Demetrios et antoine dans les vies paralleles de plutarque

« Quand les nations touchent à leur fin, il arrive souvent qu’elles ont le bonheur d’enfanter, avant de mourir, un dernier grand homme qui, sans retarder la chute inévitable, au moins paré de son génie la tristesse et la nudité des derniers jours de sa patrie. IL fait plus ; il résume souvent en lui seul la plupart des qualités qui ont brillé chez ses prédécesseurs ; ils les possèdent toutes, quoique avec un éclat affaibli ; il n’est que échos de voix plus éloquentes et le reflet de lumières plus vives.

L’intelligence et l’amour du passé, dont il est l’héritier, sont la meilleure part de son génie.

La Grèce eut cet homme en Plutarque. » .

Plutarque est né à Chéronée, proche de Delphes en Grèce. Il a vécu entre l’an 46 et l’an 126 après Jésus Christ. Malheureusement, les historiens ne possèdent que peu d’informations sur sa vie, seules la Souda (10esiècle) et une note d’Eusèbe de Césarée y font référence. Les témoignages les plus importants restent ceux que l’écrivain a glissés lui-même dans son œuvre. Il ne doit pas être confondu avec Plutarque d’Athènes, fondateur et premier scholarque de l’Académie néoplatonicienne d’Athènes vers 400 après JésusChrist.

Plutarque est le fils d’une famille riche descendante du roi thessalien Opheltias ; celui-ci a jugé bon de l’envoyer en 65 après Jésus-Christ à l’école platonicienne d’Athènes où Ammonios d’Athènes lui apprend les sciences et la philosophie. Suivant la mode de l’époque, il s’initia à la rhétorique, mais il s’en détourna assez vite, car il n’eut jamais beaucoup de goût pour les raffinements de l’éloquence et du style. Son tour d’esprit était moins littéraire que scientifique et philosophique. Plus qu’aux mots, il s’intéressait aux choses. Dans le Dialogue de Dephes où il met en scène l’étudiant qu’il fut à vingt ans, il écrit : «Je m’adonnais alors aux mathématiques avec passion ». Le futur philosophe part ensuite pour Alexandrie pour parfaire sa formation en médecine. Il obtient la citoyenneté athénienne. Il fait un voyage à Delphes, avec Ammonios et Néron, ensuite un autre à Alexandrie. Chargé d’une première mission à Corinthe, il se rend pour la première fois à Rome, où il enseigne la philosophie morale sous les règnes de Vespasien et, en 79 après Jésus Christ, de Titus. Il se marie à une compatriote, Timoxène, dont il a quatre enfants puis s’installe à Chéronée, où il ouvre certainement une école.

Il séjourne de nouveau à Rome en 88 après Jésus-Christ, plus longuement en 92 après Jésus-Christ. Il est nommé prêtre d’Apollon à Delphes, probablement autour de 85 après Jésus-Christ, occupe cette fonction jusqu’à sa mort vers 126. Il acquiert la citoyenneté romaine et adopte le gentilice Mestrius, en hommage à son ami Florus.

Entre 100 et 102 après Jésus-Christ, il commence l’immense cycle de ses Vies parallèles. Il revient ensuite à Chéronée où il se partage entre l’écriture de son œuvre et la vie (il organisait les fêtes religieuses). Il meurt vers 126 après JésusChrist. Le lieu il meurt à Chéronée où il avait passé la fin de sa vie. Malgré toutes ces charges professionnelles et domestiques, Plutarque produisit une œuvre considérable composée, d’une part, des Moralia ou Œuvres morales et, d’autre part, des Vies parallèles.

VIE PRIVEE DE DEMETRIOS ET D’ANTOINE

La période mycénienne, qui est datée vers 1400 avant Jésus-Christ, marque le début de l’histoire de l’antiquité, du monde gréco-romain. Cependant, les peuples entrèrent dans l’histoire à des moments différents. L’époque archaïque, vers -800, est ainsi la véritable histoire grecque avec chronologie, institution, etc. Elle durera trois siècles ; le 4e siècle sera un tournant, car il était marqué par les conflits gréco-perses. La victoire grecque établira la période classique avec la suprématie d’Athènes, tant sur le plan politique que culturel.

Pour Rome, il y a un décalage, car elle entra dans l’histoire aux8e – 5e siècles avant Jésus-Christ, en tant que cité. Nous parlons de Rome uniquement, car parler de l’Italie tout entière nous est impossible, vu qu’au sud, l’histoire y a commencé au 8e siècle déjà, mais il appartenait aux Grecs. Ainsi donc, Rome entre dans l’histoire avec la république et s’élargit aux dimensions de l’Italie qui fut conquise en grande partie au cours du 3e siècle. La dynastie des Ptolémée est une dynastie pharaonique, issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos qui règne sur l’Egypte de 323 à 30 avant notre ère. Plutarque nous montre que les vies de Démétrios et d’Antoine sont à l’opposé des autres vies. Ces deux héros s’adonnaient toujours à l’alcool. Il donne l’exemple des Spartiates qui contraignaient les habitants à boire beaucoup de vin pour montrer à leurs jeunes gens les méfaits de l’ivresse. Plutarque dit de ne pas influencer les jeunes gens et d’introduire parmi les modèles exemplaires que présentent nos biographies, deux personnes qui se sont conduits de façon trop inconsidérée.

ORIGINES ET FORMATIONS 

Origines et formation de Démétrios 

Famille de Démétrios
Démétrios serait le fils aîné d’Antigone le Borgne, un général macédonien qui a commencé sa carrière sous Philippe II et a participé à la conquête de l’empire perse. Antigone aurait eu des origines humbles, mais il aurait grandi auprès de son beau père à Pella et aurait eu au moins deux frères et un demi-frère. Antigone épouse Stratonice. Avec elle il a eu deux fils : Démétrios et Philippe, qui suivent leur père dans la campagne militaire.

Ainsi, sa mère Stratonice est la fille de Corréus. Elle est la descendante des premiers rois Agréades. Ces derniers ont régné en Macédoine de 700 avant Jésus-Christ à 309 avant Jésus-Christ. Cependant, malgré ses origines nobles, Démétrios n’était pas un bon exemple pour la société.

Sa formation

Démétrios aimait son père d’un amour extrême ; et dans les marques de respect qu’il rendait à sa mère, on reconnaissait son excessive tendresse pour son père : ce n’était point réponse aux ambassadeurs et les renvoyait ; mais il les rappela, et leur dit à haute voix : « Dites aussi dans votre rapport, Messieurs, comment nous sommes ensemble, mon fils et moi» voulant leur faire entendre que la confiance et l’harmonie qui régnaient entre son fils et lui faisaient la principale force de ses Etats, et étaient sa plus sure preuve de sa puissance.

Origines et formation d’Antoine

Famille d’Antoine

Marc Antoine naquit à Rome le 14 Janvier, très probablement en l’année 83 avant Jésus-Christ. Son nom complet est Marcus Antonius MarciFiliusMarci Nepos, c’est-à-dire Marc Antoine, fils de Marcus, petit-fils de Marcus. Sa gens Antonia est plébéienne. Les Antonii sont les membres de l’une des plus importantes familles plébéiennes romaines.

Selon une légende, cette famille descend d’Anton, un fils du héros Hercule. Elle compte parmi ses membres plusieurs hommes d’Etat et généraux romains. Son grand-père paternel est Marcus Antonius Orator, un des plus grands orateurs de son temps. Il est préteur. Son père Marcus Antonius Créticus, préteur en 74, reçoit, un an plus tard de la part du sénat une commission extraordinaire afin de libérer la mer méditerranée des pirates et soutient Pompée qui combattait contre le roi du Pont Mithridate 6. Mais Marcus père a lamentablement échoué dans la mission qui lui est assignée. Il subit bon nombre d’humiliations qui vont accélérer sa mort vers 72. Pourtant Plutarque le décrit comme « l’homme le plus juste, le plus honnête, et même moderne garde de lui l’mage d’un noble incompétent et corrompu » Ainsi sa mère est une Julia, fille de Lucius Julius Caesar. Membre de la famille des Julii Caesaris, elle est la sœur de Lucius César. Devenue veuve, elle épouse alors Publius Cornelius LentulusSura, un éminent sénateur romain constamment endetté et impliqué par la suite dans la conjuration de Catilina et qui est exécuté en 63 sous les ordres du consul Cicéron.

En outre Marcus Antonius a deux frères, Caius et Lucius. Pour son premier mariage, Antoine épousa sa cousine Germaine, avec qui il eut une fille. Il la répudia, croyant à son infidélité. Il se remaria avec Fulvie, ancienne épouse de Clodius et pour sceller un pacte du second triumvirat, bien qu’elle ne fut que sa belle fille, il donna Claudia à Octave.

Jeunesse de Marc Antoine 

Plutarque, auteur grec qui écrit sous le règne de Trajan, dresse un portrait flatteur du jeune Antoine et le décrit comme étant « d’une grande beauté », « la dignité et la noblesse de sa figure annoncent un homme d’une grande naissance ; sa barbe épaisse, son front large, son nez aquilin, et un air male répandu sur toute sa personne, lui donnant beaucoup de ressemblance avec les statues et les portraits d’Hercule ». Le père d’Antoine meurt très tôt et il est éduqué par sa mère et de l’autre côté, son beau père est exécuté. Tout ceci peut être « le prétexte et la source de la haine implacable d’Antoine contre Cicéron » Caius Scribobonius Curio entraine Marc Antoine « dans la débauche des femmes et du vin, et lui fait contracter, par des dépenses aussi folles que honteuses, des dettes beaucoup plus fortes que son âge ne le comporte, nous dit Plutarque. Il se lie aussi des amitiés avec Publius Clodius Pulcher.

Sa formation 

Antoine reçoit une excellente éducation comme tous les jeunes Romains d’une famille aristocratique. Il étudie la philosophie à Athènes où il apprend la rhétorique et l’éloquence. Il s’initie aux arts de la guerre avant de s’engager dans la légion romaine comme chef de cavalerie en Orient. Plutarque précise « qu’il se propose surtout d’imiter ce style asiatique, alors fort recherché, qui a beaucoup d’analogie avec sa vie fastueuse, pleine d’obtention, et sujette à toutes les inégalités que l’ambition entraine avec elle » , et reste en Grèce jusqu’en 57, alors âgé de 26 ans.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : VIE PRIVEE DE DEMETRIOS ET D’ANTOINE
I – ORIGINES ET FORMATIONS
A – Origines et formation de Démétrios
1 – Famille de Démétrios
2 – Sa formation
B – Origines et formation d’Antoine
1 – Famille d’Antoine
2 – Jeunesse de Marc Antoine
3 – Sa formation
DEUXIEME PARTIE : VIE POLITIQUE DE DEMETRIOS ET D’ANTOINE
I – LA VIE POLITIQUE DE DEMETRIOS
II – LA VIE POLITIQUE D’ANTOINE
A – Officier en Syrie et en Egypte
B – Bras de fer politique (50-49)
C – La chute d’Antoine
III – LE PARALLELE ENTRE DEMETRIOS ET ANTOINE
CONCLUSION
BILIOGRAPHIE

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