine et en augmentant le taux de ghréline [10]. Une autre étude contrôlée menée auprès de sujets de sexe masculin ne bonne santé a révélé que la réduction du temps de sommeil provoque une augmentation de la faim avec une appétence marquée pour une nourriture riche en calories et en hydrates de carbone (aliments sucrés, aliments salés et riches en féculents). Une augmentation de la sensation de faim a été également observée [8]. Etnotons que l’obésité impacte sur la fonction respiratoire de plusieurs façons. Elle ent raîne un syndrome restrictif par diminution des volumes pulmonaires. Elle engendre une compliance du système respiratoire. Elle entraîne une résistance des petites voies aériennes pouvant exacerber les phénomènes obstructifs de la maladie pulmonaireobstructive chronique (MPOC) car créant des phénomènes d’hypoventilation aux bases ulmonairesp. Elle est responsable d’une dyspnée et d’une intolérance à l’effort, en particulier lors d’exercice de mise en charge, telle la marche. L’obésité conduit ainsi à un cercle vicieux où l’inactivité physique favorise la surcharge pondérale [11].
A long terme, le manque de sommeil lié à des veillées itératives peut avoir des lourdes conséquences, voire la restriction considérable desfonctions physiques et intellectuelles comme la réduction des capacités intellectuelles,l’irritabilité, le manque de perception, la réduction et la lenteur des réactions, une sensation de malaise etc. [12-13]
Deux talons d’Achille peuvent être attribués à l’aviation : la pollution sonore et la pollution atmosphérique. Etre un pompier d’aérodrome, à la différence d’un pompier de ville, dénote une exposition répétée aux bruits desavions lors de leur mise en route , de leur décollage ou de leur atterrissage, aux bruits des moteurs de leurs propres véhicules ainsi qu’aux polluants émis par les moteurs des avions et aux gaz d’échappement de leurs véhicules de travail.

Risques relatifs à la pollution sonore

Les bruits des avions peuvent être classés en deuxgrandes catégories [13]:
– Le bruit moteur composé du bruit de jet lié à l’expulsion des gaz à l’arrière du moteur, qui génère des turbulences au contact de l’air ambiant, du bruit des parties tournantes du moteur et du bruit de combustion.
– Le bruit dit aérodynamique qui concerne les turbulences aérodynamiques autour de l’avion, les mouvements d’air créés par les parties extérieurs (volets, trains d’atterrissage etc.). Cette source de bruit est aussi importante que le bruit moteur, notamment en phase d’atterrissage.
A 100 m, un avion à réacteur qui décolle, se trouveau top de l’échelle du bruit et produit 130 dB, dépassant de 10 dB le seuil de la douleur (120 dB) et largement le seuil de risque de surdité de 85 dB ; constituant sans aucun doute un risque professionnel majeur pour les pompiers d’aérodrome (Annexe 2 : Echelle du bruit) [14]. Perçu au niveau du système nerveux central, le bruit constitue un facteur de stress et de fatigue. Le bruit crée des troubles endocriniens, le taux d’hormones révélateur de l’état de nervosité s’amplifie et cette libération chronique d’adrénaline ou de cortisol et de catécholamines tend finalement à faire baisser les défenses immunitaires du corps. Aussi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) précise-t-elle que le bruit peut compromettre la qualité du travail et provoquer des changements de comportement social. Quant aux risques cardio-vasculaires, les cas d’infarctus du myocarde augmentent dès que le bruit dépasse 60 dB [15].
Le bruit devient un enjeu environnemental car il impacte lourdement sur la santé. Il a pour conséquences des maux de tête, de la fatigueuditive,a des bourdonnements ou des sifflements au niveau des oreilles, une digestion difficile, des muscles tendus ou fatigués et même une accélération des battements rdiaquesca ou une élévation de la pression artérielle [16]. Le bruit est source de stress. Aussi impacte-t-il sur la qualité des relations au sein d’un groupe [12]. Pour illustrer, les pompiers d’aérodromes constituent des sujets à une surdité par traumatisme sonore (causée par des expositions multiples à un excès de bruit sur le lieu de travail) [17-18].
Les normes pour l’exposition professionnelle selon le NIOSH stipulent que pour un bruit de 115 dB, la durée d’exposition devrait êtrede un quart d’heure par jour maximum (Annexe 3 : Niveaux d’exposition au bruit autorisés par l’OSHA) [19-20]. L’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) a rédigé des normes pour l’exposition aux bruits en milieu professionnel qui stipulent qu’un employeur doit mettre en œuvre des programmes de conservation de l’auditi on pour les salariés, si le niveau de bruit sur le lieu de travail est égal ou supérieurà 85 dB pour une période moyenne de 8 heures où les employés sont tenus de porter des protections auditives [21].

Risques relatifs à la pollution atmosphérique

La pollution engendrée provient avant tout des gaz d’échappement des véhicules incendie, mais également de l’usure des organes mécaniques et de frottement (freins, embrayage, pneus…) ou de l’évaporation des carburan ts. Les gaz d’échappement contiennent notamment du monoxyde de carbone, des hydrocarbures parmi lesquels de nombreux éléments non brûlés, des oxydes d’azote etdes suies. Ils se composent également des aldéhydes, présents à cause de l’ajout aux carburants de composés organiques de substitution tels que l’alcool et le plomb [22].
Le rejet de gaz par les réacteurs d’avion constitue aussi une source de pollution atmosphérique [23]. Pour assurer la poussée, le réacteur brûle l’air compressé dans la chambre de combustion. Un réacteur brûle à haute température le kérosène (hydrocarbure de formule variable, de C10H22 à C 14H30) avec un mélange gazeux composé majoritairement de dioxygène (O) et de diazote (N ) [24]. Cette réaction entraîne l’émission de polluants [24] :
– des oxydes d’azote (NOx).
– de la vapeur d’eau (H 2O).
– du monoxyde de carbone (CO).
– des hydrocarbures (HxCy).
– des composés organiques volatiles (COV).
– des particules solides (suies).
– du dioxyde de carbone (CO2).

Remarque sur les résultats non disponibles dans lesdossiers médicaux

Pour chaque année, les éléments non mentionnés, donc « non disponibles », dans le dossier médical, sont tenus comme « non faits » et considérés ainsi au cours de la présentation des résultats de cette étude. Ces éléments varient d’une année à l’autre et d’un paramètre à l’autre.

Pollutions sonores et atamosphériques

Le travail de jour est évalué à deux cent quatre vingt heures (280 h) par mois pour les pompiers d’aérodrome de Toamasina, deux cent trente heures (230 h) pour ceux de Mahajanga et moins de deux cent heures (200 h) pour ceux d’Antananarivo.
Tandis que pour le travail de nuit, inversement, les pompiers d’Antananarivo en ont compté soixante douze heures (72 h) par mois, dix fois plus que celles des pompiers de Toamasina et à peu près trois fois plus que celles de Mahajanga.
Le tableau suivant montre les proportions et la périodicité des effets du bruit ressentis après le travail par les pompiers.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1. L’ASECNA
2. L’Unité de Sauvetage et de Lutte contre l’Incendie
3. Normes d’aptitude des pompiers d’aérodrome
4. Moyens financiers alloués aux pompiers d’aérodrome
5. Les différents risques du métier
5.1. Risques professionnels imputables à l’extinction des incendies
5.2. Risques relatifs à la privation de sommeil
5.3. Risques relatifs à la pollution sonore
5.4. Risques relatifs à la pollution atmosphérique
5.5. Lutte contre l’incendie et risques respiratoires particuliers
5.6. Stress chez les pompiers
5.6.1.Les facteurs de stress
5.6.2.Les manifestations du stress
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS METHODES
1. Sites d’étude
2. Type d’étude
3. Période étudiée
4. Durée de l’étude
5. Population d’étude
6. Modes d’échantillonnage
7. Tailles de l’échantillon
7.1. Dossiers médicaux
7.2. Enquête
8. Variables de l’étude
8.1. Dossiers médicaux
8.2. Enquête
9. Modes de collecte des données
10. Modes d’analyse des données
11. Calculs et tests statistiques
12. Limites de l’étude
13. Ethiques
RESULTATS DE L’ETUDE
1. Présentation de l’échantillon
2. Dossiers médicaux
2.1.Remarques sur résultats non disponibles dans les dossiers médicaux
2.2.Résultats de l’étude selon les dossiers médicaux
2.2.1.Examen général
2.2.1.1. Indice de masse corporelle
2.2.1.2. Tension artérielle
2.2.1.3. Anomalies fréquemment rencontrées à l’examen clinique
2.2.2.Appareil ORL : Audiométrie
2.2.3.Appareil cardiaque : Examen éléctrocardiographique
2.2.4.Appareil respiratoire : Spirométrie
2.2.5.Appareil oculaire
2.2.6.Examens biologiques
2.2.6.1. Glycémie
2.2.6.2. Bilan lipidique
2.2.6.3. Bilan hépatique
2.2.7.Profil SIGYCOP
3. Résultats de l’enquête
3.1. Présentation de l’échantillon
3.2. Années de service
3.3. Pollutions sonores et atmosphériques
3.4. Sommeil
3.5. Activités sportives
3.6. Activités pendant les jours de repos
3.7. L’alimentation
3.7. Habitudes toxiques
3.8. Santé dentaire
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
2.1.Echantillons.
1.1.Dossiers médicaux
1.1.1. Des dossiers médicaux incomplets au cours des années d’étude
1.1.2. Un état général imparfait
1.1.3. Une surdité flagrante
1.1.4. Des problèmes cardiaques rencontrés
1.1.5. Des problèmes ventilatoires non négligeables
1.1.6. Des troubles métaboliques
1.1.7. Des profils SIGYCOP en dégradation
1.2.Enquête
1.2.1. Des risques professionnels plus élevés pour les pompiers d’aérodrome d’Antananarivo
1.2.2. Un mode de vie inadéquat pour toute la population de pompiers d’aérodrome
2.2. Remarques générales
2.1. Primauté de l’étude
2.2. Dégradation significative de l’état de santé des pompiers d’aérodrome
2.3. Profil médical type d’un pompier d’aérodrome de l’ASECNA Madagascar
2.4. Problèmes majeurs soulevés
2.5. Points à renforcer
2.6. Plans opérationnels à mettre en oeuvre
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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