Dérivés de l’arganier : étude phytochimiqe

Dérivés de l’arganier : étude phytochimiqe

Généralités sur l’arganier

Histoire de l’arganier Les premiers écrits sur l’Arganier sont signalés par des géographes et médecins arabes qui ont étudié la région du Maghreb. En 1219, le médecin égyptien Ibn Al Baytar décrit, dans son ouvrage « Traité des simples », l’arbre et la technique d’extraction de l’huile par les autochtones (Benzyane, 1995). En 1515, Hassan El wazzam a évoqué l’existence d’arbres épineux produisant un fruit appelé « ARGANE » à partir duquel on extrait une huile alimentaire (Benzyane, 1995). En 1926, Lemaire a publié à la suite de ses missions dans le Souss un premier article sur la végétation du Sud-ouest marocain, en citant deux types d’arganeraies : celle au littoral atlantique et celle aux montagnes d’Adar ou Amane ébauchant la première classification d’arganeraie des plaines et des montagnes (Kouidri, 2008). En outre, les récits des voyageurs et des agents consulaires anglais au Maroc au18ème siècle, révèlent que les forêts d’arganier étaient très denses et s’étendaient d’Oualidia au Nord de Safi, aux confins du Sahara. Etant donné que la famille des Sapotacées est connue depuis le crétacé supérieur, on s’accorde à dire que l’Arganier est apparu au tertiaire, époque à laquelle il se serait répandu sur une grande partie du pays. Puis au quaternaire, l’arganier aurait été refoulé au Sud-ouest par l’invasion glaciaire, d’où 18 des colonies vers Rabat et au Nord près de la côte méditerranéenne et près d’Oujda (Forêts de Beni Snassen sur une superficie de 200 ha) (Faez, 2012). Actuellement, au Maroc, l’arganier couvre plusieurs milliers d’hectares. Quelques pays l’ont introduit, vu son intérêt sur le plan écologique, afin d’enrichir leur patrimoine forestier (la Hollande en 1697, l’Angleterre en 1711, les Etats Unis en 1927 et actuellement la Tunisie, la Lybie, la France et Israël tentent de l’introduire) (Benzyane, 1995).

Caractérisation géographique, climatique et phyto-édaphique L’arganier occupe la troisième place à l’échelle nationale après le chêne vert et le thuya. C’est un arbre qui peut vivre jusqu’à 250ans (Faez, 2012). Il est spécifique au sud-ouest du Maroc et s’étend principalement sur les provinces d’Essaouira, Agadir, Tiznit et Taroudant comme il est indiqué sur la figure 5. L’aire géographique actuelle de l’arganier couvre plus de 800.000ha s’étendant depuis Safi au nord jusqu’à la frange saharienne. La forêt d’arganier compte plus de 20 millions d’arbres (Mhirit, 1989).Cet arbre de la famille des Sapotacées, est particulièrement résistant aux conditions sèches et arides du sud-ouest marocain. Il peut en effet supporter des températures allant de 3 à 50°C, et se contenter d’une pluviométrie très faible (Faez, 2012). Le bioclimat de l’arganier correspond à celui de l’étage semi-aride sur la bande côtière de Safi à Agadir, le Jbel Siroua et l’Anti-Atlas. L’étage aride recouvre la plus grande partie de la région de l’arganier, plus de 520.000ha (Mhirit, 1989).

Les précipitations annuelles sont faibles ; elles varient de 116mm à Goulimine en bordure saharienne à 519mm dans les reliefs des Ida-ou-Ta-nane (Mhirit, 1989). Les températures maximales et minimales restent assez élevées. L’optimum pluviométrique de l’arganier correspondrait à 250mm, tandis que sa limite coïncide avec l’isotherme 3ºC du mois de Janvier. Toutefois, ces valeurs ombrothermiques sont compensées par la douceur du climat et par un degré hygrométrique relativement élevé en raison de l’influence océanique (Mhirit, 1989). L’arganier rencontre sur des substrats et des sols variés. D’après Mhirit, 1989, cette essence pousse généralement sur des grès et argiles rouges, des dolomies gréseuses et des calcaires dolomitiques, des conglomérats quaternaires, des schistes, des quartzites et des grès primaires. Les sols rencontrés dans l’arganier sont de type « sols bruns de steppe » et « sols marrons ».

Intérêt biologique et diététique

L’huile alimentaire L’huile d’argane alimentaire est caractérisée par son goût de noisette et arôme exotique. Elle est produite à partir d’amandes torréfiées. Elle est très employée par les berbères marocains dans leur alimentation quotidienne. L’huile d’argane constitue une source diététique importante vu sa richesse en plusieurs composés possédant des propriétés antioxydantes, antiprolifératives et anti-inflammatoires (Maryse, 2011). Les tocophérols possèdent des propriétés diététiques. L’alpha-tocophérol (vitamine E) est eutrophique. Les gamma et sigma-tocophérols possèdent des activités anti-oxydantes puissantes, ce qui permet de neutraliser l’oxydation destructive des radicaux libres. Les phytostérols sont pourvus d’une grande activité protectrice contre le cancer de la peau. De même, ils réduisent le taux de cholestérol dans le foie et le plasma (Faez, 2012). Les pigments caroténoïdes présents dans l’huile d’argane procurent une adaptation de la réponse de la peau aux rayons UV et contribuent à la défense contre certains effets nocifs des radiations solaires. Son profil unique d’acides gras, tocophérols, stérols, et composés phénoliques concerte à l’huile d’argane des effets chimio-préventifs précieux du cancer (particulièrement de la prostate) et des maladies cardio-vasculaires (Maryse, 2011). L’huile d’argane stimule des actions antidiabétiques et neuroprotectrices grâce à sa richesse en principes actifs. Cette huile est conseillée pour traiter la résistance à l’insuline liée au diabète de type 2 et à l’obésité (Maryse, 2011).

L’huile d’argane cosmétique

L’huile d’argane destinée à la cosmétologie est préparée à partir des amandons non torréfiés. L’activité cosmétologique de cette huile est probablement liée à sa forte teneur en acides gras insaturés et en agents antioxydants. Ces derniers sont connus pour s’opposer à l’activité des radicaux libres dont l’effet est néfaste pour la peau (Faez, 2012). Son application régulière sur la peau est conseillée pour le traitement des gerçures, des peaux sèches ou déshydratées et de l’acné. A long terme, l’application d’huile d’argane conduit à une réduction de la vitesse d’apparition des rides et à la disparition des cicatrices provoquées par la rougeole ou la varicelle. Son application est aussi préconisée pour le traitement des brûlures superficielles (Maryse, 2011). Des massages à l’huile d’argane au niveau des articulations permettent aussi une réduction des douleurs rhumatismales. Finalement, appliquée sur la chevelure, elle permet de redonner aux cheveux éclat et brillance (Faez, 2012).

Promotion socio-économique des femmes Au Maroc, l’arganier et ses fruits ont donné naissance à plusieurs coopératives féminines fonctionnant dans un système local. Toute femme qui le désire peut être membre de la coopérative (El Fasskaoui, 2009). Les adhérentes aux coopératives ont différents statuts : femmes célibataires, femmes mariées vivant seules ou avec leurs conjoints, femmes veuves et femmes divorcées. Leur âge varie de 18 à 70 ans (Faouzi, 2012). En produisant de l’huile de qualité et commercialisant une bonne partie de leur production, des produits tels que l’huile alimentaire, l’huile esthétique (cosmétique) ainsi que la confiture d’amandes mieux connue sous le nom d’amlou, les coopératives participent directement à la promotion de ces produits. Indirectement, ils participent au développement économique de l’arganeraie, en y achetant d’importantes quantités d’amandons (Tiznine), représentant des revenus non négligeables pour les populations locales (Faouzi, 2012). En plus de l’objectif économique, les coopératives profitent selon les motivations des adhérentes de cours d’alphabétisation, de sensibilisation en matière de contraception, d’hygiène, et d’autres formations susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie ; c’est ainsi que les coopératives créent un espace où les femmes peuvent s’exprimer, décider et se responsabiliser, où leur travail est mis en valeur et reconnu (Faouzi, 2012).

Production et commerce

L’huile d’Argane, fruit d’un savoir ancestral, est l’une des plus grandes richesses du territoire « Souss-Massa-Drâa ». Huile rare, elle est aujourd’hui reconnue comme étant un produit de haut de gamme, aux propriétés exceptionnelles (Chaussod et al., 2005 ; Faouzi, 2012). Vers la fin des années 1990, le marché de l’huile d’argane et de ses produits a évolué de manière spectaculaire. Ainsi ce n’est pas seulement l’huile, alimentaire ou cosmétique, qui est convoitée, mais également le fruit et ses dérivés. La population locale rattache cet accroissement à la création des coopératives et à l’apparition d’intermédiaires et d’industriels. En effet, les coopératives achètent de grandes quantités de fruits, du fait qu’elles doivent répondre favorablement aux commandes émanant de leurs clients, spécialement étrangers (touristes et privés étrangers). Auparavant, les produits de l’arganier ne faisaient pas l’objet de transactions marchandes importantes. La production était le plus souvent destinée à l’autoconsommation (Faouzi, 2012). Actuellement, on estime la production d’huile d’argane à 30 000 tonnes par an (AMIGHA, 2015).

A côté de la production familiale se développe, depuis 1996, une production artisanale liée au développement de coopératives féminines de production et de commercialisation de l’huile d’argane. Une trentaine de ces coopératives étaient en activité depuis 2005, dont une douzaine bénéficie de la mécanisation du dépulpage et de l’extraction d’huile. Les améliorations portent aussi sur le conditionnement, par l’emploi de flacons neufs, esthétiques, adaptés au transport et à une bonne conservation de l’huile (Chaussod et al., 2005). On comptait, en 2010 au Maroc, une dizaine de sociétés industrielles commercialisant l’essentiel de leur production hors de l’arganeraie, dont une partie importante à l’export (plus de 60%) vers l’Europe, les Etats-Unis, le Canada, le Moyen-Orient et l’Asie (Faouzi, 2012). Aujourd’hui, les prix de vente pratiqués sont alors décuplés par rapport à ceux des marchés locaux. La bouteille d’huile alimentaire de 250ml coûte en Europe entre 20 et 25euros. C’est ainsi que le prix du litre d’huile varie entre 150 et 200Dh au souk alors qu’il voisine les 300Dh dans les coopératives. Cela représente une évolution importante du prix pour les locaux, car certains se rappellent de l’époque où le litre ne coûtait que 10Dh (dans les années 1975) et il y a quatre ou cinq ans, il ne dépassait pas les 80Dh (Faouzi, 2012).

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Table des matières

DEDICACE
REMERCIEMENT
RESUME
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
TABLE DES MATIERES
PRESENTATION DE L’INRA
INTRODUCTION
I. Généralités sur l’arganier
1. Histoire de l’arganier
2. Systématique
3. Description botanique
4. Caractérisation géographique, climatique et phyto-édaphique
II. Intérêts de l’arganier
1. Intérêt écologique
2. Intérêt socio-économique
3. Intérêt biologique et diététique
III. Dérivés de l’arganier : étude phytochimiqe
1. Pulpe
2. Graine
2.1. Huile d’argane
2.2. Tourteau
3. Bois
4. Coque du fruit
5. Feuilles
IV. L’arganier : levier du développement
1. Coopératives et développement
2. Promotion socio-économique des femmes
3. Huile d’argane : extraction, production et commerce
3.1. Procédés d’extraction
3.2. Production et commerce
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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