Définitions des troubles psychotiques

Définitions des troubles psychotiques

État des connaissances

En Europe, l’estimation de personnes atteintes de troubles psychotiques s’élève à 5 millions (Wittchen et al., 2011). En Suisse, plus particulièrement, le taux de personnes atteintes de psychose est de 1,1%, ce qui correspond à 77’000 personnes. (Observatoire suisse de la santé [OBSAN], 2003). Ainsi, l’incidence est de deux nouveaux cas par année pour 10’000 habitants (Conus, Bonsack, Conus, & Bovet, 2005). L’OMS définit ainsi les psychoses comme suit : “(…) Les psychoses, dont la schizophrénie, se caractérisent par une distorsion de la pensée, des perceptions, des émotions, du langage, du sentiment de soi et du comportement. Les expériences délirantes courantes sont faites d’hallucinations (perceptions auditives, visuelles ou autres perceptions sensorielles sans objet) et de délires (convictions ou suspicions inébranlables malgré l’existence de preuves contraires)” (OMS, 2017). Les principales formes de troubles psychotiques sont la schizophrénie, les troubles schizo-affectifs et les troubles délirants. Ils se caractérisent principalement par des symptômes, tels qu’une distorsion de la pensée, qui peuvent entrainer une perte de contact avec la réalité. De plus, des idées délirantes viennent s’ajouter, ainsi qu’une désorganisation de la pensée. Par ailleurs, les ressentis et les expressions émotionnelles sont perturbées. Puis, une grande fatigue, un manque de sommeil, un repli sur soi ainsi que le sentiment de ne plus être soi-même peuvent faire surface (OMS, 2017). Ces différents éléments peuvent être à l’origine d’un potentiel passage à l’acte. 16 1.2.2 Conséquences de la psychose Les conséquences des troubles psychotiques peuvent être nombreuses. L’une d’elle est la non-observance aux traitements. En effet, les traitements de la psychose sont les neuroleptiques qui réduisent les hallucinations, les incohérences du langage, de la pensée et l’agitation. Cependant, l’adhérence thérapeutique des patients psychotiques peut être influencée par les nombreux effets secondaires des traitements qui peuvent amener le patient à ne plus les supporter (Llorca, 2006). De plus, cette pathologie est chronique et nécessite une prise médicamenteuse régulière, afin de prévenir le risque de récidive (Passerieux, Caroli & Giraud-Baro, 2009). Les patients peuvent aussi ne plus ressentir les symptômes de la maladie et ainsi avoir tendance à remettre en question la nécessité de la prise médicamenteuse (CHUV, 2015). Par ailleurs, la qualité de vie de ces patients est très fortement altérée (Prouteau, Grondin & Swendsen, 2009). En effet, lorsque l’annonce du diagnostic est faite, les patients peuvent être victimes de stigmatisation (Cherrier & Palazzolo, 2006). Cette dernière va avoir des répercussions sur leurs relations familiales, sociales et professionnelles ayant comme conséquence le risque d’exclusion de la personne atteinte de psychose et un possible repli sur soi. La pathologie peut ralentir ou changer les projets de la vie personnelle et impose un changement de rythme quotidien (Rousselet, 2014). De plus, 50% des patients atteints de troubles psychotiques font des tentatives de suicides et 10% arrivent à mettre fin à leurs jours (Cherrier & Palazzolo, 2006). La récidive des symptômes est une conséquence de la maladie qui peut réapparaître ultérieurement. Ainsi, durant ces moments de vulnérabilité, ces rechutes peuvent pousser les patients à commettre des actes de violence (CHUV, 2015). L’ensemble de ces éléments peut amener à l’aggravation de l’état psychique du patient en le conduisant ainsi à une hospitalisation durant laquelle il pourra commettre des actes violents. 17 1.2.3 La violence dans les unités psychiatriques Certaines atteintes psychiatriques telles que les troubles psychotiques pourraient favoriser la violence (Perron et al., 2015). Dans la littérature, la psychose serait une pathologie mentale surreprésentée dans les phénomènes de violence (Vandamme, 2009). En effet, lors de situations de frustration, de consommation de toxiques, de crise ou de rupture thérapeutique, les patients atteints de psychose hospitalisés peuvent potentiellement passer à l’acte. Des situations allant à l’encontre des souhaits ou désirs du patient comme un refus peuvent amener à un comportement violent. L’OMS définit la violence comme suit : “ La violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté́, qui entraine ou risque fortement d’entrainer un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès” (OMS, s.d.). Une personne violente est amenée ainsi à la destruction de l’autre dans une perspective d’autoprotection et de survie, entre autres. La violence se manifeste de diverses façons telles que la violence physique, verbale, psychique ou sexuelle. Celleci peut être dirigée vers les professionnels de soins mais aussi contre l’environnement (Morasz, 2002). La violence comprend un sentiment de crainte réel ou ressenti et l’agressivité apparait comme un moyen de défense, la violence peut ainsi se manifester comme étant l’impossibilité de mettre en mot une situation (Voyer, Senon, Paillard, Jaafari, 2009). Elle opère en relation interactive et laisse sous-entendre la destruction de la capacité de penser et de parler (HAS, 2011). Ainsi, la violence qui a lieu dans les unités psychiatriques peut être générée par les composantes de la pathologie psychotique. Celles-ci peuvent amplifier certains comportements et sont susceptibles d’amener à de la violence (Gbézo, 2011). L’apparition de symptômes de la pathologie tels que des hallucinations ou des idées délirantes peuvent amener à de l’agitation qui s’avère être la première manifestation de la violence. Elle se répercute de différentes manières, telles que des automutilations et/ou des hétéro-mutilations (Schiebler & Müller, 2014). 18 Puis, un état de manie, caractérisé par une élocution rapide et bruyante, est également un comportement présent lors d’actes violents (Riesens & Larose, 2014). Le patient peut également présenter des comportements négatifs comme des lancers d’objets, des insultes, des hurlements et des menaces verbales ou physiques.

Prévention des actes de violence

La prévention apparait comme une stratégie d’intervention infirmière indispensable pour faire face au risque de violence. En effet, le dépistage vise à réduire le risque de passage à l’acte et d’éviter ces complications, lorsque les symptômes ont déjà été identifiés (Reade & Nourse, 2012). L’agressivité du patient liée à sa pathologie est souvent involontaire et se dirige contre l’équipe soignante de manière nonintentionnelle. Ces cas de violence sont majoritairement prévisibles, rendant ainsi la prévention plausible (Gbézo, 2011). Il est de plus en plus admis que la violence en milieu de soins ne soit pas une conséquence d’un patient simplement frustré mais bien un phénomène prévisible et que les soignants peuvent prévenir (Gbézo, 2011). La prévention et la gestion des actes violents sont possibles dans les services psychiatriques (HAS, 2016). Dans la mesure où les frustrations sont incontournables dans ce milieu, la prévention est inévitable et nécessaire (Michel & Thirion, 2004). Au préalable, lorsque les prodromes de la violence font surface mais que le patient n’est pas encore dans une phase d’attaque, il est nécessaire de mettre en place un dispositif d’intervention permettant de maîtriser les risques de danger, tels que des mesures d’ajustement environnementales ou des protocoles d’interventions afin de limiter les actes violents (Gbézo, 2011). Swanson et al. (2006) rejoignent l’idée de l’auteur précédent en affirmant que la diminution des facteurs de risque de violence se fait sur l’ensemble de l’environnement de la personne psychotique et l’interaction qu’elle a avec celui-ci. Il est donc nécessaire d’adapter le contexte à la personne afin de diminuer l’incidence du cas de violence. Par ailleurs, les attitudes infirmières à promouvoir sont le calme, l’empathie, l’écoute active et la mise en place d’entretiens réguliers, qui permettent au patient de verbaliser ses ressentis et au soignant de pouvoir comprendre l’état de la personne sur le moment (Gbézo, 2011). De ce fait, la réassurance paraît être un des moyens employés afin d’apaiser les patients et elle permet de leur démontrer que l’on comprend leur vécu et leurs sentiments. 22 Enfin, dans les services psychiatriques, l’amélioration de la relation entre les soignants et les soignés pourrait permettre d’atténuer les difficultés qui peuvent être présentes dans ces unités et de pouvoir prédire les signes avant-coureurs d’un futur passage à l’acte. En favorisant la confiance et la contenance dans la relation, le soignant offre un contexte sécurisant au patient (Gbézo, 2011). Ainsi, le soignant pourra se protéger au mieux de l’agression par le biais de la relation thérapeutique qui a été créée au préalable (Perron et al., 2015). Selon Michel & Thirion (2004), si le dépistage s’avère être un échec, les incidents violents peuvent être affrontés dans des conditions plus au moins favorables et certaines ressources peuvent aider à y faire face. En effet, il est tout de même envisageable que le patient puisse passer à l’acte et devenir un danger pour soi et pour les autres. Dans ces situations, les attitudes à appliquer en premier lieu, consistent à se protéger et à protéger le patient lui-même, en faisant preuve de calme, d’assurance et appliquer un cadre de soins. La communication fait partie intégrante de la posture infirmière à adopter lors de situations d’agressivité. L’administration de traitements adaptés est un facteur à considérer lors de la prise en soin des patients violents (Reade & Nourse, 2012). Malgré tout, dans certains cas, la seule solution est l’usage de mesure de contention afin de maîtriser la situation (Gbézo, 2011). Cela nécessite donc une considération et une attention au préalable de la part de l’institution sur la formation des soignants pour ce type de situation spécifique, des colloques interdisciplinaires, une dotation en personnel adéquate, ainsi que des locaux adaptés (Riesens & Larose, 2014). La formation du personnel dans la gestion de la violence de cette population ainsi que la reconnaissance des signaux d’alarme d’un acte violent sembleraient donc primordiales pour les professionnels (Michel, Thirion & Sionnet, 2015). Les formations comportementales peuvent apporter une plus-value dans l’évaluation du risque de violence. Celles-ci permettent une focalisation sur le patient et son environnement afin de pouvoir avoir des éléments concrets permettant d’agir (Michel et al., 2015). Il paraît donc nécessaire et important que les soignants se forment à la reconnaissance des signaux afin de détecter les signes avant-coureurs en analysant le comportement des patients et en permettant l’anticipation d’un acte de violence afin d’améliorer et d’adapter la prise en soin à chaque situation.

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Table des matières

DÉCLARATION
REMERCIEMENTS
RÉSUMÉ
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
1 PROBLÉMATIQUE
1.1 Contexte
1.2 État des connaissances
1.2.1 Définitions des troubles psychotiques
1.2.2 Conséquences de la psychose
1.2.3 La violence dans les unités psychiatriques
1.2.4 Impact de la violence sur les soignants
1.2.5 Prévention des actes de violence
2 MODÈLE THÉORIQUE SELON D. JOHNSON
2.1 Modèle théorique retenu
2.2 Les métaconcepts
2.3 Les concepts clés
2.4 La pratique infirmière selon D. Johnson
3 QUESTION DE RECHERCHE
4 MÉTHODE
4.1 Les sources d’information et stratégie de recherche documentaire
4.2 Critères d’inclusion
4.3 Critères d’exclusion
4.4 Équations de recherche
4.5 Diagramme de flux
5 RÉSULTATS
5.1 Tableaux comparatifs
5.2 Tableau de synthèse des thématiques
5.3 Synthèse et analyse critique des articles retenus
5.3.1 Patient hospitalisé en unité de psychiatrie
5.3.2 Instruments de mesure
5.3.3 Interventions infirmières
5.3.4 Ressentis des soignants
6 DISCUSSION
6.1 Facteurs de risque de la violence hospitalière
6.2 Outils cliniques
6.3 Interventions de l’équipe soignante
7 CONCLUSION
7.1 Apports et limites du travail
7.2 Recommandations
7.2.1 Recommandations pour la recherche
7.2.2 Recommandations pour l’enseignement
7.2.3 Recommandations pour la pratique
8 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
9 ANNEXES
9.1 Concepts clés du modèle de Johnson
9.2 Fiche de lecture n°1
9.3 Fiche de lecture n°2
9.4 Fiche de lecture n°3
9.5 Fiche de lecture n°4
9.6 Fiche de lecture n°5
9.7 Fiche de lecture n°6

 

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