Définitions et rôles d’une étude de filière
Définitions d’une étude de filière
L’analyse d’une filière, est l’analyse de l’organisation du système économique d’un produit ou d’un groupe de produit. C’est l’analyse de la succession d’actions menées par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit. Ce produit peut être agricole, industriel, artistique, etc. Ces actions sont menées successivement, parallèlement ou complémentairement. Elles sont découpées en sous systèmes comme la production, la transformation, la commercialisation et la consommation, englobant une série d’actions plus ou moins importante qui permet de passer d’un ensemble à un autre, dans une suite logique d’interventions : on parle d’actions situées en amont et en aval de la filière.
Rôles d’une étude de filière
L’étude de filière permet de connaître de manière approfondie les tenants et les aboutissants de tout l’environnement d’un produit. Autrement dit, elle permet :
➤ d’identifier chaque intervenant de la filière d’une manière directe ou indirecte dans le système, qu’il soit privé ou public (producteur, commerçant ou fonctionnaire) et de spécifier son rôle et ses obligations,
➤ de connaître l’origine et l’organisation commerciale des intervenants qui approvisionnent ces marchés,
➤ d’analyser le système de financement de toutes ces filières (prêt entre commerçants, autofinancement, crédit auprès des banques commerciales),
➤ de connaître les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d’influence dont la maîtrise assure la domination par certains agents,
➤ de mettre en évidence le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d’échanges,
➤ de voir la progression des coûts action par action afin de déterminer la formation du prix final.
A partir de là, elle permet une analyse comptable du système et un calcul de la rentabilité. C’est un outil de bilan financier global et/ou partiel d’un produit permettant de faire ressortir les points forts et les points faibles du système et ensuite, d’établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes. L’étude de filière n’est pas uniquement économique, au sens strict du mot, ou comptable, elle est aussi géographique, politique, sociologique. Beaucoup de facteurs interviennent sur la vie d’un produit, de sa phase initiale (conception production) à sa phase terminale (consommation).
Étude biologique de l’espèce
Taxonomie
Les ormeaux appartiennent à l’embranchement des mollusques, classe des gastéropodes , sous-classe des prosobranches. Les prosobranches sont caractérisés par la disposition antérieure de la cavité palléale : les branchies sont situées en avant du cœur, d’où leur nom. Cette sous-classe se subdivise en trois ordres : les diotocardes, les monotocardes et les hétérocardes.
Les hétérocardes ne possèdent qu’une seule oreillette et deux reins. Le mollusque le plus représentatif de cet ordre est la patelle. Les monotocardes quant à eux ont une oreillette, un rein et une seule branchie : on trouve dans cet ordre : les murex, les bigorneaux…Les ormeaux font partie des diotocardes et leur cœur possède deux oreillettes. On sépare l’ordre des diotocardes en deux sous-ordres : les azygobranches qui n’ont qu’une branchie et les zygobranches qui ont deux branchies et dont la coquille possède une échancrure facilitant la sortie de l’eau de la cavité palléale. Les ormeaux appartiennent à ce sous-ordre des zygobranches, à la famille des haliotidés et au genre Haliotis. Le genre Haliotis a été créé par Linné, 1758 et accepté depuis par tous les zoologistes. Halios veut dire mer en grec et otos, oreille, soit en bon français : oreilles de la mer. Il comprend plus de 70 espèces dans le monde. Les plus connues sont :
➤ Haliotis tuberculata, sur les côtes nord atlantiques, depuis la grande Bretagne jusqu’au Sénégal,
➤ Haliotis lamellosa, sur les côtes méditerranéennes, dont le statut spécifique réel est sujet de nombreuses discussions,
➤ Haliotis rufescens ou ormeau rouge sur les côtes californiennes en particulier,
➤ Haliotis fulgens ou ormeau vert, en Californie,
➤ Haliotis cracherodii ou ormeau noir, dans le centre et le sud de la Californie,
➤ Haliotis kamatschatkana en Colombie britannique,
➤ Haliotis diversidolor, Haliotis discus, Haliotis gigantea, et Haliotis sielboldi, au Japon,
➤ Haliotis asinina, espèce très exploitée en aquaculture, originaire d’Asie du sud est.
Morphologie
La coquille de l’ormeau est fortement aplatie, bien que spiralée : Elle est globalement ovale, en forme d’oreille, d’où son nom vernaculaire : « oreille de mer ». Elle mesure entre 4 et 8cm, et son diamètre croit très vite. Sur la courbure se trouvent des trous dont seuls les derniers prés du bord restent ouverts. Ces orifices servent à la respiration, à l’excrétion et à la reproduction. Ce système de filtration de l’eau très astucieux et original permet de séparer le flux entrant d’eau très riche du flux sortant d’eau appauvrie et souillée : Ce système n’a pas d’équivalent chez beaucoup d’autres coquillages. Deux tentacules céphaliques se situent à hauteur des yeux. L’extérieur de la coquille est de couleur brun verdâtre à rouge verdâtre et est recouvert de cirripèdes et d’algues qui permettent à l’animal de se confondre avec le substrat sur lequel il se trouve : c’est un camouflage, forme de protection contre les prédateurs (Fig.6). La face interne quant à elle est nacrée : elle est appelée l’hypostracum (Fig.7). La partie ventrale du muscle forme la sole pédieuse (le pied) très large et puissante permettant de se fixer fortement au substrat et de résister aux fortes houles (Fig. 8). Elle est munie de nombreux tentacules épipodiaux verts à l’extrémité desquels sont situées des cellules sensorielles et se lubrifie de mucus lors des déplacements (Fig.9).
Données écologiques
Les oreilles de mer peuplent les eaux tempérées de la plupart des continents exceptés l’Amérique du Sud et la côte orientale des Etats Unis. Cette famille a une distribution mondiale. Quant à l’espèce Haliotis tuberculata, on la trouve le long des côtes ouest de la France, de l’Espagne et du Portugal. Au Sud, elle descend jusque dans les îles Canaries, en Mauritanie, et au Sénégal. On la rencontre également sur les côtes de la Méditerranée. Craignant la lumière, les ormeaux se fixent sur des substrats durs et stables, rocheux, dans des eaux à forte salinité légèrement agitées, là où il y a des vagues ou du courant, jusqu’à une profondeur de12m. Vers les 13 14m ils deviennent rares. Ceci a été observé au niveau de l’Ile des Madeleines (Le petit Marc, 2006, rapport de stage de 2ème année, monographie sur Haliotis tuberculata, école vétérinaire de Maisons Alfort) mais aussi en Bretagne (Heleine, 1979). On ne les trouve qu’exceptionnellement sur du sable. Leur habitat préféré consiste en des failles et crevasses sur des roches plates, des saillies de blocs rocheux et les faces inférieures des rochers à forte granulométrie (décimétrique). Un tel habitat procure aux ormeaux une protection contre leurs prédateurs. Les ormeaux ont comme prédateurs essentiels les étoiles de mer, certains autres coquillages comme le murex ou le pourpre, les pieuvres, les raies, et autres poissons amateurs de coquillages. Leur seule résistance réside dans la solidité de fixation de leur pied sur les rochers. Mais le prédateur le plus redoutable est certainement l’homme. Ils sont en compétition avec les oursins pour le choix de l’habitat. Cependant, la plus dure compétition est la compétition intraspécifique pour le choix de la meilleure place, dans le souci d’échapper aux prédateurs.
Les ormeaux sont des macrophages , herbivores brouteurs qui prélèvent une grande quantité d’algues, surtout des rhodophycées qu’ils repèrent grâce à leurs tentacules sensoriels. Ils apprécient également les entéromorphes . Les juvéniles mangent des microalgues, des diatomées, ainsi que le film bactérien se trouvant à la surface des rochers. En règle générale, les oreilles de mer préfèrent prélever leur nourriture parmi les algues flottant dans les courants plutôt que de brouter. Cette méthode leur permet vraisemblablement d’accéder à une plus grande diversité de mets. Ils effectuent tout ceci grâce à leur généreuse langue, leur radula constituée de nombreuses dents marginales, cinq latérales et une médiane .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Définitions et rôles d’une étude de filière
1.1-Définitions d’une étude de filière
1.2-Rôles d’une étude filière
2. Etude biologique de l’espèce
2.1-Taxonomie
2.2-Morphologie
2.3-Données écologiques
2.4-Comportement reproductif
3. Généralités sur la filière ormeau
3.1-Pêche
3.2-Aquaculture
3.3-Exemples de contrôles réglementaires et mesures de protection
3.4-Economie mondiale
4. Le milieu d’étude « la zone du Cap Vert »
4.1-Aspect physique
4.2-La faune et la flore
4.3-Acteurs et système de production
Partie B : MATERIEL ET METHODE
1. MATERIEL
1.1-L’espéce ciblée
1.2- Zonage et échantillonnage
1.3- Population ciblée
2. METHODE
2.1-Les activités préparatoires de l’étude
2.2-Organisation de l’enquête
2.3-La collecte de l’information
2.3.1-L’information bibliographique
2.3.2-Les données de l’enquête
2.3.3-Saisie, Analyse et interprétation des données
Partie C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. RESULTATS
1.1-Résultats de l’enquête
1.1.1-Résultats: questionnaire des plongeurs
1.1.2-Résultats: questionnaire des mareyeurs
1.1.3-Résultats: questionnaire des transformateurs expéditeurs
1.1.4.-Commentaires des données
1.2-Description de la filière
1.2.1-L’analyse fonctionnelle
1.2.1.1-La fonction et le rôle des agents de la filière
1.2.1.2- La fonction et le rôle de chacun des circuits étudiés
1.2.2-La situation de la filière dans un contexte géographique
1.2.3-L’analyse commerciale
1.2.3.1 -Les transactions
1.2.3.2-Le comportement des opérateurs
1.2.3.3-La fixation des prix
1.2.3.4-La concurrence
1.2.3.5- L’adaptation du produit aux consommateurs
1.2.4-L’analyse organisationnelle
1.2.4.1-L’organisation générale de la filière
1.2.4.2-L’organisation de sous- systèmes spécifiques
1.2.5-L’analyse économique et financière
1.2.5.1- Le coût de la filière
1.2.5.2- La rentabilité financière de la filière
1.2.5.3- L’innovation technique
1.2.6-L’attitude du gouvernement vis –à- vis de la filière
1.2.7-L’analyse sociologique
2. DISCUSSION
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES