Que fait-ton en musique ?
Une nouvelle conception de l’enseignement musical
Les instructions officielles de 1970 et de 1980 modifient la façon d’envisager la pratique musicale à l’école. Dès lors, les activités d’éveil sont placées au cœur du processus d’apprentissage. Pour François Delalande , ce changement est permis grâce à la « tendance éducative générale mettant l’action sur les pédagogies actives ». En effet, avec Piaget, Wallon ou encore Freinet, les pédagogies actives prennent en compte la psychologie de l’enfant et ses stades de développement.
L’enfant est au cœur des préoccupations. Ces idées se retrouvent en musique avec la mise en place d’une nouvelle façon d’enseigner, plus proche de la pratique. On veut alors faire en sorte que la musique contribue au développement et à l’épanouissement personnel de l’enfant. On ne parle plus d’enseignement de la musique (qui est un enseignement davantage centré sur la technique) mais d’éducation musicale avec l’idée que la musique participe à l’éducation générale de l’enfant. La musique est alors vue comme un moyen de permettre à l’enfant d’accéder à la connaissance, à l’expression, à la créativité et à l’autonomie. Cette nouvelle conception donne un essor nouveau à la musique et lui confère une place non négligeable. Cristina Agosti-Gherban indique que l’éveil musical est né de la « double rencontre entre l’imagination et la création ». On souhaite stimuler la curiosité de l’enfant et lui ouvrir l’esprit. Il faut donc allier « visuel, tactile, sonore et motricité » pour intéresser l’élève.
L’enfant est initié très jeune à la musique et aux sons qui l’entourent. Très tôt, le jeune enfant effectue déjà des bruits avec les différentes parties de son corps.
L’école va contribuer à enrichir et à affiner ses explorations.
Les activités vocales ont pour rôle majeur de travailler le langage. Par les chants, les élèves vont développer des compétences de communication nécessaires aux échanges avec les pairs. En outre, des capacités d’écoute et d’attention sont nécessaires à la restitution de textes dits ou chantés. L’élève va alors apprendre à écouter l’autre. Il va peu à peu être amené à se rendre compte que sans écoute, il n’y a pas de partage et donc pas de socialisation.
Les activités d’écoute nous amène dans un premier temps à distinguer entendre et écouter. Le premier de ces verbes suppose une attitude passive, habituel alors que le second entraine une attitude active, elle suppose d’être attentif à l’objet perçu. Les activités d’écoute permettent à l’enfant de s’écouter lui-même et vont l’amener à écouter les autres (en vu d’échanges futurs).
La musique dans les textes officiels
Programmes 2008 : l’éducation musicale au cycle 2
Au cycle 2, l’enfant s’appuie sur un répertoire d’une dizaine de comptines ou chansons. Peu à peu, l’enfant va être amené « à chanter en portant attention à la justesse tonale, à l’exactitude rythmique, à la puissance de la voix, à la respiration et à l’articulation ». Ces activités s’inscrivent dans une pratique collective que l’enfant va apprendre à gérer, il devra respecter les règlesliées à la vie en société. Du point de vue des caractéristiques musicales, ils « s’exercent à repérer des éléments musicaux caractéristiques très simples, concernant les thèmes mélodiques, les rythmes et le tempo, les intensités, les timbres ».Ils commencent à reconnaître les grandes familles d’instruments.
Lien avec l’histoire des arts : bâtir une culture commune
En outre, l’éducation musicale contribue à l’enseignement de l’histoire des arts. En effet, cettediscipline porte à la « connaissance des élèves des œuvres de référence appartenant aupatrimoine » . Elle les aide à se situer « parmi les productions artistiques de l’humanité et différences culturelles » (considérés dans le temps et dans l’espace). L’enseignement de la musique permet la découverte de la richesse et la permanence et l’universalité de la création artistique.
Elle offre une rencontre sensible avec l’œuvre. Outre la musique, dans un souci de démarche ouverte et créatrice, le lien avec l’ensemble des arts est à favoriser (théâtre, danse …) dans un but d’intégration des pratiques de références.
Pour Brigitte Soulas , les conditions idéales pour l’apprentissage et pour créer un environnement studieux à l’école dépendent des compétences pouvant s’acquérir par l’éducation musicale. Selon elle, la compétence principale à développer est le « discernement », c’est-à-dire le « procédé par lequel l’enfant va choisir en connaissance de cause ce qui est bon pour lui ». L’exercice de cette compétence est possible si on lui laisse « assumer la responsabilité de ses choix ».
L’art semble donc jouer un rôle dans la construction de la personne. L’art est en fait « un espace de jeu, de forme, de son, d’expression où le « je » dirige l’action et tente de s’extérioriser en direction de la communauté ».
On souhaite aller vers une certaine égalité face à la culture, le but étant de permettre à chaque élève la rencontre avec une œuvre. Partager une culture suppose la reconnaissance d’un ensemble de valeurs communes : avoir en commun suffisamment de choses pour pouvoir (mieux) communiquer, pour s’ouvrir aux autres. Dans ce processus d’ouverture à d’autres cultures (dans un but de connaissances, de comparaisons et surtout d’échanges), la musique tient une place importante. En effet, elle va permettre d’instaurer un dialogue et un partage autour d’un média, qui généralement est source de plaisir. On va chercher à mieux se connaitre, mieux se comprendre et accepter l’autre dans toute sa dimension.
L’intervenant musical
Comme le précise le bulletin officiel du 28 aout 2008 « Organisation de l’enseignement de l’histoire des arts », l’enseignement de l’histoire des arts suppose la mise en place de partenariat.
L’intervenant musical a un rôle à jouer afin de créer l’unité de tous les élèves autour du projet. Il est donc une personne-ressource. Il exerce à l’école primaire en s’intégrant à des dispositifs institutionnels partenariaux. Il peut conduire des projets à court terme mais peut également encadrer des actions à long terme où il suit alors la progression des apprentissages sur la durée de la scolarité des enfants. En milieu scolaire, il travaille en collaboration avec l’enseignant. Ils élaborent ensemble le contenu et le déroulement des interventions musicales. Ce sont eux qui sont à l’origine du projet. Il peut être amené à travailler dans d’autres lieux de vie fréquentés par des enfants tels que des écoles de musique (ateliers d’éveil, chorale…) ou des milieux plus spécifiques (bibliothèques, hôpitaux…).
Avec les enseignants et les équipes éducatives d’un lieu, il organise des situations visant au développement de l’éducation artistique de l’enfant que ce soit en temps scolaire ou en dehors. Les activités musicales qu’il propose permettent aux enfants de mettre en œuvre des « démarches artistiques collectives nouvelles », de découvrir et acquérir des savoirs et techniques, de développer « une attitude d’écoute, d’apprendre à construire un jugement esthétique personnel et enfin de se forger une culture artistique ».
Le dumiste aide les enfants à analyser, il leur fait prendre conscience que tous les éléments ne se situent pas au même niveau. Il dégage les éléments esthétiques.
Il contribue à faire ressentir et ressortir les émotions. Il tente de créer une ambiance propice au travail et au plaisir. La notion de plaisir dans la découverte, l’apprentissage ou la pratique de la musique est essentielle. Ce plaisir s’exprime sous diverses formes : le plaisir d’être à égalité avec les autres, le plaisir de ne pas être jugé, le plaisir d’oser (avec sa voix par exemple), le plaisir d’explorer des sensations nouvelles ou encore le plaisir de créer ensemble une « atmosphère nouvelle » (Isabelle Lamorthe, 1995). De même, François Delalande rappelle qu’il doit y avoir des motivations ludiques dans la production musicale.
En outre, dans des situations de classe multiculturelle, il doit contribuer à favoriser la valorisation des cultures. Il doit aider à offrir une occasion à l’autre de témoigner de ces ressources propres. Il doit en d’autres termes, permettre une reconnaissance de l’autre et faire en sorte que lesenfants trouvent de la joie dans la musique.
Socialisation et musique
La socialisation
La socialisation est un processus par lequel l’individu devient un être socialcar il devient membre d’un groupe. Il développe alors la capacité à vivre avec les autres, à partager normes, valeurs, cultures et codes communs. L’appartenance au groupe passe par la reconnaissance et le respect de ces normes. Ainsi, Henri Piéron définit la socialisation comme « l’intégration sociale de l’enfant au cours de son développement, où lui sont fournis les moyens de communication du langage, des séries de connaissances, et où il est conduit à acquérir des règles de vie, des habitudes et des modes de pensée […], des croyanceset des idéaux conformes au milieu social où il est élevé ».
On distingue deux types de socialisation. D’une part, la socialisation primaire s’étend de la petite enfance à l’adolescence. La famille est l’élément de base de la socialisation. Elle va transmettre des schémas (appelés habitus par Bourdieu ) et des principes (politesse, langage…). La famille est donc un pilier dans la socialisation de l’enfant en apportant un environnement affectif motivant. L’autre vecteur essentiel de la socialisation de l’enfant est l’école où l’enfant va apprendre à vivre ensemble et à devenir citoyen. Il va acquérir les principaux comportements sociaux pour devenir un individu intégré au groupe. L’objectif est que l’enfant acquiert les principes de vie en communauté nécessaire pour sa vie future. D’autre part, la socialisation secondaire se développe au sein des amis et des loisirs. Emmanuella Patrice s’appuie sur Durkheim pour affirmer que la « relation nouée avec les proches tient de l’affectif » . Ces relations peuvent nuire aux apprentissages de valeurs et de normes et l’enfant peut alors rencontrer des systèmes différents de ceux inculqués par sa famille. En effet, les systèmes denormes et valeurs de la famille peuvent être différents de ceux de l’école. De nouveaux rapports aux autres vont donc devoir être mis en place pour vivre ensemble. Là est le problème de l’élève qui doit passer du statut d’enfant au statut d’élève.
L’un des objectifs de l’école est de donner aux élèves les moyens d’accéder à une culture commune afin de lui permettre de comprendre, de s’intégrer et de s’épanouir dans la société dans laquelle il vit, avec les autres personnes qui la composent. Socialiser, c’est donc faciliter l’intériorisation des règles de comportement et développer le sentiment d’appartenance à un groupe. La socialisation induit le contact indispensable à l’autre pour se construire sa personnalité. En se confrontant aux autres, l’élève est amené à se poser des questions existentielles. Il va apprendre à forger son esprit critique, à former son propre jugement, à confirmer ses opinions, à justifier ses points de vue et donc à affirmer sa singularité par rapport aux autres.
La socialisation est donc primordiale car elle contribue à la construction et à l’épanouissement de l’individu et favorise le fonctionnement et le maintien de la société.
Il est préconisé de favoriser les activités d’écoute où les enfants entrent en relation les uns avec les autres, par des jeux instrumentaux par exemple. Cela encourage les enfants à sortir de ce que Piaget qualifie de « monologue collectif» (l’enfant parle pour lui-même même s’il semble s’adresser à d’autres enfants). Un enfant devra par exemple attendre qu’un autre élève ait terminé de jouer pour l’imiter ou continuer. Cela contribue à obtenir une plus grande maitrise de soi pour les enfants. Ils prennent peu à peu conscience d’eux-mêmes et du groupe.
Pour Isabelle Lamorthe , « qu’on le veuille ou non, la perception de la musique s’accompagne toujours de réminiscences, d’odeurs, de couleurs, de sensations indicibles ». La musique est un langage universel. A l’école, l’éducation musicale a pour rôle de faire découvrir la musique comme moyen d’expression et de communication chargé d’émotion et de sentiment. Elle offre à chaque élève la possibilité de s’exprimer différemment. Delalande précise que la communication peut s’établir par le geste, le regard, la voix. L’élève laisse s’exprimer sa sensibilité par autre chose que les mots. L’activité musicale permet de favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’élève. Elle contribue à renforcer son équilibre en lui permettant d’exprimer ses joies, douleurs, désirs. L’élève entre en contact avec lesautres par un biais autre que le langage parlé.
Le pouvoir affectif de la musique
La 1 ère perception de la musique est à la fois physique et émotionnelle. La musique a un impact au niveau psycho-physiologique.En effet, le son a un pouvoir important sur les différentes parties du système nerveux central mais aussi surl’hypothalamus où s’élabore l’affectivité. Le pouvoir affectif de la musique est donc primordial. On peut par exemple illustrer cette idée par le fait qu’à l’écoute de certaines musiques, celles-ci ont un impact et réactivent d’anciens souvenirs (réminiscences grâce à la musique). La musique n’est donc pas neutre. Elle véhicule des émotions, libère et exprime une large gamme de sentiments (joie, tristesse, mélancolie, colère…). En accord avec l’idée que la perception de la musique est physique, Georges Snyders ajoute que la musique prend au corps : elle incite au mouvement. Chez les enfants, il préconise une participation dynamique du corps à la musique. Ainsi, l’élève développera à la fois le sens musical et la maîtrise de son corps. Il cite Bergson : « le rythme et la mesure suspendent la circulation normale de nos sensations et de nos idées » . L’objectif de Snyders est de faire ressentir cela aux élèves, de leur faire comprendre que corps et esprit collaborent vers un objectif commun : le plaisir et la joie. Il est par ailleursimportant de rappeler que l’imaginaire est une composante essentielle de la réalité de l’enfant. Pour le susciter, il faut faire bouger, dessiner, raconter l’enfant. Il n’y a pas de réponses justes ou fausses mais une réponse personnelle par l’élève. Celle-ci est une traduction de ce qu’il a ressenti.
Le projet, un facteur de motivation pour les élèves
La réalisation du projet incite les élèves à mobiliser leur énergie et leurs compétences dans un but commun : « le projet est une entreprise qui permet à un collectif d’élèves de réaliser une production concrète socialisable, en intégrant des savoirs nouveaux».
Le projet permet d’associer les principaux déterminants de la motivation intrinsèque. Apprendre est alors perçu par l’enfant comme un accomplissement personnel. Il s’engage avec la perspective d’une satisfaction liée à la découverte et à la réalisation de soi. Le projet cherche à lier projet d’action (ce que l’on a l’intention de faire), projet d’apprentissage (ce que l’on a l’intention d’apprendre) et projet de soi (ce que l’on a l’intention d’être). Les élèves sont motivés par la réalisation concrète du projet, fruit de leur travail et effort. Pour qu’il y ait réellement motivation, il faut évidemment que les élèves se sentent concernés, leur implication n’en sera que plus grande. Ils seront actifs dans leurs apprentissages car touchés directement.
Méthodologie de l’observation
Dans le cadre de ma recherche, j’ai choisi deux méthodes : l’observation directe et le questionnaire.
Qu’est ce que l’observation ?
Les étapes de l’observation
Avec l’observation directe, le chercheur observe des pratiques, en étant plus ou moins en retrait par rapport à la situation, le plus souvent en enregistrant (photographies, vidéos, enregistrements audio) ou aminima en prenant des notes.
Cette méthode m’a permis d’observer en temps réel la situation et les interactions pour ensuite en rendre compte. L’observation directe peut être présentée en plusieurs phases. Tout d’abord, il faut prendre en compte la délimitation du terrain.
Le choix de celui-ci répond à des critères, limitéspar ce que l’on pourrait appeler la « pertinence sociale » et la « pertinence pratique » . Ainsi, le terrain doit correspondre à un nombre limité de lieux, de personnes les fréquentant, d’actions et évènements s’y déroulant. Ensuite, je dois faire lechoix du mode d’observation. La place de l’observateur va avoir une influence sur cette décision : de ce rôle découle le mode d’observation. Etant présente, je ne suis jamais complètement extérieure à la situation que j’observe. En effet, ma présence peut avoir des conséquences sur ce que j’observe. J’ai donc choisi d’être une observatrice à découvert. En arrivant dans la situation que je souhaite analyser, je me suis présentée aux enfants en leur expliquant que je venais voir comment ils travaillaient avec l’intervenant musical.
Cette méthode présente des avantages et inconvénients. Il est possible que j’ai accès à des informations par questions mais sous contrôle du répondant. Dans ce contexte, je peux prendre des notes mais sous réserve de soumission à accord (de même pour les enregistrements vidéos). En revanche,ma présence peut biaiser le comportement de certaines personnes que j’observe. Enfin, il faut prendre en comptela temporalité d’investigation, c’est-à-dire la durée de l’observation.
L’objet de l’observation
L’observation sur le terrain va porter sur les pratiques sociales (qu’elles soient verbales ou gestuelles) qui se manifestent durant la situation observée. L’observation doit m’éclairer sur l’orientation des conduites des personnes que j’observe. Il faut tenir compte du contexte qui peut avoir une influence sur leurs comportements (dimension normative de la situation). Il faut se pencher également sur les ressources que les acteurs mobilisent dans leurs pratiques : façon de communiquer, de se tenir, de se déplacer… Les ressources peuvent par exemple être affectives, cognitives ou sociales. Les observations donneront lieu à une description détaillée de ce que je vais voir et entendre. Ainsi, durant l’observation, il faudra prendre en compte : les éléments de la salle, les objets manipulés par les acteurs, ce qui les amènent à échanger… Je peux ainsi observer les enchainements des actions qui participent à la situation observée, le détail des gestes, l’ordre de prise de parole.
Contexte de l’observation
Dans le cadre de ma recherche, je me suis rendue à l’école élémentaire du Nécotin, située dans le quartier de l’Argonne, à l’est d’Orléans. Le choix de cette école répond à plusieurs paramètres. Tout d’abord, je cherchais une école où était mené un projet musical avec un dumiste. De plus, cette école était située dans un quartier dit « difficile » de la ville d’Orléans et présentait une population « multiculturelle ». En effet, les élèves de cette école étaient d’origine socio-culturelle variée ce qui constituait un paramètre essentiel dans les premiers stades de ma recherche. Le terrain a donc était choisi en fonction de l’objet mais ma recherche s’est affinée grâce au terrain et aux observations.
Placée à côté de l’école maternelle du Nécotin et du collège Jean Rostand, l’école élémentaire du Nécotin fait partie du projet RAR (Réseau Ambition Réussite devenu zone ECLAIR depuis 2011). L’inscription dans un projet RAR suppose la mise en place d’un contrat entre l’académie d’Orléans-Tours et les écoles et établissements d’Orléans-Argonne. Les 3 axes principaux de ce projet pour les années 2011-2015 sont : assurer la maîtrise des savoirs fondamentaux, accompagner les parents tout au long de la scolarité de leur enfant et développer des actions citoyennes et culturelles (annexe 1 : le projet RAR Orléans-Argonne).
La contractualisation de l’académie d’Orléans-Tours avec les écoles du réseau dont l’école élémentaire du Nécotin est traduite par le projet d’école (annexe 2 : projet d’école de l’école du Nécotin, 2010-2014). Comme le précise ce dernier, le but unique est l’amélioration des résultats des élèves. Divers aspects sont donc à appuyer : le travail en équipe (liaison inter-cycles, progressivité des apprentissages…), le travail en classe (développement du langage oral, renforcer la conscience mathématique…), l’aide aux élèves présentant des difficultés d’apprentissage et aux élèves à besoin particuliers (intervention du réseau d’aide spécialisé aux élèves en difficulté), la liaison avec les familles, la commune et les autres partenaires (donner du sens aux piliers 6 et 7 du socle commun de connaissances et de compétences : compétences civiques et sociales, autonomie et initiative). Enfin, l’un des derniers points évoqué est le parcours culturel et artistique des élèves, qui nous intéresse tout particulièrement dans le cadre de notre recherche. En effet, il est mentionné dans le projet d’école qu’il faut « mobiliser les ressources locales pour découvrir le patrimoine et les différents lieux de culture nécessaires à l’acquisition des connaissances ». L’objectif est de donner du sens aux actions culturelles et artistiques et cela passe par un projet avec les dumistes inscrit dans le projet d’école. Les actions prévues dans ce cadre sont : diversifier les supports culturels tout au long de la scolarité, mettre en place une ou plusieurs chorales et créer un conte musical ou une comédie musicale.
La population observée
Lors de mes observations, j’ai observé d’une part les élèves dans le groupe classe et d’autre part le dumiste.
En ce qui concerne les élèves, j’ai pu observer deux classes de CP. La première était composée de 17 élèves (8 filles et 9 garçons)et la seconde était composée de 14 élèves (7 filles et de 7 garçons). J’ai également observé une classe de CE 2 composée de 21 élèves et une classe de CM 1 composée de 23 élèves. La directrice de l’école m’avait informée qu’il y avait une forte part d’élèves dont la famille est d’origine étrangère. L’école est située dans un quartier défavorisé du point de vue socio-économique.
L’intervenant musical est un homme. Il intervient dans des écoles situées dans des quartiers dits « difficiles » de l’agglomération orléanaise (les Blossières, La Source et l’Argonne). Il a l’habitude d’être confronté à des élèves venant d’horizons culturels différents.
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Table des matières
Introduction
I. Aspects théoriques
A. Que fait-ton en musique ?
1) Une nouvelle conception de l’enseignement musical
2) La musique dans les textes officiels
3) Lien avec l’histoire des arts : bâtir une culture commune
4) L’intervenant musical
B. Socialisation et musique
1) La socialisation
2) Socialisation, école et musique
3) Socialisation, individualisation et musique
4) Une émotion partagée
5) Le travail d’ouverture culturelle
C. Un outil de la socialisation autour des activités musicales : la démarche de projet
1) Rôle du projet dans la socialisation
2) Distinguer la pédagogie du projet et le projet pédagogique
3) Le projet, un facteur de motivation pour les élèves
4) Le rôle de l’enseignant
II. Hypothèses et problématique
III. Méthodologie de l’observation
A. Qu’est ce que l’observation ?
1) Les étapes de l’observation
2) L’objet de l’observation
B. Contexte de l’observation
C. La mise en place de l’observation
1) Le choix du terrain et la durée de l’observation
2) La population observée
D. Les données
1) Outils de recueil
2) Des compléments d’information grâce aux entretiens informels et au questionnaire
3) Outils d’analyse
IV. Présentation des résultats
A. Les activités menées
1) Quels sont les choix opérés par le dumiste ?
2) Bilan synthétique des activités musicales observées
3) Les activités de développement de soi : assumer son image face au groupe
4) Réaction et implication des élèves
B. La place du dumiste dans la gestion de la classe
1) La salle de musique et ses rituels
2) Un point sur le racisme
3) Un point sur la mixité
4) L’importance de l’écoute
5) La gestion de la classe
V. Analyse des résultats
A. Le travail en groupe suppose le respect de certaines règles
B. La musique, une activité socialisante
C. Musique et compétences développées
D. La mise en place d’une culture commune et partagée
Conclusion
Bibliographie
Annexes