Depreciation monetaire et croissance economique

Le développement de l’activité commerciale et financière international s’accompagne de risques nouveaux auxquels chaque agent présent sur le marché doit être confronté. « La politique économique consiste dans la manipulation délibérée d’un certain nombre de moyens mis en œuvre pour atteindre certaines fins » . Cette phrase de Tinbergen nous enseigne que l’intégration croissante de chaque pays du monde exige en conséquence une maîtrise des outilles et des instruments en science économique pour se donner les clés d’accès aux objectifs que l’on voudrait atteindre. Notons qu’il y a autant d’instruments de la politique économique qu’il y a d’objectifs. Chaque pays doit alors faire un choix. Par exemple, faire le choix entre un régime de change fixe ou choisir le flottement du taux de change, cela fait partie de la réalité auquel les pays en développement sont confrontés.

Pour atteindre la croissance économique, nombreux sont les stratégies adoptées par les dirigeants malgaches : Madagascar Action Plan ou MAP / Engagement 6 | Economie à forte croissance, ou encore le PND ou Plan National de Développement / Axe 3 | Croissance inclusive et ancrage territorial du développement. Malgré ces efforts, il existe tout de même des blocages à ne pas négliger. Parmi ces blocages figure la dépréciation monétaire.

L’étude de la dépréciation de la monnaie passe la politique de change adopté par un pays. La détermination du taux de change en économie ouverte repose sur la compétitivité économique du pays en question. La première hypothèse à retenir ici est celui d’une économie ouverte. Cette dernière sous-entend l’existence du commerce international et également la différence de monnaie entre chaque pays. Parler de compétitivité et de commerce international met en exergue l’importance de la production qui est le pilier de la croissance économique. Notre problématique est donc de savoir : Comment la dépréciation monétaire peut – elle être un facteur qui pourrait bloquer l’objectif de croissance économique d’un pays ?

Evolution de la monnaie malgache

« La monnaie est le stock d’actifs aisément mobilisables pour procéder à des transactions. » (Mankiw, 2013). Actuellement, malgré l’avancée technologique et les diverses innovations, nous n’avons pas une monnaie unique acceptée dans le monde pour effectuer des transactions. Chaque pays possède leur propre monnaie.

Historique de la monnaie malgache

Efforts faits par les souverains malgaches pour créer une monnaie

Les premières traces de tentative de création de monnaie malgache se situaient à l’époque du règne de Radama II dans la Charte Lambert. Les clauses de la Charte comportaient l’autorisation de création d’une Compagnie ayant pour but l’exploitation des mines de Madagascar, des forêts et des terrains situés sur les côtes et dans l’intérieur. Le souverain malgache de l’époque voulait en échange le protectorat de la France, le droit de « faire frapper des monnaies à l’effigie du roi » par cette même Compagnie et aussi la création des établissements d’utilité publique. Mais cette première tentative était vouée à l’échec car la Compagnie avait seulement un but commercial, d’où le refus du droit de battre monnaie et la création des établissements d’utilité publique .

Encadré 1 : Rapport sur une mission à Emyrne, par le Capitaine de Frégate Brossard de Corbigny, Mars 1862.

« La seule monnaie qui ait cours est la pièce de 5 francs ; la piastre forte d’Espagne, malgré sa valeur intrinsèque supérieure est généralement refusée dans les transactions. Les divisions monétaires sont néanmoins des fractions de la piastre d’Espagne : moitié, quart, huitième, etc. en poids jusqu’au variraiventy qui en est la 720e partie. Pour faire de la monnaie, on coupe des pièces de 5 francs en morceaux que l’on pèse dans les transactions avec de petites balances que chacun porte en soi. Le Gouvernement Hova a reconnu les inconvénients d’un semblable système et son intention est de faire frapper monnaie en France. M. Lambert est, je crois, chargé de traiter cette question. Les monnaies d’or et de cuivre n’ont cours sous aucune forme ».

Source : Archives Nationales Paris, section O.M. MAD 135/188.

Malgré le refus, le projet de monnayage ne fut pas abandonner pour autant. Le Roi pensait alors à l’introduction d’une monnaie d’argent qui aurait pour résultat d’aider à l’avancement du commerce et de la civilisation à Madagascar.

Encadré 2 : Extrait d’une lettre écrite le 25 Octobre 1862

Tananarive, le 25 Octobre 1862. « Monsieur, Je suis chargé d’informer Votre Excellence que le Roi est désireux de substituer un système de monnaie coupée actuellement utilisée pour les paiements dans son Royaume. Sa Majesté serait heureuse de recevoir d’Angleterre des coins destinés à frapper cinq pièces d’argent de différents poids. (…) Sa Majesté s’est entretenue sur l’objet de cette lettre avec le Major-Général Johnstone qui semblait penser que l’introduction d’une monnaie d’argent aurait pour résultat d’aider à l’avancement du commerce et de la civilisation à Madagascar. »

Source : Archives de la République Malgache .

C’est le 29 avril 1886, après l’avènement de Ranavalona III, que fut créer la Banque Royale de Madagascar permettant le doit d’émettre des billets en langue malgache ou autre et également la concession de la frappe de la monnaie fut accorder. Rappelons que le système monétaire en vigueur à l’époque était basé sur la piastre d’argent. C’était le décret du 27 août 1883 qui ordonnait la mise en application du système monétaire français et ce fut la possibilité de mettre des bons de caisse en circulation.

Introduction des premiers billets

Le 6 août 1896 était l’introduction à Madagascar des signes monétaires français. Mais ce dernier fut accepter qu’en mai 1911 : « J’ai l’honneur de vous faire connaitre qu’après entente avec le trésorier-payeur et en vue de donner satisfaction aux demandes formulées par le public à cet égard, les caisses du trésor ont été autorisées à accepter à leurs guichets les billets de la Banque de France, quelle que soit la coupure. » (Journal Officiel de Madagascar, 19 août 1911). Le décret du 21 septembre 1916 avait institué le cours légal à Madagascar des billets de la Banque de France.

La Banque de Madagascar et La Banque de Madagascar et des Comores 

La Banque de Madagascar était à la fois une banque d’escompte et un institut d’émission. Elle fut créée en 1925 par la loi du 22 décembre 1925, vue le développement des entreprises agricoles, industrielles ou minières qui augmentaient la circulation des billets mais n’a commencé ses opérations qu’en 1926. En 1945, la monnaie émise par la Banque de Madagascar devint le Franc C.F.A. (Colonies Françaises d’Afrique), à parité avec le Franc (1 Franc C.F.A. = 1,70 Franc français puis 2 FF). La Banque de Madagascar et des Comores s’est substituée à la Banque de Madagascar le 10 mars 1962.

L’Institut d’Emission Malgache

Conformément aux dispositions de l’accord de coopération entre la République Française et la République Malgache, c’était le 26 juin 1960 que l’Institut d’Emission Malgache fut créée. Avant cette date, les monnaies ayant cours légal à Madagascar avaient été créées à l’extérieur de Madagascar. Mais depuis l’indépendance, l’« Institut a le privilège exclusif d’émettre des billets de banque et des pièces métalliques ayant cours légal sur le territoire de la République Malgache ». Le décret du 1er juillet 1963 changea la dénomination Franc C.F.A. en Franc Malgache (FMG), la parité entre le Franc français et le FMG étant toujours le même.

La Banque Centrale de la République Malgache

Le conseil des Ministres qui s’est tenu le 8 juin 1973 avait ordonné, dans l’Ordonnance N° 73-025, la création de la Banque Centrale de la République Malgache (BCRM), actuellement Banque Centrale de Madagascar (BCM) selon la loi n°94-004 du 10 juin 1994. Sa mission principale est d’exécuter la politique définie par les pouvoir publics dans le domaine de la monnaie, du crédit et des changes.

La dénomination FMG fus changé en Ariary le 31 juillet 2003 (Ariary = 5 FMG). Le décret n°2003-781 du 08 Juillet 2003 a permis de basculer définitivement vers l’Ariary comme unité monétaire à Madagascar.

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Table des matières

Introduction
Partie 1. Cadrage théorique
Chapitre 1. Evolution de la monnaie malgache
I.1. Historique de la monnaie malgache
I.2. Divers texte règlementaires émanant de la Banque centrale de Madagascar
I.3. Analyse de l’évolution de l’Ariary par rapport aux principales devises du MID
Chapitre 2. Quelques notes sur la dépréciation monétaire
II.1. Définition et notion
II.2. Différence entre dévaluation et dépréciation
II.3. Effets théorique d’une dépréciation
Chapitre 3. Divers approches et concepts en vogue
III.1. Commerce internationale
III.2. Modèle de Mundell-Fleming et les régimes de taux de change
Chapitre 4. Les facteurs qui contribuent à la croissance économique
IV.1. Définition
IV.2. Rôle des gains de productivité
IV.3. Croissance potentielle et croissance effective
Partie 2. Etude empirique du lien entre dépréciation et croissance économique
Chapitre 5. Les effets de la dépréciation de la monnaie malgache
V.1. Balance commerciale
V.2. Situation des importations
V.3. Compétitivité
V.4. Hausse du niveau général des prix
Chapitre 6. Méthodologie
VI.1. Méthodologie de vérification
Chapitre 7. Dépréciation et production
VII.1. Présentation du modèle utilisé
VII.2. Caractéristiques des variables
VII.3. Constatation et interprétation
Chapitre 8. Effet de la dépréciation monétaire sur la croissance économique
Chapitre 9. Analyses et suggestions
IX.1. Idées sur la suppression du Marché interbancaire des devises ou MID et le régime de change pratique à Madagascar
IX.2. Que faire ?
Conclusion

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