Des opérateurs au service de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération

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Des opérateurs au service de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération

Un regroupement d’initiatives et de structures sur le territoire a favorisé la mise en place d’une stratégie de coopération et mutualisation. Cette confluence d’opportunités a permis de créer des projets innovants comme celui de l’Archipel Nourricier.

L’éducation à la diversité alimentaire avec les Anges Gardins

Dans ce regroupement d’acteurs figure les « Les Anges Gardins », il s’agit d’une association pour l’insertion, l’éducation permanente, pour le développement de nouvelles pratiques sociales et d’activités liées à l’alimentation. Le siège de l’association se trouve à Vieille-Eglise sur la Côte d’Opale (“Présentation | Horizon Alimentaire” 2017). L’association intervient sur le territoire à travers plusieurs actions, comme la mise en ligne de manuels concernant les savoir-faire de base en matière d’autoproduction alimentaire, des ateliers d’insertion ou encore des chantiers participatifs. Cette association organise également une formation appelée les Ambassadeurs du Bien-Vivre Alimentaire et du jardinage afin de promouvoir un transfert de savoir-faire ultra concret, libre d’accès et universalisable afin que chacun puisse retrouver les moyens de cultiver la terre et de cuisiner les produits bruts, premières étapes de la reconquête de nouveaux horizons dans le domaine de l’alimentation (“Présentation | Horizon Alimentaire” 2017).

La coordination d’un système alimentaire local bio et solidaire avec Terre d’Opale

En ce qui concerne l’autoproduction alimentaire, une autre structure intervient en partenariat avec les Anges Gardins : il s’agit de Terre d’Opale. C’est un regroupement de producteurs en agriculture biologique locaux qui forme un véritable réseau sur le territoire. Il permet la distribution de paniers bio sur le littoral de Dunkerque, Boulogne et son arrière-pays. L’approvisionnement s’effectue à partir d’une plateforme de production et de diffusion de produits bio, locaux et solidaires. Dans le cadre d’un transfert de compétence vers le bassin minier, Terre d’Opale duplique son dispositif, dans le bassin minier, sous l’appellation de Gohelle (“Présentation | Horizon Alimentaire” 2017).

Un centre de ressource et d’appui à la structuration d’un système alimentaire local : l’Écopôle Alimentaire

Terre d’Opale et les Anges Gardins ont élu domicile sur le site de l’Écopôle alimentaire de la Région d’Audruicq (créé en 2010) et participent activement à la vie de ce lieu, voulu par la Communauté de communes de la Région d’Audruicq, pour y incarner de nouvelles approches d’activités agro rurales (Annexe 1: Schéma du PTCE). L’ensemble de ces initiatives ont donné lieu à la formation d’une Pôle Territorial de Coopération Economique (PTCE) de la région d’Audruicq. La volonté de ce PTCE est de concevoir de nouveaux projets économiques au service d’un modèle alimentaire durable. Il s’agit d’un groupement d’acteurs comprenant des entreprises, collectivités locales, centres de recherche et oganismes de formation. Ce groupement met en oeuvre une stratégie commune continue de coopération territoriale et de mutualisation au service de projets économiques innovants de développement local durable (“PTCE – Le Labo de L’économie Sociale et Solidaire” 2017). Le PTCE s’est fixé 3 objectifs :
– Renforcer l’efficacité économique d’un système alimentaire d’approvisionnement local en agriculture biologique .
– Rendre la qualité alimentaire accessible, économiquement, culturellement au plus grand nombre . – Apporter un important travail de recherche et développement en vue d’une possible étendue des pratiques à d’autres territoires (“PTCE – Le Labo de L’économie Sociale et Solidaire” 2017).

Vers une nouvelle génération d’opérateurs au coeur du bassin minier

Le PTCE de la région d’Audruicq a désormais une zone d’influence plus large puisqu’elle s’étend, aujourd’hui, jusque dans le bassin minier en terre de Gohelle.
La Maison de l’Ingénieur de la fosse 12/14 à Loos-en-Gohelle sur lequel il est implanté, lui offre un cadre propice à la mise en place de cultures, d’activités intérieures et extérieures et permet de ce fait le couplage d’activités. C’est, en effet, à la faveur de l’animation de la politique VITAL par les Anges Gardins qu’une implantation d’un nouvel opérateur s’est vu justifiée. Par la suite, le dispositif de système alimentaire local promu par le PTCE et prescrit par VITAL s’est associé à la démarche du projet d’Économie Sociale et Solidaire Autre Part et en devient une partie intégrante (Hays, 2016).
L’association Porte Mine avait la volonté de s’implanter dans cette même Maison de l‘Ingénieur avec un projet appelé Autre Part. Ce projet intervient dans divers domaines comme la culture, le tourisme, l’économie sociale et solidaire et notamment le bien vivre alimentaire, volet sur lequel interviennent les Anges Gardins (Forquet 2014).

L’étendue de l’Archipel Nourricier

La zone d’étude proposée se trouve principalement sur les communes de Lens, Loos-en-Gohelle et Liévin. Elle suit l’ancien cavalier minier desservant les puits 11/19 et 12/14, jusqu’au site du futur hôpital de Lens, voire la Grande résidence de Lens. Cette zone se présente sous la forme d’une coulée verte aménagée (que nous appelons « Riviera Comestible »), non loin de laquelle des espaces de cultures possibles semblent s’offrir, au gré des opportunités, à différentes formes de cultures… L’ensemble constitué de la Riviera et des îlots de culture constitue l’Archipel nourricier du coeur de Gohelle. Cette zone présente un autre facteur clé de succès considérable : la présence d’un opérateur de terrain (la Microferme Cocagne de Gohelle), elle-même partie intégrante d’une dynamique de création ensemblière (Projet « Autre Part ») et en mesure de se connecter aux volontés politiques et institutionnelles locales (VITAL, Art de Jardin en Sol Mineur, politique agricole de la CALL). L’Archipel Nourricier est né au travers de nouvelles stratégies économiques sur un territoire encore marqué par l’industrie minière et poussé par les nombreuses actions axées sur le Développement Durable et le Bien Vivre Alimentaire. Il est le fruit de nombreuses rencontres avec des acteurs locaux et le suivi de la méthodologie mise en place. En effet, des outils ont rendu possible la création du projet, mais également sa reproduction sur d’autres territoires.

Le sujet de l’étude-action et son déroulement

Il nous a été commandé un document cadre posant les éléments et les modalités de réalisation et de pratique sur l’application du projet d’Archipel Nourricier.
Cette étude-action s’est déroulée de façon non linéaire puisque les temps de réflexion et d’étude se sont télescopés par des temps d’application sur le terrain et d’échanges avec les acteurs du territoire. Les interactions entre « la théorie » et « la pratique » ont été de riches ressources alimentant sans cesse le document cadre.
Aussi, il est important de noter que ce document cadre n’est pas une fin en soi mais il permet de poser les jalons du projet d’Archipel Nourricier, qui suivra d’autres étapes de construction et développement. La méthodologie que nous avons déployée a été pensée de façon à ce que les futures personnes en charge du projet puissent facilement se les réapproprier.
Les sites répertoriés ont fait l’objet de recherches bibliographiques et de visites de terrain. Nous avons mené des entretiens avec les parties prenantes et usagers des lieux. La démarche technique sera expliquée dans la troisième sous-partie de cette même section. Il est important de noter que l’étude pourra et sera complétée par d’autres opportunités de sites.
Outre cette démarche technique, nous avons mené une démarche sociologique de représentation de l’espace. Durant nos sessions d’animation, nous avons profité de cette occasion pour comprendre les représentations spatiales et usages des lieux que nous avons répertoriés. La méthode du photolangage a été utilisée « D’après vous, que faire de ces lieux demain ?» (Annexe 2 : Que faire de ces lieux demain ?). En effet, nous avons disposé des photographies de divers aménagements dont le dénominateur commun est le jardin. Les usagers devaient positionner sur une échelle de préférence, ce qui leur convenait le plus. Cette démarche peut être enrichie et étoffée par d’autres enquêtes plus approfondies.

La boîte à outils de l’Archipel

L’objectif principal de l’étude-action est de recenser un ensemble de terrains ou de structures sur le territoire afin de créer l’Archipel Nourricier.
Pour ce faire, une liste avait déjà été réalisée et recensait plusieurs sites. Certains d’entre eux avaient été proposés par leurs propriétaires, référents ou usagers avec la volonté de donner de nouveaux horizons de culture à la Microferme. D’autres ont été cités comme des « sites potentiels » et ont été recensés par les porteurs de projet de la Microferme.
La seule condition que nous avons prise en compte pour étudier les sites potentiels est que les sites doivent se trouver à moins de 3 km de la Riviera Comestible. Cette distance a été choisie afin que les sites ne soient pas trop éloignés de l’opérateur de terrain, des acteurs avec lesquels ils travaillent et des sites sur lesquels ils pourraient être amenés à intervenir. De plus la réflexion du projet est orientée selon la trame verte située à l’échelle du territoire, échelle qui pourrait être associée avec celle du projet. Nous avons donc déterminé une première couronne de l’Archipel qui se trouve dans un rayon d’1 km autour de la Riviera Comestible. Elle contient un taux d’îlots plus élevé que la deuxième couronne, qui elle, correspond à un périmètre de 3 km autour de la Riviera.

Table des matières

Table des tableaux
Table des annexes
Liste des abréviations
INTRODUCTION
1. « De l’archipel noir à l’archipel vert »
1.1. Un territoire porteur du développement durable au coeur du bassin minier
1.1.1. Une région marquée par l’épopée minière…
1.1.2. … Qui répond à de nouveaux enjeux
1.2. Des opérateurs au service de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération
1.2.1. L’éducation à la diversité alimentaire avec les Anges Gardins
1.2.3. Un centre de ressource et d’appui à la structuration d’un système alimentaire local : l’Écopôle Alimentaire
1.2.4. Vers une nouvelle génération d’opérateurs au coeur du bassin minier
1.3.1. Le rêve d’Archipel Nourricier
1.3.2. L’essence de l’Archipel Nourricier
1.3.3. L’étendue de l’Archipel Nourricier
2. L’art et la manière de créer l’Archipel Nourricier
2.1. La genèse de l’Archipel
2.1.1. L’encadrement
2.1.2. Le sujet de l’étude-action et son déroulement
2.2. Quand la société s’empare de la question alimentaire…
2.3. La boîte à outils de l’Archipel
3. Application sur le territoire : du rêve à la réalité
3.1. La Riviera Comestible
3.1.1. L’ancien cavalier minier ; vestige de l’industrie minière
3.1.2 Les séquences paysagères aux fonctions diverses
3.2. Les îlots de l’Archipel Nourricier
3.2.1. Les cartes d’identité des îlots
La Microferme servicielle cocagne de Gohelle
L’Oasis Comestible en coeur de Loos
L’Archipel Nourricier | Les Anges Gardins
Le centre de formation AFPA de Liévin
Comité d’Entreprise de Maisons & Cités
Terrain de la Grande Résidence, Lens
Lumiwatt
L’IUT de Lens
Le musée du Louvre-Lens
Bioloos
Nouvel hôpital de Lens
Les Greloos
APEI de Lens et environs
Site de la rue de la Bourdonnais
Parc de l’Entre-Deux
3.2.2 Le rôle de îlots dans l’Archipel Nourricier
4. Biodiversité et Nourricier : vers une harmonie
4.1. Spatialisation du développement durable
4.1.1. La Trame Verte et Bleue du Nord-Pas-de-Calais
4.1.2. La ceinture verte de Loos-en-Gohelle
4.1.3. La trame nourricière en résonance à la trame verte
4.2. Charte d’intégration à l’Archipel Nourricier
CONCLUSION
Bibliographie

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