Délimitations et barrières entre les quartiers

Dans le cadre de l’Atelier ADAGE concernant la création d’une nouvelle pièce urbaine sur la commune de Joué-lès-Tours, située en région Centre-Val de Loire, notre groupe s’est intéressé à la thématique du développement urbain. Cette thématique est complémentaire des trois autres thématiques abordées par les autres groupes : « La Réglementation », «Les Ressources » et « Paysage et Biodiversité ». Il est essentiel de traiter cette thématique lors d’un diagnostic car il est nécessaire de comprendre la démographie, l’économie, l’évolution du tissu urbain ainsi que les risques technologiques et la pollution sonore auxquels est confrontée la commune, et donc la zone d’étude à petite mais aussi à plus large échelle. Il est également important de s’intéresser aux différents modes de déplacements permettant le développement de la commune. Le diagnostic permettra d’établir un état des lieux du développement de la commune et des choix d’orientation d’aménagement de cette dernière en termes d’urbanisation. Cet état des lieux nous permettra de dégager les enjeux liés aux territoires, et ainsi de comprendre les différentes centralités, manques, contraintes, besoins, de la zone d’étude. Le diagnostic s’établit à différentes échelles (zone d’étude, commune, unité urbaine de Tours, département) afin de réellement comprendre les enjeux liés à la zone d’étude qui s’étend sur 40 hectares. La création de cette nouvelle pièce urbaine se base sur l’approche environnementale de l’urbanisme (AUE) incluant des recours à des techniques de génie écologique, de construction durable, d’économie, d’énergie ainsi que de nouveaux modes de déplacement. Située au cœur du tissu urbain, le site est aujourd’hui peu urbanisé et comprend des entreprises, des espaces verts mais aussi des boisements. Le projet devra permettre l’accueil d’une nouvelle population d’autant plus que la commune de Joué-lès-Tours se situe sur un territoire attractif en perpétuelle croissance démographique.

Démographie, économie et développement 

La région Centre-Val de Loire (dénommée région Centre jusqu’au 17 janvier 2015) regroupe trois régions historiques : le Berry, l’Orléanais et la Touraine. C’est la quatrième région française par sa superficie (39 151 km2). Par sa densité (65 hab/km²) moitié moindre que celle de la France métropolitaine, la région Centre-Val de Loire est considérée comme une région peu peuplée qui comptait 2 582 374 habitants au premier janvier 2015. L’Indre-etLoire dispose d’une proportion de personnes âgées de 15 à 29 ans plus élevée que dans le reste de la région. Cette relative jeunesse lui permettrait de conserver un excédent naturel à l’horizon 2040. Le solde migratoire est lui aussi positif, il viendrait alors amplifier l’excédent naturel, contribuant pour près des deux tiers à la croissance démographique. Si les tendances démographiques se poursuivaient, la région Centre-Val de Loire deviendrait la région la plus dynamique du grand bassin parisien.

Les données démographiques et sociales

Un territoire en perpétuelle croissance démographique

L’unité urbaine de Tours (ou pôle urbain de Tours) est une unité urbaine française centrée sur la ville de Tours, préfecture de l’Indre-et-Loire. Elle correspond à la première unité urbaine de la région Centre-Val de Loire. Par sa population, l’unité urbaine de Tours fait partie des grandes agglomérations de la France, se situant au 18ème rang national en 2009. Au recensement de 2009, l’unité urbaine de Tours rassemblait 345 575 habitants, ce qui la place au 1er rang départemental en Indre et-Loire et au premier rang dans la région Centre devançant la deuxième grande agglomération qui est l’unité urbaine d’Orléans (75 000 habitants). Située au sein de ce territoire, la commune de Joué-lès-Tours ne cesse d’attirer de nouveaux habitants chaque année. Ainsi la densité moyenne, en 2012, atteignait 1147,7 hab/km². L’augmentation du nombre de ménages sur le territoire de la commune implique des modifications économiques, environnementales, urbaines, sociales etc.

Un territoire attractif 

La commune de Joué-lès-Tours, située dans un territoire attractif, voit également sa population augmenter du fait des flux migratoires. En 2012, presque 14% de la population avait emménagé depuis moins de 2 ans sur la commune. En cumulant avec les résidents arrivés entre 2 et 4 ans auparavant, on obtient un pourcentage de 34,5%. L’attractivité d’un territoire amène de nombreux atouts à ce dernier, qui sont autant de fragilités, alors que les espaces se saturent et que de nouveaux risques émergent. De nouvelles contraintes apparaissent telles que les contraintes sur les ressources, les besoins en logement, et les nouveaux comportements.

Une population vieillissante 

Actuellement 27% de la population de Joué-lès-Tours a plus de 60 ans et, d’après l’Insee, la région gagnerait plus de 320 000 personnes âgées d’au moins 65 ans dont la moitié serait des personnes ayant atteint ou dépassé 80 ans. Du fait d’un fort apport migratoire de retraités provenant d’Île-de-France, la région serait également attractive pour ces derniers, notamment ceux âgés entre 55 et 65 ans. Elle perdrait en revanche des jeunes de 18 à 25 ans, âge des études ou du premier emploi.

Les phénomènes intimement liés d’allongement de l’espérance de vie et de vieillissement de la population française, conséquence de la forte période de natalité d’aprèsguerre appelé «baby-boom», nous amènent aujourd’hui à nous questionner sur les évolutions de la mobilité de nos aînés et les nouveaux moyens et services à mettre en œuvre afin de répondre à leurs besoins mais également participer au maintien de leur qualité de vie.

Des ménages essentiellement solitaires
La population de la commune de Joué-lès-Tours est majoritairement féminine avec 53% de femmes. La commune accueille principalement des ménages composés d’une seule personne, majoritairement des jeunes (moins de 25 ans) ou des personnes âgées (plus de 80 ans). La création d’une nouvelle pièce urbaine devra donc répondre aux attentes des futurs ménages.

Economie et développement 

Une population « peu » active

En 2012, seulement 54,2% de la population âgée de 15 à 64 ans était active, les 45,9 % autres étant des retraités (ou préretraités) ainsi que d’autres personnes sans activité professionnelle (élèves, étudiants, stagiaires et autres inactifs). Le taux de chômage était de 15,9% en 2012, ce qui est supérieur au taux de chômage national, égal à 13,2% (chômage au sens du recensement des 15-64 ans). L’indicateur de concentration d’emploi, valant 97,2 en 2012, mesure le rapport entre le nombre d’emplois total d’un territoire et le nombre de résidents qui en ont un. Cet indicateur permet donc d’informer sur l’attractivité du territoire. Sachant que seulement 54,2% des Jocodiens sont actifs, on peut ainsi en déduire que le territoire de la commune de Joué-lès-Tours est un territoire attractif en terme d’emploi et d’activité.

Les catégories socio-professionnelles

La population de Joué-lès-Tours est employée dans les catégories de professions intermédiaires et employés.
o La catégorie socioprofessionnelle des professions intermédiaires correspond aux métiers de l’enseignement, de la santé et du religieux, aux techniciens, contremaitres et agents de maîtrise ainsi qu’à certaines professions administratives de la fonction publique.
o La catégorie socioprofessionnelle des employés correspond aux employés civils et agents de service de la fonction publique, aux policiers et militaires, aux employés administratifs d’entreprise, aux employés de commerce et aux personnels des services directs aux particuliers.

L’étude de la population par type d’activités permet donc de préciser que la commune de Joué-lès-Tours est un territoire où la population fait majoritairement partie de la « classe moyenne ». Cette classe sociale rassemble des populations hétérogènes situées au-dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées. La nouvelle pièce urbaine crée devra donc répondre aux attentes d’une population appartenant à la classe moyenne, les besoins seront différents selon le type de population présente sur le site.

Fermeture de l’usine Michelin à Joué-lès-Tours 

L’usine Michelin de Joué-lès-Tours a fabriqué son premier pneu le 6 juin 1961. Elle a employé jusqu’à 4.200 personnes, en 1982. En juin 2013 c’est le choc pour les Jocondiens : le groupe annonce la suppression de 706 postes sur 936. Le 18 décembre 2014, un an et demi après l’annonce de l’arrêt de la production, l’usine Michelin fabriquait les derniers pneus à Joué-lès-Tours. Après l’annonce de Juin 2013, Michelin s’est engagé à aider à la recréation d’autant d’emplois en Touraine d’ici à 2018. Pour atteindre ces objectifs, Michelin allait débourser quatre millions d’euros sous forme d’aides financières, de prêts participatifs, d’aides techniques, ou d’aides à l’aménagement du site et du territoire. Bien entendu, le travail se fait en étroite collaboration avec les services de l’État, l’agglomération et la Ville de Joué lès-Tours au moyen de réunions régulières pour valider ou non les dossiers présentés afin de permettre la création de nouveaux emplois. A l’heure actuelle, le maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, estime l’engagement de Michelin «sur la bonne voie». Le site de l’ancienne usine Michelin, lieu ô combien symbolique pour la population Jocondienne puisque la ville de Joué-lès-Tours a grandi avec l’arrivée de Michelin, accueillera une chaufferie biomasse : «Nous allons créer une chaufferie biomasse, qui permettra de chauffer au bois, 7 000 Jocondiens à compter du premier trimestre 2018» annonce Frédéric Augis. Michelin ne conservera que 8 des 32 hectares.

Le profil des anciens salariés de Michelin intéresse la centrale RDF de Chinon. Deux anciens salariés de Michelin, licenciés depuis novembre après la suppression de 700 postes à l’usine de Joué-lès-Tours, ont été recrutés depuis le début de l’année. Un chiffre certes anecdotique (jusqu’à 5 000 personnes travaillent à la centrale lors des arrêts de tranche) qui, d’après les cadres du Centre nucléaire de production d’électricité de Chinon (CNPE), pourrait gonfler au fil des mois «en fonction des profils».

Table des matières

Introduction
1ère partie : Démographie, économie et développement
I. Les données démographiques et sociales
1. Un territoire en perpétuelle croissance démographique
2. Un territoire attractif
3. Une population vieillissante
4. Des ménages essentiellement solitaires
II. Economie et développement
1. Une population « peu » active
2. Les catégories socio-professionnelles
3. Fermeture de l’usine Michelin à Joué-lès-Tours
III. Les données du Programme Local d’Habitat Tourangeau
1. Des dynamiques complexes et structurantes
4. Un parc de logement en attente d’améliorations massives
5. Les orientations du PLH
IV. Les enjeux liés à la population
2ème partie : Morphologie urbaine à grande échelle
I. Une urbanisation en augmentation
II. Un tissus urbain mixte
III. Une inégalité spatiale des services, équipements et commerces
IV. Des pôles d’attractivités à la confluence de la zone d’étude
3ème partie : Morphologie urbaine à petite échelle
I. Patrimoine et histoire du site
II. Délimitations et barrières entre les quartiers
1. Zoom sur les quartiers Est
2. Zoom sur les quartiers Ouest
4ème partie : Déplacement
I. Un réseau viaire performant
3. Voiries et stationnement
4. Systèmes complémentaires à la voiture
II. Réseau de transport en commun en recherche de complémentarité
1. Réseau de bus/car/tram
2. Réseau TGV, TER à perfectionner
3. Réseau cyclable en cours de mise en œuvre
4. Circulation piétonne
5. Enjeux Déplacements
5ème partie : Risques technologiques
I. Les zones d’activités de la commune
II. Les risques technologiques et la directive SEVESO
III. Les installations classées de la commune
IV. Les autres établissements en activité autours de la zone d’étude « Le Tailhar »
6ème Partie : Pollution Sonore
I. Définitions
II. Le cas de l’entreprise Hutchinson
III. Les infrastructures de transports terrestres classées
IV. Carte Stratégique de Bruit
Conclusion

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