DERMATOLOGIE ÉQUINE ANAMNÈSE

DERMATOLOGIE ÉQUINE ANAMNÈSE

Commémoratifs et anamnèse :

Le recueil des commémoratifs et de l’anamnèse est fondamental puisqu’il établit le premier lien entre le vétérinaire et le propriétaire du cheval. Une description précise du patient peut aider le vétérinaire dans le choix des hypothèses diagnostiques par la suite. L’âge : de nombreuses dermatoses se manifestent seulement dans une tranche d’âge donnée. Par exemple les anomalies congénitales ou héréditaires comme l’épidermolyse bulleuse ou les dysplasies folliculaires apparaitront classiquement dans les six premiers mois de vie (BAIRD, 2003 ; MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011). La race : des prédispositions ont été mises en évidence (BAIRD, 2003 ; MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011). Peuvent être cités notamment les dysplasies folliculaires chez l’appaloosa, le vitiligo chez le pur-sang arabe ou encore l’hypersensibilité aux piqûres d’insectes chez le poney shetland (SCOTT, MILLER, 2011). Le sexe est à prendre en compte, mais permettra rarement d’orienter la démarche clinique en dermatologie équine.

La robe : de nombreuses dermatoses y sont liées, notamment pour les chevaux à peau claire qui sont plus sensibles au soleil (BAIRD, 2003 ; MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011) Le mode de vie : l’environnement dans lequel évolue le cheval, son alimentation, son utilisation sont investiguées. Tout changement récent doit être noté. La provenance du cheval et ces lieux de vie récents sont également important à connaître (MAURIN, 2010 ; BENSIGNOR et al., 2012). L’état vaccinal, tout comme les traitements antiparasitaires internes et externes sont essentiels à connaitre pour le clinicien (MAURIN, 2010 ; BENSIGNOR et al., 2012). L’anamnèse correspond à l’historique médical de la maladie, de façon globale, puis plus précisément en dermatologie. Cette partie pourra être complétée au cours de l’examen du cheval. Ce questionnement comprend la date d’apparition des lésions, le caractère saisonnier, la présence éventuelle de prurit (primaire ou secondaire), la localisation et la description des lésions initiales, ainsi que leur évolution. Des silhouettes peuvent être utilisées pour faciliter cette étape. La présence d’animaux en contact avec le patient et la contagiosité sont également importantes à prendre en compte.

L’éventuel caractère zoonotique ne doit pas être oublié. Se renseigner sur d’éventuels traitements déjà mis en place et leur effets est intéressant, surtout en médecine équine où l’automédication est fréquente mais pas toujours avouée (BAIRD, 2003 ; MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BENSIGNOR, et al., 2012 ; KNOTTENBELT, 2012). Le recueil de ces éléments de manière exhaustive lors de la première consultation peut être facilité par un questionnaire préparé à l’avance, adapté aux consultations de dermatologie équine. Ce questionnaire pourra servir de base à la discussion et le propriétaire peut éventuellement en prendre connaissance à l’avance (SCOTT, MILLER, 2011 ; LANORD, 2013). Les questions seront posées de façon neutre et non ambiguë pour ne pas influencer le client, mais pourront être reformulées lors de la discussion pour s’assurer de la pertinence des réponses (CARMALT, ASHBURNER, 2004 ; SCOTT, MILLER, 2011).

Dermatoses d’origine bactérienne

Les dermatoses bactériennes résultent d’une perturbation de la flore normale de la peau. Cette perturbation est due à des facteurs physiques, des piqûres d’insectes, à l’environnement, à la sudation ou à des troubles internes. Tous ces facteurs favorisent l’apparition de pyodermites liées à un environnement contaminé représenté par le sol, le harnachement et les congénères (PASCOE, 1993). Les dermatoses d’origine bactérienne peuvent être primaires ou secondaires à une affection générale ou locale. De même, les bactéries incriminées pourront être une cause primaire (rare) ou secondaire (fréquente) des lésions observables. Il faut également différencier la colonisation bactérienne (commensale, n’est pas responsable des symptômes) de l’infection bactérienne (bactérie habituellement non pathogène, mais qui le devient à la faveur d’une cause primaire). Les résultats des cultures bactériologiques seront donc à relativiser en fonction du prélèvement et du germe mis en évidence. Les calques cutanés, réalisables au chevet du patient, apporteront une aide précieuse permettant d’observer les éléments figurés présents au sein de la lésion (SCOTT, MILLER, 2011). Les traitements passeront par des soins locaux et/ou des traitements systémiques. Les antibiotiques par voie générale devront être réservés aux cas où le traitement local seul est inefficace ou impossible. Un antibiogramme préalable est recommandé, notamment en cas d’échec thérapeutique. Un antibiotique bactéricide sera préféré à un antibiotique bactériostatique (SCOTT, MILLER, 2011).

Les traitements des dermatoses à staphylocoques

Les traitements des dermatoses à staphylocoques dépendront principalement de la sévérité de l’infection, et de la motivation du propriétaire pour effectuer les soins. Les causes sous-jacentes devront être recherchées et traitées pour limiter les récidives. Le matériel de pansage ainsi que les couvertures et les tapis de selle devront être nettoyés et désinfectés. La tonte des régions atteintes facilitera les soins locaux. (MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BENSIGNOR et al., 2012) Les traitements locaux sont à privilégier si l’infection est localisée. Les shampoings antiseptiques (hypochlorite, savon de Marseille, povidone iodée, chlorexidine) permettent d’éliminer les débris et de diminuer considérablement la charge bactérienne. Ceci améliore le confort du cheval et diminue le prurit. Ils peuvent être réalisés tous les jours au départ, puis 2 à 3 fois par semaine, jusqu’à 7 jours après disparition des signes cliniques. Des antibiotiques locaux comme l’acide fusidique ou la mupirocine (hors AMM) peuvent être utilisés sur des lésions peu étendues (WHITE, 2005 ; CUMENGE, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012).

Les sprays antibiotiques, à faible pénétration cutanée, peuvent être intéressants lors de lésions superficielles (CUMENGE, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). Si la sévérité des lésions le justifie, un traitement antibiotique par voie générale peut être entrepris. L’association sulfamide-triméthoprime semble la plus intéressante en première intention (WHITE, 2005 ; WHITE, YU, 2006 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). Les associations dihydrostreptomycine-pénicilline sont très utilisées en pratique, mais les résistances ne sont pas négligeables (BRUET, 2012). En cas d’échec thérapeutique, la réalisation d’un antibiogramme guidera le praticien qui pourra alors recourir à des molécules plus récentes (WHITE, 2005 ; SCOTT, MILLER, 2011). La durée de traitement recommandée est d’au minimum 3 semaines (infections superficielles) et jusqu’à 6-8 semaines (infections profondes). Plus précisément, il devrait être poursuivi pendant 7- 10 jours après guérison clinique lors d’infection superficielle et 14 à 21 jours lors d’infection profonde (SCOTT, MILLER, 2011).

La dermatophilose Etiologie et signes cliniques : L’agent en cause est Dermatophilus congolensis, actinomycète Gram positif, anaérobie facultatif. La bactérie se présente sous deux formes : une forme filamenteuse en culture et une forme coccoïde correspondant à la forme active. La dermatophilose concerne de nombreuses espèces, principalement les ruminants, les porcs et les chevaux (rares cas décrits chez le chat, le chien et l’homme). En France métropolitaine, le cheval est une des espèces les plus touchées. (WHITE, 2005 ; WHITE, YU, 2006 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012) L’infection se développe en présence de trois facteurs concomitants : une source d’infection, de l’humidité (qui favorise la libération de la forme infectieuse) et des abrasions cutanées. Ainsi tout facteur entraînant une altération de la fonction barrière de la peau peut favoriser le développement (MAURIN, 2010 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). Le sol pourrait jouer un rôle de réservoir temporaire. La bactérie survit très longtemps dans les croûtes (jusqu’à 3 ans 1/2).

Des chevaux porteurs ou infectés asymptomatiques contribueraient également à la propagation de l’infection. Une prédisposition individuelle existe. La contagiosité est variable au sein d’un effectif, de même que l’intensité des lésions. Les animaux débilités (dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse DPIH, dénutrition, parasitisme intestinal, lymphome etc…) sont également plus sensibles (WHITE, 2005 ; WHITE, YU, 2006 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). La dermatophilose se manifeste, dans les pays tempérés, principalement à l’automne et en hiver (saisons pluvieuses), mais des cas ont été rapportés en été. L’humidité créée par la sueur sous la couverture et la selle peut suffire au développement de la bactérie (CARMALT, ASHBURNER, 2004 ; WHITE, 2005 ; SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). Les lésions initiales sont des papules, folliculaires ou non, surmontées de poils hérissés (aspect « en pinceau »). Par extension ou coalescence, des lésions nummulaires sont observées avec une croûte emprisonnant les poils et recouvrant une érosion purulente (figure 1 p 61). Ces lésions sont souvent douloureuses mais non prurigineuses.

Elles sont situées sur les zones les plus exposées à la pluie : le dos, la croupe, le garrot, l’encolure et les paturons (SCOTT, MILLER, 2011 ; BRUET, BOURDEAU, 2012). Les chevaux au pré ou entrainés dans une herbe humide peuvent présenter des symptômes limités aux canons, notamment postérieurs (PASCOE, 1993). Très rarement, des formes graves avec généralisation et répercussion sur l’état général (abattement, amaigrissement) peuvent être observées. Dans l’immense majorité des cas, l’infection est limitée à la peau et au tissu sous-cutané. De rares cas peuvent se traduire par une inflammation Pyo granulomateuse dans d’autres tissus (nœuds lymphatiques, rein, foie) (PASCOE, 1993 ; SCOTT, MILLER, 2011). Les lésions de dermatophile localisées sur le pelage blanc peuvent se compliquer de lésions de photosensibilisation et présenter un érythème sévère (BRUET, BOURDEAU, 2012 ; PASCOE, 1993 ; SCOTT, MILLER, 2011).

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Table des matières

Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONNAISSANCES GÉNÉRALES EN DERMATOLOGIE ÉQUINE ANAMNÈSE, COMMÉMORATIFS ET EXAMEN CLINIQUE
Commémoratifs et anamnèse
Examen clinique
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
LES TRAITEMENTS
CONTRIBUTION AU DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ET THÉRAPEUTIQUE
Dermatoses d’origine bactérienne
a) Les staphylocoques
b) Les streptocoques
c) Infection à Corynebacterium pseudotuberculosis
d) La dermatophilose
e) L’infection à Rhodococcus equi
f) La botryomycose
g) La nocardiose
h) Les actinomycoses
i) L’actinobacillose
j) La Clostridiose
k) La morve
Dermatoses d’origine fongique
a) La dermatophytose
b) La candidose
c) L’infection à Malassezia spp
Dermatoses d’origine virale
a) L’infection à Horse pox
b) L’exanthème coïtal
c) L’artérite virale
Dermatoses dues aux protozoaires
a) Les trypanosomes
b) La leishmaniose
Dermatoses d’origine parasitaire
a) La gale chorioptique
b) La gale psoroptique
c) La gale sarcoptique
d) La démodécie
e) La trombiculose (aoûtats
f) Les poux rouges des volailles
g) Les tiques
h) Les poux (phtiriose)
i) Insectes volants
j) L’hypodermose
k) L’habronémose
l) L’onchocercose
m) L’oxyurose
n) L’infection à Pelodera strongyloïdes
Dermatoses allergiques
a) La dermatite estivale récidivante des équidés = DERE
b) Urticaire et oedème de Quincke
c) La dermatite atopique
d) Les dermatites de contact
e) L’allergie alimentaire
Dermatoses à médiation immune
a) Le pemphigus foliacé
b) Sarcoïdose
c) Vascularite
d) Alopecia areata
Autres dermatoses
a) Les granulomes éosinophiliques
b) Maladie éosinophilique épithéliotrope multisystémique (MEED)
c) Pododermatites
DEUXIEME PARTIE : ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DESCRIPTIVE EN DERMATOLOGIE EQUINE AUPRÈS DES PRATICIENS EXERÇANT EN FRANCE
INTÉRÊTS ET OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE
Intérêts de l’enquête
Etudes antérieures
Objectifs de l’étude
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Description de la population cible
Elaboration du questionnaire
Choix de l’échantillon et diffusion du questionnaire aux praticiens
Traitements des données
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Méthodes de diffusion et taux de sondage
a) Résultats
b) Pourquoi un taux de réponse aussi faible ?
c) Conséquences
Description de la population sondée
a) Activité en équine
b) Répartition par école et nombre d’années depuis le diplôme
c) Répartition selon la région d’exercice
Fréquence des consultations en dermatologie
Motifs de consultation
Affections les plus fréquentes
Hiérarchisation des hypothèses diagnostiques
Examens complémentaires
a) Matériel
b) Raclages cutanés
c) Calques cutanés
d) Trichogrammes
e) Analyses bactériologiques
f) Biopsies cutanées
g) Conduite tenue face à une suspicion fréquente : la teigne
Traitements, observances et conséquences
a) Critères de choix du traitement et autorisation de mise sur le marché
b) Difficultés concernant le choix des traitements
c) Observance des traitements
d) Échecs thérapeutiques, pertes de clients et cas référés
Formation continue
SYNTHÈSE ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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