Des dynamiques démographiques et agraires contrastées le long du transect hydro écologique

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Mouvements des eaux, migrations des poissons et mobilités des pêcheurs

La diversité des peuplements de poisson se traduit par des comportements biologiques, notamment de reproduction et de migration, très différents d’une espèce à l’autre. Les hétérogénéités de la topographie, de la végétation et du calendrier de la crue à l’échelle du Lac diversifient quant à elles les biotopes dans l’espace et dans le temps. Les périodes propices à la pêche de telle ou telle espèce sont donc très variables d’un écosystème à l’autre, de la grande échelle à la petite échelle, celle du Lac et de ses tributaires.
À petite échelle, l’assèchement saisonnier voire annuel de la cuvette nord conduit au transfert de plus ou moins longue durée des activités de pêche dans la cuvette sud (Kiari Fougou, 2014).
Inversement, l’importance des prises dans la cuvette nord lorsqu’elle est alimentée incite les pêcheurs les plus mobiles de la cuvette sud à rejoindre cette partie du Lac. Tant l’hydrologie que la végétation expliquent l’existence de pratiques et d’un calendrier de pêche en partie spécifique à la cuvette nord91 et à la cuvette sud (voir Kiari Fougou 2014 pour la cuvette nord). Dans la cuvette sud, les décalages dans le calendrier de la crue sont valorisés par certains pêcheurs qui suivent les 91 Dans la cuvette nord, le développement d’un important couvert à Prosopis juliflora en particulier gêne la pose des filets et la circulation en pirogue (Kiari Fougou 2014).
L’échelle du Lac apparaît incontournable pour comprendre les pratiques des pêcheurs les plus mobiles. Notre travail, consacré au multi-usage des ressources dans la partie camerounaise du Lac, s’est néanmoins concentré sur une plus grande échelle, en l’occurrence la poche d’eaux libres et les marécages de la région de Darak. À cette échelle, les agro-pêcheurs de mobilité réduite décrivent les migrations des poissons en se référant principalement aux mouvements entre les eaux libres, l’estran et les îlots de végétation, kirta ou hauts-fonds végétalisés :
• avec la nouvelle crue autour du mois d’août, un grand nombre de poissons migre des eaux libres vers les herbes des espaces de décrue pour la reproduction ; d’autres rejoignent les îlots de végétation. Dans les eaux libres, le stock de poisson en circulation baisse considérablement pour atteindre son plus bas niveau lors du maximum des eaux, autour de décembre.
• avec la décrue, à partir de janvier, les poissons quittent les marécages pour rejoindre les eaux libres où le stock en circulation n’est jamais plus aisément accessible qu’en avrilmai. Au fur et à mesure de la baisse du niveau des eaux en pleine saison sèche chaude, un certain nombre d’espèces rejoint les zones les plus basses qui sont aussi les plus éloignées des rives .
• à l’étiage, autour du mois de juin, les poissons qui vont rejoindre les marécages avec la nouvelle crue s’abritent de la chaleur en se concentrant dans les cuvettes coiffées d’une kirta.
D’une manière générale, les recherches manquent qui, fondant leurs hypothèses sur les savoirs, les pratiques et les mobilités des pêcheurs du Lac, permettraient de mieux comprendre leurs logiques et leurs impacts sur l’évolution du stock à court et moyen terme.

Les conditions de navigation et de pêche : climat, moyens de transport et effort de pêche

Les conditions hydro-climatiques modifient considérablement les conditions de navigation et de pêche.
Dès la fin du mois de mai, le vent qui annonce la saison des pluies soumet les sorties en eaux libres au risque de chavirement. Les kirta et autres îlots de végétation offrent alors un abri salvateur aux pêcheurs :
Un mode d’exploitation complexe qui valorise un milieu composite et mouvant « Le bal est bouché depuis quatre ans. Pendant quelques années, ce vaste espace a été découvert et les herbes y ont repoussé. Depuis, l’eau est revenue en permanence mais les herbes sont toujours là. Quand c’était le bal, on avait peur pour aller à Darak, mais maintenant qu’il y a les herbes, même s’il y a le vent, on n’a pas peur. » (Mal Aliou, haoussa, env. 25 ans, Hilé Wanzam, 2012)
Les risques de chavirement ne sont jamais aussi fort qu’entre juillet et septembre. Les tornades, les brusques changements de direction du vent et la profondeur des eaux rendent véritablement dangereuses les sorties en eaux libres. Avec le vent, les kirta se détachent des îlots-bancs et se déplacent rapidement ; le pêcheur sorti pêcher n’est jamais à l’abri d’être bloqué sur le chemin du retour par une vaste kirta l’obligeant à d’interminables et pénibles détours, quand il ne se perd pas dans le dédale lacustre. Les déplacements des kirta ont aussi pour fâcheuses conséquences de détruire les engins de pêche fixes. S’y ajoutent entre juillet et août les fortes pluies qui limitent elles aussi considérablement les possibilités de sortie dans les eaux libres. En janvier-février, l’harmattan importune les pêcheurs mais ne revêt pas la même dangerosité.
En regard aux risques entourant les sorties en eaux libres à certaines périodes de l’année, l’absence de dangerosité de la pêche dans les marécages de l’estran est valorisée par les pêcheurs : les pêcheurs, qui se déplacent en pirogue ou à pied, ne risquent pas de chavirer ou de se retrouver coincés par une kirta. Nombre de pêcheurs de l’estran sont des pêcheurs « à pied » : la pirogue, si elle permet d’accéder plus rapidement à certaines zones de pêche, n’y est en effet pas indispensable.
Pendant la saison sèche fraîche, de décembre à février environ, le froid rend la descente dans l’eau particulièrement épuisante, le séjour sur les kirta encore plus. Toute l’année, l’infestation parles insectes confère aux opérations de pêche nocturnes une forte pénibilité. Maximale en périod de montée des eaux, entre août et novembre, elle exige des pêcheurs un sang-froid impressionnant. À proximité des rives et plus encore des grands marchés à poisson (Darak et Kofya au Cameroun), la concentration des pêcheurs fait rapidement baisser le stock de poisson et accélère la réorientation des mouvements des poissons vers les zones plus éloignées et donc plus profondes à mesure que la saison avance et que le niveau des eaux baisse. Pour s’en rapprocher, les pêcheurs dispersent leurs campements sur les multiples kirta de janvier et surtout mars à juillet. Sur les îlots de végétation flottants, l’aménagement d’un matelas d’herbes permet d’installer durablement sur l’eau un abris sommaire et une claie de séchage. La moustiquaire est plus que partout ailleurs de mise. Farine de maïs, condiments, thé, sucre, cigarettes et anti-douleurs constituent, avec la ra dio et le jeu de cartes, le maigre bagage des pêcheurs pour la quinzaine de jours qu’ils passeront sur le campement. Les occupants, pour la plupart des hommes jeunes, vivent dans l’inconfort et l’isolement, le travail n’en est que plus intense.

Transformer le produit pour le valoriser : opportunités et contraintes lacustres

La plupart du poisson est fumé pour être envoyé vers les marchés urbains du sud Nigeria. Les petits poissons, des Alestes et de petits Tilapia en majorité, sont toutefois séchés et destinés au marché de Kousseri voire de Maroua.
Les poissons sont fumés en banda. Le banda désigne en haoussa le procédé de transformation du poisson et est devenu par extension le nom du produit (Couty, 1968). Les plus gros poissons sont tronçonnés avant d’être fumés, les autres le sont entiers retournés sur eux-mêmes, les pêcheurs des rives camerounaises parlant alors plus volontiers de clino. Après avoir été nettoyés, les poissons sont d’abord mis à sécher avant d’être fumés pendant environ 3 heures sur chaque face. Sur les rives et les îles, les fours à fumer sont généralisés. La plupart sont des fours en terre munis d’un grillage et d’une tôle importés du Nigeria. Certains fours plus perfectionnés sont maçonnés. Sur les kirta, la précarité des conditions complique l’installation des fours et le fumage est sommaire : le poisson est simplement calciné dans un feu d’herbes pour lequel Echinochloa pyramidalis est apprécié.
Le bois fournit la plus grosse part du combustible. Les anciennes rives aujourd’hui asséchées et arborées sont largement mises à contribution côté Cameroun ; elles fournissent de bons combustibles, principalement composé d’Acacia siberiana (kouk) et surtout Acacia nilotica (garat) réputé excellent. Les îles boudouma tchadiennes approvisionnent la partie camerounaise en Aca- cia tortilis subsp. Radiana (Seignobos n.p.). Une importation de bois depuis les campagnes sahéliennes péri-lacustres n’est pas à exclure mais l’importante contribution des écosystèmes lacustres à la fourniture en combustible de fumage mérite d’être soulignée. Ce d’autant plus qu’une grande partie de ce combustible voit son renouvellement assuré par les variations du niveau lacustre : c’est le cas du Prosopis juliflora de la cuvette nord (Mugelé et Lemoalle 2014), mais aussi de Aeschynomene elaphroxylon au Cameroun qui, bien que combustible de qualité moyenne, joue un rôle déterminant. Plus encore, les épis de maïs égrenés et les déjections, ressources renouvelables s’il en est, constituent des substituts bon marché au bois à certaines périodes.
Les pluies, surtout en juillet et août, et l’humidité, de mai à octobre, sont redoutables pour la qualité du fumage et du séchage. Or de celle-ci dépend la conservation du poisson et son exposition aux attaques des insectes ichtyophages dont l’impact peut être considérable allant jusqu’à de pertes de 50 à 70 % du poids initial pendant le transport (Bénech et Quensière 1989). Dans ces conditions, l’installation sur les kirta, si elle permet de meilleures prises, est contraignante quant à la valorisation du poisson, renforçant d’autant plus l’intérêt de la pirogue à moteur. Le développement récent d’un réseau de commercialisation du poisson en frais (principalement de Lates) à destination du marché urbain de N’Djaména constitue en ce sens une véritable opportunité pour les petits pêcheurs : en levant la contrainte de la transformation, il permet de mieux valoriser le poisson pêché sur les kirta, en particulier en saison des pluies.

Les sennes tournantes, reines des fonds dégagés des eaux libres

Le principe de fonctionnement des sennes tournantes, tarou korkor (« senne en cercle ») en haoussa, consiste à encercler le banc de poissons. Un filet, maintenu à une extrémité par un piquet
d’ambatch (Aeschynomene elaphroxylon), est monté sur deux ralingues, l’une garnie de flotteurs de la même plante ou de semelles de caoutchouc et l’autre lestée de poids d’argile. Le filet est constitué d’une poche centrale en forme de cuillère et de deux extrémités en forme d’ailes qui permettent de rabattre les poissons dans la poche centrale puis de remonter le filet à bord de la pirogue.
Le filet de la poche centrale est coûteux car renforcé pour contenir et soulever les poissons. Le filet est d’abord disposé dans l’eau de manière à encercler un banc de poisson. Il est ensuite tiré depuis la pirogue. Une équipe de 3 à 10 travailleurs selon la taille du filet est mobilisée : certains tirent le filet depuis la pirogue, opération particulièrement physique, d’autres orientent le filet dans l’eau, les derniers enfin manoeuvrent la pirogue.

La senne fixe : piège d’étiage des cuvettes coiffées d’une kirta

Le tarou tchawa, « senne des herbes » en haoussa, n’a que peu à voir à première vue avec les sennes tournantes classiques. Si cette technique développée depuis une quinzaine d’années dans la région de Darak est qualifiée localement de « senne », c’est parce qu’elle piège le poisson en l’encerclant d’un filet.
Cette technique cible les poissons qui, s’apprêtant à gagner l’estran pour se reproduire avec la nouvelle crue, s’abritent à l’étiage (soit de mai à la mi-juillet) en se concentrant dans les cuvettes des eaux libres coiffées d’un îlot de végétation flottant. Les prises sont très principalement constituées de Clarias lazera, et plus secondairement d’Heterotis, de Gymnarchus et de Tilapia. Cette technique est largement décriée par les pêcheurs des marécages munis de nasses, de filets ou encore de lignes à hameçons : ils l’accusent de prélever une grosse partie des reproducteurs juste avant leur migration vers les marécages de l’estran. Les pêcheurs s’adonnant au tarou tchawa
s’accordent eux-mêmes sur le caractère « prédateur » de la technique. En ciblant les poissons juste avant le reproduction, la durabilité de cette technique interroge, mais les recherches manquent à ce sujet.
Les emplacements sont en nombre limité et variable d’une année à l’autre, les déplacements des kirta n’assurant pas que la cuvette soit recouverte chaque année. Il s’en suit une intense compétition pour ces emplacements, d’autant plus que la réglementation camerounaise interdit cette technique.
Le diamètre des cuvettes concernées varie de quelques dizaines de mètres à plusieurs centaines. Un filet à petite maille (un à deux doigts) est disposé autour de la kirta. Le principe consiste à concentrer les poissons dans un périmètre du filet chaque jour plus réduit pour finalementles collecter tous le dernier jour. Quotidiennement, une équipe de travailleurs munis de pieux de maria (Aeschynomene elaphroxylon) utilisés à la manière d’un pillon s’aligne et frappe l’eau au rythme des chants de travail. Au préalable, une tranchée a été aménagée dans l’îlot pour que se positionnent les travailleurs : les herbes ont été défrichées et l’épais matelas de boue et de racine agglomérée découpé. Perturbés par l’action des pêcheurs, les poissons se regroupent à l’intérieur de la cuvette. Chaque jour le filet est déplacé et l’étau se resserre.

Les barrages de nasse en amont du système de propagation de la crue

Les doumba (ka) ou encore les « barrages » dans le français des migrants maliens ayant introduit la technique, ont connu un formidable développement entre les années 1990 et 2000. L’alignement de dizaines, plus souvent encore de centaines, de nasses permet de barrer un bras du Lac pendant plusieurs mois, que ce soit dans les marécages ou dans les eaux libres. Il s’agit de grandes goura mali (1 m 40 env. de haut). Comme pour les sennes fixes, les emplacements en nombre limité font l’objet d’une forte concurrence, la technique étant là-encore interdite par la réglementation.
Derrière l’alignement de nasses, un filet renforce l’effet de barrage. Le recouvrement des nasses par les herbes crée un micro-climat favorable. Les prédateurs d’eau et, dans les marécages, les troupeaux de zébus, sont susceptibles de créer d’importants dégâts et, pour les seconds, de faire fuir les poissons. Un gardien employé en permanence a pour fonction de les éloigner et de surveiller les vols. Sa présence permet d’espacer les visites, en moyenne une tous les trois jours. Les prises, principalement composées de Clarias, Heterotis et Gymnarchus dans les marécages, peuvent être particulièrement importantes mais varient fortement selon la position de la nasse. Elles sont maximales au centre du barrage.

Les multiples usages de la ressource halieutique : complémentarités et concurrences

Si les Clarias, Tilapia, Heterotis, Gymnarchus, et Lates constituent le gros des prises, la diversité des techniques de pêche permet de les prélever tout au long de leur migration dans différents écosystèmes. Dans les eaux libres, c’est d’abord le nombre de pêcheurs qui est incriminé pour justifier de mauvaises prises. Les sennes tournantes et l’utilisation de moteurs hors-bord, malgré l’importance des prises qu’ils offrent à leurs usagers, sont finalement peu incriminés. Dans les marécages au contraire, les barrages de nasses et les sennes fixes, parce qu’ils prélèvent le poisson en amont de sa propagation dans les espaces de décrue, sont unanimement incriminés par les autres pêcheurs comme conduisant à la concentration de la ressource entre les mains d’un nombre.
Un mode d’exploitation complexe qui valorise un milieu composite et mouvant réduit d’usagers. Parce que l’accès aux sites les plus propices fait l’objet d’une intense concurrence, ces deux techniques cristallisent aujourd’hui les conflits entre pêcheurs (voir page 375).
Les concurrences techniques sont souvent pointées du doigt. Les pêcheurs au filet et à la ligne à hameçon affirment être empêchés de pêcher pendant la saison des pluie par la dispersion dans les eaux libres des blocs de végétation défrichés par les utilisateurs de sennes fixes. Plus généralement, ces pêcheurs craignent que le passage des moteurs hors-bord et les opérations à la senne tournante ne détruisent leur filet ou ligne.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Dynamisme et incertitudes d’une périphérie nationale
La fenêtre lacustre camerounaise : marge du Cameroun, pôle d’attraction transfrontalier au Lac
Incertitude et intensification : un couple mal assorti ?
Plan et hypothèses
Approche et bases conceptuelles
Échelles et terrain d’étude
L’enquête de terrain : méthodes et aléas
Précisions de vocabulaire
PARTIE 1 .UN MODE D’EXPLOITATION COMPLEXE QUI VALORISE UN MILIEU COMPOSITE ET MOUVANT
CHAPITRE 1 DU LAC AU TERROIR : LA MOUVANCE DU COMPLEXE EAUX-TERRES-HERBES
1Grande mer intérieure ou vastes marécages ? États et fonctionnement hydrologique du Lac.
1.1Unités hydro-écologiques et variabilité des apports en eaux
1.1.1Types de données disponibles
1.1.2Unités hydro-écologiques identifiables à l’échelle du Lac
1.1.3Les pluies sur le bassin du Chari, moteur de la variabilité du niveau des eaux
1.2« Le Lac dans tous ses états » : fonctionnement hydrologique et changements de la physionomie du Lac depuis le début du XXe s
1.2.1Une topographie lacustre qui isole différents bassins au fonctionnement hydrologique et à la physionomie distincte
Les trois bassins du Lac : la cuvette nord, la cuvette sud et l’archipel
Les différents « états » du Lac
1.2.2Reconstitution de la variabilité du Lac depuis le début du XXe s Variabilité décennale et variabilité inter-annuelle de la physionomie du Lac
Depuis le passage au Petit Tchad, une variabilité des surfaces en eau nettement plus importante dans la cuvette nord
Multi-usage des ressources et mobilités : l’intensification dans une zone humide sahélienne
Variabilité des surfaces de marnage depuis le passage au Petit Tchad
2La mouvance du complexe eaux-terres-herbes vécue et perçue par les riverains camerounais
2.1L’espace lacustre camerounais et ses changements de physionomie depuis les années 1950
2.1.1Le Bas-Chari ou Serbewel : l’arrière-pays camerounais du Lac
2.1.2Représentation du complexe eaux-terres-herbes à l’échelle de l’espace lacustre camerounais Cartographie des principales unités hydro-écologiques
Les unités hydro-écologiques perçues par les riverains
2.1.3Calendrier des pluies et de la crue
2.1.4Périodisation des changements perçus dans la physionomie de l’espace lacustre camerounais
2.2La variabilité hydro-écologique à l’échelle du terroir, du naturel à l’anthropique
2.2.1Un espace structuré par la topographie
2.2.2La variabilité intra et inter-annuelle à l’échelle d’un bras du lac
2.2.3Aménagements hydro-agricoles paysans et contrôle de la variabilité inter-annuelle
À l’échelle de la parcelle
À l’échelle d’un bras du lac
CHAPITRE 2 L’HERBE ET L’EAU AU COEUR DES PRATIQUES AGRO-HALIO-PASTORALES
1Caractériser et analyser les pratiques dans un environnement mouvant : concepts et méthodes
1.1La facette écologique, au croisement de l’analyse du paysage et des pratiques
1.1.1Entre pratiques et perception, la « facette écologique »
1.1.2La facette écologique, un concept utilement adaptable aux usages pastoraux et halieutiques
1.1.3Méthode retenue pour caractériser les facettes
1.2Démêler l’enchevêtrement des usages dans l’espace et dans le temps
1.2.1Les travaux fondateurs de Jean Gallais dans le Delta Intérieur du Niger
1.2.2Mouvements des eaux et multi-usage des ressources : proposition de représentation des espacestemps
2Combattre les herbes, jouer avec l’eau : logiques techniques et organisation spatiale des pratiques agricoles
2.1Perception paysanne de la valeur des terres
2.1.1Importance de la densité du parcellaire
2.1.2Perception de la biomasse végétale et de la fertilité
2.1.3Les marqueurs herbacés du paysage
2.1.4Des sols sommairement classifiés mais finement décrits
2.2Dynamique et gestion paysanne du couvert herbacé
2.2.1La crue, l’herbe et la défriche
2.2.2Dynamique des couverts herbacés avec la mise en culture et les fluctuations des eaux
Travail de la parcelle et transformation des couverts herbacés d’une année sur l’autre
2.3La gestion de l’eau : travail du sol et hybridation des systèmes d’apport en eau
2.3.1Le mulch, principale fonction du travail du sol
2.3.2« Aider la crue » : la culture de décrue et ses variantes
2.3.3Tirer parti du milieu lacustre pour cultiver avec les pluies
2.4La structuration du paysage agricole dans un environnement mouvant
2.4.1Les plantes cultivées dans la topo-séquence et le calendrier de la crue
2.4.2Les facettes agricoles
3L’inondé et l’exondé : des espaces-temps pastoraux aux multiples facettes
3.1L’environnement pastoral : spécificités de zone humide sahélienne et originalités tchadiennes
3.1.1Diversité et variabilité des pâturages verts
Évolution dans l’année de l’étendue des différents types de pâturage
Variabilité inter-annuelle de l’abondance, de la localisation et de l’accessibilité du pâturage
Une impressionnante régénération du pâturage
3.1.2Recrû arboré, résidus de cultures et terres pluviales : des ressources fourragères complémentaires ou alternatives
Le pâturage herbacé des terres pluviales : un pâturage rare mais de qualité
Diversité et variabilité des résidus de culture
Le pâturage arboré et la diversification des espèces animales
3.1.3Une eau facilement accessible mais de piètre qualité
3.1.4Une insalubrité évidente du milieu mais un degré d’exposition variable
Les insectes piqueurs-suçeurs
Les parasites intestinaux
La fièvre aphteuse
Les services vétérinaires : une prophylaxie salutaire mais déficiente
3.2Les facettes pastorales : caractérisation et organisation spatio-temporelle
3.2.1Les pâturages marécageux : entre abondance fourragère et insalubrité du milieu
Race, habitude et allotement
L’infestation par les insectes piqueurs-suçeurs
Les marécages et la « saleté »
Un pâturage exigeant en main-d’oeuvre expérimentée
Les trois facettes des pâturages marécageux
3.2.2Les pâturages des terres de décrue : une valorisation plus aisée mais soumise à la contrainte des mises en culture
Une conduite au pâturage fortement contrainte par le parcellaire agricole
Les trois facettes des pâturages de décrue au sens strict
Les deux facettes des pâturages pluviaux des terres de décrue
Les deux facettes des résidus de culture sur les terres de décrue
3.2.3Les campements des espaces de décrue
Des campements localisés et réduits une grande partie de l’année
Des campements au coeur des parcelles cultivées
Le travail au campement : contraintes des insectes, opportunités de l’agriculture et des marchés
Les trois types de campements sur les terres de décrue
3.2.4Les « îles » : des campements sélectifs
3.2.5Les terres pluviales : un environnement sain et des ressources fourragères diverses mais limitées dans le temps
3.2.6La localisation et l’étendue des facettes pastorales : successions dans l’année, hétérogénéités dans l’espace et variabilité inter-annuelle
La succession dans l’année des différentes facettes pastorales
Variabilité inter-annuelle dans l’organisation spatio-temporelle des facettes
Hétérogénéités dans l’organisation spatio-temporelle des facettes le long des rives sud
3.3Les mobilités pastorales et l’exploitation différenciée des facettes
3.3.1Enquêter la diversité des pratiques pastorales : concepts et méthodes
3.3.2Les éleveurs bouviers nomades qui envoient leurs animaux au Lac dès la montée des eaux Logique générale
Les mobilités, l’exploitation des différentes facettes et les performances zootechniques associées
3.3.3Les éleveurs bouviers nomades qui attendent la décrue pour envoyer leurs animaux au Lac Logique générale
Les mobilités, l’exploitation des différentes facettes et les performances zootechniques associées
3.3.4Les éleveurs bouviers semi-nomades et transhumants qui exploitent les pâturages marécageux..
Logique générale
Les mobilités, l’exploitation des différentes facettes et les performances zootechniques associées
3.3.5Les éleveurs bouviers semi-nomades et transhumants qui retiennent leurs animaux à l’arrière des marécages
Logique générale
Les mobilités, l’exploitation des différentes facettes et les performances zootechniques associées
3.3.6Les éleveurs bouviers semi-nomades et transhumants qui viennent tardivement et irrégulièrement au Lac
3.3.7Les éleveurs de petits ruminants
3.3.8Concurrences et complémentarités entre différents modes de valorisation des pâturages lacustres
4Le poisson dans l’enchevêtrement de l’herbe et de l’eau : une ressource riche et évolutive valorisée par la diversité des pratiques
4.1La ressource halieutique : complexité, dynamiques et conditions de valorisation
4.1.1Dynamiques de la ressource : variabilité, recomposition et renouvellement
Variabiablité hydro-écologique et variabilité de l’ichtyofaune
Le renouvellement du stock de poisson sous exploitation anthropique
4.1.2Mouvements des eaux, migrations des poissons et mobilités des pêcheurs
4.1.3Les conditions de navigation et de pêche : climat, moyens de transport et effort de pêche
4.1.4Transformer le produit pour le valoriser : opportunités et contraintes lacustres
Multi-usage des ressources et mobilités : l’intensification dans une zone humide sahélienne
4.2L’herbe, l’eau et le temps saisonnier : les facettes halieutiques, entre complémentarités et concurrences
4.2.1Les filets et lignes à hameçons : des engins ubiquistes
4.2.2Les sennes tournantes, reines des fonds dégagés des eaux libres
4.2.3La senne fixe : piège d’étiage des cuvettes coiffées d’une kirta
4.2.4Les nasses : dans les herbes, à l’interface entre l’inondé et l’exondé
4.2.5Les barrages de nasse en amont du système de propagation de la crue
4.2.6Les multiples usages de la ressource halieutique : complémentarités et concurrences
5Synergies, complémentarités et concurrences dans l’usage de l’espace et marges d’intensification écologique
5.1L’herbe au coeur des interactions techniques entre différents usages
5.1.1Entre agriculture et élevage : synergies dans les marécages et concurrences sur les terres de décrue
Le pâturage marécageux, base technique de la hausse parallèle des surfaces cultivées et des troupeaux
Concurrence sur les terres de décrue
5.1.2Diversité des techniques de pêche : entre synergie et concurrence
5.2L’organisation spatio-temporelle du multi-usage des ressources
5.2.1Principales unités d’organisation
5.2.2Séparation, superposition et imbrication des espaces agricoles, pastoraux et halieutiques
Une exploitation maximale dans le temps et dans l’espace
Espace agricoles et pastoraux : apparente séparation, nécessaire imbrication
Entre agriculture et élevage, des interactions spatio-temporelles intimement liées au calendrier agricole
5.3Agro-écologie et intensification du mode d’exploitation
5.3.1Multi-usage des ressources et intensification du mode d’exploitation à l’échelle régionale
5.3.2Les processus agro-écologiques au coeur de l’intensification
PARTIE 2 .DU NO MAN’S LAND À L’OASIS AGRO-HALIO-PASTORALE : DYNAMIQUES AGRAIRES ET CONSTRUCTION TERRITORIALE
CHAPITRE 3 LES RIVES ET LES EAUX CAMEROUNAISES À LA VEILLE DU BOOM DE LA PÊCHE. RETOUR SUR L’HISTOIRE DU PEUPLEMENT, DE L’ÉCONOMIE ET DES POUVOIRS D’UN ANCIEN NO MAN’S LAND
1Peuplement et pouvoirs à l’ère des grands empires sahéliens et de l’État colonial
1.1Aux marges des empires sahéliens, le peuplement des eaux et des rives sud
1.1.1Sous la menace du Kanem et du Bornou, la formation des communautés insulaires boudouma et des « cités-ethnies Saw-Kotoko »
1.1.2Razzieurs ou partenaires ? Les rives sous l’emprise des Boudouma
1.1.3L’installation des pasteurs arabes shuwa le long des rives sud
1.2Pouvoir étatique bornouan puis colonial et évolutions des rapports politico-fonciers entre Kotoko et Arabes shuwa : entre indépendance et domination
1.2.1Kotoko et Arabes shuwa sous suzeraineté bornouane : la déconnexion du gouvernement des hommes
et de celui de la terre
1.2.2« Autochtonie » des Kotoko et « force » des Arabes shuwa : les principes fonciers historiques.
1.2.3Ancrage de l’État colonial et domination politico-foncière kotoko
1.2.4Prélèvements fiscaux, transactions et insécurité foncière chez les Arabes shuwa
2De la colonisation européenne aux années 1940 : mise en valeur agro-pastorale des rives du Lac et transformations de la pêche fluviale
2.1La fin des razzia et la mise en valeur agro-pastorale des rives du Lac
2.1.1Sécheresses, mobilités depuis l’arrière-pays, et mise en valeur agro-pastorale
2.1.2Emprunts de techniques et de cultivars
2.2La pêche dans le Serbewel : polarisation fluviale et migrations
2.2.1Une pêche fluviale toujours dominée par les Kotoko mais en voie de transformation
2.2.2Une exploitation discrète des eaux lacustres par les migrants bornouans et boudouma
CHAPITRE 4 L’ESSOR DE LA PÊCHE : DE LA PHASE PIONNIÈRE AUX PRÉMISSES DE LA DIVERSIFICATION DES ANNÉES 1970 219
1Le boom de la pêche et la mobilité de l’espace lacustre
1.1Les innovations techniques et l’accès aux marchés urbains au coeur de l’essor de la pêche au Lac
1.1.1Le rôle décisif des marchés et des infrastructures de transport
1.1.2La constitution d’un panel de pêche cosmopolite
1.2Polarisation et mobilité de l’espace halieutique
1.2.1La polarisation du boom de la pêche
Jusqu’au milieu des années 1960, une pêche polarisée sur le Chari et les rives sud nigérianes
Le transfert de la pêche du fleuve vers le Lac et le boom de la pêche au Lac
1.2.2L’espace mobile du Lac vu à travers les mobilités halieutiques des années 1970
Fluctuations des eaux et mobilités des campements de pêche
Fluctuations des eaux et mobilités des débarcadères
L’espace mobile, un concept clé pour comprendre les dynamiques territoriales au Lac
2Colonisation halieutique et évolutions agro-pastorales dans l’espace lacustre camerounais.
2.1Entre les années 1950 et 1965 : concurrence agro-pastorale dans les espaces de décrue et colonisation halieutique du delta
2.1.1Le retour des eaux et le reflux des migrants saisonniers agro-pastoraux vers l’arrière-pays
2.1.2La colonisation du delta et des kirta
2.1.3Un peuplement cosmopolite, différencié socio-économiquement et à forte composante mobile
2.1.4Recompositions des circuits commerciaux, brassage ethnique et innovations dans l’agriculture de décrue
2.2La colonisation halio-agro-pastorale des espaces libérés à partir du milieu des années 1960
2.2.1La transformation des campements saisonniers en villages permanents et le retour des éleveurs de l’arrière-pays de 1965 à 1972
2.2.2La polarisation du peuplement agro-halio-pastoral dans les années 1970
2.2.3Les prémisses de la diversification de l’économie lacustre vers l’agriculture et le commerce
3Accès aux ressources et construction de pouvoirs et de territoires
3.1Autour de l’économie de la pêche : l’accès aux marchés, au capital, et au travail
3.1.1La généralisation du crédit
3.1.2L’entraide et le salariat
3.2L’accès à la terre et aux ressources naturelles : revendications territoriales et dimension économique de la frontière
3.2.1En marge de l’État, des pouvoirs rééquilibrés mais toujours dominés par les Kotoko
Le rééquilibrage des pouvoirs de la décennie 1950
Le Cameroun indépendant et l’inscription dans la continuité de la politique coloniale
3.2.2Multiplicité des pouvoirs et modalités d’accès aux ressources naturelles
Accès libre aux ressources halieutiques et contrôle kotoko de la transformation et de la commercialisation du produit
Mises en culture spontanées et revendications territoriales arabes sous autorité kotoko « Libre accès » aux pâturages de décrue
Le contrôle des hommes
3.2.3Une « frontière » à dimension économique
CHAPITRE 5 LE TOURNANT DES ANNÉES 1980 : L’ÉMERGENCE D’UNE OASIS AGRO-HALIO PASTORALE
1Refuge agro-halio-pastoral et boom du vivrier agricole
1.1Un refuge agro-pastoral intégré à son arrière-pays et exportateur de vivrier
1.1.1L’espace lacustre, zone refuge pour les populations de l’arrière-pays
1.1.2Le « boom » du vivrier agricole et la recomposition des systèmes de production vers l’agriculture
1.2Fluctuations lacustres, mobilités et mutations des territoires
1.2.1La fenêtre camerounaise dans l’espace mobile du Lac
1.2.2Mobilités et mutations territoriales dans l’espace lacustre camerounais
2L’intégration des activités agro-halio-pastorales dans l’espace et l’économie locale
2.1Des évolutions contrastées des productivités du travail dans les trois activités
2.1.1Extension des surfaces cultivables par actif et diversification des techniques de pêche
Faibles pluies et crue tardive: des effets opposés sur la productivités du travail agricole
Diversification des techniques de pêche et des milieux exploités
2.1.2Le Lac, un refuge pastoral contraignant et sélectif
2.2Intégration spatiale et économique et différenciation socio-économique
2.2.1Un mode d’exploitation agro-halio-pastoral intégré dans les espaces de décrue
2.2.2Complémentarités économiques entre activités et différenciation socio-économique
3Nouvelles institutions d’accès aux ressources et nouveaux enjeux du contrôle territorial
3.1Les réponses aux nouveaux besoins en main-d’oeuvre et en capital circulant générés par l’activité agricole
3.1.1Main d’oeuvre familiale, accueil de migrants et salariat
3.1.2L’accès au capital circulant : entre redistribution et spéculation
3.2Le contrôle des mobilités agro-halio-pastorales et des échanges dans l’incertitude territoriale
Multi-usage des ressources et mobilités : l’intensification dans une zone humide sahélienne
3.2.1Les évolutions des rapports de pouvoir dans le Logone et Chari : densification du maillage administratif et entrée des élites arabes shuwa dans les arènes politiques
3.2.2L’affirmation de l’autorité des chefs arabes et la construction territoriale dans les espaces nouvellement dégagés par les eaux
Enjeu de légitimation du contrôle foncier par l’État et prolongement des territoires
Le contrôle des débarcadères à poisson
3.2.3L’occupation par le Nigeria du territoire lacustre camerounais : de la dimension économique à la dimension politique de la frontière
La dimension politique de la frontière interne
La dimension économique de la frontière interne
Des pouvoirs locaux inféodés à la hiérarchie militaro-politico-administrative nigériane
3.3La colonisation agricole et le chevauchement des espaces agricoles et pastoraux : modalités d’accès aux ressources et régulation du partage de l’usage de l’espace
3.3.1Une colonisation agricole sans « course à la terre »
De bonnes conditions d’accès à la terre sans conflit
L’absence de course à la terre
3.3.2La régulation du partage de l’usage de l’espace en l’absence de maîtrise foncière exclusive sur les ressources pastorales
L’absence de maîtrise foncière exclusive sur les ressources pastorales et la venue non conflictuelle d’une grande diversité d’éleveurs
Les « territoires de pratique » au coeur de la régulation du partage de l’usage de l’espace
L’intégration territoriale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
CHAPITRE 6 DENSIFICATION DÉMOGRAPHIQUE ET INTENSIFICATION DU MULTI-USAGE DES RESSOURCES À PARTIR DU MILIEU DES ANNÉES 1990
1La densification démographique et l’insécurité : facteurs et contraintes des mobilités contemporaines
1.1Insécurité et mobilités lacustres
1.1.1Symptômes et origines de l’insécurité dans l’espace lacustre camerounais
Le conflit arabo-kotoko et la recrudescence du grand banditisme
L’occupation des îles camerounaises les plus poissonneuses par les transfuges de l’armée tchadienne
1.1.2Insécurité et mobilité des territoires : le transfert des activités halieutiques du delta vers Darak.
1.2Changements hydro-climatiques, densification démographique et recomposition des migrations
1.2.1Une économie d’archipel entre le Lac et l’arrière-pays
1.2.2Maintien des séjours de longue durée au Lac pour les bovins et venue d’un nombre croissant de petits ruminants depuis l’arrière-pays
1.2.3Les rives camerounaises au coeur des réorientations des mobilités pastorales peules
1.2.4Le retour de l’eau et les mobilités halieutiques transfrontalières
1.3Mobilités entre les villages et renouvellement des dynamiques démographiques
1.3.1Mobilités entre les terroirs avec le retour des eaux et la densification démographique
1.3.2Des dynamiques démographiques et agraires contrastées le long du transect hydro écologique
Cas n°1 : Les îlots-bancs saisonnièrement exondées
Cas n°2 : Le débarcadère de Darak
Cas n°3 : Les villages des rives intérieures
cas n°4 : Les villages des rives intermédiaires
cas n°5 : Les villages des rives extérieures
1.3.3La répartition de la population résidente : centralités et polarités
2Modalités de l’intensification dans un environnement aux ressources variables et aux usages multiples
2.1L’amélioration de la valorisation des produits, condition de l’intensification
2.1.1La dépréciation de la naira et le décollage de la demande en vivrier agricole diversifié
2.1.2La commercialisation du bétail
2.1.3Diversification des circuits de commercialisation du poisson et hausse des prix
2.2La mobilisation de la main-d’oeuvre et du capital au coeur des processus d’intensification agricole
2.2.1La densification du parcellaire agricole
2.2.2Gestion de l’eau et intensification
2.2.3Enherbement des parcelles de maïs de fin de décrue dans un contexte de renchérissement de la maind’oeuvre et complémentarités avec l’élevage
2.2.4La généralisation des intrants facilitée par la diversification des systèmes de culture
2.3Hausse des frais de campagne, nouvelles techniques de pêche et construction institutionnelle dans l’accès au capital
2.3.1Intensification en travail et en capital et dépendance mutuelle entre commerçants, pêcheurs mobiles et pêcheurs résidents
2.3.2Engins coûteux, pêches collectives et patrons de pêche
2.4La double voie de l’intensification pastorale et l’état des rapports sociaux inter-générationnels
2.4.1Un doublement des effectifs de bétail parallèle à la densification agricole
2.4.2Le pâturage marécageux et l’enjeu du contrôle du travail des jeunes
L’intensification en travail et en capital
Un contrôle du travail des jeunes déterminant
2.4.3Le pâturage marécageux, entre complémentarités et concurrences pastorales
2.4.4Pâturage interstitiel et résidus de culture, la voie d’intensification des éleveurs moins dotés en travail expérimenté
2.4.5L’intensification pastorale au coeur de l’intensification du mode d’exploitation
2.5Des pratiques et principes fonciers favorables à la densification démographique et à l’intensification dans un environnement aux ressources variables
2.5.1Mouvements des eaux et accès à la terre : une redistribution non conflictuelle
2.5.2Une monétarisation et une patrimonialisation limitées du foncier
Les limites à la monétarisation du foncier
Des stratégies de patrimonialisation du foncier réelles mais limitées
2.5.3Une absence de maîtrise foncière exclusive sur les ressources pastorales mais des territorialités ordonnées
L’absence de maîtrise foncière exclusive sur les ressources pastorales et les « stratégies d’évitement ».
Des territorialités ordonnées
2.5.4La reconnaissance de l’égale légitimité entre groupes d’usagers, un facteur de densification agricole et pastorale non conflictuelle
CHAPITRE 7 CONFLICTUALISATION DES POUVOIRS, INCERTITUDE FONCIÈRE ET DÉSTABILISATION DES PROCESSUS D’INTENSIFICATION
1Entre maintien de l’intégrité territoriale et démocratisation : la complexification conflictuelle des pouvoirs locaux
1.1Occupation nigériane et rétrocession : de nouveaux registres de légitimité dans le contrôle des ressources
1.1.1L’instrumentalisation politique du foncier au Nigeria et la multiplication des chefs de terre
1.1.2La rétrocession : tentatives d’ancrage local de l’État camerounais et enjeux de gouvernementalité
La gouvernementalité de l’espace lacustre et le portage politique des principes fonciers issus de la situation de « frontière »
Le contrôle du pouvoir coutumier, enjeu dans l’ancrage local de l’État
1.1.3Le renforcement de la présence de l’État et le contrôle du foncier comme source de rente
1.2La démocratisation dans le Logone et Chari : ancrage de l’État et leadership des élites commerçantes dans les jeux de pouvoirs
1.2.1Démocratisation, décentralisation et évolutions des rapports de pouvoir
1.2.2Émergence des élites commerçantes dans les arènes locales du pouvoir à la faveur de la décentralisation
Élites commerçantes et acteurs de la territorialisation de l’espace lacustre camerounais
L’hétérogénéité des configurations locales du pouvoir
2Conflits territoriaux, tentatives de définition de groupes d’ayants-droits et insécurité foncière…372
2.1Territorialisation et insécurité foncière
2.1.1Conflits de pouvoir, arbitraire et insécurité foncière
Des conflits de pouvoir aux conflits fonciers
Arbitraire du pouvoir et insécurité foncière
2.1.2Décentralisation et revendications de droits exclusifs sur les ressources
2.2Les réorganisations conflictuelles des espaces de parcours
2.2.1Une réorganisation du partage de l’usage de l’espace différenciée en fonction des trames territoriales
2.2.2Acteurs et déroulement des conflits
2.2.3Entrer en conflit ou intensifier ?
2.2.4Positionnement des différents acteurs autour de la délimitation d’espace à usage exclusif
2.3Restrictions des mobilités aux frontières et tentatives de définition de groupes d’ayants-droits
2.3.1Origines du conflit et registres de légitimation
Un conflit initié et alimenté par les grands propriétaires de bétail
Multi-usage des ressources et mobilités : l’intensification dans une zone humide sahélienne
Registre de l’appartenance nationale et pastoralisme
2.3.2L’incertitude foncière, frein à l’intensification
2.4La « gestion de la confusion » et l’impossible régulation de l’usage des ressources
2.4.1Déficit de légitimité et remise en cause des règles de partage de l’usage de l’espace entre agriculture et élevage
2.4.2Captation de rente et prolifération des pratiques prohibées
3Spécificités et généricité des rapports de pouvoir et des conflits fonciers dans l’espace lacustre
camerounais : une politique de gestion des ressources naturelles improbable ?
3.1Conflits de pouvoir et politique de gestion des ressources naturelles dans l’espace lacustre camerounais
3.1.1Généricité et spécificités des rapports de pouvoir et des conflits fonciers
3.1.2La gestion des ressources naturelles : articuler les échelons et rééquilibrer les pouvoirs, nécessité et illusions
3.2Du pouvoir des autorités coutumières au clientélisme politique : aperçu de la diversité des rapports de pouvoir au lac Tchad
3.2.1Logique de l’autochtonie, logique de frontière
3.2.2Rôle des autorités coutumières et de l’État de part et d’autre du Chari : des contrastes forts
3.2.3À l’ouest de l’El Beïd : l’insécurité foncière comme produit de la corruption et du clientélisme
politique
PARTIE 3 .LOGIQUES ET ENJEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES DU MULTI-USAGE PAYSAN DES RESSOURCES
CHAPITRE 8 CONDITIONS D’ACCÈS AUX RESSOURCES ET RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL ET DU CAPITAL À L’ÉCHELLE DES SYSTÈMES DE CULTURE ET DE PÊCHE
1La rémunération du travail agricole
1.1Les conditions d’intégration aux échanges marchands, clé de la valorisation du travail agricole
1.1.1Protection et contraintes de « l’enclavement »
L’éloignement des ports internationaux et le dynamisme du vivrier marchand
L’espace lacustre camerounais dans l’arrière-pays des rives sud : un enclavement relatif et contraignant.
1.1.2Diversité des vivriers, diversité des marchés régionaux
Des débouchés diversifiés pour le maïs
L’attraction nigériane pour le niébé
Tubercules et produits frais : une valorisation qui pâtit encore de l’enclavement des rives camerounaises
1.2Choix culturaux et valorisation du travail et de la terre
1.2.1Le concept de système de culture dans un environnement mouvant
1.2.2Typologie des systèmes de culture
1.2.3Le maïs de fin de décrue : le contrôle du couvert herbacé et de la crue au coeur de la productivité journalière du travail
1.2.4Les systèmes de culture reposant sur le niébé : des écarts de productivité du travail importants
1.2.5La canne à sucre et la patate douce : des cultures masculines potentiellement très rentables
La patate douce de décrue : une culture peu développée aux rendements très disparates
1.2.6Comparaison des productivités du travail et de la terre entre les différents systèmes de culture.
2Des eaux du Lac au marché de Maiduguri : le partage de la richesse créée dans la pêche.
2.1Les performances technico-économiques des différentes techniques de pêche
2.1.1Le système de pêche, une adaptation du concept de système de culture
Typologie et modélisation des systèmes de pêche
2.1.2Comparaison des caractéristiques technico-économiques des différents systèmes de pêche
Disparités dans le travail et la capital mobilisé
Écarts entre les productivités du travail
2.2Au coeur des rapports sociaux, le partage de la valeur ajoutée
2.2.1Le partage à part de fruit sur les filets et les sennes tournantes
2.2.2Le salariat sur les grandes sennes tournantes et l’inégalité du partage de la richesse créée
2.2.3Les sennes fixes et les barrages de nasse : une bonne rémunération du capital et un partage relativement équitable de la richesse entre le patron et les pêcheurs
Les sennes fixes
Les barrages de nasse
2.2.4Rémunération du travail et du capital : des techniques aux impacts socio-économiques disparates.
2.2.5Du débarcadère de Darak au marché de Maiduguri : le partage du produit le long de la filière.
CHAPITRE 9 PLURI-ACTIVITÉ, VULNÉRABILITÉ ET INÉGALITÉS : LA DIVERSITÉ DES EXPLOITATIONS LACUSTRES
1Contours des unités de production et de consommation et différenciation socio-économique historique
1.1Qu’est-ce qu’une « unité de production » dans l’espace lacustre camerounais ?
1.1.1Le rôle de la parenté dans la formation des unités de production
1.1.2Taille et flexibilité des unités de production et de consommation
1.1.3Actifs familiaux et manoeuvres
1.2Une typologie des systèmes de production des populations résidentes ancrée dans l’histoire
1.2.1Choix de construction de la typologie
1.2.2Trajectoire historique des systèmes de production
La différenciation à l’époque du « boom de la pêche »
Diversification de l’économie locale et différenciation dans les années 1980
Densification démographique, renforcement de l’intégration du Lac aux échanges marchands et
différenciation du milieu des années 1990 à nos jours
Typologie des systèmes de production actuels
Quel rôle de l’appartenance ethnique dans les dynamiques de différenciation ?
2Diversité des formes et des rôles de la pluri-activité
2.1Modéliser le fonctionnement des exploitations agricoles dans un environnement mouvant et incertain
2.1.1Système de production ou système d’activités ?
2.1.2La modélisation systémique du fonctionnement des exploitations dans un environnement mouvant
Environnement mouvant et modélisation
L’aléa hydro-climatique : contraintes et logiques d’adaptation
Choix de modélisation
2.1.3Concepts mobilisés dans l’analyse technico-économique du fonctionnement des exploitations et hypothèses retenues pour comptabiliser le travail
Concepts mobilisés
Hypothèses retenues pour comptabiliser le travail agricole et domestique
2.1.4Méthodologie de caractérisation des systèmes de production
2.2Les unités de production familiales
2.2.1Les UP associant l’agriculture et la pêche (système de production familial 1, SP F 1)
Accès aux ressources (travail, terre, capital)
Interdépendances entre les activités
Vulnérabilité aux aléas hydro-climatiques
Vulnérabilité aux variations des prix
2.2.2Les UP centrées sur l’agriculture (SP F 2)
Accès aux ressources (travail, terre, capital)
Interdépendances entre les activités
Vulnérabilité aux aléas hydro-climatiques
Vulnérabilité à la variabilité des prix
2.2.3Les UP centrées sur l’agriculture et investissant dans des activités extra-agricoles (SP F 3)
Accès aux ressources (travail, terre, capital)
Les variantes du SP
Interdépendances entre les activités et réponses aux aléas
2.2.4Les UP des anciens villages du Lac associant l’agriculture à l’élevage (SP F 4)
Les variantes du SP
Accès aux ressources
Interdépendances entre les activités et vulnérabilité
2.2.5Les UP centrées sur la pêche limitées par leur accès au matériel (SP F 5) Cas d’étude
2.2.6Les UP familiales centrées sur la pêche investissant dans l’agriculture (SP F 6) Cas d’étude
2.3Les unités de production patronales et entrepreneuriales
2.3.1Les UP patronales centrées sur la pêche (système de production patronal 1, SP P 1) Cas d’étude
2.3.2Les UP patronales centrées sur l’agriculture et diversifiant leurs investissements (SP P 2)
Les variantes du SP
Accès aux ressources
2.3.3Les commerçants-entrepreneurs
2.4Les unités de production mobiles entre le Lac et l’extérieur
2.4.1Mobilités pour la pêche et l’agriculture
2.4.2Une représentation de la diversité des groupes d’éleveurs exploitant l’espace lacustre camerounais.
La difficile caractérisation et quantification de l’organisation socio-économique pastorale
3Choix productifs, inégalités et interdépendances entre exploitations
3.1Disparités entre les choix productifs
3.1.1Un recours au travail salarié très disparate
3.1.2Part relative de la pêche et de l’agriculture dans l’allocation du travail familial et la formation du
revenu agricole
3.1.3Disparités dans les surfaces cultivées
3.2Inégalités et sortie de la pauvreté
3.2.1Disparités de revenu
3.2.2Migrer au lac Tchad pour sortir de la pauvreté
3.2.3Interdépendances entre exploitations
CONCLUSION GÉNÉRALE

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