Déminéralisation des eaux de forage de la région d’Ouled Abbès et son impact sur l’environnement

Selon le rapport de l’ONU (2008), plus de 1,4 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde, et la demande à cette ressource indispensable et irremplaçable s’accrue de plus en plus avec l’accroissement économique et démographique continu. Dans le même rapport l’Algérie se trouve parmi les pays de l’Afrique du nord les plus menacés, elle vie dans une situation de pénurie hydrique et la situation va s’aggraver à l’horizon de 2025. Pour palier à ce manque de cette ressources vitale, l’Algérie a adapté d’autres alternatives en investissant dans des grandes projets dans le secteur de l’eau, parmi eux le recours à l’utilisation des eaux non conventionnelles, et le dessalement des eaux saumâtres et, a fortiori, de l’eau de mer procure une solution séduisante à cette problématique. Cette étude avait plusieurs objectifs, une contribution à la connaissance de la zone de Sidi Fredj qui n’a pas eu la chance de réalisation déjà des études de recherches universitaires, ainsi la vulgarisation du procédé membranaire à l’osmose inverse pour la déminéralisation des eaux saumâtres de la nappe Karstique dans la zone d’étude, et enfin l’impact des ces rejets liquides sur les milieux récepteurs.

Situation Géographique

La commune de Sidi Fredj s’étend sur une superficie de 201 km², sur 8°06 et 8°21 de longitude Est et 35°57 et 36°13 latitude Nord. Et se localise à l’extrême Nord-Est du territoire Algérien soit un peu plus de 600 km de la capitale Alger, et à 5 km de la frontière algérotunisienne et à 32 km au Sud-Est de la ville de Souk Ahras. La commune chevauche la frontière algéro-tunisienne sur 22 km. (Fig. 1). Elle fait partie du bassin de l’Oued Mellègue. Les limites géographiques de la commune sont présentées comme suit :
– Limite Nord : par la commune de Merahna,
– Limite Ouest : par la commune de Taoura,
– Limite Est : par la commune de Haddada et la frontière algéro-tunisienne,
– Limite Sud: par la commune d’Ouenza (wilaya de Tébessa),

La région d’étude a connu, durant ces dernières années, une certaine expansion économique et particulièrement agricole, et ce après l’application du programme national de lutte contre la pauvreté (2002-2007) ainsi que le programme algéro-belge et celui pour la régulation du développement agricole. Ceci a augmenté la demande en eau .

Population

La région couvre une superficie de 20 097 ha dont le territoire communale se compose des entités suivantes :
– Agglomération Chef-lieu de commune El Bordj.
– Plusieurs regroupements ruraux.

Selon les données du 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2008, la Commune de Sidi-Fredj enregistrait 7497 habitants, répartis sur 17 mechtas implantés généralement sur les principaux axes routiers existants. Près de 80% vivent dans les zones éparses. Le reste de la population, un peu plus de 20% vit donc dans l’agglomération principale d’El Bordj, le Chef-lieu de la commune. Il n’y a pas d’agglomération secondaire dans la commune. Avec 37 habitants/km², la densité de la population reste la plus basse dans toute la Wilaya de Souk-Ahras. La taille moyenne des ménages est de 5,5 personnes. Ainsi, le 5ème RGPH de 2008 indique une décroissance de la population de la commune de -0,6% par an pour la période décennale 1998-2008. En outre, il mentionne une tendance à l’augmentation de la population du Chef-lieu de commune, El-Bordj (1084 habitants en 1998, 1543 habitants en 2008), alors qu’en zones éparses, la population était en régression durant la même période .

Alimentation en eau potable

Selon le bilan annuel de l’année 2013 du département d’exploitation de l’Algérienne des eaux (ADE) de la Wilaya de Souk Ahras, sur la population de la commune de Sidi Fredj que 1837 habitants desservies en alimentation en eau potable ce qui représente 22 % du taux de satisfaction de la population de la commune, avec un volume distribué de 82 490 m3 /an représentant 226 m3/j soit une dotation de 120 l/j/h. Cette situation induit un déficit de satisfaction en eau potable de la population de l’ordre de 78%.

Réseau hydrographique

La zone d’étude comporte un réseau hydrographique composé principalement de cours d’eau temporaires qui prennent deux directions d’écoulement (Fig. 3) : les premiers sont de direction Nord-Est représentés par Hamimine, Zerga et Terfa qui se jettent au petit oued El Maleh. Les seconds ont un écoulement Nord-Sud et sont représentés par réseau de cours d’eau qui rejoignent El Oulija et El Halalif, qui se jettent à leur tour dans les eaux de l’oued Mellègue.

Environnement économique

La population de la commune de sidi Fredj est à vocation agricole et rurale. En effet, le secteur agricole demeure pratiquement la base de l’activité économique pour la majorité des populations vivant dans les zones éparses (63% de la population active de la commune). Toutefois, bien que les potentialités existent, l’activité de transformation des produits agricoles sur le territoire de commune est encore très peu développée. Celle-ci reste une source importante à considérer avec plus d’attention dans le cadre de l’amélioration des revenus des ménages et du développement de l’emploi. Le secteur secondaire (industrie + BTP) ne contribue pas beaucoup au pourvoi d’emploi pour la population active de la commune, en raison de l’absence d’unités industrielles sur le territoire de la commune. Seule, la branche BTP de ce secteur assure presque 13% des emplois de la population active de la commune. Le secteur tertiaire (services, commerces, administrations etc.) occupe la seconde place comme secteur économique, après l’agriculture, en occupant presque 25% de la population active de la commune.

Les unités litho stratigraphiques

Les unités lithostratigraphique de la région d’étude représentées dans la (Fig. 06) Elle comprend dans l’ordre ascendant suivant :

Le Secondaire 

Le Trias
Les formations triasiques affleurent dans notre périmètre d’étude dans les structures diapiriques. Il apparait au SE (Djebel Kherouba) prés de la frontière Algéro-Tunisienne. Le facies triasique caractérisé par une composition hétérogène de formation gréso-gypsoargileuse, de blocs de calcaire, des dolomies, de grés, argiles et marnes.

Le Crétacé

Le Crétacé inférieur
Le Crétacé est caractérisé par des formations de l’Aptien qui affleure dans l’anticlinal de Djebel Ladjbel près de la frontière algéro-tunisienne, caractérisé par un faciès marno-gréseux et de l’Albien qui se trouve en bordures du diapir triasique. Il est représenté d’une importante assise de calcaires noires encadrés de marnes noires.

Le Crétacé supérieur
Le Crétacé supérieur couvre une partie majeure de la zone d’étude, du Cénomanien au Maestrichtien. Les faciès les plus importants sont: les marnes à intercalation de calcaire et marnes du Cénomanien (C1 ), des calcaires à minces intercalations de marnes du Turonien (C2) et marnocalcaires et calcaires marneux du Coniacien (C3 ).

– Cénomanien: formé par une importante série de marnes d’épaisseur à plus de 500m
– Turonien: comprend des calcaires à minces intercalations de marnes, son épaisseur oscille entre 100 et 150 m.
– Coniacien: caractérisé par une série essentiellement marneuse et argileuse, son épaisseur atteint les 300 m environ.
– Santonien: composé de marnes foncées, avec diverse intercalations calcaires, sa puissance est évaluée à 300 m.
– Campanien: composé d’une accumulation de marnes foncées, de calcaires et des marnes jaunâtres, son épaisseur oscille entre 160 et 500 m.
– Maestrichtien: caractérisé par des calcaires blancs, couverts par une forte accumulation de marnes argileuse. Son épaisseur varie de 150 à 200 m.

Le Tertiaire
– Paléocène: Il est représenté par des marnes noires et d’une intercalation de calcaires marneux gris, d’une épaisseur de 150 m. Le paléocène n’affleure pas dans notre zone d’étude.
– Miocène inférieur: Les faciès dominant sont les grès et les marnes de couleur noire associés aux conglomérats et aux calcaires d’épaisseurs irrégulières et variables.
– Miocène supérieur: représenté par une alternance régulière de marne et de banc de grès séparés les uns des autres par des conglomérats.
– Mio-Pliocène: Un faciès continental représenté par des formations détritiques dont les argiles est le faciès dominant, l’épaisseur des dépôts est de 350 m.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Situation géographique et présentation générale
1. Situation Géographique
2. Population
3. Alimentation en eau potable
4. Hydraulique
4. 1. Situation hydrique
5. Le milieu physique
5. 1. La topographie
5.2. Réseau hydrographique
6. Hydrotechnique
7. Aperçu pédologique
8. Environnement économique
8. 1. Agriculture
8. 2. Élevage
9. L’irrigation
10. Les forêts et maquis
11. Environnement
Chapitre II : Cadre géologique
1. La géologie régionale
1. 1. Introduction
1. 2. La chaine Maghrébide
1. 2. A. Le domaine interne
1. 2. B. Le domaine des flyschs
1. 2. B. 1. Les flyschs maurétaniens
1. 2. B. 2. Les flyschs massyliens
1. 2. B. 3. Les flyschs numidiens
1. 2. C. Le domaine Externe
1. 2. C.1. Les séries telliennes
1. 2. C. 1. a. Les unités ultra–telliennes
1. 2. C. 1. b. Les unités telliennes (sensu-stricto)
1. 2. C. 1. c. Les unités péni-telliennes
1. 2. C. 2. L’avant pays allochtone
1. 2. C.2. a. L’organisation constantinoise
1. 2. C.2. b. L’organisation Sétifienne
1. 2. C.2. c. L’organisation Algéro-Tunisienne
1. 2. C.3. L’avant pays atlastique autochtone et parautochtone
2. Cadre géologique
2. 1. Introduction
2. 2. La zone d’étude
2. 3. Les Unités lithostratigraphiques
2. 3. 1. Le Secondaire
2. 3. 1. A. Le Trias
2. 3. 1. B. Le Crétacé
2. 3. 1. B.1. Le Crétacé inférieur
2. 3. 1. B. 2. Le Crétacé Supérieur
2. 3. 2. Le Tertiaire
2. 3. 3. Le Quaternaire
2. 3. 3. A. Formations anciennes
2. 3. 3. B. Formations récentes
2. 3. 3. C. Formations actuelles
2. 4. Cadre structural
2. 4. A. Le Diapirisme
2. 4. B. Les plissements
2. 4. C. La tectonique
3. Conclusion
Chapitre III : Hydroclimatologie
1. Introduction
2. Les stations de mesure
3. Les facteurs climatiques
3. 1. La précipitation
3. 2. La température
3. 3. Le vent
3. 4. L’humidité relative de l’air
4. Les indices climatiques
4.1. Indice de De Martonne
4.2. Indice d’aridité mensuel
4.3. Aperçu général sur le climat de la région
4.4. Diagramme ombrothermique
4.5. L’évapotranspiration
4. 5. 1. L’évapotranspiration potentielle (ETP)
4. 5. 1. 1. L’estimation de l’évapotranspiration potentielle (ETP)
4. 5. 2. L’évapotranspiration réelle (ETR)
4. 5. 2. 1. Estimation de l’évapotranspiration réelle
b) Formule de Turc
a) Formule de Thornthwaite
c) Formule de Coutagne
4. 5. 2. 2. Comparaison entre les 3 formules
5. Bilan hydrique selon la formule de Thornthwaite
5. 1. Interprétation du bilan hydrique
6. Conclusion
Chapitre IV: Hydrogéologie
1. Introduction
2. Aperçu sur les aquifères de Sidi Fredj
2. 1. Notion d’aquifère
2. 2. Nappe superficielle libre du Mio-Plio-Quaternaire
2. 3. Nappe karstique profonde des calcaires du Turonien
3. Piézométrie
3. 1. Interprétation de la carte piézométrique des hautes eaux (Mars 2014)
3. 2. Interprétation de la carte piézométrique des basses eaux (Août 2014)
4. Potentialités hydriques
4. 1. Inventaire des sources
4. 2. Inventaire des puits
4. 3. Inventaire des forages
4. 4. Barrage
4. 5. Zone des chotts
4. 6. Réseau Hydrographique
5. Conclusion
Conclusion générale

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