Des origines de l’abeille à Apis mellifera mellifera

Des origines de l’abeille à Apis mellifera mellifera

Tempérament et tenue de cadre

Apis mellifera mellifera est réputée pour son agressivité, caractéristique commune à toutes les variétés provenant de la variété Intermissa, non seulement lors des manipulations mais également une agressivité spontanée dans l’entourage de la ruche 2.
La réputation d’agressivité de l’abeille noire provient essentiellement de la présence de métisses dans la plus grande partie de son aire de distribution. L’agressivité augmentant fortement chez les métisses, ce caractère peut servir de mesure du métissage (« L’incompatibilité de tempérament » de COOPER, d’après F. RUTTNER et al.)
2. La tendance à piquer est très variable : le comportement défensif des colonies non métissées varie depuis la colonie tout à fait docile jusqu’à la colonie attaquant avant même d’être dérangée 2.
Le caractère de l’abeille noire peut facilement être amélioré ; la sélection de colonies douces se réalise avec succès. Mais il ne faut pas oublier que l’agressivité est un moyen naturel de défense. 2
La tenue de cadre de l’abeille noire est considérée comme médiocre, les abeilles ayant plutôt tendance à se regrouper en bas des cadres lors de la visite des colonies, surtout si l’enfumage est copieux. E. MILNER et J. DEWS décrivent le comportement de l’abeille noire sur le cadre comme nerveux sur toute la zone de distribution. Les abeilles ne restent jamais tranquillement sur le couvain comme le font d’habitude les Italiennes et les Carnioliennes. Certaines lignées sont extrêmement irritées par la moindre fumée et on les a vues se précipiter sur du miel operculé qu’elles rongent, plutôt que de se servir aux cellules ouvertes 22. Les apiculteurs recherchent des abeilles qui ne s’agitent pas quand on ouvre la ruche, comportement qui fait perdre beaucoup de temps. Certaines lignées, plus douces, se montrent beaucoup plus calmes sur les cadres, moins enclines à courir en tous sens si on les manipule sans ou avec peu de fumée 22.

Essaimage et supercédure

L’essaimage est le moyen naturel de reproduction d’une colonie, l’ancienne reine partant avec la moitié des habitants de la ruche, l’autre moitié élevant une nouvelle reine. Mais ce comportement empêche un rendement maximal par ruche car des colonies essaimeuses représentent un travail supplémentaire pour l’apiculteur et/ou une récolte moindre 2. En dehors des mesures techniques de prévention contre l’essaimage, il existe des souches plus lentes à essaimer que d’autres. La tendance à l’essaimage de l’abeille noire varie considérablement en fonction de la région (plus faible dans le nord de l’Angleterre, plus élevée dans le sud de la zone Mellifera). Son démarrage printanier est assez lent, ce qui l’empêche de faire de fortes récoltes sur les miellées précoces comme le colza (exception faite de l’écotype Corse), l’abeille noire n’a pas à être considérée comme particulièrement essaimeuse 2. La tendance à l’essaimage est un phénomène très complexe, elle montre une variabilité élevée dans toutes les sous-espèces et selon les années, elle est aussi fortement influencée par des facteurs externes 2.Dans les lignées d’abeilles noires où l’incidence de l’essaimage est limitée, le remplacement de la reine a souvent lieu par supercédure, c’est à dire sans essaimage (le marquage de la reine est indispensable pour surveiller ce phénomène) 2. Quand l’apiculteur n’intervient pas, la supercédure a lieu pendant la troisième ou la quatrième année de la reine ou même plus tard. Le remplacement d’une vieille reine de cette façon diffère considérablement du remplacement en période d’essaimage : il n’y a pas d’arrêt de la ponte de l’ancienne reine, une ou deux cellules royales sont élevées au centre du rayon. Il n’y a aucune hostilité entre les deux reines, la jeune reine éclot, réalise son vol de fécondation et se met à pondre. Si deux cellules arrivent à maturité en même temps, elles éclosent toutes deux et les reines se tolèrent, ou la première éclose ne cherche pas à détruire les autres cellules. Les reines peuvent ainsi cohabiter pendant des mois, et on connaît de nombreux exemples d’hivernage avec deux reines 2. Comme l’explique J. BOYER, on trouve deux orthographes : supercédure (CRANE, 1979, Dictionnary of beekeeping terms, vol. 8, Ed. Apimondia) et supersédure (LOUVEAUX, 1985, Les abeilles et leur élevage), qui étymologiquement et en l’absence d’une décision académique sont valables. On peut également trouver le terme d’anecballie 2.

Fécondité et rythme du couvain

Plus la ruche est peuplée (populeuse), plus grande est la probabilité d’une très bonne récolte, ce qui fait de la fécondité un caractère recherché par les apiculteurs. Une reine prolifique doit pondre en moyenne 1 500 à 2 000 œufs/24 heures, la prolificité est calculée en mesurant la surface occupée par le couvain à une époque donnée 2.Le rythme du couvain est lié à chaque écotype (voir le paragraphe 2.4.2.2) Rythme de couvain) et ce comportement stéréotypé n’est pas facilement influencé par les sollicitations de l’apiculteur. Malgré la variabilité selon l’écotype considéré, le cycle saisonnier d’Apis mellifera mellifera se caractérise par un démarrage plutôt tardif, un développement lent au printemps (elle ne gaspille jamais de réserves pour nourrir du couvain), pouvant ensuite devenir très rapide si les conditions météorologiques sont favorables, avec un pic estival donnant des fortes populations assez tard en été, un arrêt de ponte assez précoce et un hivernage en colonies populeuses. A tout moment, le rythme de couvain est inférieur en comparaison avec d’autres variétés comme les Italiennes, les Carnioliennes et les Buckfast 2. L’arrêt de la ponte en automne est hâtif si on le compare à celui des Italiennes. Cet arrêt précoce peut être néfaste à un bon hivernage. Si les conditions météorologiques sont mauvaises, la population diminue et la colonie se retrouve trop faible pour résister à l’hiver. Les miellées tardives (lierre par exemple) sont susceptibles de provoquer une relance de ponte, permettant un hivernage avec une bonne population de jeunes abeilles 2.
L’abeille noire suit parfaitement le rythme des saisons ; la reine dispose d’une longue saison de ponte, modulée en fonction des floraisons disponibles ; elle est ainsi capable de ralentir sa ponte en cas de raréfaction de la nourriture, et de repartir de plus belle quand celleci se fait plus abondante 2.

Activité de nettoyage et sensibilité aux maladies

Les plateaux des ruches, d’habitude parfaitement propres chez la Carnica ou la Ligustica, sont souvent, dans les ruches d’abeilles noires, couverts de particules de cire et autres déchets 2. Ce défaut de nettoyage la prédispose à la fausse teigne et aux maladies du couvain. Ce risque est aggravée par une sensibilité héréditaire aux maladies du couvain (loques européenne et américaine, couvain sacciforme, couvain calcifié), commune à toutes les variétés du groupe Intermissa 2. Apis mellifera mellifera est également sensible à l’acariose (Acarapis woodi) ; comme l’ont montré les colonies anglaises décimées en quelques années par l’acarien des trachées 2. La sensibilité d’Apis mellifera mellifera à Varroa destructor sera détaillée dans le paragraphe 3.1.3.1) Varroa destructor au chapitre III).
Mais ces caractères sont également variables, certaines lignées étant de bonnes nettoyeuses 2.

Hivernage

Tous les auteurs sont d’accord sur les excellentes capacités d’hivernage de l’abeille noire, même dans des conditions climatiques extrêmes. Si la taille de la colonie est modérée tout au long de la saison, la grappe est petite et très compacte l’hiver. En corollaire à leur couvain limité, on observe chez ces abeilles une grande longévité et une parcimonie dans la consommation des provisions. Ces colonies ont donc des chances de survie élevées avec un minimum d’aide ; des colonies que l’apiculteur n’a pas besoin de nourrir pendant l’hiver nécessitent un travail et un coût moindre 2.
F. RUTTNER attribue cette survie aux hivers sévères à plusieurs caractéristiques : 2 – un corps de grande dimension par rapport aux autres espèces, d’où une production individuelle de chaleur supérieure et une perte moindre (rapport volume/surface plus important) ; – une pilosité importante, les longs poils sur l’abdomen s’intriquant lorsque les abeilles se mettent en grappe (quand la température est inférieure à 2°C) la tête à l’intérieur, formant une couche isolante comme la fourrure d’un mammifère ; – une thermorégulation efficace du couvain ; – moins de nourriture consommée pendant l’hiver grâce à la meilleure thermorégulation et à une quantité plus faible de couvain ; – des « abeilles d’hiver » physiologiquement différentes des abeilles d’été : – les abeilles élevées en fin d’été reçoivent une quantité supérieure de bioptérine (sécrétée par les glandes nourricières), ce qui entraîne l’accumulation de protéines et de graisse dans les couches sous dermiques de l’abdomen et permet à ces abeilles d’être actives au printemps (contrairement aux Italiennes qui doivent élever du couvain pendant l’hiver) 2 ; – la production de catalase par les glandes rectales est augmentée en automne, ce qui permet l’accumulation d’une quantité supérieure de fèces pendant l’hiver et diminue le risque de dysenterie lorsque le temps rend impossible un vol de propreté ; – une meilleure résistance à la Nosémose.Contrairement aux variétés originaires de pays plus ensoleillés, les colonies d’Apis mellifera mellifera ne sortent pas lorsque la température est basse. En Angleterre, F. RUTTNER (1988) a observé chez des colonies Italiennes et métisses, que de nombreuses abeilles quittaient la ruche pendant les journées enneigées lumineuses malgré des températures proches ou inférieures à 0°C et tombaient engourdies par le froid 2.

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Table des matières

TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste des figures
Liste des tableaux
INTRODUCTION
Chapitre I : Historique de l’abeille noire
1.Des origines de l’abeille à Apis mellifera mellifera
1.1.Fossiles d’abeilles
1.2.Premières abeilles et climat
1.3.Evolution des espèces
1.4.Colonisation par Apis mellifera
1.4.1.Pliocène
1.4.2.Pléistocène
1.4.3.Holocène (les 10 000 dernières années)
1.5.Intervention de l’homme sur l’aire d’occupation d’Apis mellifera mellifera
2.Des espèces, sous-espèces et écotypes d’abeilles aujourd’hui
2.1.Systématique
2.2. Sous-espèces géographiques d’Apis mellifera
2.3.Caractéristiques d’Apis mellifera mellifera
2.3.1.Butinage
2.3.2.Tempérament et tenue de cadre
2.3.3.Essaimage et supercédure
2.3.4.Fécondité et rythme du couvain
2.3.5.Activité de nettoyage et sensibilité aux maladies
2.3.6.Hivernage
2.4.Ecotypes d’Apis mellifera mellifera
2.4.1.Ecotypes en Europe
2.4.2.Ecotypes en France
3.Des abeilles et des hommes
3.1.Cueillette
3.2.D’arbre en ruches
3.3.De ruche en ruche
3.4.Littérature apicole
Chapitre II : L’abeille noire au XXIe siècle
1.Importance de l’abeille
1.1.Insecte pollinisateur
1.1.1.Définitions
1.1.2.Rôle biologique
1.1.3.Rôle économique
1.2.Rôle de bioindicateur
1.2.1.Biodiversité
1.2.2.Biomonitoring
1.3.Produits de la ruche
1.3.1.Miel et miellat
1.3.2.Pollen
1.3.3.Propolis
1.3.4.Cire
1.3.5.Gelée royale
1.3.6.Venin
1.3.7.Larves 2
2.Etat des lieux
2.1.Constat de l’effondrement des colonies
2.1.1.Situation mondiale
2.1.2.Nombre de ruches et d’apiculteurs en France
2.2.Causes du syndrome d’effondrement des colonies
2.2.1.Facteurs liés à l’environnement
2.2.2.Facteurs parasitaires, viraux et bactériens
2.2.3.Facteurs liés à l’apiculteur
2.3.Pollution génétique
2.3.1.Causes
2.3.2.Conséquences
Chapitre III : Actions pour la sauvegarde de l’abeille noire
1.Abeille noire : la sauvegarder

2.Abeille noire : l’identifier
2.1.Echantillonnage 2
2.2.Approche morphologique
2.2.1.Généralités
2.2.2.Mesures de caractères alaires
2.2.3.Mesures de caractères abdominaux
2.2.4.Morphométrie
2.2.5.Intérêts et limites
2.3.Approche moléculaire
2.3.1.Electrophorèse
2.3.2.Analyse ADN
3.Abeille noire : la sélectionner
3.1.Objectifs de sélection
3.1.1.Productivité et homogénéité
3.1.2.Tempérament
3.1.3.Résistance aux maladies
3.2.Particularités des croisements apiaires
3.2.1.Parthénogenèse
3.2.2.Polyandrie
3.3.Méthodes de sélection
3.4.Elevage de faux-bourdons
3.5.Elevage de reines
3.6.Stations de fécondation
3.7.Insémination instrumentale 2
4.Moyens d’aider les abeilles
4.1.Un projet d’envergure
4.2.Projets locaux
4.2.1.Biodiversité au service de l’abeille
4.2.2.Au rucher
CONCLUSION
Liste des abréviations
BIBLIOGRAPHIE

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