DES PROJETS URBAINS A ECHELLES VARIABLES
Epistémologie du mémoire
Les courants de la géographie
Afin de comprendre au mieux la réhabilitation des friches urbaines sur le secteur géographique de SaintNazaire, il est important, dans un premier temps, d’appréhender les courants géographiques dans lesquels s’inscrit mon sujet. Les courants géographiques vont alors permettre de comprendre les différents paradigmes et leurs évolutions.
La géographie classique ou « vidalienne »
Au XIXème siècle, Paul Vidal de la Blache est à l’initiative du renouvellement de la géographie française. Il est l’instigateur de la géographie explicative, la géographie dite « moderne ». La géographie descriptive, avant le XIXème siècle, est révolue pour une géographie expliquant la formation des dynamiques des paysages. Deux domaines différents prennent leur place au cœur de la science géographique : la géographie physique et la géographie politique. Ces deux domaines sont indissociables, le premier permet l’étude du milieu environnementale et le deuxième domaine décrit les lois d’organisation de la société. Paul Vidal de la Blache met en avant la notion de possibilisme. Enfin d’après ce géographe, la conception d’identité du lieu prend son importance grâce à ses caractéristiques particulières ; celle-ci est encore très étudiée aujourd’hui notamment dans la géographie sociale.Walter Christaller publie « Les lieux centraux dans le sud de l’Allemagne1 » en 1933, cet ouvrage s’inscrit dans une logique qui permet de déterminer la hiérarchisation spatiale des réseaux selon trois principes : le marché, le transport et l’administratif. Cependant, ce système a été contesté car il s’appuie sur un fondement réfuté : sa loi ne respecte pas la science géométrique.
La géographie urbaine
Cette géographie émerge grâce à la « nouvelle » géographie, au début du XXème siècle. De nombreuses études sont réalisées à Chicago, de part la poussée urbaine qui s’y produit à cette époque. L’école de Chicago se voit alors propulsée à la tête de la géographie dans le monde, grâce à Robert Ezra Park et à son intégration de la géographie allemande.La théorie de la localisation industrielle d’Alfred Weber est la première théorie à prendre en compte dans mon sujet. En effet, en 1909, cette théorie développe la proximité des industries au plus près des centres-villes. Celle-ci explique donc le fait qu’aujourd’hui, des villes, telle que celle de Saint-Nazaire, voient une présence d’anciens espaces industriels réhabilités.En 1925, Ernest Watson Burgess, sociologue urbain, créé « l’écologie urbaine »2 généralement représentée par le modèle des zones concentriques. Ce modèle s’insère dans la logique de démarche de l’école de Chicago, c’està-dire l’analyse des structures spatiales et l’étude des interactions sociales dans les lieux vécus. Suite à cela, de nombreuses critiques se sont élevées et de nouveaux modèles font leur apparition afin de remanier le processus initial. En 1939, Homer Hoyt a proposé un exemple de développement des villes par secteur. Ce nouveau modèle prend en compte, contrairement au précédent, les voies de transport. En 1961, Chauncy Harris et Edward Ullmann développent le modèle intra-urbain de noyaux multiples, cet archétype explique l’utilisation du sol dans les villes. Ce modèle est une association des deux précédents de Burgess et Hoyt.
En 1994, Jonhson élargit le modèle de Harris et Ullman, en alliant celui-ci avec les principes de la physique de Newton, afin de mesurer l’attraction des centres urbains. Ce modèle, dans le cas de Saint-Nazaire, peut permettre de mesurer l’attractivité des friches urbaines réinvesties en lieux culturels par rapport à la ville de Nantes. Cette comparaison est intéressante afin d’observer le poids culturel de la ville de Saint-Nazaire dans son aire géographique.
La géographie sociale
Dans les années 1970, la géographie évolue de nouveau, elle insère une nouvelle science : la science sociale, dont le but est d’introduire les rapports sociaux au sein de la construction des espaces. En 1976, Armand Frémond met en avant l’identité des territoires, le géographe avance alors trois notions différentes du territoire : l’espace de vie, l’espace vécu et l’espace perçu. La représentation mentale des lieux et leurs représentations seront reprises ensuite avec l’idée de patrimonialisation des lieux.Renée Rochefort impulse l’homme au centre de la géographie. « […] Ce qui est premier en géographie sociale, c’est la société et non l’espace. Ce sont les mécanismes, les processus sociaux et sociétaux, le jeu des acteurs publics ou privés de toutes espèces. Si l’on ne cherche pas la société au départ, on ne la trouve pas à l’arrivée […]. Le moteur, la clé, c’est la société. L’espace est toujours second et si l’on commence par lui, on risque de ne pas comprendre. Mais il est bien évident que l’espace à son tour rend bien compte de tout un jeu de variations qui renforcent ou atténuent les décalages et les tensions entre société locale et société globale » (ROCHEFORT, 1983)3. Dans cette conception de la géographie, la notion de territoire est importante « Le territoire est une portion de la surface terrestre, investie par un groupe social pour y exercer un pouvoir, en vue COIFFARD Charlène | LES FRICHES URBAINES – La réhabilitation des friches urbaines : Patrimonialisation et culture dans la régénération urbaine de Saint-Nazaire 5
notamment d’assurer sa reproduction et la satisfaction de ses besoins vitaux » (BAILLY, et al., 1992)4. Grâce à cette définition, le territoire devient une relation entre un groupe et une portion de l’espace. La conception de la géographie devient alors une science sociale, la société est au cœur de la géographie. Il est essentiel de rappeler que tout territoire a fait l’objet d’un processus d’appropriation ; d’une part, grâce à des pratiques territoriales comme la gestion du territoire et les pratiques quotidiennes des groupes sociaux dans l’espace, et d’autre part, grâce à un processus psychologique, c’est-à-dire la conscience du territoire, l’existence mentale, la dimension sentimentale, les relations préférentielles.En 2008, Vincent Veschambre aborde la question d’appropriation symbolique du territoire : la patrimonialisation des lieux. Le patrimoine s’articule autour de deux dimensions des territoires : le matériel, les éléments matériels du patrimoine, et l’idéel, les valeurs et les regards de la société sur le patrimoine pouvant créer de l’attachement aux lieux. C’est dans cet objectif que la réhabilitation des friches urbaines sera étudiée dans ce mémoire. La question, est-il possible d’appliquer une optique patrimonialiste sur tous les lieux de friches urbaines à Saint-Nazaire, sera alors importante afin de déterminer si le protectionnisme est à la hauteur de la perception du territoire par tous ses acteurs.
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie GEOSYSTEME DU RENOUVELLEMENT URBAIN |
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Table des matières
INTRODUCTION
EPISTEMOLOGIE DU MEMOIRE
1. Les courants de la géographie
1.1. La géographie classique ou « vidalienne »
1.2. La géographie urbaine
1.3. La géographie sociale
2. Une spécialité bi-disciplinaire
2.1. L’unité urbaine
2.2. La culture
3. Les références des géographes
3.1. Définition de la friche
3.2. La régénération urbaine par la culture
3.3. La ville de Saint-Nazaire
METHODOLOGIE DU MEMOIRE
1. Délimitation du sujet
1.1. Les concepts
1.2. Un sujet d’actualité
2. La problématique
2.1. Définition de la problématique
2.2. Les objectifs
3. La méthodologie
3.1. Méthodes de recherche
3.2. Définition du plan du mémoire
PARTIE 1 : DE LA « PETITE CALIFORNIE BRETONNE » A L’AGGLOMERATION NAZAIRIENNE
1. Saint-Nazaire, une ville en construction
1.1. Une volonté portuaire
1.2. Un détournement de son port
1.3. Diagnostic d’une ville ignorée
2. De nouvelles perspectives
2.1. Une cité portuaire
2.2. Un développement touristique et culturel
2.3. La métropole au bord de l’eau ?
PARTIE 2 : LIENS ENTRE LA CULTURE ET LA PATRIMONIALISATION
1. Construction(s) des lieux culturels
1.1. Des choix fondamentaux
1.2. Des interventions minimalistes
2. Un tissu urbain de culture et de patrimoine
2.1. Une vision globale
2.2. Une attractivité nuancée
PARTIE 3 : DES PROJETS URBAINS A ECHELLES VARIABLES
1. Une source de régénération urbaine
1.1. Un rapprochement avec le centre
1.2. Des friches encore présentes
2. Une quête de la dimension métropolitaine
2.1. Un espace vaste et bipolaire
2.2. La ville portuaire du XXIème siècle
GEOSYSTEME DU RENOUVELLEMENT URBAIN
CONCLUSION
ANNEXE 1 : ENQUETE
ANNEXE 2 : ENQUETE
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