DEMENCE ET PHYTOTHERAPIE

HISTORIQUE DE LA DEMENCE(http:/www.alzheimer-adna.com)

           L’utilisation du terme démence s’est définie progressivement au cours du XIXe siècle. Le XXe siècle s’est consacré ensuite à établir une nosographie des différents syndromes détérioratifs, probablement encore inachevée. Le terme de démence apparaît dans les écrits de Pinel (1809), avec un sens très extensif d’  » abolition de la pensée « . Cet auteur y consacre un chapitre de son traité sur les diverses espèces d’aliénation mentale, où il décrit pêle-mêle des états schizophréniformes ou de grandes oscillations de l’humeur, chez des sujets parfois adolescents. Cette définition générale, synonyme de folie, est demeurée dans le langage populaire et dans le discours judiciaire durant l’époque napoléonienne. Esquirol (1814) effectue une avancée vers la définition actuelle, en séparant la démence de la plupart des psychoses fonctionnelles (manies, monomanies) et des oligophrénies (idiotismes). C’est, selon l’auteur,  » une affection cérébrale caractérisée par l’affaiblissement de la sensibilité, de l’intelligence et de la volonté « . Parmi des données encore imprécises, certains éléments sémiologiques très pertinents apparaissent : Diminution du stock des idées ; Amnésie  » des choses présentes  » ; Troubles de l’affectivité, du caractère ;  Il introduit surtout le caractère acquis du déficit :  » L’homme en démence est privé des biens dont il jouissait autrefois ; c’est un riche devenu pauvre ; l’idiot a toujours été dans l’infortune et la misère « . Enfin, Georget, en 1820, ajoute la notion d’irréversibilité de la démence, en isolant hors du concept les stupeurs et les états mélancoliques et confusionnels. Il envisage aussi les premières hypothèses étiologiques: c’est un  » affaiblissement général des facultés intellectuelles, résultat de l’usure de l’organe qui les produit, par suite de l’âge ou de maladies mentales ou autres…  » Le syndrome ainsi défini recouvre à l’époque deux entités principales : la paralysie générale des fonctions intellectuelles (P.G.) et la démence sénile. L’arachnoïdite chronique est une lésion méningée rattachée à la P.G., mais il faut encore quelque temps avant que ne soit admis le lien entre le trouble mental de la maladie et les lésions anatomiques cérébrales. La démence sénile désigne l’ensemble des détériorations tardives. Son étiologie est considérée comme toujours vasculaire, sur la foi des travaux de Parchappe, Macre, Pierre Marie, Klippel (Cicero ,1923). Ce sont des travaux très divers qui permettent l’élaboration progressive de la nosographie actuelle. Klippe et al., (en 1905,) dans une synthèse de leurs études anatomo-cliniques des démences, rapportent l’existence de démences séniles pures, sans athérome, notion tout à fait originale à l’époque, et qui ouvre la voie de la description des démences dégénératives. C’est ainsi que vont être intégrées progressivement la presbyophrénie de Wernicke, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Pick et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, avec quelques avatars avant d’aboutir aux conceptions présentes. (http://www.alzheimer-adna.com) La presbyophrénie est contestée au début par certains qui n’y voient qu’une psychopolynévrite sénile, du fait de la ressemblance des troubles mnésiques (Breasted J. 1930). La maladie d’Alzheimer, première démence dégénérative décrite chez des sujets préséniles en 1906, est plus vite admise grâce à la promotion que lui apporte Kraepelin dans la 7eme édition de son traité (Hodkinson HM. 1972). En revanche, la maladie de Pick est difficilement reconnue, et va pâtir d’une confusion avec les atrophies cérébrales circonscrites, de toutes origines, qui portent le même nom. L’originalité histologique de la maladie est oubliée pendant quelque temps, ce qui crée une confusion avec la maladie d’Alzheimer. Plus tard, c’est à partir d’elle qu’est isolée la gliose sous-corticale progressive, de Neumann et Cohn, de laquelle a été rapprochée la psychose pernicieuse de Kraepelin (Hodkinson HM. 1972). La maladie de Creutzfeldt-Jakob a acquis un intérêt important après la mise en évidence d’une analogie avec d’autres encéphalopathies spongiformes, et la description de sa transmissibilité à l’animal, à l’origine de la notion de virus lent (Gibbs et coll., 1968). Citons encore Adams et Hakim, pour la description de l’hydrocéphalie à pression normale, état démentiel curable par la neurochirurgie (Lezak MD.1987). Kiloh, aussi, mérite une mention pour la promotion du concept de pseudo démence d’origine dépressive, dont la fréquence a des implications thérapeutiques importantes (Lauteri-Laura G. 1984).

Ampleur dans le monde

               La démence a fait l’objet de nombreuses études dans les pays développés en particulier en Europe, Amérique du nord, Australie mais aussi en Asie. Peu d’études ont été menées en Afrique. Cependant, la majorité de ces études ont été effectuées auprès des populations spécifiques dans une région. Néanmoins, des prévalences presque identiques ont été observées dans des populations occidentales auprès de personnes de même âge. Il est difficile de comparer ces prévalences compte tenu du fait de la différence sur le plan méthodologique mais aussi des caractéristiques de la population à l’étude sans oublier les instruments utilisés pour évaluer la démence. Néanmoins, la démence gagne en ampleur dans le monde. Ainsi, wimo et al. (2003) estiment qu’il y’avait 25,5 millions de personnes vivant avec la démence dans le monde représentant 0,4% de la population générale. Parmi elles, 9,8 millions étaient de sexe masculin 15,7 millions de sexe féminin. Environ 52% vivaient dans les pays en développement. Si l’on considère l’accroissement naturel observé dans le monde, le nombre de personne vivant avec la démence sera de 63 millions en 2030 et de 114 millions en 2050. Cette augmentation sera beaucoup plus importante dans les pays en développement allant de 13,3 millions en 2000 à 84 millions en 2050 (soit plus de 576%) (Wimo et al. ,2003).

Coût économique de la démence

              La prévalence de la démence augmentant, l’on assiste de plus en plus à une augmentation de la charge financière imputable à cette affection liée directement ou indirectement à la maladie et à ses conséquences pour l’ensemble de la population touchée dans une famille, une région, un état voire toute une nation (Wimo et al., 1997 ; Winblad et al. ,1997). Même si elle est variable selon les pays, elle reste encore élevée constituant un véritable fardeau pour pays les en rapport avec les transitions démographiques, épidémiologiques, économiques mais aussi technologiques qui sont entrain de s’opérer dans le monde (Leung et al. ,2003). En Suisse, elle était estimée à 1,9 milliards de dollars US en 1998 (Volz et al. ,2000) alors qu’en France, elle était de 7,5 milliards d’euros (Dartigues et al., 2002). Au USA le coût annuel direct de prise en charge de cette affection était de 21 milliards de dollars US en 1991 et à 29,8 milliards de dollars US en 1998 (Ernst et Hay, 1997 ; 1994). On estime qu’en 2010, Medicare et Medicaid vont dépenser 49,3 milliards de dollars US et 33 milliards de dollars US respectivement pour cette affection. Le coût pour les entreprises américaines sera de 61 milliards de dollars US dont 36,5 milliards de perte en rapport avec les baisses de productivité et de replacement des travailleurs qui deviendront aidants de personnes démentes (Holly et al., 2003). Une autre étude réalisée par Lyketsos et al.,(2000) auprès de patients a montré que le coût direct par patient était beaucoup plus important chez ceux présentant une démence comparé à ceux non déments( 17 542 $US versus 13 552$US). Au Canada, Øsbyte et Crosse (1994) estiment le coût de la démence à environ 3,9 milliards de dollars canadiens. En Suède, environ 30,7 milliards de SEK ont été dépensés en 1991 dont 53% pour les soins médicaux (Wimo et al., 1997). Au Nigeria, Uwakwe (2001) a évalué le coût indirect concernant la famille de 19 patients atteints de démence. Environ 300 dollars américains sont dépensés pour uniquement le transport du patient sans oublier les coûts liés aux sacrifices rituels, ce qui représente une somme considérable pour une famille africain aux revenus modestes. Cette grande variabilité des coûts rend compte de la difficulté d’estimation de ces derniers. Cependant, force est de reconnaître leur réelle augmentation dans le monde comme en France (Dartigues et al., 2002) et USA (Bloom et al., 2003).

La Racine

             La racine est la partie basale de l’axe de la plante. C’est un organe dépourvu de feuilles, généralement avec un géotropisme positif. Son rôle essentiel est double :
– D’une part, elle assure la fixation de la plante au sol ou à un substrat (qui peut être la surface d’un végétal ligneux dans le cas des épiphytes, ou même les tissus du végétal lui-même dans le cas des parasites) ;
– D’autre part, elle permet l’absorption de l’eau et des sels minéraux. Dans certains cas, la racine est le lieu de synthèse (ex : synthèse de la nicotine qui sera ensuite stockée dans les feuilles de tabac) ou de mise en réserve (racines tubérisés chargées d’amidon, etc.).
La racine est donc un organe aphylle, grâce auquel la plante absorbe l’eau et les sels minéraux nécessaire à la vie. Certaines racines sont comestibles ou à usage médicinal ; d’autre, par contre, sont hautement toxiques (KERHARO J. 1965)

Conclusion

            Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), dans sa classification internationale des maladies (10eme édition), la démence est une « altération progressive de la mémoire et de l’idéation, suffisamment marquée pour handicaper les activités de la vie quotidienne, apparue depuis au moins six mois et une présence d’au moins un des troubles suivant : Langages, Calcul, Jugement, altération de la pensée abstraite, Praxies, Gnosies ou modification de la personnalité ». La démence représente un véritable problème de santé publique. Le fait du nombre et de la proportion croissante de personnes âgées dans les pays développé et en développement, de plus en plus de gens atteindront un âge ou le risque de maladies chroniques et débilitantes est sensiblement plus élevé. En 2003, Wimo et al. Estimaient qu’il y’avait 25,5 millions de personnes vivant avec la démence dans le monde représentant 0,4% de la population générale. Pour combattre la démence on a recours au traitement médical qui est essentiellement symptomatique et repose sur Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, les agonistes du glutamate. Il faut aussi traiter la morbidité associée en particulier à une hypertension artérielle, une cardiopathie, un accident vasculaire cérébral, une épilepsie, une hypo ou hyperthyroïdie, par des stratégies thérapeutiques adéquates et adaptées. A l’heure actuelle, une bonne partie de la population africaine n’a recours qu’aux plantes qui l’entourent pour se soigner et n’a pas accès aux médicaments dits « modernes » du fait de leur coût élevé. C’est en partant de ce contexte que nous nous sommes fixé comme objectifs de répertorier les plantes utilisées dans la phytothérapie de la démence. Pour réaliser ce travail, nous avons effectué des enquêtes auprès des Tradipraticiens dans les régions de Fatick, Kaolack, Casamance, Thiès et Dakar. Le laboratoire de Pharmacognosie et de Botanique de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de Dakar, le laboratoire de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), le laboratoire de Biologie Végétale de la Faculté des Sciences et Techniques ont été visité ; mais également les marchés de Tiléne, de Castor et de Grand Dakar. Au terme de notre enquête qui a duré huit mois, nous nous sommes rendus dans ces zones, ce qui nous a permis d’interroger 31 Tradipraticiens qui sont tous des hommes. Ainsi, autour d’échanges-discussions, à propos des plantes utilisées dans le traitement de la démence, nous avons récolté des informations ethnobotaniques, sans oublier de mettre en herbier les plantes dont les noms vernaculaires nous semblent être nouveaux afin de pouvoir les identifier. A notre retour, l’identification des plantes récoltées a été faite au laboratoire de Pharmacognosie et de Botanique de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de Dakar. Le recueil des termes vernaculaires a été d’une grande importance. Cela nous a permis non seulement de recenser les noms des plantes mais aussi les préparations médicamenteuses et toutes les notions qui y sont liées. Pour les concepts qui nous paraissaient être obscurs, il a été question de les analyser à partir de leur expression en langue vernaculaire. Ceci implique une pratique suffisante de cette dernière ou à défaut une connaissance approfondie de la culture locale. Les résultats de la présente étude indiquent que les populations sont effectivement dépositaires de savoir et de savoir faire traditionnel en matière de conservation et d’utilisation des plantes. En effet, la fréquence d’utilisation des plantes médicinales est très liée au profil des personnes enquêtées. Ainsi, les plus âgés comparés aux adultes jeunes s’intéressent beaucoup plus à la phytothérapie et connaissent généralement les noms et l’utilité de la majorité des espèces végétales. Le régime d’exploitation sévère auquel les plantes sont exposées peut conduire à leur raréfaction et/ou disposition. Les feuilles restent les parties les plus prélevées. Ainsi, d’après les recherches menées dans ces localités, parmi les modes d’utilisations les plus courants reviennent aux infusés, aux décoctés et aux macérés. Ces derniers sont généralement administrés par voie orale. Au total, 9 espèces de plantes utilisées dans le traitement de la démence ont été recensées :
– Khaya senegalensis
– Annona senegalensis
– Icacina senegalensis
– Maytenus senegalensis
– Ocimum basilicum
– Leptadenia hastata
– Cymbopogon giganteus
– Prosopis africana
– Ximenia americana
Sur la base des résultats obtenus, nous pensons qu’il y a lieux d’orienter des recherches ciblées sur la pathologie démentielle en vue de proposer des plantes utilisables. Cela suppose la connaissance de groupe chimique responsable de l’activité mais également l’étude de la toxicité des drogues utilisées. Il reste donc à souhaiter que ces travaux se multiplient et se construisent pour que la phytothérapie soit une méthodologie à la hauteur de ses ambitions.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
1.1Historique de la Démence
1.2Sémiologie de base
1.3 Épidémiologie de la Démence
1.3.1. Ampleur de la maladie dans le monde
1.3.1.1. Europe
1.3.1.2. Amérique du Nord
1.3.1.3. Océanie
1.3.1.4. Asie
1.3.1.5. Afrique
1.3.1.6. Amérique latine
1.3.2. Coût socio sanitaire de la démence
1.3.3. Coût économique de la démence
CHAPITRE II : GENERALITE SUR LE SENEGAL ET LA MEDECINE TRADITIONNELLE
2.1 Présentation sommaire sur le Sénégal
2.2 Généralités sur la Médecine traditionnelle
2.2.1 Les Tradithérapeutes
2.2.2 Plantes : Différentes parties
2.2.2.1 La racine
2.2.2.2 La tige
2.2.2.3 Les feuilles, les fleurs et les fruits
2.2.3 Modes de préparations
2.2.3.1 Décoction
2.2.3.2 Macération
2.2.3.3 Infusion
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : STRATEGIE DE RECHERCHE
2-1-1-OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
2-1-2- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
2-1-2-1- Choix des sites
2-1-2-2- Population enquêtée
2-1-2-3-Type d’enquête
2-1-3- COLLECTE DES DONNEES
2-1-4- INSTRUMENT UTILISE
2-1-5- DEROULEMENT DE L’ENQUETE
2.1.6. ANALYSE DES DONNEES
2.1.7. DIFFICULTES RENCONTREES
CHAPITRE II : RESULTATS
2-2-1-CARACTERISTIQUE DE LA POPULATION ENQUETEE
2-2-2- CONNAISSANCE DE LA DEMENCE
2-2-3- IDENTIFICATION DES PLANTES UTILISEES
CHAPITRE III : DISCUSSION
CHAPITRE IV : CONCLUSION
CHAPITRE V : BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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