Définitions de l’obésité et du surpoids
L’OMS définit l’obésité ou le surpoids comme étant une « [ … ] accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé» (OMS, 2003). Ce surpoids est appelé embonpoint si l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égal à 25 kg/m2 et inférieur à 30 kg/m2 , alors qu’être obèse est défini par un IMC plus grand ou égal à 30 kg/m2 (OMS, 2014). L’IMC est calculé en divisant le poids corporel (kg) par la taille au carré (m2 ). Toujours selon l’OMS, plusieurs risques de comorbidités telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, les dyslipidémies et le diabète de type 2 sont associés à un IMC supérieur ou égal à 25 kg/m2 (OMS, 2014). En ce qui concerne le surpoids au niveau abdominal, celui-ci est défini par une circonférence de taille (CT) plus grande que 80 cm pour les femmes et de 94 cm pour les hommes. L’obésité abdominale est définie, quant à elle, par une circonférence de taille de plus de 88 cm pour les femmes et de 102 cm pour les hommes (Tableau 1) (National Institutes ofHealth, 1998). Bien que · l’ obésité soit une condition multifactorielle, il est clairement établi dans la littérature que la cause fondamentale de l’obésité et du surpoids est un déséquilibre énergétique entre les calories consommées et dépensées (OMS, 2003). Cette évidence est souvent illustrée par l’équilibre énergétique (Figure 1).
L’équilibre énergétique représente l’équilibre entre les entrées et les dépenses énergétiques de notre corps. Les entrées sont caractérisées par notre alimentation donc, par le total des kilocalories entrant dans le corps alors que les dépenses sont caractérisées par l’addition du métabolisme de base, de l’activité physique et de la thermogénèse des aliments. Bien qu’un débat existe sur le sujet, il est établi dans la littérature qu’un déficit de 7 700 kilocalories créera une perte de poids de l’ordre d’un kilogramme et un surplus de 7 700 kilocalories créera un gain d’un kilogramme (Forbes, Kreipe & Lipinski, 1982).
Les habitudes de vie telles que l’activité physique et l’alimentation peuvent donc grandement influencer la prise ou la perte de poids (Mozaffarian et al., 2011). Étant donné le rôle primordial que jouent les habitudes de vie dans la prévention et la gestion de l’ obésité, les stratégies d’ intervention cherchant à empêcher le gain de poids tirent avantage à graviter autour de ces deux habitudes. Les interventions devraient également tenir compte des environnements et de la période temporelle qui peuvent fortement influencer les habitudes de vie, et donc le gain de poids (Levitsky et al., 2004). Justement en lien avec la période temporelle, la transition à l’ université est reconnue comme étant une période à risque pour la gestion du poids corporel (Levitsky et al., 2004). En 2007, les données d’une enquête nationale révélaient que près de 30% des étudiants collégiaux américains étaient en surpoids ou obèses (American College Health Assessment, 2006). Pérusse-Lachance et collaborateurs (2010) ont également noté que 17,5% des étudiants et 22,9% des employés d’une université québécoise étaient en surpoids (Pérusse-Lachance et al., 2010). Suivant cette idée, il existe un phénomène connu sous le nom de « Freshmanfifteen » stipulant que les étudiants prendraient environ 15 livres (6,8 kilogrammes) lors de la première année d’université (Crombie, Ilich, Dutton, Panton & Abood, 2009).
Toutefois dans la littérature scientifique, ces 15 livres semblent être surestimées (Crombie et al, 2009; Vadeboncoeur et al., 2015). Il semble plutôt qu’environ 60% des étudiants prennent du poids et que ce gain de poids serait de 6,82 à 7,48 livres parmi ces mêmes individus alors que le gain moyen semble davantage être de l’ordre de 3,74 livres (Vadeboncoeur et al., 2015). Dans cette optique, étudier les habitudes de vie et les environnements et développer des interventions adaptées lors de cette période semble être particulièrement pertinent afin de mieux cerner l’épidémie d’obésité actuelle.
Habitudes d’activité physique
Le poids est régi par l’équilibre énergétique qui renvoie à l’écart entre les kilocalories consommées et les kilocalories dépensées. Les dépenses énergétiques totales du corps humain sont composées du métabolisme de base, de la thermogénèse et de l’activité physique (Katzmarzyk & Tremblay, 2007). Il est également important de mentionner que parmi toutes les dépenses incluses dans la dépense énergétique totale, l’activité physique semble être la plus facile à influencer, il est donc crucial de lui accorder une attention particulière dans la problématique de la gestion du poids (Katzmarzyk & Tremblay, 2007). Par ailleurs, Blair et ses collaborateurs (1995) ont indiqué que le taux de mortalité ajusté était plus élevé chez les hommes n’étant pas en bonne condition physique alors que le taux de mortalité le plus bas se trouvait chez les hommes étant le plus en forme (Blair et al., 1995).
L’activité physique a donc un rôle très important àjouer sur la santé et le taux de mortalité cardiovasculaire (Blair et al., 1995). L’activité physique peut se définir par tout mouvement produit par les muscles squelettiques de façon à produire une augmentation de la dépense énergétique par rapport au métabolisme de repos (Caspersen, Powell & Christenson, 1985). Alors que la sédentarité se déflnit par des comportements éveillés qui n’augmentent pas significativement la dépense énergétique au-delà de 1,5 fois la valeur du métabolisme de base (Sedentary Behaviour Research Network, 2012). Bien que l’inactivité physique et la sédentarité soient des concepts similaires, les deux habitudes de vie peuvent influencer la santé de façon indépendante (Thorp, Owen, Neuhaus & Dunstan, 20 Il).
La diminution des comportements sédentaires doit également être considérée lors de stratégies d’intervention en santé publique (Bouchard et al., 2015). Par contre, ce mémoire se concentrera davantage sur l’inactivité physique.
Pratique d’activité physique
La Société canadienne de Physiologie de l’exercice (SCPE) recommande que les adultes âgés de 18 à 64 ans pratiquent au moins 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité moyenne à élevée par semaine (SCPE, 2011). Malgré cela, près de la moitié (47%) des Canadiens de 12 ans et plus, soit 12,7 millions de personnes, sont considérés comme étant inactifs (Statistique Canada, 2014). Bien que le nombre d’individus considérés comme inactifs ait diminué depuis 1994, passant de 60% à 47% en 2012, il y a encore beaucoup de travail à faire. À cet égard, l’Enquête sur la Santé dans les Collectivités canadiennes (ESCC) de 2012 souligne que les adultes faisant de l’embonpoint ou présentant de l’obésité consacrent moins de temps à des activités physiques moyennes ou élevées que ceux présentant un poids normal.
Le temps moyen consacré à l’activité physique (à intensité moyenne ou élevée) par jour était de 16 minutes pour les adultes obèses, de 21 minutes pour les adultes faisant de l’embonpoint et de 27 minutes pour les adultes ayant un poids normal (ESCC, 2012). Il est d’autant plus important de souligner que les adultes ayant été diagnostiqués avec au moins un problème de santé chronique accumulent moins de temps d’activité physique que ceux n’ayant déclaré aucun problème de santé (ESCC, 2012). En ce qui concerne la population générale, seulement le tiers des Canadiens atteint les 10 000 pas recommandés par jour (Statistique Canada, 2009). Bien que les morbidités associées à l’inactivité physique s’expriment plus tard au cours de la vie d’un individu, il est bien connu que les saines habitudes de vie soient ancrées pendant l’enfance, et se poursuivent à l’adolescence et au début de l’âge adulte (Bungum & Vincent, 1997).
À l’université, il a été reconnu que plus de la moitié des étudiants canadiens ne sont pas suffisamment actifs pour en retirer des bénéfices pour la santé (Irwin, 2004). Il est donc primordial de s’intéresser aux habitudes d’activité physique lors de cette période en vue d’interventions ciblées ayant un plus grand impact au niveau de la santé future des individus.
Légumes et fruits Il est bien reconnu que des apports suffisants en légumes et en fruits sont à la base d’habitudes alimentaires saines (Van Duyn & Pivonka, 2000). En 2014, seulement 39,5% des Canadiens âgés de 12 ans et plus consommaient plus de cinq portions par jour de légumes et de fruits (ES CC, 2014). Chez les 20-30 ans, 33,5% des hommes et 44,3% des femmes en consommaient plus de cinq portions par jour. Pourtant selon le GAC, ce groupe d’âge devrait consommer un minimum de sept portions de légumes et fruits pour les femmes et de huit portions pour les hommes (Santé Canada, 2011). À ce sujet, l’OMS déclare que jusqu’ à 1,7 million de vies pourraient être épargnées chaque année mondialement avec une consommation suffisante de légumes et de fruits (OMS, 2006).
Les diètes riches en légumes et fruits pourraient avoir un effet protecteur sur les risques de développer des maladies coronariennes, certains cancers et plusieurs autres pathologies chroniques majeures (Dauchet, Amouyel, Hercberg & Dallongeville, 2006; Hung et al., 2004; Steinmetz & Potter, 1991). Pourtant malgré tous ses bénéfices, l’ équipe de PérusseLachance (2010) a noté que plus de 80% des étudiants universitaires et plus de 82% des employés n’ atteignaient pas les portions minimales recommandées par le GAC. Des études soulignent également qu’une consommation élevée de sucres sous forme de liquide (par ex. boissons sucrées, jus) n’aurait pas le même effet sur la satiété que leurs homonymes solides et ainsi, pourrait potentiellement mener à une prise de poids (van Dam & Seidell, 2007). Il est donc préférable de consommer les légumes et fruits frais. Le GAC encourage également la consommation de légumes et fruits à chaque collation et à chaque repas, incluant le petit déjeuner (Santé Canada, 2011).
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Table des matières
Liste des abréviations
I. INTRODUCTION
II. CADRE THÉORIQUE
L’obésité dans le monde et au Canada
Définitions de l’obésité et du surpoids
Habitudes d’activité physique
Pratique d’activité physique
Bénéfices
Habitudes alimentaires
Légumes et fruits
Petit déjeuner
Autre habitude de vie: Stress
Environnements
Environnements physiques
Environnements socio-culturels
Environnements politiques
Environnements économiques
Stratégies d’intervention en promotion de la santé
Promotion des comportements actifs
Promotion des comportements alimentaires sains
Programmes de promotion des habitudes de vie
Pour un virage santé à l’école
Pour un virage santé à l’enseignement supérieur
Mon équilibre UL
Défi Santé du Cégep de Trois-Rivières
III. OBJECTIF
IV. ARTICLE: Lifestyle Habits ofa Canadian University Community
V. DISCUSSION GÉNÉRALE
Surpoids de cette population
Activité physique et environnements
Alimentation et environnements
Stress
Limites de l’étude
VI. CONCLUSION
RÉFÉRENCES
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