Dégradation des massifs forestiers

Les formations forestières, quel que soit leur domaine (protégé ou classé), revêtent une importance capitale sur le plan environnemental et socio-économique, de par la nature, la diversité et l’abondance des ressources qu’elles abritent. Au Sénégal, le classement des massifs forestiers a commencé bien avant l’indépendance du pays. Il a été entrepris par le gouvernement colonial dans le but de préserver les ressources forestières, afin d’intensifier la production, surtout, en bois d’œuvre. Comme il est indiqué dans le projet d’arrêté portant classement de deux forêts ; Caparan et Tendiéme : « Le grand intérêt de leur préservation vient de leur richesse en essences de valeur : une exploitation industrielle a débuté…en Casamance avec une quantité importante de bois d’œuvre (charpente et ébénisterie)… ». En effet, la forêt de Caparan a été classée par l’Arrêt Général (A.G) n° 1604 SE/ du 15 Mai 1939, de la Direction Générale des Services Economiques Forêts, sous l’administration coloniale de l’AOF . Elle se situe entre 12° 50’ 47’’ ; 12° 52’00’’ de latitude Nord, et 16° 16’ 58’’ ; 16° 17’ 54’’ de longitude Ouest. Elle est entourée de trois villages : Caparan à l’Ouest et au Nord, Eguilaye à l’Est, Tendiéme au Sud (voir carte n°1). Sa limite Sud-ouest correspond à la route nationale 5 (RN5). D’une superficie de 225 hectares, la plus grande partie de la forêt se trouve dans la communauté rurale de Suelle (partie ouest), le reste (portion est) se localise dans celle de Tenghori. Les deux CR comptent parmi celles du département de Bignona, situé à l’Ouest de la région naturelle de la Casamance (la basse Casamance). Celle ci se distingue des autres régions du pays par l’humidité de son climat, qui est de type subguinéen. Ce domaine subguinéen enregistre une pluviométrie moyenne comprise entre 1000 et 1600 mm d’eau par an. Les terres sont parcourues par un réseau hydrographique assez dense et recèlent plusieurs catégories de sols. Les températures y sont généralement élevées avec une moyenne annuelle autour de 26°C. Cependant, malgré la présence de ces conditions géographiques plutôt favorables à son existence, la forêt classée de Caparan (FCC), à l’instar des autres forêts du département de Bignona, est en voie de disparition à un rythme inquiétant. Cette situation serait imputable aux rapports qui existent entre les populations locales et leur environnement ; aux activités qu’elles exercent sur la forêt. La péjoration climatique et la sécheresse qui sévissent dans la région depuis plusieurs années ont aussi beaucoup participé à la détérioration du couvert végétal. Aujourd’hui la dégradation des forêts classées a fait que beaucoup de massifs ne jouent plus pleinement leur rôle sur le plan de la biodiversité et en termes de satisfaction des besoins des populations riveraines. Conscient de la nécessité et de l’urgence de la réhabilitation et de la conservation des écosystèmes forestiers, l’Etat du Sénégal a adopté une nouvelle politique forestière à travers la loi n°98-03 du 08 Janvier 1998 portant Code Forestier. Renforçant la loi n°96-07 du 22 Mars 1996 qui consacre déjà le transfert de certaines compétences en matière forestière aux communautés rurales .

Synthèse bibliographique

La synthèse bibliographique nous permet de faire le point sur plusieurs documents traitant de la dégradation des forêts ainsi que du contenu de notre mémoire.

La localité sur laquelle porte notre étude se trouve en Casamance. En 1976 Roch écrit son histoire. Occupée par plusieurs ethnies, son peuple reste dominé par les Diola. Cependant, Roch pense que les Baïnouck constituent le peuple le plus ancien de la Casamance, et estime qu’ils sont venus de l’Est, repoussés par les Malinké, leurs obligeant à migrer vers la Casamance. Leur royaume s’appelait Kasa et le roi portait le titre de Mansa. Mais les Baïnouck aurait été victime de génocide de la part des Diola, réduisant ainsi leur nombre. Quant aux Diola, contrairement à ce que pense bon nombre d’auteurs qui affirment qu’ils sont venus de l’Est, Roch estime que ce peuple serait originaire du Sud, précisément de la région située entre le Rio Cacheu et la Casamance et serait passés sur la rive Nord avant le XVI éme siècle.

En 1986 Vieillefon et Barreto dressent une carte pédologique de Basse Casamance en s’inspirant des travaux d’Aubrun, Baldensperger et al. Dans la même année Aubrun et Marius consacre une étude pédologique sur la vallée de Bignona en Casamance. Tendis que Riou, en 1989, étudie les caractéristiques des sols des zones forestières, en relation avec l’eau dans les milieux biochimiques tropicaux, et leur évolution dans les bassins versants.

En 1958 Pellissier fait une description du milieu physique naturel et de la société paysanne de la Basse Casamance. Il étudie l’habitat, les rapports entre les hommes et leur milieu de vie, caractérise la forêt et évoque son utilité ainsi que les différents usages de ses produits. L’intérêt de ce document c’est qu’il révèle les modes de vie d’une société dont les types d’activités et les stratégies qu’elles suscitent impriment leurs empreintes sur le milieu, or la modification de ces techniques a entrainé celle du paysage rural et influé sur les ressources naturelles. C’est ainsi qu’en 1991 ; Harrisson, au regard des techniques nouvelles, inadaptées aux réalités du milieu naturel étudie la crise environnementale en Afrique et analyse les projets élaborés et les stratégies développées devant améliorer la situation pour ensuite proposer en perspective quelques solutions parmi lesquelles , celles qui concernent le plus notre étude se résument à l’agrosylviculture à l’aide de variétés d’espèces locales et la conservation du sol, de l’eau et des éléments nutritifs. Le PADERCA quant à lui, dans son rapport final de 2008, présente les contraintes du milieu et les nombreux projets élaborés en  Casamance en vue de relancer les activités socio-économiques de la région pour la préservation et la valorisation des ressources naturelles(eaux, sols, forêts).

En 1981, la FAO évolue les ressources forestières d’Afrique tropicale, étudie la situation actuelle de la végétation ligneuse au Sénégal en partant du sud vers le nord. Giraudy, 1986, analyse le comportement des forêts. Koita et al en, 1992 consacrent une étude sur l’état des ressources forestières et cynégétiques en Casamance. En 2001, la FAO donne un aperçu sur la situation du secteur forestier mondial, étudie les forêts dans le contexte du changement climatique mondial qui abouti aux négociations sur le protocole de Kyoto. Demba 1992, analyse les causes et les conséquences de la dégradation de la forêt. Faye 2006, Diadhiou 2009, Sané 2010 vont consacrer leurs études à l’état actuel des massifs forestiers et leurs dynamiques. En 1999, la DFCCS, face au phénomène de dégradation rapide des massifs forestiers a mis en œuvre un schéma local de développement de la foresterie rurale. Ce schéma doit permettre aux populations rurales d’intégrer les activités forestières à celles de la production agricole. En 2000, Bergonzini et Lanly étudient les forêts tropicales, leur origine, leurs fonctions environnementales et leur intérêt économique et social ainsi que les menaces qui pèsent sur elles. Leur étude porte aussi sur les rapports entre les forêts et les populations des pays tropicaux dans un contexte de gestion forestière. Et en 2001, Decourt décrit les formations forestières en fonction des facteurs géophysiques et mène une étude sur l’écologie générale de la forêt.

Toure et Maldaque, en 1989, pose la problématique des feux de brousse notamment leurs causes et conséquences, mais également les méthodes et techniques de lutte. Parmi les programmes et méthodes de lutte contre les feux de brousse qu’ils proposent ici, figurent la lutte préventive qui tient en compte les aspects éducatifs et institutionnels, le contrôle des feux de brousse qui repose sur la pratique de feux précoces et l’aménagement de pare-feu. Ils proposent en perspective une dimension nationale. Dieng, 1994 étudie les contraintes et les opportunités de la filière de produits forestiers de cueillette. En 2006 Manga analyse la production du charbon de bois, tandis que Thiaw en 2002 étudie l’exploitation des ressources forestières particulièrement celle des produits de la cueillette. Elle analyse les potentialités de l’activité de cueillette et ses principales contraintes.

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Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Première partie : Présentation générale du milieu
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre humain
Deuxième partie : Étude des facteurs de dégradation de la forêt
Chapitre I : Les facteurs physiques
Chapitre II : Les facteurs anthropiques
Troisième partie : Les stratégies de lutte contre la dégradation
Chapitre I : Le niveau national et l’échelle locale
Chapitre II : Atouts et contraintes du milieu
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des cartes, des graphiques, des tableaux, des figures, des photos
Annexes

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