DES DIFFICULTÉS DE COLLABORATION ENTRE MÉDIATHÈQUE ET ÉCOLE

DES DIFFICULTÉS DE COLLABORATION ENTRE MÉDIATHÈQUE ET ÉCOLE

Le contexte local de la coopération entre bibliothèques et écoles

Dans le cadre de ce mémoire, j’ai choisi de centrer ma réflexion sur trois villes différentes par leur superficie, leur activité et leur population. Il s’agit des villes du Mans, d’Alençon et de Mamers7. Après avoir pu établir le contact avec les médiathèques et des écoles de ces villes, j’ai pu constater les différentes modalités de coopération ainsi que ces diverses animations à une échelle variable selon les politiques coopération.

Les médiathèques et les écoles

Service municipal, la médiathèque doit remplir les missions qui lui sont confiées par la municipalité. Tout d’abord, il s’agit d’assurer et de faciliter l’accès de tous les citoyens à l’information, à la formation, au développement personnel et à la culture, principalement par le livre mais aussi par tous autres supports ou sources d’information. Dans la perspective de ces missions, les médiathèques travaillent avec les écoles le désirant. Cependant, il n’existe aucun cadre réglementaire. C’est pourquoi la coopération varie selon les modalités imposées par l’école ou par la bibliothèque ainsi que selon le contexte local. Dans le cadre de mon sujet, j’ai choisi de me concentrer sur trois zones qui représentent un échantillon de situations entre écoles et médiathèques. En effet, à cause de leurs positions géographiques ou de leurs différentes propositions d’animations, ces médiathèques entretiennent des relations avec des écoles pouvant se rendre à la médiathèque et désirant insérer cette institution dans le cadre scolaire.Créée en 1804, la médiathèque Louis Aragon du Mans s’installe, en 1932, dans l’immeuble des anciens établissements Chappée, rue Gambetta (actuelles archives municipales). En 1971, la section jeunesse est instituée au sein de la bibliothèque municipale. Cependant, la section jeunesse est transférée dans des locaux plus grands, rue du Chêne Vert, en 1979. En effet, son volume a considérablement augmenté suite à une politique centrée sur la jeunesse. Pourtant, la structure de la médiathèque rue Gambetta devient trop étroite. C’est pourquoi un nouvel espace de 7 700 m², dont 4 000 m² pour le service public, est aménagé par l’architecte Jean-Louis Bertrand. La médiathèque Louis Aragon ouvre ses portes en 1988. Elle regroupe les secteurs adultes et jeunesse, occupant chacun un étage. LALM (Louis Aragon, Le Mans), espace de 4 000 m² (avec les magasins), se situe à quelques mètres de la place de la République, dans le centre ville du Mans. Par semaine, la médiathèque est ouverte 37,5 heures au public. Elle se constitue de plus de cent membres du personnel sur tout le réseau dont dix membres, exclusivement des femmes, sont chargées du secteur jeunesse8. Cet espace occupe le premier étage de la médiathèque (700 m²). Il est dédié aux enfants et aux adolescents. On y trouve un espace pour les albums, un espace musique et cinéma adaptés, un espace pour les romans, les contes, les documentaires, des fonds et revues professionnels destinés aux médiateurs du livre et des enseignants. La salle de l’Heure du Conte est ouverte toute la journée pour permettre une lecture confortable. C’est dans cette salle que la médiathèque reçoit les groupes scolaires ou les centres de loisirs. Au total, pour l’année scolaire 2012-2013, la médiathèque Louis Aragon reçoit environ 1400 élèves.
Dans le cadre de mon questionnaire, j’ai pu interroger Catherine Lecossier, adjointe du patrimoine (catégorie C), qui est une des dix personnes de l’équipe jeunesse. Elle est chargée de l’accueil du public et notamment des accueils de classes et des centres de loisirs. Ces dernières années, elle travaille sur la mise en place d’une passerelle entre le secteur adolescent et adulte. Pour pouvoir comparer les différents points de vue de la médiathèque et des écoles sur cette coopération, j’ai donc appelé les diverses cités scolaires en partenariat avec la bibliothèque afin qu’elles puissent répondre au questionnaire que j’avais établi pour le corps professoral. Cependant, les écoles m’ont toutes répondu qu’elles « n’étaient pas intéressées » ou qu’elles « n’avaient pas le temps » à m’accorder. Pourtant, pendant mon stage obligatoire, j’ai pu observer de nombreux accueils de classe et certains comportements de professeurs dans le cadre de cette coopération.
Autour de cette médiathèque Louis Aragon, des annexes sont fondées dans le but de desservir un large public à travers les différents quartiers du Mans. En 1973, la bibliothèque Sud est intégrée dans la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) Ronceray. En 2008, des travaux d’agrandissement commencent au Ronceray ce qui débouche sur l’inauguration de la médiathèque Sud. En 1974, l’annexe des Vergers est ouverte, rue Thoré. En 1995, la médiathèque de l’Espal est inaugurée à l’intérieur du centre culturel de l’Espal. Le 20 septembre 2002, la médiathèque des Saulnières ouvre au sein de la Maison des Loisirs et de la Culture. Ces différentes annexes facilitent un partenariat régulier avec les écoles et les collèges de quartier afin de permettre l’accès à la culture au plus grand nombre de petits manceaux10. Cette grande bibliothèque municipale propose des activités importantes pour la section jeunesse. En effet, beaucoup de fonds sont consacrés à ce secteur au centre de bon nombre de politiques culturelles comme c’est également le cas à la bibliothèque de Perseigne d’Alençon.
Ouverte en 1973, la bibliothèque de Perseigne constitue l’une des quatre annexes du 8 Annexe 6 : Organigramme du personnel de la section jeunesse 9 Annexe 7 : Accueils de classe dans les médiathèques du Mans pour l’année scolaire 2012-2013 10 Annexe 8 : Position géographique des médiathèques de quartier par rapport à la centrale Louis Aragon
Hamelin Justine | Lecture publique, lecture scolaire – La coopération entre bibliothèque-école 17
réseau des médiathèques d’Alençon. Située dans un quartier difficile, trois bibliothécaires sont en charge du bon fonctionnement, des acquisitions et des animations au sein de cet établissement construit en 2012. Depuis 2006, Céline Normand, médiatrice du livre, est chargée de l’animation et des événements culturels. Elle est également la professionnelle du livre qui a la mission de rencontrer les publics collectifs à savoir les associations, les PMI (Protection Maternelle et Infantile), les crèches, les écoles et les collèges/lycées11. La bibliothèque possède son propre secteur jeunesse avec une aire ludique où les enfants peuvent prendre place au moment des accueils de classes12. Ce secteur se compose de près de 6 200 ouvrages. Contrairement à la médiathèque Louis Aragon, située en plein centre ville, la médiathèque centrale d’Alençon ne reçoit pas les classes. En effet, cette tâche est réservée aux annexes qui sont donc indépendantes quant au contenu des animations. La médiathèque centrale d’Alençon se veut être un lieu de calme et de silence pour les personnes venues y étudier.
Afin de comparer le point de vue de Madame Normand, j’ai pu interroger une enseignante de l’école Charles Perrault à Saint-Paterne, Pauline Hamelin. Depuis 2008, cette professeure des écoles enseigne en Petite Section de maternelle dans cet établissement scolaire. L’école Charles Perrault de Saint-Paterne est une école se situant à proximité de l’agglomération d’Alençon. Étant une école de la Sarthe, elle est pourtant en constante relation avec la ville alençonnaise. Ce groupe scolaire s’étend de l’école maternelle à l’école primaire. Par ailleurs, cette école est dynamisée par une équipe professorale jeune qui propose des photos de la vie de classe aux parents. Toutes les sorties et activités sont donc mises en ligne sur le blog de l’école. La visite de la bibliothécaire est un de ces éléments que les professeurs ne manquent pas de faire partager aux parents des élèves.
La dernière ville où j’ai pu comparer les rapports entre bibliothèques et écoles est celle de Mamers. Il s’agit d’une agglomération rurale où la bibliothèque dépend de la Communauté de communes et non de la municipalité. Cette bibliothèque est intégrée à un réseau d’autres établissements similaires situés un peu partout dans les agglomérations avoisinantes celles de Mamers. Il s’agit d’étendre au maximum les services proposés par la médiathèque au plus grand nombre de personnes ne pouvant pas se déplacer. La médiathèque de Mamers est peu ouverte au public (environ 20h par semaine). Cependant, elle propose de nombreuses animations et concours autour de la jeunesse, principal public de la médiathèque puisqu’elle représente environ 60% des inscrits. Mathilde Vimond est la bibliothécaire chargée des accueils de classes depuis 1988. Cette adjointe du patrimoine entretient le partenariat avec une dizaine d’écoles et collèges de la ville. Cependant, elle reste centrée sur les écoles du cœur de la ville et ne s’étend pas à celles qui se trouvent en périphérie. La médiathèque de Mamers possède plus de 9 000 ouvrages, jeux et objets multimédia pour son secteur jeunesse, plus étendu que les autres secteurs. Afin de pouvoir établir un panorama complet de cette coopération, j’ai pu interviewer Annick Lallier, directrice de l’école de Victor Hugo et enseignante en Toute Petite Section et Petite Section. Cette professeure, enseignant depuis dix ans dans cet établissement, parle d’une collaboration de longue date.
Ces trois médiathèques, de taille différente et se situant dans des villes de superficies différentes, placent la jeunesse au cœur de leur politique d’animations. En effet, même si les moyens financiers ne sont pas les mêmes, les trois bibliothèques mettent en avant ce partenariat privilégié avec les écoles. Toutes ces institutions présentent différentes modalités de coopération entre elles. Chacune d’entre elles reconnaît qu’elle ne bénéficie pas d’un cadre législatif précis. Par ailleurs, ces visites ne sont pas réglementées par un cadre national général comme stipulé en introduction. En effet, elles sont soumises à des règles propres à chaque établissement faisant l’objet d’une coopération. Pour la plupart des médiathèques et des écoles cette coopération s’installe comme une nécessité et une évidence.

L’organisation de la coopération entre écoles et bibliothèques

Tout comme Jules Ferry, Eugène Morel, bibliothécaire français du XXe siècle connu pour avoir influé sur l’évolution des bibliothèques françaises, voit dans la bibliothèque un instrument de formation continue. En effet, il dit que « la bibliothèque publique est le complément indispensable de l’instruction gratuite et obligatoire »13. Ici, Eugène Morel fait référence à la création de l’école publique sous la IIIe République. Ce processus comprend donc l’accès pour tous à la lecture, à la culture, à l’instruction dans un contexte démocratique. Cette complémentarité des deux institutions est reconnue depuis longtemps. Cependant, il faut du temps pour que ce principe de complémentarité devienne une suite logique à l’apprentissage de la lecture. En effet, l’école a un rôle d’apprentissage élémentaire puis, la bibliothèque poursuit cette formation à la culture. C’est ce que Claudie Tabet, dans son ouvrage La bibliothèque « hors les murs » (1996), affirme lorsqu’elle écrit que les « relations entre bibliothèque publique et écoles ont évolué de plus en plus vers un intérêt affirmé pour une coopération instituée »14. En effet, ces deux institutions sont des services qui se veulent complémentaires et nécessaires pour l’éducation et la culture des enfants. Toutes les écoles et les médiathèques ciblées dans ce mémoire partagent cette opinion. En effet, pour elles, ce partenariat est une évidence puisqu’il permet à l’enfant de projeter son savoir hors du cadre
scolaire. Cependant, elles ont différentes manières d’instaurer cette coopération qui peut également présenter plusieurs disparités.De manière générale, les médiathèques sont les principales instigatrices de cette coopération. Dans l’étude de 1993 de Jean-Marie Privat, il constate que 38 % des bibliothèques municipales sont les initiatrices de cette coopération avec les écoles (5 % d’initiative de la part de ces dernières). En effet, par exemple, la médiathèque de Perseigne organise une réunion de rentrée où elle convie toutes les écoles, tous les collèges et les lycées du quartier (trois écoles publiques, une école privée, un collège, un lycée général et un lycée professionnel). Il s’agit de la seule modalité de prise de contact qui se veut plus personnel pour un échange direct. Suite à cette réunion, les structures sollicitent des rendez-vous. Pourtant, on peut constater que l’école primaire de la ville d’Arçonnay, ville en périphérie d’Alençon, n’a jamais répondu à l’appel de la médiathèque. En ce qui concerne le partenariat avec l’école de Saint-Paterne, il dure depuis 2007.Sur la réception des groupes, les médiathèques ouvrent ses services à tous les niveaux de classes, de la maternelle au collège/lycée. A LALM, les accueils de classes regroupent de nombreux niveaux de maternelles et de cycle 2. Cependant, au cours de mon stage, beaucoup de bibliothécaires jeunesse mettent à l’écart les groupes scolaires du cycle 3. C’est pourquoi j’ai posé la question à Catherine Lecossier qui m’a répondu qu’il n’y avait pas de préférences sur les groupes. Pourtant, elle n’accueille que peu de groupes de cycle 3 car pour elle, il s’agit d’un public difficile car « coincé » entre deux univers : celui de l’enfance et celui de l’adolescence.Les collèges et les lycées sont souvent mis à l’écart dans le cadre de cette coopération. En effet, ces derniers disposent de CDI, gérés par des professionnels et aux collections riches et assez complètes. Pourtant, LALM propose une visite découverte pour sixièmes des collèges des Mûriers, Saint-Joseph et Tolstoï, situés à proximité de l’établissement. Seulement, le partenariat s’arrête ici puisque la prochaine coopération est possible dans le cadre du Prix des Lecteurs mais qui n’est pas obligatoire. Contrairement à l’exemple manceau, les médiathèques de Mamers et de Perseigne tentent de continuer ce partenariat jusqu’à la fin du collège. Pour ces petites structures, il s’agit de mettre à disposition l’endroit et les collections. Par ailleurs, la proximité offerte par ces lieux permet un réel échange entre les professeurs et les professionnels du livre qui peuvent envisager des projets communs.

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Table des matières

Sommaire LISTE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
SOURCES
BIBLIOGRAPHIE
ETUDE DE CAS : LA COOPERATION ENTRE ECOLES ET MEDIATHEQUES
PREMIÈRE PARTIE : LE CONTEXTE LOCAL DE LA COOPÉRATION ENTRE BIBLIOTHÈQUES ET ÉCOLES
1.Les médiathèques et les écoles
2.L’organisation de la coopération entre écoles et bibliothèques
3.Les formes de coopération
DEUXIÈME PARTIE : LES DIFFÉRENTS ENJEUX DE COOPÉRATION ENTRE MÉDIATHÈQUE ET ÉCOLE
1.Un soutien aux outils de lecture et de documentation (BCD, CDI)
2.Un échange complémentaire entre deux institutions destinées à l’éducation
3.La médiathèque : actrice d’une ouverture sur la culture
TROISIÈME PARTIE : DES DIFFICULTÉS DE COLLABORATION ENTRE MÉDIATHÈQUE ET ÉCOLE
1.Le rôle de la formation des professeurs des écoles à la littérature de jeunesse pour l’action bibliothèque
2.Les limites de la coopération entre écoles et bibliothèques
3.La réforme des rythmes scolaires : une opportunité pour les médiathèques ?
CONCLUSION
ANNEXES

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