Définitions de l’autorégulation et de l’inhibition

Autorégulation comportementale et inhibition

Aujourd’hui, dans les classes tous les enseignants sont confrontés au problème du manque et des difficultés d’attention des élèves. Selon Rusell A. Barkel (1997), le trouble de l’attention serait lié à un trouble du développement des capacités d’inhibition du comportement qui affectent l’autorégulation. Un lien très net est donc tissé entre inhibition et autorégulation. À nouveau, on constate l’impact de l’inhibition sur l’autorégulation.

Définitions de l’autorégulation et de l’inhibition

Autorégulation et inhibition semblent intimement liées. Nous allons les définir en commençant par l’autorégulation puisque nous souhaitons prendre appui sur l’autorégulation pour améliorer l’inhibition.

Autorégulation

Ce terme, utilisé dans de nombreux domaines, signifie réguler un processus, un mécanisme par soi-même, c’est-à-dire sans le concours d’autrui. Il existe de nombreuses définitions et modèles d’ autorégulation notamment développés par Cosnefroy (2010). Nous nous intéresserons principalement à celui de Zimmerman et celui de Boekarerts . Nader-Grosbois (2007) définit une personne autorégulée comme une personne qui « planifie, anticipe ses actions en explorant les moyens à disposition, contrôle ses actions, son attention, sa motivation et évalue les effets de ses actions pour les réajuster ». Trois phases sont donc comprises dans l’autorégulation : la planification, le contrôle de l’action puis l’autoréflexion.

Grâce à cette définition ainsi que celle de Scheier et Carver (2000) un élément important de l’autorégulation apparaît : le réajustement des actions et du comportement. En effet, selon Zimmerman, il existe deux formes d’autorégulation qui ne peuvent pas se dissocier : « une autorégulation proactive créatrice de buts et de plans d’action, et une autorégulation réactive destinée à dépasser les obstacles empêchant l’atteinte du but » . À nouveau, apparaît l’idée de réajuster son comportement pour atteindre un résultat en dépassant des obstacles. Dans notre cas, l’élève devra utiliser l’autorégulation proactive pour créer son plan d’action face à un exercice par exemple puis faire preuve d’autorégulation réactive pour dépasser l’obstacle de l’inattention pour atteindre le but fixé. Pour utiliser l’autorégulation réactive et dépasser ici l’obstacle de l’inattention, l’élève peut faire appel à l’inhibition.

Ce sont donc des procédures mentales dont les élèves peuvent avoir accès pour contrôler leur propre réflexion et leur pensée. Il semblerait que l’enfant commence à développer un « autocontrôle » vers l’âge de quatre ans, et que l’autorégulation soit souvent assez complexe pour un enfant ayant un TDA/H, mais nous le verrons plus précisément par la suite.

L’autorégulation est ensuite divisée en sous-catégories différentes selon les auteurs. Nous allons prendre pour appui le travail de Zimmerman (2000), pour qui il existe également plusieurs types d’autorégulation :
• « L’autorégulation comportementale : correspondant aux processus d’auto-observation, d’ajustement en fonction de la performance reflétant sa propre méthode d’apprentissage.
• L’autorégulation environnementale : référant à l’observation et l’ajustement des conditions d’apprentissage
• L’autorégulation personnelle : impliquant la gestion et l’ajustement de ses états cognitifs et affectifs . » .

C’est donc l’autorégulation personnelle et l’autorégulation comportementale qui sont en jeu, puisque c’est l’élève qui doit gérer et ajuster son comportement selon ses états cognitifs et affectifs pour améliorer son inhibition et donc son attention. D’autres chercheurs tels que Stuart Shanker (2010, 2013) ont analysé différentes sphères de l’autorégulation. Selon Shanker, il existe l’autorégulation biologique, émotionnelle, cognitive, sociale et prosociale. Même si les « catégories » sont différentes, elles regroupent les mêmes idées, c’est ici l’autorégulation émotionnelle (reconnaître son propre état émotionnel et le modifier) et l’autorégulation cognitive (reconnaître son comportement et les distracteurs puis modifier son comportement) qui sont en jeu dans le travail de l’attention.

L’autorégulation est donc particulièrement importante et peut être considérée comme une réelle compétence puisqu’elle va permettre aux élèves de planifier leurs actions et d’acquérir de l’autonomie. Selon Blair et Diamond (2008), l’autorégulation serait essentielle à la maturité scolaire. Un des principes de l’école d’aujourd’hui est en effet de former des citoyens lucides et autonomes. Or, pour certains élèves, il est nécessaire de leur apprendre à s’autoréguler pour leur permettre d’acquérir leur propre autonomie et une meilleure inhibition comportementale.

L’inhibition

« L’inhibition est définie comme une restriction ou une interruption de l’activité d’un organe par stimulation d’une partie éloignée par voie nerveuse ou hormonale. » . Ou encore « Un processus qui permet de bloquer ou de supprimer des informations ou des réponses non pertinentes pour l’objectif à atteindre ». (Simpson & Riggs, 2007 puis Chevalier 2009) En d’autres termes, l’individu doit écarter une réponse intuitive, voire automatique, pour trouver la réponse réellement adaptée à la situation d’où son sens latin « inhibire » qui signifie « arrêter un objet en mouvement ». Mais, il est important de ne pas oublier que l’inhibition permet également de ne pas focaliser son attention sur des distracteurs extérieurs ou intérieurs, mais non liés directement à la tâche et qui perturbent la bonne poursuite de la tâche. C’est sur cette forme d’inhibition que nous allons par la suite nous concentrer. Mais nous allons tout d’abord nous intéresser plus en détail sur cette notion d’inhibition.

Il n’est pas simple de définir l’inhibition d’autant plus qu’il semble exister différentes formes d’inhibition parfois associées aux différentes formes d’attentions que nous détaillerons par la suite. Selon Friedman et Miyake (2004) il existe trois types d’inhibition :

– « La résistance à l’interférence des distracteurs » c’est-à-dire l’inhibition des réponses non pertinentes qui n’ont pas de rapport avec la tâche. Concept proche de la notion d’attention sélective.
– L’inhibition comportementale qui bloque des réponses automatiques activées de manière exogène par des caractéristiques de l’environnement.
– L’inhibition conceptuelle qui consiste à bloquer ou supprimer dans la mémoire de travail des informations non pertinentes ou qui ne le sont plus à un moment donné afin de mettre à jour la mémoire de travail.

Le premier et le second type d’inhibition peuvent être réunis sous le terme d’inhibition comportementale à distinguer de l’inhibition cognitive (Harnishfeger). Il est question ici de l’inhibition comportementale. En effet, il s’agit d’aider les élèves à résister aux distractions qui peuvent être en jeu pendant un cours (extérieur, camarades, distracteurs internes…) pour améliorer l’attention des élèves.

Pour Arbuthnotte 1995, Popp & Kipp 1998 et Meulemans et al, 2004 il existe une différence entre mécanismes intentionnels et contrôlés c’est-à- dire une capacité à inhiber de façon volontaire et mécanismes involontaires ou automatiques. Ici, il est question d’aider les élèves à inhiber de façon volontaire et consciente grâce à des exercices permettant de travailler l’autorégulation. Pour la capacité à inhiber de façon volontaire, Dempster (1993) distingue 3 formes d’interférence :
– L’interférence de forme motrice qui est liée à l’aptitude à résister à la répétition d’un acte moteur qui devient non appropriée
– L’interférence de forme perceptive : capacité à résister à la distraction engendrée par des stimuli visuels saillants (tâche d’attention sélective)
– L’interférence provenant de la composante linguistique de la tâche, plus spécifiquement lorsque la lecture des stimuli interfère avec la réponse correcte (tâche deStroop, la lecture d’un mot de couleur interfère avec la dénomination de la couleur de l’encre).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Partie théorique : Travailler l’autorégulation comportementale des élèves pour favoriser l’inhibition, l’attention et la concentration
1 . Les fonctions exécutives
1. 1. Les différentes fonctions exécutives
1.2. L’étude et le travail sur les fonctions exécutives
2. Autorégulation comportementale et inhibition
2.1. Définitions de l’autorégulation et de l’inhibition
2.1.1. Autorégulation
2.1.2. L’inhibition
2.2 Autorégulation comportementale et inhibition pour les élèves TDA/H
2. 3. Autorégulation comportementale et inhibition comportementale pour des élèves sans TDA/H
3. Lien entre autorégulation, inhibition, attention et concentration
4. Difficulté d’attention et de concentration
4. 1 Formalisation d’un savoir sur la « déficience de l’attention »
4.2 Les méthodes existantes
4.2.1. Conseils généraux
4.2.2. Exemples concrets
5. Importance du travail de l’autorégulation (pour améliorer l’inhibition et donc l’attention)
5.1 Gestion du stress
5.2. Gestion de l’affectivité
Partie expérimentale : La méthode Vittoz
1Position du problème
2Présentation de la méthode Vittoz
3Choix de la méthode Vittoz
4Contexte
5Échantillon
6Mise en place de la méthode Vittoz
7Première mise en oeuvre des exercices de la méthode Vittoz en classe
8Bilan de cette première mise en œuvre et premiers ajustements
9Mise en œuvre générale et adaptation de la méthode Vittoz
10 Apport pour l’enseignant et la classe
11Mise en place d’un questionnaire
12 Paroles d’élèves et améliorations à apporter à la méthode
13Point de vue de l’enseignant titulaire
14 Analyse des données
15 Interprétation des résultats et remise en cause du protocole choisi
16 Conclusion de la partie expérimentale
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *