DELAIS DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS AUX URGENCES DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE GABRIEL TOURE

DELAIS DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS AUX URGENCES DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE GABRIEL TOURE

Le dรฉlai de prise en charge dโ€™un patient est dรฉfini comme รฉtant le temps รฉcoulรฉ entre son admission et la prise en charge de sa pathologie [6]. La prise en charge du patient aux urgences comporte diffรฉrentes รฉtapes dont on dรฉterminera pour chacune le temps dโ€™exรฉcution.

Lโ€™รฉtude des dรฉlais de prise en charge du patient est lโ€™un des paramรจtres indispensable ร  lโ€™รฉvaluation de la qualitรฉ des soins dans le service des urgences. Ce paramรจtre permet le repรฉrage des causes des durรฉes de sรฉjours prolongรฉes et par consรฉquent avancer des solutions pour amรฉliorer la prise en charge du patient [5]. La prise en charge des pathologies en urgence se doit dโ€™รชtre rapide, au mieux immรฉdiate, car les patients sont trรจs souvent dans un รฉtat grave et leur pronostic vital peut ร  tout moment รชtre engagรฉ. En effet le temps รฉcoulรฉ entre lโ€™admission du patient et lโ€™administration des soins ร  ce dernier, tout comme la qualitรฉ des soins administrรฉs, sont des facteurs qui influent sur le pronostic. Les dรฉlais varient en fonction de lโ€™organisation des systรจmes dโ€™urgence dans chaque rรฉgion du monde et selon la nature de la pathologie du malade.

Cโ€™est ainsi que des รฉtudes rรฉalisรฉes sur les dรฉlais dโ€™attente des patients dans des services dโ€™urgence ont rapportรฉ que:
– En Suisse : la durรฉe totale moyenne du sรฉjour au CMCU (Centre mรฉdicochirurgical dโ€™urgences) de lโ€™Hรดpital des Cadolles ร  Neuchรขtel, tous cas confondus, sโ€™est รฉlevรฉe ร  2h26 (1h48 pour les ambulatoires contre 3h16 pour les hospitalisรฉs). La durรฉe de la prise en charge mรฉdicale sโ€™รฉlรจve, toutes pathologies confondues ร  1h42 (1h17 pour les ambulatoires versus 2h15 pour les patients hospitalisรฉs) [3].
– Au Sรฉnรฉgal : le dรฉlai moyen entre le dรฉbut des symptรดmes de lโ€™infarctus du myocarde et lโ€™arrivรฉe au SAU (Service dโ€™accueil des urgences) de lโ€™Hรดpital principal de Dakar รฉtait connu avec exactitude. Ce dรฉlai de prise en charge รฉtait de 29 heures 28 minutes, avec une grande variabilitรฉ [4].
– En Tunisie : le temps global passรฉ par le patient dans le SAU du CHU Farhat Hached Sousse concernant une รฉtude sur lโ€™accueil et la durรฉe de la prise en charge des patients a รฉtรฉ de 62,31 minutes [5].
– Au Mali : une รฉtude sur lโ€™รฉvaluation des dรฉlais de prise en charge des urgences avait รฉtรฉ menรฉe au Service des urgences chirurgicales (SUC) du CHU Gabriel Tourรฉ. Elle avait conclu ร  un dรฉlai moyen entre lโ€™admission et le diagnostic pour traumatisme cervical de 43,5 minutes. Les poly fractures avaient un dรฉlai de diagnostic plus court mais des dรฉlais dโ€™installation et dโ€™attente de lits dโ€™hospitalisation plus longs soit 597 minutes [6].

Devant un dรฉbordement des capacitรฉs du SUC liรฉ ร  lโ€™exode rural massif, ร  une recrudescence des accidents de la voie publique consรฉquences dโ€™un dรฉveloppement industriel et commercial, le service a subi une restructuration, et depuis le 26 mars 2008, il a รฉtรฉ officiellement inaugurรฉ sous le nom de Service dโ€™accueil des urgences (SAU) du CHU Gabriel Tourรฉ. Depuis, aucune รฉtude รฉvaluative nโ€™a รฉtรฉ faite. Nous nous proposons de faire une รฉtude prospective permettant une analyse de lโ€™activitรฉ et des dรฉlais dโ€™attente au SAU du CHU Gabriel Tourรฉ.

GENERALITESย 

DEFINITION DE Lโ€™URGENCE

Lโ€™urgence est toute circonstance mรฉdicale aiguรซ, qui, par son apparition brutale ou son รฉvolution rapide, induit ou laisse supposer un risque vital ou pour lโ€™intรฉgritรฉ physique du patient si un traitement nโ€™est pas entrepris rapidement [1].

HISTOIRE DE Lโ€™URGENCE HOSPITALIEREย 

1656 fondation par Louis XIV de lโ€™hรดpital gรฉnรฉral
1752 Louis chirurgien ร  lโ€™Hรดtel-Dieu dans ses รฉtudes sur la noyade et sa prise en charge nโ€™envisage pas la notion dโ€™urgence
1781 le prรฉvot et les รฉchevins de paris publient un rรจglement portant sur la promptitude des secours ร  mettre en ล“uvre sur les noyรฉs
1792 Jean-Dominique Larrey invente et utilise les ambulances volantes pour le champ de bataille
1802 naissance de lโ€™internat et lโ€™externat des hรดpitaux de paris
1807 Larrey utilise la rรฉfrigรฉration pour abolir la douleur
1823 naissance du clinicat
1850 organisation des secours aux blessรฉs sur la voie publique dans les rues de paris
1887 Natchel fonde lโ€™ล“uvre privรฉe des ambulances deurbaines de paris
1910 le docteur Oddo รฉdite le 1er ouvrage sur la mรฉdecine dโ€™urgence
1970 la loi de rรฉforme hospitaliรจre indique que le service public hospitalier assure les examens de diagnostic et le traitement notamment les soins dโ€™urgence des malades, des blessรฉs, des femmes enceintes qui lui sont confiรฉs
1989 le Pr Steg dans son rapport ยซ lโ€™urgence ร  lโ€™hรดpital ยป met en รฉvidence lโ€™insuffisante mรฉdicalisation des services dโ€™urgence et la qualitรฉ de lโ€™accueil
1995 lโ€™รฉtablissement hospitalier ne peut prรฉtendre recevoir des urgences que sโ€™il dispose dโ€™un environnement hospitalier mรฉdico-technique consรฉquent, une รฉquipe mรฉdicale et paramรฉdicale compรฉtente et de locaux fonctionnels [2].

MISSIONS DES SERVICESDโ€™URGENCESย 

La mission premiรจre dโ€™un service dโ€™urgence est de rendre de faรงon immรฉdiate et continue, aux patients dont lโ€™รฉtat le requiert, les services suivants : rรฉception, รฉvaluation initiale, stabilisation et dรฉbut du traitement. Tout ceci doit avoir comme but de stabiliser une condition mรฉdicale ou chirurgicale urgente et dโ€™arriver ร  une dรฉcision รฉclairรฉe sur lโ€™orientation du patient.

ACCUEIL
La prise en charge des urgences nรฉcessite de dรฉtecter rapidement, dรจs les premiers instants, les besoins spรฉcifiques de chaque patient. Selon lโ€™Art. D. 6124-18 du code de la santรฉ publique franรงaise, ยซ Lorsque lโ€™activitรฉ de la structure des urgences le justifie, lโ€™รฉquipe comprend en outre un infirmier assurant une fonction dโ€™accueil et dโ€™organisation de la prise en charge du patient ยป. En 2004, un rรฉfรฉrentiel est crรฉรฉ par La SFMU, prรฉcisant et cadrant lesย fonctions et compรฉtences de lโ€™IAO. Lโ€™infirmiรจre est renommรฉe Infirmiรจre Organisatrice de lโ€™Accueil (IOA).

Les missions de lโ€™IOA sont : accueillir le patient et le ou les accompagnants, dรฉfinir les degrรฉs de prioritรฉ de prise en charge mรฉdicale, et orienter vers le lieu de soins le plus adaptรฉ. Cโ€™est ce processus complet que lโ€™on appelle le tri. La mission gรฉnรฉrale de lโ€™IOA dรฉfinie dans le rรฉfรฉrentiel de la SFMU est dโ€™ยซAccueillir de faรงon personnalisรฉe le patient et ses accompagnants ร  leur arrivรฉe, dรฉfinir les prioritรฉs de soins en fonction des besoins exprimรฉs et/ou constatรฉs, et, en fonction de ces derniers, dรฉcider du lieu de soins adaptรฉยป. Ces actions ont pour objectif d’amรฉliorer la qualitรฉ de prise en charge des patients et de leurs accompagnants dรจs l’accueil. Elles sont menรฉes en lien constant avec le mรฉdecin receveur chargรฉ de superviser le fonctionnement du service et la gestion des flux, dโ€™accueillir, et identifier les demandes et besoins de chaque patient et de son entourage.

Lโ€™IOA est un personnel de santรฉ spรฉcifiquement formรฉ ร  l’accueil personnalisรฉ des patients qui se prรฉsentent aux urgences. Il a les connaissances et les compรฉtences pour appliquer lesprotocoles de tri de service. Lโ€™intรฉrรชt dโ€™un mรฉdecin dans la zone de triage permet une rรฉduction du dรฉlai de premier contact mรฉdical [8].

TRI
Le tri des patients est un processus qui identifie, รฉvalue et classifie les besoins en soins des patients en fonction de leur prioritรฉ, et dรฉtermine la meilleure faรงon dโ€™y rรฉpondre. Les objectifs du tri sont clairement dรฉfinis : analyser rapidement le motif de recours aux urgences par un professionnel de santรฉ, รฉvaluer les besoins en soins et leur priorisation, faciliter la gestion des flux, et optimiser les dรฉlais dโ€™attente. Lโ€™IOA est le premier maillon dโ€™une chaรฎne de soins. Son efficacitรฉ conditionne la qualitรฉ de la prise en charge. Aussi, il est important que les outils de tri, dโ€™รฉvaluation et dโ€™orientation soient le rรฉsultat dโ€™une rรฉflexion mรฉdicale et infirmiรจre, et fassent lโ€™objet dโ€™un consensus [8].

critรจres de classification diffรฉrents. Mรชme si lโ€™implantation du tri ร  lโ€™urgence en Amรฉrique du nord existe depuis les annรฉes 60, aucun modรจle standard nโ€™a encore รฉtรฉ reconnu. Lโ€™Australie et le Royaume-Uni ont mis en place un systรจme national de catรฉgorisation des prioritรฉs de soins au tri. Au Quรฉbec, les associations de mรฉdecins et dโ€™infirmiรจres ont proposรฉ une รฉchelle de triage et de gravitรฉ (ETG). Lโ€™intรฉrรชt principal de lโ€™ETG est dโ€™aboutir ร  la standardisation dโ€™une รฉchelle au plan national. Afin dโ€™atteindre ces rรฉsultats, il a รฉtรฉ jugรฉ nรฉcessaire de crรฉer un programme de formation adaptรฉ, pour tout le personnel infirmier susceptible de faire du tri [9]. Il est essentiel de dรฉfinir des normes de fonctionnement au tri pour assurer une meilleure prise en charge des patients ร  leur arrivรฉe et durant leur sรฉjour au SAU.Tousles patients doivent faire lโ€™objet dโ€™un tri avant lโ€™inscription administrative, afin dedรฉterminer rapidement le degrรฉ dโ€™urgence. Cette mesure permet de donner en prioritรฉ les soins mรฉdicaux aux patients dont la condition est la plus urgente. Le temps allouรฉ ร  chaque patient doitpermettre dโ€™รฉvaluer toutes les personnes dans les 10 minutes aprรจs leur arrivรฉe [9]. Pour effectuer un tri, lโ€™IOA procรจde ร  une รฉvaluation initiale du patient, dรจs son arrivรฉe en sโ€™aidant dโ€™une รฉchelle de tri. Cโ€™est un outil de travail et de sรฉcuritรฉ pour sรฉlectionner les patients qui se prรฉsentent aux urgences, en fonction des prioritรฉs et des critรจres รฉtablis. Lโ€™รฉchelle de tri รฉtablit une relation entre les besoins des patients en soins et les dรฉlais acceptables pour effectuer les soins requis. Lโ€™objectif principal dโ€™une รฉchelle de tri est de dรฉfinir le dรฉlai souhaitable entre lโ€™arrivรฉe du patient et lโ€™รฉvaluation mรฉdicale. Actuellement, selon la littรฉrature, les niveaux de prioritรฉ peuvent รชtre dรฉfinis en 3, 4 ou 5 catรฉgories identifiรฉes, soit par des chiffres, soit par un libellรฉ (immรฉdiat, trรจs urgent, urgent, non urgent). Le degrรฉ de prioritรฉ ร  donner aux soins dโ€™un patient doit รชtre dรฉterminรฉ selon une classification prรฉรฉtablie et acceptรฉe conjointement par les infirmiรจres et les mรฉdecins. Il importe que le modรจle de classification retenu permette de rรฉpondre de maniรจre efficace aux besoins des patients[9]. Cโ€™est ainsi que lโ€™on distingue diffรฉrents outils disponibles pour le triage intrahospitalier des urgences adultes.

Emergency Severity Index (ESI)

L’รฉchelle ยซ Emergency Severity Index ยป (ESI) est un score en 5 points รฉlaborรฉ par lโ€™agence de recherche et de qualitรฉ pour les soins de santรฉ amรฉricaine (Agency forHealthcare Research and Quality). Ce score validรฉ a subi plusieurs modifications permettant dโ€™obtenir la version actuelle en 5 points. Un score de 1 (patient sรฉvรจre, instable) correspond ร  une prise en charge immรฉdiate. Un patient avec un score de 5 est stable et ne requiert pas de soins urgents. Les stades de gravitรฉ de ce score sont corrรฉlรฉs aux investigations complรฉmentaires ร  mener. Une รฉtude prospective observationnelle a permis de valider ce score. Les explorations effectuรฉes pour la prise en charge des patients รฉtaient corrรฉlรฉes au niveau de score ESI attribuรฉ ร  leur arrivรฉe. Il en รฉtait de mรชme pour le taux dโ€™hospitalisation. Les patients ESI 5 avaient un taux dโ€™admission infรฉrieur ร  1% et les examens biologiques nโ€™intรฉressaient que 2% d’entre eux. ร€ lโ€™inverse, plus le patient รฉtait instable et plus le taux dโ€™admission รฉtait รฉlevรฉ. Les patients ESI 2 รฉtaient admis pour 56% dโ€™entre eux et nรฉcessitaient des investigations pour 97%. Ainsi, ce score est performant pour indiquer les besoins dโ€™un patient en termes dโ€™investigations complรฉmentaires et dโ€™hospitalisation. Cette รฉtude est en accord avec un travail de 2003 dont les rรฉsultats รฉtaient comparables. Sโ€™ajoutaient des chiffres de mortalitรฉ ร  60 jours en fonction du score initial de triage. La mortalitรฉ รฉtait dรฉcroissante selon la gravitรฉ du patient, allant de 83% pour un patient ESI 1 ร  0% pour un ESI 5. Cependant, certaines รฉquipes ont dรฉmontrรฉ quโ€™il faudrait รฉventuellement rรฉviser les critรจres permettant dโ€™attribuer le stade 1 (ESI 1).

Manchester Triage Scale(MTS)

Une autre รฉchelle de triage est lโ€™รฉchelle de Manchester ou ยซ Manchester Triage Scale ยป (MTS), รฉlaborรฉe en 1996. Une รฉtude de 1999 dรฉmontre quโ€™elle permet de dรฉcelerles patients sรฉvรจres. Sous rรฉserve dโ€™une bonne utilisation, incluant la formation despersonnels, la MTS a une bonne sensibilitรฉ. Cette รฉtude ne porte que sur un faibleรฉchantillon et comporte certaines limites non nรฉgligeables. En effet, comme toute รฉchelleelle nรฉcessite un bon apprentissage et peut รชtre influencรฉe par les diagnostics รฉvoquรฉsavant le triage (mรฉdecine de ville). Une รฉtude rรฉtrospective observationnellemulti centrique menรฉe dans quatre hรดpitaux nรฉerlandais a comparรฉ lโ€™รฉchelle MTS aveclโ€™ESI en termes dโ€™hospitalisation et de dรฉcรจs. Ce travail a comparรฉ des centres dontlโ€™รฉchelle de triage est distincte soit 38 330 patients triรฉs avec lโ€™ESI et 46 537 patients triรฉsavec la MTS entre janvier 2005 et juin 2007. Au travers de cette รฉtude, lโ€™รฉchelle ESIsemble รชtre plus adaptรฉe en termes dโ€™hospitalisations. Cette รฉtude a comparรฉ les deuxรฉchelles sur des patients de centres diffรฉrents et prรฉsente donc des biais de sรฉlection. Une รฉtude observationnelle rรฉtrospective confirme que lโ€™ESI est plus ร  mรชme de prรฉdire les hospitalisations en fonction du score attribuรฉ, la mortalitรฉ รฉtant corrรฉlรฉe au score de gravitรฉ.

Canadian Emergency Department Triage and AcuityScale (CTAS)

Au Canada, lโ€™รฉchelle informatisรฉe de triage appelรฉe ยซ Canadian Emergency Department Triage and AcuityScal ยป (CTAS) a รฉtรฉ mise en place en 1998 et largementadoptรฉe dans les SU. Elle prend en compte la rapiditรฉ de mise en ล“uvre des soins ainsique leur dรฉlai de rรฉรฉvaluation ร  adopter c’est-ร -dire la consommation de soins. Ellesโ€™appuie sur une liste normalisรฉe de motifs de consultation assortie du concept dedรฉterminant appelรฉ ยซ modificateur ยป de premier et deuxiรจme ordres. Ceux de premierordre concernent les motifs de consultation les plus frรฉquents et sont relatifs aux signesvitaux, ร  lโ€™intensitรฉ de la douleur et au mรฉcanisme de blessure. Les modificateurs dedeuxiรจme ordre sโ€™appliquent ร  un nombre plus restreint de symptรดmes spรฉcifiquespermettant de stratifier le risque chez les patients quand les modificateurs de premierordre ne sont pas dรฉfinitifs. De plus, cette รฉchelle fait lโ€™objet de rรฉvisions et de mises ร  jourrรฉguliรจres, la derniรจre datant de 2008, assurant son adaptabilitรฉ concrรจte avec pourfinalitรฉ un ajustement du triage. Les รฉcueils de cette รฉchelle sont lโ€™importante formation nรฉcessaire des IOA et un outil informatique quasi obligatoire. Par ailleurs, cette รฉchelle aun coefficient de corrรฉlation interobservateur variable selon les รฉtudes (de 0,20 ร  0,84).

Classification Clinique des Malades aux Urgences

Avec une croissance annuelle dโ€™activitรฉ de 4% et le besoin de dรฉcrire leur activitรฉ dans les annรฉes 1990, la premiรจre rรฉponse des urgentistes a รฉtรฉ de mettre en place en 1994 un indicateur de charge en soins. Cette classification a pris le nom de ยซ Classification Clinique des Malades des Urgences ยป ou CCMU [25].

La CCMU nโ€™est pas un outil pour le triage par une infirmiรจre dโ€™accueil et orientation. Nรฉanmoins, il รฉbauchait ร  lโ€™รฉpoque la distinction entre les malades stables (classe I et II) et les malades potentiellement instables (classe III) ou instables de faรงon patente (classe IV et V). Sa fiabilitรฉ mesurรฉe par une mesure de reproductibilitรฉ รฉtait bonne (agrรฉment interindividuel estimรฉ par un Kappa ร  0,72) [25]. Sa prรฉcision, cโ€™est-ร -dire sa qualitรฉ ร  mesurer la charge en soins quโ€™elle รฉtait supposรฉe mesurer aprรจs รฉvaluation clinique par un mรฉdecin nโ€™a pas รฉtรฉ รฉvaluรฉe.

Classification Infirmiรจre des Malades aux Urgences (CIMU)

La ClassificationInfirmiรจre des Malades aux Urgences (CIMU) utilise une รฉchelle en 5 stades de complexitรฉ et de gravitรฉ croissantes. Cโ€™est une classification franรงaise qui est basรฉe sur un recueil de signes, de symptรดmes ou circonstances. A chaque item correspondent deux bornes de prioritรฉ. Le niveau de prioritรฉ est dรฉfini en fonction dโ€™un degrรฉ de stabilitรฉ clinique et de besoins de soins [9].L’รฉchelle CIMU รฉtait fiable dโ€™un รฉvaluateur ร  un autre (kappa = 0,77 ;IC 95% : 0,71-0,82). Le taux dโ€™hospitalisation รฉtait corrรฉlรฉ au niveau de triage. Lโ€™aire sousla courbe prรฉdictive du taux dโ€™hospitalisation รฉtait de 0,86 (95% intervalle de confiance :0,83-0,88). Cette รฉchelle permet de prรฉdire la complexitรฉ et la sรฉvรฉritรฉ dโ€™un patient venu consulter aux urgences [10].

CONCLUSION

Lโ€™analyse des dรฉlais de prise en charge des patients aux urgences est un paramรจtre important dans lโ€™รฉvaluation du fonctionnement des SU et de leur qualitรฉ des soins. Au terme de notre รฉtude, nous avons identifiรฉ les principales causes du retard responsables de lโ€™allongement des diffรฉrents dรฉlais dโ€™attente. Lโ€™intรฉrรชt de cette รฉtude est donc de trouver des solutions qui vont aider ร  raccourcir les dรฉlais pour un fonctionnement optimal du service dans le futur et une meilleure qualitรฉ des soins.

 

 

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Table des matiรจres

I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
1) OBJECTIF GENERAL
2) OBJECTIFS SPECIFIQUES
III. GENERALITES
1) DEFINITION DE Lโ€™URGENCE
2) HISTOIRE DE Lโ€™URGENCE HOSPITALIERE
3) MISSIONS DES SERVICES Dโ€™URGENCES
IV. METHODOLOGIE
1) Cadre et lieu dโ€™รฉtude
2) Type et pรฉriode dโ€™รฉtude
3) Population dโ€™รฉtude
4) Echantillonnage
5) Saisie et analyse des donnรฉes
6) Considรฉrations รฉthiques
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII. CONCLUSION

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